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 Maupassant

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MessageSujet: Guy de Maupassant   Maupassant EmptyMar 06 Mar 2007, 20:09

Maupassant Maupas10

Moon a écrit:
J'aime beaucoup Maupassant...
Si vous lancez un fil, pas de problème.

En préambule, cette citation de Maupassant tirée d’un cas de divorce.
«L'oeil, songez à lui. Il boit la vie apparente pour en nourrir la pensée. Il boit le monde, la couleur, le mouvement, les livres, les tableaux, tout ce qui est beau et tout ce qui est laid, et il en fait des idées.»
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MessageSujet: Re: Maupassant   Maupassant EmptyMer 07 Mar 2007, 05:09

Belle citation, Inès, qui expliquerait pourquoi les nouvelles de Maupassant sont de vrais petits scenarios qui trouvent leur aboutissement à la télévision.

On regarde, et on se reconnait, soi-même ou nos semblables dans des conduites faites de revirements, de mesquineries subies ou infligées, d'appétits dévoilés.
Je n'ai pas vu la première volée de ces contes, mais j'ai bien envie de relire quelques contes.

On pourra aussi parler des romans. C'est fou ce qu'il a pu écrire, ce Maupassant, et inspirer de cineastes !
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MessageSujet: Re: Maupassant   Maupassant EmptyMer 07 Mar 2007, 05:13

Si on lance un tel fil, il faudra se méfier pour les nouvelles le nom des recueils et le groupement des nouvelles appelées quelquefois contes varient d'une maison d'édition à l'autre.
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MessageSujet: Re: Maupassant   Maupassant EmptyMer 07 Mar 2007, 11:09

J'ai bien aimé l'adapation au cinéma de cette oeuvre"une fille à la ferme" de G. de Maupassanrt.
Pauvreté morale et matérielle d'une jeune fille désemparée et maltraitée, qui cache sa honte et se compromet par la force et la violence subie . La transition de la vie à la mort et inversément, par l'image du cercueil qui sort de la maison, la mère, puis une autre mère"la fille"en l'occurence donnant une nouvelle vie, signe d'espoir. Ca m'a frappée.
La violence qui mène au compromis; là c'est cruel, meme la religion est qq fois violente et impardonnable, avec le respect des règles qu'elle implique, et l'hypocrisie , Maupassant nous montre bien le fossé qui existe entre la bourgeoisie et le peuple, entre l'église et les humbles, richesse et pauvreté, son thème de prédilection, comme dans "La Parure".
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MessageSujet: Re: Maupassant   Maupassant EmptyMer 07 Mar 2007, 11:57

Parmis les nouvelles de Maupassant que j'ai pu lire - une petite vingtaine pas plus -, il y en a deux qui m'ont particulièrement marquées.

L'Apparition et la Chevelure.

L'angoisse décrite par Maupassant est du grand art. Il arrive à me faire frissoner rien qu'en parlant d'une chevelure. D'ailleurs voilà un petit passage de l'Apparition juste avant l'évocation des cheveux.

Citation :
Je m'écarquillais les yeux à déchiffrer les suscriptions, quand je crus entendre ou plutôt sentir un frôlement derrière moi. Je n'y pris point garde, pensant qu'un courant d'air avait fait remuer quelque étoffe. Mais, au bout d'une minute, un autre mouvement, presque indistinct, me fit passer sur la peau un singulier petit frisson désagréable. C'était tellement bête d'être ému, même à peine, que je ne voulus pas me retourner, par pudeur pour moi-même. Je venais alors de découvrir la seconde des liasses qu'il me fallait ; et je trouvais justement la troisième, quand un grand et pénible soupir, poussé contre mon épaule, me fit faire un bond de fou à deux mètres de là. Dans mon élan je m'étais retourné, la main sur la poignée de mon sabre, et certes, si je ne l'avais pas senti à mon côté, je me serais enfui comme un lâche.
Une grande femme vêtue de blanc me regardait, debout derrière le fauteuil où j'étais assis une seconde plus tôt.
Une telle secousse me courut dans les membres que je faillis m'abattre à la renverse ! Oh ! personne ne peut comprendre, à moins de les avoir ressenties, ces épouvantables et stupides terreurs. L'âme se fond ; on ne sent plus son coeur ; le corps entier devient mou comme une éponge, on dirait que tout l'intérieur de nous s'écroule.
Je ne crois pas aux fantômes ; eh bien ! j'ai défailli sous la hideuse peur des morts, et j'ai souffert, oh ! souffert en quelques instants plus qu'en tout le reste de ma vie, dans l'angoisse irrésistible des épouvantes surnaturelles.
.

J'ai également lu Notre Coeur, et s'il y de très beaux passages comme la description du Mont Saint-Michel, je ne l'ai pas trouvé à la hauteur de ses nouvelles. J'en ai gardé l'impression d'un témoignage intéressant, mais d'un récit plus fade.

Dans la pile sur ma table de nuit il y a Clair de lune et autres nouvelles (Folio 3102). J'ai aussi bien l'intention de me lancer dans une autre sorte de nouvelles (si j'ai bien compris) avec Boule de suif .


Dernière édition par Moon le Ven 07 Mai 2010, 21:37, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Maupassant   Maupassant EmptyMer 07 Mar 2007, 12:16

On en découvre des choses !

Boule de suif a été tourné en film en 1945 par Christian Jaque. Le contexte de fin de guerre explique sans doute cette sortie, une guerre expliquant l'autre.

parmi les acteurs je repère Denis d'Inès (le curé d'Uville) lol!

écoutons wikipedia Wink

Citation :
Boule de suif écrite dans le courant de l'année 1879, rendue publique en 1880.

films :
1934 : Boule de Suif (Pyshka), film soviétique réalisé par Mikhail Romm ;
1945 : Boule de Suif, film français réalisé par Christian-Jaque, sur une adaptation et des dialogues signés Henri Jeanson, avec notamment Micheline Presle dans le rôle de Boule de Suif.

on recense aussi 3 adaptations télévisées. (et une adaptation théatrale)
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MessageSujet: Re: Maupassant   Maupassant EmptyMer 07 Mar 2007, 12:22

Il n'est pas sûr que la reprise en film soit dirigée contre les Allemands ex- Prussiens, mais sans doute contre l'hypocrisie des Francais et leur lâcheté dans des conditions difficiles.
Ca devait donc être un tableau un peu piquant. Dans son récit, Maupassant a l'art de nous faire prendre parti pour "Boule de suif", le personnage, sans vraiment plaider sa cause.
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MessageSujet: Re: Maupassant   Maupassant EmptyMer 07 Mar 2007, 20:09

rotko a écrit:
On en découvre des choses !
parmi les acteurs je repère Denis d'Inès (le curé d'Uville) lol!

Happy en plus il utilise un pseudo lui aussi , c'est fort ça !!

Citation :
Joseph-Victor-Octave Denis, dit Denis d'Inès
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MessageSujet: Re: Maupassant   Maupassant EmptyJeu 08 Mar 2007, 12:21

Je suis aussi très friand de ses romans, notamment la sécheresse absolue d'Une vie ou de Mont-Oriol, sans parler du vaste panorama social qu'offre Bel-Ami.

Et j'aime beaucoup ses Chroniques , qu'on peut d'ailleurs lire dans leur intégralité sur le Web.
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MessageSujet: Re: Maupassant   Maupassant EmptyJeu 08 Mar 2007, 12:31

je ne garde pas un grand souvenir d'une vie qui m'avait paru longuet. En revanche Bel Ami pour l'ascension sociale d'un intrigant de premier ordre, qui joue des medias (journal) pour se lancer dans la politique, et reussir par tous les moyens, me parait bien actuel. Bernard Tapie n'est pas loin.
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MessageSujet: Re: Maupassant   Maupassant EmptyJeu 08 Mar 2007, 12:44

Il semblerait que Maupassant se soit inspiré d'un personnage réel, Emile de Girardin si ma mémoire est bonne. On peut y voir une sorte de manuel du parvenu, nouvel avantar du courtisan. Mais je n'ai pas eu l'impression qu'il s'agissait uniquement de la chronique d'une réussite sociale. Ce sont plus les à-côtés de ce brillant parcours qui m'ont séduit.
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MessageSujet: Re: Maupassant   Maupassant EmptyJeu 08 Mar 2007, 13:13

schlass a écrit:
Et j'aime beaucoup ses Chroniques , qu'on peut d'ailleurs lire dans leur intégralité sur le Web.

Oui, maizoù ? rotko avait posté un court texte sur la nuit, de GdM - à lire.

rotko a écrit:
Citation :
Or, une nuit, trois mois après le crime, j'eus un affreux cauchemar. Il me sembla que je voyais la main, l'horrible main, courir comme un scorpion ou comme une araignée le long de mes rideaux et de mes murs. Trois fois, je me réveillai, trois fois je me rendormis, trois fois je revis le hideux débris galoper autour de ma chambre en remuant les doigts comme des pattes.


Maupassant La Main. Ce conte a été écrit en 1983 et on le lit rapidement sur le site.
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MessageSujet: Re: Maupassant   Maupassant EmptyJeu 08 Mar 2007, 15:21

les chroniques sont sur ce site.

De quels à-cotés de Bel Ami parles-tu, Schlass ?
les petites intrigues sentimentales et les revirements des personnages féminins par exemple ? ces tableaux des moeurs féminines, de la prostituée aux bourgeoises, mère et fille, coincées ou délurées, sont croquignolets.
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MessageSujet: Re: Maupassant   Maupassant EmptyJeu 08 Mar 2007, 17:17

Bel Ami comporte des passages sombres aussi comme le fameux "discours sur la mort" de Norbert de Varenne
Citation :
Duroy, qui se sentait le coeur gai, ce soir-là, dit, en souriant:

"Vous avez du noir, aujourd'hui, cher maître."

Le poète répondit .

"J'en ai toujours, mon enfant, et vous en aurez autant que moi dans quelques années. La vie est une côte. Tant qu'on monte, on regarde le sommet, et on se sent heureux; mais, lorsqu'on arrive en haut, on aperçoit tout d'un coup la descente, et la fin qui est la mort. Ça va lentement quand on monte, mais ça va vite quand on descend. A votre âge, on est joyeux. On espère tant de choses, qui n'arrivent jamais d'ailleurs. Au mien, on n'attend plus rien... que la mort. "

Duroy se mit à rire:

"Bigre, vous me donnez froid dans le dos."

Norbert de Varenne reprit:

"Non, vous ne me comprenez pas aujourd'hui, mais vous vous rappellerez plus tard ce que je vous dis en ce moment.

"Il arrive un jour, voyez-vous, et il arrive de bonne heure pour beaucoup, où c'est fini de rire, comme on dit, parce que derrière tout ce qu'on regarde, c'est la mort qu'on aperçoit.

"Oh! vous ne comprenez même pas ce mot-là, vous, la mort. A votre âge, ça ne signifie rien. Au mien, il est terrible.

"Oui, on le comprend tout d'un coup, on ne sait pas pourquoi ni à propos de quoi, et alors tout change d'aspect, dans la vie. Moi, depuis quinze ans, je la sens qui me travaille comme si je portais en moi une bête rongeuse. Je l'ai sentie peu à peu, mois par mois, heure par heure, me dégrader ainsi qu'une maison qui s'écroule. Elle m'a défiguré si complètement que je ne me reconnais pas. Je n'ai plus rien de moi, de moi l'homme radieux, frais et fort que j'étais à trente ans. Je l'ai vue teindre en blanc mes cheveux noirs, et avec quelle lenteur savante et méchante! Elle m'a pris ma peau ferme, mes muscles, mes dents, tout mon corps de jadis, ne me laissant qu'une âme désespérée qu'elle enlèvera bientôt aussi.

"Oui, elle m'a émietté, la gueuse, elle a accompli doucement et terriblement la longue destruction de mon être, seconde par seconde. Et maintenant je me sens mourir en tout ce que je fais. Chaque pas m'approche d'elle, chaque mouvement, chaque souffle hâte son odieuse besogne. Respirer, dormir, boire, manger, travailler, rêver, tout ce que nous faisons, c'est mourir. Vivre enfin, c'est mourir!

"Oh! vous saurez cela! Si vous réfléchissiez seulement un quart d'heure, vous la verriez.

"Qu'attendez-vous? De l'amour? Encore quelques baisers, et vous serez impuissant.

"Et puis, après? De l'argent? Pour quoi faire? Pour payer des femmes? Joli bonheur? Pour manger beaucoup, devenir obèse et crier des nuits entières sous les morsures de la goutte?

"Et puis encore? De la gloire? A quoi cela sert-il quand on ne peut plus la cueillir sous forme d'amour?

"Et puis, après? Toujours la mort pour finir.

"Moi, maintenant, je la vois de si près que j'ai souvent envie d'étendre les bras pour la repousser. Elle couvre la terre et emplit l'espace. Je la découvre partout. Les petites bêtes écrasées sur les routes, les feuilles qui tombent, le poil blanc aperçu dans la barbe d'un ami me ravagent le coeur et me crient: "La voilà!"

"Elle me gâte tout ce que je fais, tout ce que je vois, ce que je mange et ce que je bois, tout ce que j'aime, les clairs de lune, les levers de soleil, la grande mer, les belles rivières, et l'air des soirs d'été, si doux à respirer!"

Il allait doucement, un peu essoufflé, rêvant tout haut, oubliant presque qu'on l'écoutait.

Il reprit: "Et jamais un être ne revient, jamais... On garde les moules des statues, les empreintes qui refont toujours des objets pareils; mais mon corps, mon visage, mes pensées, mes désirs ne reparaîtront jamais. Et pourtant il naîtra des millions, des milliards d'êtres qui auront dans quelques centimètres carrés un nez, des yeux, un front, des joues et une bouche comme moi, et aussi une âme comme moi, sans que jamais je revienne, moi, sans que jamais même quelque chose de moi reconnaissable reparaisse dans ces créatures innombrables et différentes, indéfiniment différentes bien que pareilles à peu près.

"A quoi se rattacher? Vers qui jeter des cris de détresse? A quoi pouvons-nous croire?

"Toutes les religions sont stupides, avec leur morale puérile et leurs promesses égoïstes, monstrueusement bêtes.

"La mort seule est certaine."

Il s'arrêta, prit Duroy par les deux extrémités du col de son pardessus, et, d'une voix lente:

"Pensez à tout cela, jeune homme, pensez-y pendant des jours, des mois et des années, et vous verrez l'existence d'une autre façon. Essayez donc de vous dégager de tout ce qui vous enferme, faites cet effort surhumain de sortir vivant de votre corps, de vos intérêts, de vos pensées et de l'humanité tout entière, pour regarder ailleurs, et vous comprendrez combien ont peu d'importance les querelles des romantiques et des naturalistes, et la discussion du budget."

Il se remit à marcher d'un pas rapide.

"Mais aussi vous sentirez l'effroyable détresse des désespérés. Vous vous débattrez, éperdu, noyé, dans les incertitudes. Vous crierez " A l'aide " de tous les côtés, et personne ne vous répondra. Vous tendrez les bras, vous appellerez pour être secouru, aimé, consolé, sauvé; et personne ne viendra.

"Pourquoi souffrons-nous ainsi? C'est que nous étions nés sans doute pour vivre davantage selon la matière et moins selon l'esprit; mais, à force de penser, une disproportion s'est faite entre l'état de notre intelligence agrandie et les conditions immuables de notre vie.

"Regardez les gens médiocres: à moins de grands désastres tombant sur eux ils se trouvent satisfaits, sans souffrir du malheur commun. Les bêtes non plus ne le sentent pas."

Il s'arrêta encore, réfléchit quelques secondes, puis d'un air las et résigné:

"Moi, je suis un être perdu. Je n'ai ni père, ni mère, ni frère, ni soeur, ni femme, ni enfants, ni Dieu."

Il ajouta, après un silence: "Je n'ai que la rime,"

Puis, levant la tête vers le firmament, où luisait la face pâle de la pleine lune, il déclama:

Et je cherche le mot de cet obscur problème

Dans le ciel noir et vide où flotte un astre blême.

Ils arrivaient au pont de la Concorde, ils le traversèrent en silence, puis ils longèrent le Palais-Bourbon. Norbert de Varenne se remit à parler:

"Mariez-vous, mon ami, vous ne savez pas ce que c'est que de vivre seul, à mon âge. La solitude, aujourd'hui, m'emplit d'une angoisse horrible; la solitude dans le logis, auprès du feu, le soir. Il me semble alors que je suis seul sur la terre, affreusement seul, mais entouré de dangers vagues, de choses inconnues et terribles; et la cloison, qui me sépare de mon voisin que je ne connais pas, m'éloigne de lui autant que des étoiles aperçues par ma fenêtre. Une sorte de fièvre m'envahit, une fièvre de douleur et de crainte, et le silence des murs m'épouvante. Il est si profond et si triste, le silence de la chambre où l'on vit seul. Ce n'est pas seulement un silence autour du corps, mais un silence autour de l'âme, et, quand un meuble craque, on tressaille jusqu'au coeur, car aucun bruit n'est attendu dans ce morne logis."

Il se tut encore une fois, puis ajouta:

"Quand on est vieux, ce serait bon, tout de même, des enfants!"

Ils étaient arrivés vers le milieu de la rue de Bourgogne. Le poète s'arrêta devant une haute maison, sonna, serra la main de Duroy, et lui dit:

"Oubliez tout ce rabâchage de vieux, jeune homme, et vivez selon votre âge; adieu!"

Et il disparut dans le corridor noir.

Duroy se remit en route, le coeur serré. Il lui semblait qu'on venait de lui montrer quelque trou plein d'ossements, un trou inévitable où il lui faudrait tomber un jour. Il murmura: "Bigre, ça ne doit pas être gai, chez lui. Je ne voudrais pas un fauteuil de balcon pour assister au défilé de ses idées, nom d'un chien!"

Mais, s'étant arrêté pour laisser passer une femme parfumée qui descendait de voiture et rentrait chez elle, il aspira d'un grand souffle avide la senteur de verveine et d'iris envolée dans l'air. Ses poumons et son coeur palpitèrent brusquement d'espérance et de joie; et le souvenir de Mme de Marelle qu'il reverrait le lendemain l'envahit des pieds à la tête.

Je sais, c'est un peu long mais le passage ne manque pas d'intérêt.
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MessageSujet: Re: Maupassant   Maupassant EmptyLun 19 Mar 2007, 12:31

Citation :
Bel Ami comporte des passages sombres aussi comme le fameux "discours sur la mort" de Norbert de Varenne


Je voulais parler précisément de tout ce qui prend place à côté du récit d'ascension sociale, de tout ce à quoi le protagoniste doit renoncer pour parvenir, de tout ce qu'il doit chasser de son esprit et qui parvient pourtant à se manifester. Le "discours sur la mort" est symptomatique, et son souvenir poursuit le héros pendant le reste du roman. Je trouve très intéressant qu'il ne parvienne à rejeter cette maladie de l'esprit (qui a conduit l'auteur à la folie) qu'est le matérialisme absolu que par l'appel des sens, un peu comme on tente de chasser les images des funérailles d'un proche en recherchant une aventure sexuelle.
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MessageSujet: Re: Maupassant   Maupassant EmptyJeu 24 Mai 2007, 14:51

Une vie est magnifique...sans nul doute mon préféré !
Bel-Ami également, bonne critique des arrivistes... Happy
J'avais envie de le baffer ce Georges Duroy Laughing
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MessageSujet: Re: Maupassant   Maupassant EmptyMar 14 Aoû 2007, 19:06

J'ai fini par lire Une vie. D'après ce que j'ai pu lire dans les notes, une des grandes difficultés de Maupassant a été de se démarquer de Flaubert.

La naïveté, puis l'apathie de Jeanne sont à s'arracher les cheveux.
Moi qui n'avais pas été convaincue par le premier roman que j'ai eu l'occasion de lire, c'est chose faite.
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MessageSujet: Re: Maupassant   Maupassant EmptyMar 14 Aoû 2007, 19:09

Les phrases de Maupassant sont toujours aussi agréables à lire. J'ai dû relire la première page une bonne dizaine de fois avant de commencer.

Citation :
Jeanne ayant fini ses malles, s'approcha de la fenêtre, mais la pluie ne cessait pas.
L'averse, toute la nuit, avait sonné contre les carreaux et les toits. Le ciel bas et chargé d'eau semblait crevé, se vidant sur la terre, la delayant en bouillie, la fondant comme du sucre (...)
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MessageSujet: Re: Maupassant   Maupassant EmptyMar 14 Aoû 2007, 19:17

En Corse, pendant le voyage de noce et avant que Jeanne ne perde ses illusions.

Citation :
Et comme elle savourait la fraîcheur de l'eau, il lui prit la taille et tâcha de lui voler la place au bout du conduit de bois. Elle résista ; leurs lèvres se battaient, se rencontraient, se repoussaient. Dans les hasards de la lutte, ils saisissaient tour à tour la mince extremité du tube et la mordaient pour ne point la lâcher. Et le filet d'eau froide, repris et quitté sans cesse, se brisait et se renouait, éclaboussait les visages, les cous, les habits, les mains. Des goutelettes pareilles à des perles luisaient dans leurs cheveux. Et des baisers coulaient dans le courant.
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MessageSujet: Re: Maupassant   Maupassant EmptyMar 14 Aoû 2007, 19:21

Ce qui me marque le plus avec Maupassant c'est que je n'ai pas l'impression d'avoir retrouvé l'auteur des nouvelles dans Une vie, ni l'auteur d'Une vie dans Notre Coeur.
Il me donne l'impression d'être un auteur à mille visages qui montre une de ses faces dans chacun de ses récits.
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MessageSujet: Re: Maupassant   Maupassant EmptyDim 26 Aoû 2007, 14:05

J'apprécie Maupassant pour son engagement et trouve intéressant de voir comment il réutilise des article dans "Sur l'eau". Ce n'est qu'un extrait de l'article, vous pouvez le lire en intégralité là http://perso.orange.fr/rene.ernst/Guerre/guerre_gil_blas.htm

Citation :
Guy de MAUPASSANT, Sur l’eau,1888.

La guerre! ... se battre! égorger! ... massacrer des hommes! ... Et nous avons aujourd'hui, à notre époque avec notre civilisation, avec l'étendue de science et le degré de philosophie où l'on croit parvenu le génie humain, des écoles où l'on apprend à tuer, à tuer de très loin, avec perfection, beaucoup de monde en même temps, à tuer de pauvres diables d'hommes innocents, chargés de famille et sans casier judiciaire. [...]

N'aurait-on pas honni tout autre que Victor Hugo qui eût jeté ce grand cri de délivrance et de vérité?
«Aujourd'hui, la force s'appelle la violence et commence à être jugée; la guerre est mise en accusation. La civilisation, sur la plainte du genre humain, instruit le procès et dresse le grand dossier criminel des conquérants et des capitaines. Les peuples en viennent à comprendre que l’agrandissement d'un forfait n'en saurait être la diminution; que si tuer est un crime, tuer beaucoup n'en peut pas être la circonstance atténuante; que si voler est une honte, envahir ne saurait être une gloire.

«Ah! proclamons ces vérités absolues, déshonorons la guerre.»
Vaines colères, indignation de poète. La guerre est plus vénérée que jamais.
Un artiste habile en cette partie, un massacreur de génie, M. de Moltke, a répondu un jour, aux délégués de la paix, les étranges paroles que voici:
«La guerre est sainte, d'institution divine; c'est une des lois sacrées du monde; elle entretient chez les hommes tous les grands, les nobles sentiments: l'honneur, le désintéressement, la vertu, le courage, et les empêche en un mot de tomber dans le plus hideux matérialisme.»

Ainsi, se réunir en troupeaux de quatre cent mille hommes, marcher jour et nuit sans repos, ne penser à rien, ni rien étudier ni rien apprendre, ne rien lire, n'être utile à personne, pourrir de saleté, coucher dans la fange, vivre comme les brutes dans un hébétement continu, piller les villes, brûler les villages, ruiner les peuples, puis rencontrer une autre agglomération de viande humaine, se ruer dessus, faire des lacs de sang, des plaines de chair pilée mêlée à la terre boueuse et rougie, des monceaux de cadavres, avoir les bras ou les jambes emportés, la cervelle écrabouillée sans profit pour personne, et crever au coin d'un champ, tandis que vos vieux parents, votre femme et vos enfants meurent de faim; voilà ce qu'on appelle ne pas tomber dans le plus hideux matérialisme.

Nous l'avons vue, la guerre. Nous avons vu les hommes, redevenus des brutes, affolés, tuer par plaisir, par terreur, par bravade, par ostentation. Alors que le droit n'existe plus, que la loi est morte, que toute notion du juste disparaît, nous avons vu fusiller des innocents trouvés sur une route et devenus suspects parce qu'ils avaient peur. Nous avons vu tuer des chiens enchaînés à la porte de leurs maîtres pour essayer des revolvers neufs, nous avons vu mitrailler par plaisir des vaches couchées dans un champ, sans aucune raison, pour tirer des coups de fusil, histoire de rire.
Voilà ce qu'on appelle ne pas tomber dans le plus hideux matérialisme.
Entrer dans un pays, égorger l'homme qui défend sa maison parce qu'il est vêtu d'une blouse et n'a pas un képi sur la tête, brûler les habitations de misérables qui n'ont plus de pain, casser des meubles, en voler d'autres, boire le vin trouvé dans les caves, violer les femmes trouvées dans les rues, brûler des millions de francs en poudre, et laisser derrière soi la misère et le choléra.
Voilà ce qu'on appelle ne pas tomber dans le plus hideux matérialisme.
Qu'ont-ils donc fait pour prouver même un peu d'intelligence, les hommes de guerre? Rien. Qu'ont-ils inventé? Des canons et des fusils. Voilà tout.
Les hommes de guerre sont les fléaux du monde. Nous luttons contre la nature, l’ignorance, contre les obstacles de toute sorte, pour rendre moins dure notre misérable vie. Des hommes, des bienfaiteurs, des savants usent leur existence à travailler, à chercher ce qui peut aider, ce qui peut secourir, ce qui peut soulager leurs frères.
Ils vont, acharnés à leur besogne utile, entassant les découvertes, agrandissant l'esprit humain, élargissant la science, donnant chaque jour à l'intelligence une somme de savoir nouveau, donnant chaque jour à leur patrie du bien-être, de l'aisance, de la force.
La guerre arrive. En six mois, les généraux ont détruit vingt ans d'efforts, de patience et de génie.
Voilà ce qu'on appelle ne pas tomber dans le plus hideux matérialisme.


Citation :

Guy de Maupassant ; « La guerre ».
Article publié dans Gil Blas du 11 décembre 1883

Un artiste habile en cette partie, un massacreur de génie, M. de Moltke, a répondu, voici deux ans, aux délégués de la paix, les étranges paroles que voici : « La guerre est sainte, d'institution divine ; c'est une des lois sacrées du monde ; elle entretient chez les hommes tous les grands, les nobles sentiments, l'honneur, le désintéressement, la vertu, le courage, et les empêche en un mot de tomber dans le plus hideux matérialisme ! ».

Ainsi, se réunir en troupeaux de quatre cent mille hommes, marcher jour et nuit sans repos, ne penser à rien, ne rien étudier, ne rien apprendre, ne rien lire, n'être utile à personne, pourrir de saleté, coucher dans la fange, vivre comme les brutes dans un hébétement continu, piller les villes, brûler les villages, ruiner les peuples, puis rencontrer une autre agglomération de viande humaine, se ruer dessus, faire des lacs de sang, des plaines de chair pilée mêlée à la terre boueuse et rougie, des monceaux de cadavres, avoir les bras ou les jambes emportés, la cervelle écrabouillée sans profit pour personne, et crever au coin d'un champ tandis que vos vieux parents, votre femme et vos enfants meurent de faim ; voilà ce qu'on appelle ne pas tomber dans le plus hideux matérialisme !

Les hommes de guerre sont les fléaux du monde. Nous luttons contre la nature, contre l'ignorance, contre les obstacles de toute sorte, pour rendre moins dure notre misérable vie. Des hommes, des bienfaiteurs, des savants usent leur existence à travailler, à chercher ce qui peut aider, ce qui peut secourir, ce qui peut soulager leurs frères. Ils vont, acharnés à leur besogne utile, entassant les découvertes, agrandissant l'esprit humain, élargissant la science, donnant chaque jour à l'intelligence une somme de savoir nouveau, donnant chaque jour à leur patrie du bien-être, de l'aisance, de la force.

La guerre arrive. En six mois, les généraux ont détruit vingt ans d'efforts, de patience, de travail et de génie.

Voilà ce qu'on appelle ne pas tomber dans le plus hideux matérialisme.

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MessageSujet: pour Rotko et les gds maupassnt   Maupassant EmptyJeu 06 Mar 2008, 21:22

je suis enchantée de voir les commentaires sur Maupassant,J'ai toujours pensé que on lui devait une place sur ce forum J'ai lu beaucoup et aimé,Bel Ami , ses contes du jour et de la nuit, une vie,et d'autres que je garde dans ma biblothèque comme des joyaux.C'est un écrivain passioné dont le style est simple
facile à lire et qui laisse,portant un grand souvenir.
Amadak
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MessageSujet: Re: Maupassant   Maupassant EmptyJeu 06 Mar 2008, 22:13

Amadak a écrit:
je suis enchantée de voir les commentaires sur Maupassant,J'ai toujours pensé que on lui devait une place sur ce forum J'ai lu beaucoup et aimé,Bel Ami , ses contes du jour et de la nuit, une vie,et d'autres que je garde dans ma biblothèque comme des joyaux.C'est un écrivain passioné dont le style est simple
facile à lire et qui laisse,portant un grand souvenir.
Amadak
Louba
Tout à fait d'accord , je lis cet auteur depuis mon adolescence et je suis toujours fan de son écriture , de toute façon je suis fan du courant réaliste : Zola , Maupassant.. celui-ci ayant en effet un style beaucoup plus simple et plus facile à lire , il a d'ailleurs écrit plus de nouvelles que de romans.
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MessageSujet: Re: Maupassant   Maupassant EmptyVen 07 Mar 2008, 05:33

J'aime bien Maupassant. D'ailleurs, un de mes poèmes préféré est de lui :"Jour de neige".

La grande plaine est blanche, immobile et sans voix.
Pas un bruit, pas un son ; toute vie est éteinte.
Mais on entend parfois, comme une morne plainte,
Quelque chien sans abri qui hurle au coin d'un bois.

Plus de chansons dans l'air, sous nos pieds plus de chaumes.
L'hiver s'est abattu sur toute floraison ;
Des arbres dépouillés dressent à l'horizon
Leurs squelettes blanchis ainsi que des fantômes.

La lune est large et pâle et semble se hâter.
On dirait qu'elle a froid dans le grand ciel austère.
De son morne regard elle parcourt la terre,
Et, voyant tout désert, s'empresse à nous quitter.

Et froids tombent sur nous les rayons qu'elle darde,
Fantastiques lueurs qu'elle s'en va semant ;
Et la neige s'éclaire au loin, sinistrement,
Aux étranges reflets de la clarté blafarde.

Oh ! la terrible nuit pour les petits oiseaux !
Un vent glacé frissonne et court par les allées ;
Eux, n'ayant plus l'asile ombragé des berceaux,
Ne peuvent pas dormir sur leurs pattes gelées.

Dans les grands arbres nus que couvre le verglas
Ils sont là, tout tremblants, sans rien qui les protège ;
De leur oeil inquiet ils regardent la neige,
Attendant jusqu'au jour la nuit qui ne vient pas.

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MessageSujet: Re: Maupassant   Maupassant EmptyVen 07 Mar 2008, 11:55

Merci Syl Happy je n' avais encore jamais lu de poèmes de Maupassant.
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