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| | "La rage au coeur" d'Ingrid BETANCOURT | |
| | Auteur | Message |
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indsel pilier
Nombre de messages : 276 Date d'inscription : 12/06/2008
| Sujet: "La rage au coeur" d'Ingrid BETANCOURT Jeu 03 Juil 2008, 12:38 | |
| J'avais acheté et lu ce livre autobiographique d'Ingrid en 2002 je crois (éditions Fixot ) un succès mondial d'ailleurs traduit en plusieurs langues .
J'avais été frappée par sa volonté farouche de contribuer à mettre fin à l'énorme désordre créé , en Colombie , par les FARC et autres milices, par la drogue ,par l'industrie des enlèvements et séquestrations ; mais la " Jeanne d'Arc colombienne" a payé cher son outrecuidance de s'attaquer à des guerriers sans états d'âme . Il est réjouissant de constater qu'elle n'a pas perdu sa pugnacité après plus de 6 années d'horreur dans la jungle !
Demain , elle sera en France où son père a été représentant de la Colombie à l'Unesco , où elle a obtenu son diplôme de Sciences Po, où elle a épousé le diplomate Fabrice DELLOYE , son premier mari et où sa soeur Astrid a épousé un haut fonctionnaire du Ministère des Affaires Etrangères .
J'ai prêté ce livre et , bien sûr , on ne me l'a pas rendu ! Alors je regrette de ne pouvoir citer des extraits significatifs , comme de coutume .
Vive Ingrid , prochaine présidente de la république colombienne .
P.S. Pour l'anecdote , rappelons que la mère d'Ingrid , Yolanda PULECCIO , ex-miss Colombie ,a choisi ces prénoms peu colombiens pour ses filles : Ingrid , Astrid , parce qu'elle avait lu les Contes d'Andersen ! | |
| | | marie chevalier pilier
Nombre de messages : 6350 Age : 123 Date d'inscription : 11/01/2006
| Sujet: Re: "La rage au coeur" d'Ingrid BETANCOURT Jeu 03 Juil 2008, 15:52 | |
| Oui il est bon de rappeler tout ceci car nous n'avons depuis des années malheureusement que des échos très déprimants sur cette femme. Tout est bien, elle est vivante et semble avoir toujours la pèche . Longue vie à elle. | |
| | | Françoise pilier
Nombre de messages : 160 Age : 74 Localisation : Martigues Bouches du Rhône Date d'inscription : 01/01/2008
| Sujet: Re: "La rage au coeur" d'Ingrid BETANCOURT Ven 04 Juil 2008, 06:46 | |
| Le sourire d'Ingrid,son regard, sa volonté d'apparaître grandie de cette longue et douloureuse épreuve a fait que ma journée a été remplie de soleil... Bravo Ingrid, courage et même si certains ou certaines trouveront que l'on en fait peut-être un peu trop, moi, je m'en fiche...cet après-midi, les yeux rivés sur mon écran de télé, je l'attendrai et je l'accueillerai dans mon coeur...une grande et belle dame. Il va sans dire que je n'oublie pas non plus ses compagnons d'infortune, moins médiatisés mais tout aussi valeureux et je veux avoir une pensée émue pour tous ceux qui restent encore prisonniers...mais je suis persuadée que la libération d'Ingrid et de ses amis sera un véritable détonateur pour la suite de l'histoire. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: "La rage au coeur" d'Ingrid BETANCOURT Sam 04 Juil 2009, 04:40 | |
| Libérée il y a tout juste un an, Ingrid Betancourt a déclaré qu'elle participait à l'élaboration d'un long métrage sur ses six années passées dans la jungle aux mains de la guérilla des FARC.
Kathleen Kennedy, productrice de nombreux films de Steven Spielberg comme La Liste de Schindler ou encore Munich, travaille également activement sur la mise en oeuvre du projet.
Son livre relatant sa captivité sera publié début 2010, aucune date de tournage pour le long métrage n'a encore été avancée.
C'est interessant de voir les changements d'opinion sur Ingrid Betancourt apres le livre de Clara Rojas, Captive, paru chez Plon, les ecrits de codetenus americains, L'Emissaire de noel Saez également chez Plon, ou les commentaires de ceux qui l'ont soutenue et qu'elle a "remerciés". | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: "La rage au coeur" d'Ingrid BETANCOURT Ven 24 Sep 2010, 13:13 | |
| Mutique depuis les attaques de ses ex-compagnons de captivité, Ingrid Betancourt raconte sa vie d'otage dans Même le silence a une fin. à ne pas confondre avec Ingrid de la jungle. Le Point rappelle la situation : "Difficile d'aborder ce livre imposant sans idées préconçues.
- D'oublier la femme égocentrique et capricieuse que ses compagnons de captivité dénoncèrent ou la sainte médiatique dont la lettre aux siens bouleversa le monde fin 2007. - De taire le dépit de l'ex-mari colombien, répudié dès la sortie de la jungle de l'otage qu'il avait soutenue des années durant ou le ressentiment de Clara Rojas, l'ex-directrice de campagne qui se sentit toujours traitée en sous-fifre.
- De ne pas rappeler l'indignation
- du Premier ministre colombien quand elle réclama des millions d'euros de dédommagement à l'État pour sa captivité alors qu'elle était allée se jeter dans la gueule du loup.
- Des trois Américains qui accompagnèrent sa captivité à son ex-éditeur parisien, ils furent si nombreux à vouloir faire descendre la Madone de son piédestal qu'on peine à porter un regard neutre sur sa destinée." Convaincre et réhabiliter sera le rôle de son livre Même le silence a une fin, par Ingrid Betancourt (Gallimard, 691 p) tout l'article. | |
| | | mimi54 pilier
Nombre de messages : 550 Age : 55 Localisation : nancy Date d'inscription : 11/03/2010
| Sujet: Re: "La rage au coeur" d'Ingrid BETANCOURT Mer 02 Mar 2011, 18:59 | |
| « Je comprenais maintenant que la vie nous remplissait de provisions pour nos traversées du désert. »
J’ai abordé ce livre avec devant les yeux deux images, l’une d’Ingrid Betancourt que le piéton nancéen ne pouvait ne pas voir tant son visage était omniprésent à l’hôtel de ville, l’autre d’une femme recouvrant la liberté et se signant à même le sol. Les deux images ne m’ont pas quittée tout au long des 700 pages. Je sais encore précisément où et avec qui j’étais, et qui me l’annoncé lorsqu’elle fut, enfin libérée. En rentrant chez moi, vite, pour voir, je me suis dit tout au long du trajet, et moi, qu’aurais-je fait, aurais-je supporté 6 ans et demi de captivité, moi pour qui le mot liberté est le plus beau mot qui puisse exister ? J’ai hésité à lire ce livre ; il est épais, écrit en petits caractères. Une lecture commune ayant pour cadre la Colombie m’a fait franchir le pas. Et je ne le regrette absolument pas. D’autant plus qu’Ingrid Betancourt est venue chez moi, parler de son expérience. Ce fut un crève cœur de ne pouvoir y assister, mais elle a eu la gentillesse d’un petit mot sur mon livre grâce aux bons soins de Madame Rossinot. Ce récit est d’une rare dignité dans le style, que dans les réflexions qu’elle nous livre. Il est écrit dans un français admirable ; langue qui lui est venue spontanément lors de la rédaction de ces pages. Ingrid Betancourt choisis de plonger directement son lecteur dans l’enfer de la jungle colombienne en racontant sa quatrième tentative d’évasion, il y en aura 5 au total, et les conséquences que cela aura sur la suite de sa détention. Je lirai ce livre comme un récit d’aventures sans pouvoir le laisser ; et bien que le dénouement fût connu, je me dirigeais vers cette fin haletante digne d’un polar au suspense intenable. Ce premier chapitre montre d’emblée la détermination de l’auteur à sortir coute que coûte de cet enfer. Ce récit se compose de 82 chapitres, qui hormis les deux premiers sont à la fois chronologiques et thématiques. Les chapitres sont courts ; l’écriture y est élaborée, ciselée, et, d’une infinie pudeur. Malgré le désarroi, la captivité, le découragement, le texte maintient une grande retenue tout au long du livre. Est- ce que cela tient à la nature même du personnage, ou à la distance dans le temps par rapports aux faits ? Un peu des deux sans aucun doute. De sa relation avec Clara, son assistante, avec laquelle elle fut enlevée, Ingrid Betancourt ne fait pas un grand étalage. Décrite comme quelqu’un d’assez peureux et soumis, elle assez peu présente dans ce récit. Les relations entre les deux femmes se sont détériorées, l’auteur ne s’en cache pas, mais reste courtoise et bienveillante. La famille occupera une place proéminente. Son père, d’abord qu’elle aura la douleur de perdre en captivité, et dont elle apprendra le décès dans une feuille de journal laissée là par hasard pour mieux l’atteindre. C’est l’amour pour ses enfants et sa mère qui la teindront debout tout au long de ses 6 années de captivité grâce à la radio que les otages peuvent écouter, et qui pour eux sera la seule fenêtre ouverte sur le monde. Dans ses moments de désespoir : « je revenais donc à l’essentiel : j’étais mère avant tout. » L’autre béquille sur laquelle Ingrid Betancourt se reposera est sans conteste sa foi inébranlable. Rares sont les livres qui lui seront permis, à part une Bible et un dictionnaire. « Dans l’ennui qui était le mien, le lisais et je tissais. On m’avait donné une grosse Bible avec des cartes et des illustrations à la fin. Aurais-je pu découvrir les richesses de ce texte autrement que poussée par le désœuvrement et la lassitude ? Je crains que non. »C’est sans aucun doute cela , aussi qui lui permis plus vite de pardonner, et d’écarter toute idée de vengeance. Des FARC, nous apprenons la violence, le cynisme, la cruauté. « Nous, dans les FARC, on est écolo ! On ne tue pas, on exécute ! » »Pauvre femme, elle sortira quand elle aura les cheveux jusqu’aux talons. » « Ces monstres ont accepté que je m’occupe de vous parce qu’ils ont besoin d’une preuve de survie » lui dit un infirmier militaire, captif comme elle. Les insultes, les brimades, les humiliations, les privations sont monnaie courante. Elle passera de longs moments la chaine au cou attachée à un arbre. « Ils se ruèrent vers moi, me tordant les bras pendant que des mains aveugles me tiraient par les cheveux en arrière et m’enroulaient la chaine métallique autour du cou » « La chaine se fut lourde et brûlante à porter. Je me rappelais trop combien j’étais vulnérable. »
La vie quotidienne en captivité est un élément central dans ce récit. Une vie, qui en permanence au vu et su de tout le monde, en milieu hostile, au milieu d’une faune repoussante. Chacun est sous le regard de l’autre, l’intimité n’existe plus, l’humain est bafoué. L’adaptation est nécessaire. La vie ensemble engendre des difficultés relationnelles, des discordes. Les dissensions arrangent bien les geôliers. « Diviser pour mieux régner. »La promiscuité rend les rapports humains belliqueux. « Les femmes étaient des cibles faciles » Avec infiniment de tact et de pudeur, en quatre lignes dignes et magnifiques Ingrid Betancourt parlera d’un viol ; pas besoin d’en dire plus, tout est dit, le lecteur a compris, serre les dents, voudrait les jeter tous à la rivière. Elle est seule face à tout ça…… Les barbares vont jusqu’à attribuer des numéros à leurs otage, pour mieux les rabaisser ; Ingrid résiste, s’accroche. « Si le mot dignité avait un sens, alors il est impossible que l’on accepte de se numéroter. »Je pourrais continuer ainsi à détailler, avec exemple à l’appui l’enfer de la captivité. Mais ce serait injuste à l’égard de l’auteur, que ne pas parler de ses moments de bonheur .Chaque occasion a été pour elle une façon de déceler une parcelle de lumière, et de se créer, autant qu’il lui était possible de le faire des moments de joie : la voix de ses enfants, et de sa mère qui lui parvenaient, les gâteaux qu’on lui permettait de confectionner à l’occasion de l’anniversaire de ses enfants, les rares livres qui parvenaient dans les nombreux camps où elle et ses compagnons d’infortune ont séjourné, ces quelques jours de liberté retrouvée au moment de sa cinquième tentative d’évasion, ses amitiés fortes avec quelques uns de ses compagnons comme Lucho, Marc. J’ai découvert tout au long de cette lecture une personnalité complexe, aussi éloignée de la Sainte qu’on a voulu en faire lors de sa détention que de la garce et égoïste que certains ont décrite. J’ai découverte une personne humaine, tout simplement ; consciente de ses forces et de ses faiblesses. Parce qu’après tout, à sa place qu’aurais-je fait ? Comment me serais-je comportée ? Ce livre est un coup de cœur pour la force, la dignité et l’humanité qu’il dégage. Ce livre est un coup de cœur pour le témoignage qu’il représente. Ce livre m’a remuée, interpellée. Ce livre est à lire, tout simplement. | |
| | | Adalbert habitué(e)
Nombre de messages : 10 Date d'inscription : 01/03/2011
| Sujet: Re: "La rage au coeur" d'Ingrid BETANCOURT Mar 22 Mar 2011, 08:57 | |
| Merci pour cette critique, et pour cette opportunité de nous (me) faire découvrir cette auteure. Je n'avais aucune idée de ce que pouvait être devenue Mme Bettancourt, et grâce à votre post dans ce fil de discussion j'ai appris qu'elle racontait son histoire. J'ai très envie de lire ce livre que vous présentez avec beaucoup d'enthousiasme. Je vais donc essayer de me le procurer dans une des nombreuses librairies berlinoises. Cordialement. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: "La rage au coeur" d'Ingrid BETANCOURT Mar 22 Mar 2011, 11:39 | |
| Oui Mimi le presente très bien. j'ai quand même tendance à me méfier des livres qui chantent la gloire de leur auteur. D'autant que Ingrid bétancourt a vu son image ternie, elle avait donc besoin de redorer son blason. C'est apparemment chose faite. Comme en chirugie esthétique, on a parfois affaire à des spécialistes talentueux | |
| | | mimi54 pilier
Nombre de messages : 550 Age : 55 Localisation : nancy Date d'inscription : 11/03/2010
| Sujet: Re: "La rage au coeur" d'Ingrid BETANCOURT Mar 22 Mar 2011, 12:20 | |
| - rotko a écrit:
- Oui Mimi le presente très bien.
j'ai quand même tendance à me méfier des livres qui chantent la gloire de leur auteur.
D'autant que Ingrid bétancourt a vu son image ternie, elle avait donc besoin de redorer son blason. C'est apparemment chose faite.
Comme en chirugie esthétique, on a parfois affaire à des spécialistes talentueux Elle ne redore pas son blason; elle est consciente de ses zones d'ombre, ne se pose jamais en victime. | |
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