Duong Thu Huong [Vietnam]

Je commence terre des oublis de Duong Thu Huong

rabiblio a écrit:

Je commence terre des oublis de Duong Thu Huong

super !

je te rejoindrai mais pas tout de suite. je viens d'entendre une lectrice qui a lu avec plaisir tous ses romans.

Voici une écrivaine vietnamienne que j'ai beaucoup appréciée.
J'ai découvert son écriture avec "Itinéraire d'enfance", qui raconte l'histoire de Bê, une jeune vietnamienne d'une douzaine d'années qui décide de partir à cause d'un incident scolaire, à la recherche de son père au poste de frontière au nord vietnam. Elle part avec son amie Loan, à l'aventure, rencontrent des gens extraordinaires et attachants. Quant à moi, je me suis très vite attachée à Bê, le personnage principal.

Notez aussi "Terre des Oublis", "Myosotis", "Au-delà des illusions" pour ses autres romans, il y en a encore d'autres...

Duong Thu Hong est une révolutionnaire dans son pays le vietnam, elle a notamment écrit des pamphlets, adhéré au parti communiste qui l'a exclue parce qu'elle était trop attachée à la démocratie. On lui a retiré tous ses droits civiques au vietnam, c'est ainsi qu'elle est devenue écrivain pour dénoncer le régime totalitaire vietnamien (notons qu'elle est née en 1947). Elle est très soutenue en France, ses romans sont interdits au vietnam néanmoins elle reste là bas un écrivain populaire.

Voilà, j'ai ajouté ma petite pierre à l'édifice de la littérature d'Asie du sud-est !

Merci ! Je croyais qu'il y avait déjà un fil.
Je me souviens d'un mot de Maïa sur "Terre des oublis" si je retrouve je le rattacherai.

J'attends ce titre à la bibliothèque et Soussou l'a commencé.

Aux Editions des Femmes, j'ai vu aussi Les paradis aveugles.

Terre des oublis

Il y a quinze ans, Miên a épousé Bôn, parti au front et déclaré mort. Elle s'est alors remariée avec le tendre Hoan dont elle a eu un fils..
Mais soudain Bôn revient au village, après des années de perdition dans la jungle. Célébré par les gens de son village, déclaré héros de guerre, il exige que Miên revienne vivre avec lui, appuyé en cela par la population et les autorités qui estiment qu’un combattant doit recevoir la reconnaissance des civils et une compensation pour les souffrances qu’il a encourues.
Mais Miên n’éprouve plus aucun sentiment pour Bôn que les épreuves ont profondément changé, physiquement mais surtout moralement, l’ancien combattant s’est transformé en un être détruit, lâche, menteur, égoïste et revendicateur.
Déchirée entre son amour pour Hoan et le sentiment de son devoir, Miên se résout à retournr vivre avec son premier mari pour y vivre un enfer car Bôn est persuadé qu’en donnant un fils à Miên, il se l’attachera. Nuit après nuit, elle vit un calvaire auprès de cet homme répugnant. Elle supporte sans mot dire ses ébats et la misère dans laquelle la veulerie de Bôn l’entraîne, tandis que Hoan, désespéré, noie son chagrin dans des débauches qui l’écoeurent.
Comme la santé de Bôn se dégrade petit à petit, Miên et Hoan feront tous deux montre d’une générosité et d’une abnégation admirables...


L’auteur nous plonge au cœur de chacune de ces vies brisées, elle nous décrit leurs luttes secrètes et désespérées, leurs accablements, leurs accès de révolte, l’immense détresse qu’ils vivent en silence... elle nous les traduit en de tels accents que, malgré la grande différence de mentalité, une compréhension profonde s’établit, une transmission de ressentis, pourtant si étrangers aux nôtres, s’effectue

Chez Sabine Wespeiser l'auteur avec au Zenith se venge de la bureaucratie cynique qui dirige aujourd'hui le Vietnam communiste. (787 pages)

On m'a dit que Histoire d'amour racontée avant l'aube (par Thu Huong Duong et Kim Lefèvre ) valait surtout par le contexte politique, et que l'histoire d'amour en elle-même ne suffisait pas à susciter l'intérêt du lecteur.

rotko a écrit:

Chez Sabine Wespeiser l'auteur avec au Zenith se venge de la bureaucratie cynique qui dirige aujourd'hui le Vietnam communiste. (787 pages)

On m'a dit que Histoire d'amour racontée avant l'aube (par Thu Huong Duong et Kim Lefèvre ) valait surtout par le contexte politique, et que l'histoire d'amour en elle-même ne suffisait pas à susciter l'intérêt du lecteur.

ils ont raison, rotko. j'ai lu quelques livres de Duong Thu Huong et les ai trouvés ennuyeux. Je crois que certains lecteurs avaient le même avis, mais ne voulaient pas le dire, car c'est la question "politiquement correct" , il s'agit du travail d'une dissidente très connue, victime du communisme vietnamien.
Moi, quand je lis, c'est l'oeuvre qui m'intéresse, c'est tout. Si elle n'est pas bonne, ça veut dire qu'elle n'est pas bonne, peu importe qui est son auteur.

Oui, je suis d'accord, il ne faut pas que l'aspect "politique" influe sur notre jugement de l'oeuvre, mais il m'a semblé que ses livres (et plus encore le dernier "Au zénith") étaient encensés sur des critères strictement littéraires.

Seb a écrit:

Oui, je suis d'accord, il ne faut pas que l'aspect "politique" influe sur notre jugement de l'oeuvre, mais il m'a semblé que ses livres (et plus encore le dernier "Au zénith") étaient encensés sur des critères strictement littéraires.

Seb, merci de lire cet extrait:

« Où es-tu maintenant ?

Tu es si loin mais mon cœur ne peut t’oublier…

Mon amour !

Quand pourrons-nous nous revoir ?... »


Devinez-vous ce que c’est ? C’étaient ces paroles d’une chanson, entendue par hasard, qui ont ramené le personnage du «président» aux « souvenirs lointains » et qui l’ont fait «éclater en sanglots» ! C'est du roman de gare, non ? Non, c'est le dernier roman de Duong Thu Huong "Au Zénith"!

py a écrit:

Seb, merci de lire cet extrait: [...]
C'est du roman de gare, non ? [...]

Py, j'ai mis du temps avant de pouvoir te répondre, car cet extrait m'a mis les larmes aux yeux
Bon, blague à part, je connais pas assez bien sa vie, à l'oncle Ho, ça lui a peut-êt' rapp'lé une gretchen?

rotko a écrit:

... se venge de la bureaucratie cynique qui dirige aujourd'hui le Vietnam communiste. (787 pages)

Oui, il faut combattre la bureaucratie avec ses propres armes!

rotko a écrit:

... se venge de la bureaucratie cynique qui dirige aujourd'hui le Vietnam communiste. (787 pages)

Sous les pavés, la plage !

Itinéraire d’enfance , traduit par Phuong Dang Tran ne manque certainement pas de charme,
mais je pencherais pour un charme désuet :

les mésaventures de la narratrice, une fillette de 12 ans, se succèdent dans des chapitres aux titres-programmes : « une catastrophe » , « en pleine détresse », « rebondissements » etc, comme des épisodes un peu convenus.

On y trouve des portraits trop sages,

Citation :

La mère de Cau rit. Elle a de grands yeux bleus. Des cils longs, courbés. Un nez haut et droit, le visage grêlé par la variole. Elle en ressemble pas aux paysannes que j’ai l’habitude de rencontrer.

Et des ruses d’enfant cousues de fil blanc, vite légitimées par l’entourage : si les petites fugueuses rentrent tard au logis, c’est à cause d’un fantôme.

L’essentiel est un épisode scolaire assez cocasse (aux suites dramatiques) où un professeur de gymnastique fait des avances à ses plus jolies élèves (faire un autre choix serait une erreur !) mais n’aime pas que les autres gamines le prennent sur le fait.


Si la directrice est un monstre froid, le régime en est-il la cause ?

Citation :

« La directrice est toujours aussi froide et austère. Son visage semble sculpté dans du marbre j’ai alors pensé que les femmes de pouvoir pouvaient être pires que les hommes […] Dans la vie, plus tard, cette certitude allait se confirmer »

Et si l’écolière se révolte contre l’autorité, suit-elle l’ exemple des

« Combattants du mouvement "soulèvement du Sud" jadis, dans leur prison de Chi Hoa ? »

A mon avis Duong Thu Huong n’échappe pas aux clichés d’usage, et Itinéraire d’enfance par son style sans surprise n’est sans doute pas son livre le plus convaincant.

J'ai commencé par Terre des Oublis, et j'ai trouvé ce roman vraiment touchant et vrai, même si par moment il peut sembler long.
J'ai poursuivi avec Itinéraire d'enfance que j'ai lu en une soirée : un vrai régale. L'histoire et les personnages sont très touchants.
Et puis j'ai "terminé" avec Au Zénith qui m'a beaucoup plus même si c'est loin d'être mon livre favori. J'envisage de lire Myosotis...

Si comme moi vous aimez voyager à travers le monde et l'Histoire alors allez-y, foncez :-)

Terre des oublis est le premier que j'ai lu,c'est mon préféré ,mais Myosotis n'est pas à négliger

Je termine Itinéraire d'enfance et je suis plutôt déçue : les clichés sont vraiment trop nombreux et le personnage de Bê m'a paru très convenu ; cette petite fille ne m'a guère émue mais surtout j'attendais davantage sur le contexte local et politique. Finalement, le livre est relativement court mais j'ai eu du mal à le terminer.

Note de l'éditeur : La fugue de Thanh plonge dans la stupeur ses parents, un couple de professeurs respectés, ainsi que toute la petite ville proche de Hanoi où vit cette famille modèle. À seize ans, le jeune homme était promis à un brillant avenir et n’avait jamais donné le moindre signe de trouble ni de rébellion.
Quand on le retrouve quatorze ans plus tard – en 1999, le temps du récit –, il est devenu gigolo, entretenu par une femme d’affaires rencontrée dans la maison close de Saigon où il exerçait ses talents de prostitué.
Comment – et pourquoi – ce jeune homme sans histoires en est arrivé là, c’est ce que dévoile ce roman diaboliquement construit.
Thanh a tout le temps, pendant ses longues journées dans la villa de la côte que seuls rythment des dîners dans des établissements de luxe, de se remémorer son passé.
Ses jeunes années sont autant de souvenirs lumineux : elles ont été à jamais marquées par la présence radieuse de Tra My, son amie de toujours, la petite fille que ses parents avaient recueillie et dont il était tombé éperdument amoureux.
Sa descente aux enfers après sa fugue vient en sombre contrepoint de cette enfance heureuse : les scènes époustouflantes de son arrestation par erreur dans un hôtel de passe, de son emprisonnement avec des droit commun ou de sa rencontre avec le proxénète qui l’a embauché donnent à Duong Thu Huong la matière d’un portrait sans appel d’une société vietnamienne déstabilisée et corrompue que dominent le sexe, le pouvoir et l’argent.
Quand Thanh ne supporte plus sa vie oisive d’objet sexuel et qu’il décide de prendre un nouveau départ, il ne peut s’empêcher de buter sur le traumatisme subi lors de ses seize ans. La scène qui le hante, et dont son propre père est l’acteur principal, donne la clé de sa dérive et du roman tout entier.
La question sous-jacente que pose en effet Duong Thu Huong tout au long de ce livre consacré aux enfants des hommes et des femmes de sa génération, celle qui s’est battue pour des idéaux et qui ne se reconnaît pas dans le Vietnam d’aujourd’hui, est déchirante : qu’avons-nous fait à nos enfants ? quel monde leur laissons-nous ?

Généralement chez Wespieser on ne publie pas n'importe quoi, mais l'histoire me laisse un peu perplexe... On a toujours le sentiment que ce genre de roman va avoir le cul entre deux chaises - Chronique sociétale cachant une vraie contestation politique ou bien étude de moeurs sur fond d'empire du sexe Thaïlandais...



PS : si vous avez besoin d'une chronique ou d'un avis inutile, demandez-moi...

C'est vrai que c'est une maison d' édition que j'aime bien. Je n'ai pas encore lu cet auteur, ce titre me donne envie.

Terre des oublis est vraiment un chef d'oeuvre. L'auteur parvient à nous faire ressentir les sentiments des trois personnages dont la vie sr brise. On parvient à comprendre leur vie, le poids de la tradition dans ce Vietnam si loin de notre vie occidentale. J'ai l'impression d'être partie en voyage au Vietnam. C'est magique.

C'est sûr je me plongerai de nouveau dans ses livres.

Je viens de terminer Au zenith après avoir lu Terre des oublis et Itinéraire d'enfance. Terre des oublis est celuui qu'il faut avoir lu et révèle un écrivain plein d'humanité douée d'une excellent analyse psychologique. Au Zenith est un roman dont le personnage principal est Ho Chi Min et décrit les ravages d'une idéologie sur une société , son peuple mais aussi ses dirigeants. Pour moi Duang Thu Huong est un écrivain majeur.

Je suis d'accord avec toi philtevin.

Je viens de finir Au-delà des illusions.

Je suis assez partagée par ce livre. C'est l'histoire d'une jeune femme qui quitte son mari. Elle ne peut continuer à vivre avec un homme qui pour survivre doit aller dans le sens du régime.
Bon, je n'ai pas aimé cette femme. Je la trouve égoïste et elle se ment à elle-même. J'ai préféré l'attitude de son mari plus sincère, plus mature.
Elle doit sans doute être encore naïve. Au début, je pensais que l'auteur nous servait une histoire puérile mais finalement, je suppose que la naïveté de la femme est voulue. L'idée que la femme doit vivre pour elle-même et non à travers un mari ou un amant, être indépendante. Au début, le personnage se donne des excuses mais à la fin elle comprend qu'elle doit avancer seule pour être heureuse et ne pas tout attendre d'un homme. Bon, en tout cas, c'est mon interprétation de l'histoire.
Au final, mon intérêt pour l'histoire a été grandissant, une fois que j'ai compris qu'il fallait aller au delà des bonnes paroles de l'héroïne et comprendre (ou plutôt interpréter) son attitude.

( M. Harzoune )



Article écrit par un ami et qui résume bien cet excellent livre qui parle d'un peuple si souvent oublié

Sanctuaire du coeur est vraiment puissant de réalisme.

Des images assez crues et fortes. On plonge dans l'histoire de ce jeune fugueur, devenu un gigolo, alors qu'il était promis à un brillant avenir. L'auteur nous raconte à travers cette histoire, les us et coutume du Vietnam.

J'aime beaucoup. J'ai déjà lu la moitié du livre (800 pages en tout) en un jour !.

Cela me donne envie de le lire!

Après " AU ZENITH ", je me replongerais bien dans un livre de cet auteur