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| | Casas Ros, le théorême d'Almodovar | |
| | Auteur | Message |
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rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Casas Ros, le théorême d'Almodovar Lun 29 Déc 2008, 05:45 | |
| Le théorème d'Almodovar de Antoni Casas Ros, chez Gallimard. - Citation :
- Antoni, le narrateur qui vit à Barcelone, a eu un grave accident de voiture qui a tué la jeune fille qu'il aimait, et dont il est sorti lui-même défiguré.
Reclus volontaire, il se consacre à l'écriture d'un scénario tiré de sa propre histoire. Il rencontre Lisa, prostituée transsexuelle, qu'il imagine jouer dans un film qu'Almodovar pourrait réaliser à partir de son scénario. un premier roman de 145 pages qui reçoit les éloges de la presse. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Casas Ros, le théorême d'Almodovar Lun 12 Jan 2009, 11:32 | |
| je l'ai lu ! et je me demande comment en rendre compte sans trop en dire ni lasser les eventuels lecteurs. Peut-être en adoptant, aux choix du lecteur, une version courte et une version longue ? commençons Le court roman de Casas Ros a de quoi surprendre, interroger, et séduire. - le personnage principal s’appelle comme l’auteur, Antoni Casas Ros, personnage solitaire et narrateur qui fait précéder chaque court chapitre d’une maxime mathématique souvent en référence à Newton. - Son actuel visage, après un accident de voiture, se présente comme un collage/rafistolage, assez repoussant qui l’isole des autres. - Citation :
- « Que reste-t-il de nos amours, ces traces de visages décomposés en moments extatiques ou douloureux. Des fragments, des collages. Peut-on aimer un être dont le visage est déjà un collage ? »
Ce collage est aussi le corps de sa nouvelle compagne, androgyne, d’un genre aussi ambigu que ce récit qui devient un scénario de film - par et pour Almodovar. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Casas Ros, le théorême d'Almodovar Mar 13 Jan 2009, 06:48 | |
| Le théorème d’ AlmodovarUne des questions qui se pose : l'auteur est-il vraiment cet homme au "visage défiguré" dont il est question dans le livre ? La presse, dont RUE 89, semble l'admettre. On pense à une parabole sur l’identité : Il en est question dans le récit - Spoiler:
à propos de deux films : - « les passagers de la nuit » de Delmer Daves :
Bogart enlève ses bandages après s'être fait un nouveau visage pour échapper à la justice et prouver son innocence, soutenu par Lauren Bacall.
- « le labyrinthe des passions » d’Almodovar, où « Queti et Sextilia changent d’identité ».
On pense aussi à la face d’un autre d’Abe Kobo et à une interrogation sur le visage mais tout dépend du regard. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Casas Ros, le théorême d'Almodovar Mer 14 Jan 2009, 11:05 | |
| Le théorème d’ AlmodovarL’insistance de Casas Ros sur le thème du regard - et des yeux, s’avère un thème essentiel tant pour la réflexion que pour la conduite du récit. Le regard ordinaire est négatif parce qu’il condamne, exclut, prive de liberté. Il engendre en retour violence et hostilités. - Spoiler:
- Citation :
- « Toute la violence de notre temps, toute la crapulerie politique vient du fait que personne ne regarde personne.»
« C’est la rage qui nous étouffe, qui m’étouffe, la rage de ne pas être libre de gambader dans les forêts, de s’accoupler en bramant, de mépriser les lois et les règles établies par ceux qui veulent transformer l’humanité en un gigantesque zoo. »
Je me suis même demandé si l’auteur au visage déformé qui se dérobe à la vue, n’était pas un leurre pour parler d’une autre discrimination de fait : le regard dépréciatif jeté sur les transsexuels, présents dans le récit, et dont on évoque la façon de vivre, les opérations cjirurgicales, et, de façon discrète, les ébats et la manière d’aimer. Le narrateur fait l’éloge d’un regard dépourvu des habituels préjugés, qu’il s’agisse du regard du cerf ou de la caméra.Ajoutons celui du romancier. C’est d’ailleurs en scénario pour Almodovar qu’évolue le récit; - Spoiler:
- Citation :
- « Il y a dans les mondes que j’aime fréquenter les mondes interlopes,, une acuité du regard, une brillance, un éclat. Je pense à cette phrase de Balzac citée dans le petit Robert : »le monde interlope des femmes équivoques Il y a là un merveille sonore et allusive et c’est ce monde qu’Almodovar explore sans jamais se lasser. Son regard sur moi, c’est le regard de quelque un qui sait que le blanc et le noir ne doivent jamais faire du gris mais vibrer en flirtant outrageusement l’un avec l’autre, ébahis par la soie d’un coup de langue qui toujours abolit le hasard. »
"On ne peut haïr ou mépriser ce qu’on regarde assez longtemps" dit l'auteur, - Citation :
- « J’établis le théorème d’Almodovar : il suffit de regarder assez longtemps pour transformer l’horreur en beauté »
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| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Casas Ros, le théorême d'Almodovar Lun 19 Jan 2009, 10:56 | |
| Le théorème d’ Almodovar3é niveau : porté sur la vie intérieure - depuis que refusé par le monde extérieur, Le narrateur voudrait, semble-t-il, tendre vers un monde régi par les mathématiques (voir les nombreuses citations de Newton) et la poésie de Roberto Juarroz ici sur GDS*dont il cite des vers et auquel il se réfère explicitement : - Citation :
- « il est cinq heures du matin et mon corps tout entier pense à la proposition de Roberto Juarroz, je la vois comme une énigme newtonienne. Où est la fête au centre du vide ? »
Entre Newton, théoricien de la pesanteur, et Roberto Juarroz qui inscrit la totalité de son oeuvre sous le signe de l’élan "vertical": toute son oeuvre porte le titre de poésie verticale . Ce niveau est suggéré, esquissé. et proposerait une recherche intérieure aux sources de la beauté sans connotation religieuse.. Faute de bien connaître la poésie de l’Argentin Juarroz, je préfère dans le livre de Casas Ros, de petits passages d’une poésie quotidienne plus accessible : - Citation :
- Pour le déjeuner, je me fais toujours monter le plat du jour d’un petit restaurant qui se trouve au pied de chez moi. Je sors avec la nuit. Il m’arrive parfois de l’attendre sur mon fauteuil, comme on attend une amie, en regardant le port. J’aime les grands bateaux illuminés, les mouvements lents la silhouette des grues et l’infini où le ciel joue avec la mer.
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| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Casas Ros, le théorême d'Almodovar Mar 12 Jan 2010, 06:38 | |
| "Le Théorème d'Almodovar" (sorti en poche en juin 2009), avait obtenu le prix du meilleur premier roman 2008 en Espagne. Il publie Enigma collection blanche, chez Gallimard - Citation :
- « Je suis atteint d’un mal étrange, non répertorié par la psychiatrie, un mal dont je connais la source avec précision mais qui perdure depuis l’adolescence en dépit de tous mes efforts pour m’en libérer.
Devant le silence effaré de mes interlocuteurs, j’ai donné un nom à ce mal. Après une longue hésitation, faute de mieux, je l’ai appelé : syndrome Enigma. » | |
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