Keith Ablow

Psychopathe


Nous suivons le parcours d’un tueur en série, à travers les Etats-Unis. Avec une particularité : nous vivons ses crimes de l’intérieur, car le livre commence sur ce qu’il ressent au moment de tuer.

Son incontrôlable pulsion, ses maux de tête, sa respiration haletante, son combat pour dire non au mal, et sa capitulation.

Parallèlement à cela, l’auteur nous fait suivre le déroulement de l’enquête, de l’autre côté de la barrière du FBI, qui fait appel à un expert psychiatrique pour tenter de cerner le profil de ce tueur voyageur et au mode opératoire peu méthodique.

Ce livre est prenant par son aspect psychologique. Il n’y a pas de descriptions horribles, mais plutôt une descente dans les bas instincts humains et leurs mécanismes.

J’ai beaucoup aimé, même s’il y a quelques poncifs. Comme l’incompétence du FBI, une histoire d’amour inutile ou encore un échange de lettres entre le tueur et l’expert. Ce sont des ficelles classiques pour les thrillers.

Mais qui ne suffisent pas à rebuter car on accroche dès les premières pages puisqu’on est dans la tête du délinquant.

Sans vendre la mèche, il y a une forte influence du chef d’œuvre de R. Bloch, Psychose.

Keith Ablow est expert en psychiatrie criminelle dans la vie.

je retrouve cette idée du tueur victime de pulsions et de souffrances, dans le livre de cyril Henry qui est un jeune auteur (je veux dire dans le domaine de l'edition).

En parallèle, l'enquête. C'est finalement un schéma assez classique, bien qu'efficace. Le fameux montage alterné.

Il faut aussi s'interesser aux victimes : je crois que la vogue des assasins de femmes a eu son temps et qu'on sature maintenant si on retrouve dans les romans ce qu'on lit, sans joie, dans les journaux.

Je me demande d'ailleurs, indépendamment de ces deux romans, si faire des femmes les victimes d'un tueur compulsif n'est pas alimenter un fantasme masculin de sadisme ... ou de vengeance.

Psychopathe de keith Ablow est aux éditions du rocher.

Il y a effectivement beaucoup de complaisance pour la violence sadique chez ces auteurs. De la surenchère et peu d'originalité au bout du compte.

Quand on en a lu un, on les a tous lus.