A touch of Zen de king Hu

ce lundi 4 août sur Arte à 21 h

Citation :

Une petite bourgade à la frontière entre la Chine et la Mongolie, à l'époque de la dynastie Ming. Ku, un jeune lettré, vit seul avec sa mère près d'une citadelle en ruine, que l'on dit hantée.

Alerté par des bruits suspects, Ku fait la connaissance de la belle et mystérieuse Yang Hui-Chen. Fille d'un général assassiné par le gouvernement, Yang a trouvé refuge dans un monastère, où les moines lui ont appris à combattre.

Fleuron du film d'arts martiaux chinois, le wu xia pian (film de sabre), A touch of zen fit beaucoup pour la reconnaissance artistique et internationale du genre. Réflexion sur le pouvoir et la vanité, spectacle épique d'une incroyable splendeur formelle, cette fresque prend le temps de la contemplation entre deux scènes de combat fulgurantes, le tout saupoudré d'une touche de surnaturel.

Féru d'art, de littérature et d'opéra chinois (et par ailleurs ancien élève de l'Opéra de Pékin), le cinéaste King Hu fut le premier à donner une dimension esthétique et poétique à des séquences de combat.

A touch of zen
(Taiwan, 1969, 171mn, VM)
Réalisateur: King Hu
Image: Hui-Ying Hua, Yeh-Hsing Chou
Musique: Tai-Chiang Wu, Tai-Kwong Ng
Montage: King Hu
Acteur: Chiao Hung Roy, Chun Shih, Feng Hsu, Peng Tien, Ping-Yu Chang, Ying Pai, Ying-Chieh Han
Auteur: Hu nach einem Buch von P'u Sung-ling

dixit Chine info

Si tout va bien, je le regarde ce soir.

je suis resté un peu sur ma faim avec la première partie que j'ai trouvée longue. Les images étaient aussi parfois obscures.

Mais c'est vrai que les scènes de combat séduisent : lenteur des sauts de protagonistes qui tombent sur le sol comme des danseurs, pour devenir ensuite acrobates dans des joutes règlées comme des choregraphies.

J'y ai retrouvé l'origine des plus belles scènes du secret des poignards volants de Zhang Yimou.

Le film dure 170 minutes, je ne l'ai pas vu en entier.

Selon SANCHO DOES ASIA, une des meilleures scènes : Le combat dans la forêt de bambou :

Citation :

Les combattants s’affrontent dans des sous-bois baignés par une brume que viennent illuminer les rayons du soleil, filtrés par les frondaisons des arbres. Aux assauts horizontaux des épéistes, filmés grâce à de magnifiques travellings, viennent répondre des bambous impeccablement verticaux. Si on vient à y ajouter un montage au cordeau très dynamique, le résultat est à couper le souffle.

Il cite aussi l’intervention finale de Hui Yuan.

Citation :

Si King Hu souhaitait faire ressentir le zen dans son film, il parvient lors cette intervention à toucher au quasi-religieux. Par la magie du montage, cette séquence est un éblouissement, un véritable satori. Hu filme juste le déplacement de Hui Yuan. 30 secondes de pur bonheur.

L'usage de trempolines expliquerait la légèreté aerienne des combattants qui paraissent délivrés de la pesanteur : ils évoluent avec une grâce qui fait rêver.

Au même moment France 2 passait un James Bond avec Sean Connery. Alors...

le Zen vous interesse ?



«Traité du zen et de l’entretien des motocyclet­tes» Robert M. Pirsig chez points seuil.

l'auteur donne un entretien au Temps :

Citation :

Le chrétien traite sa souffrance par l’imaginaire et le sens, l’identification au Dieu incarné qui dépasse sa souffrance dans la résurrection. La thérapeutique bouddhiste propose au contraire de se dégager de tout sens, de toute croyance, de toute idéologie. De tout ce qui, en fait, relève de la représentation. L’idée est de libérer la perception, d’être simplement en contact avec ce qui est. C’est ce que j’appelle un scepticisme sensualiste. Finalement, on a davantage affaire à une hygiène qu’à une religion. C’est ma vision des choses bien sûr. Mais elle est étayée.

Il compare aussi le Zen et la psychanalyse

Citation :

Il y a des étapes dans une analyse. Mais le but est bien d’arriver à décoller de son fantasme, à se libérer de la croyance que l’on s’est forgée sur ce qu’il faut être, à ne plus être figé dans une représentation. Il y a des moments magnifiques dans une cure. Lorsque ce décollement opère, c’est un peu comme dans Les Ailes du désir, le film de Wim Wenders: on passe du noir et blanc à la couleur, le vivant circule à nouveau. La grande différence avec le zen, c’est que ce décollement s’opère ici grâce au langage plutôt que grâce à la méditation.

un livre . «Le bouddhisme au risque de la psychanalyse», d’Eric Vartzbed, Ed. Seuil, 197 p.

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