Manish JHA : Matrubhoomi, un monde sans femmes

film de Matrubhoomi

première scène : on noie un nouveau-né : c'est une fille !

A partir de faits réels, paraît-il, qui se derouleraient dans certaines regions indiennes rurales, le réalisateur fait une extrapolation logique : que devient le monde si on élimine les femmes à la naissance ?

Le film est dur, violent, avec des longueurs aussi, voire des pesanteurs. Mais des paysages et des personnages indiens, voilà qui situe le film dans un contexte précis qui interesse plus le spectateur ( moi !) que la thèse en elle-même. Des récompenses ont été attribuées à ce film réalisé en 28 jours.

N'empêche qu'on fremit ; un monde sans oiseaux avec la grippe aviaire, un monde sans femmes, maintenant ? quel cauchemar !

Certaines scènes où on voit des hommes hurlant, par convoitise sexuelle frustrée, renvoient à des pays où la femme est absente de la vie publique, sociale. Oppression insoutenable.

Y'a t-il un film qui parle d'un monde sans hommes?
Peut-on imaginer un monde où, après un cataclysme génétique, ou une épidémie, par exemple, ne vivraient que des femmes et des filles? Un monde forcément condamné à disparaître rapidement puisque toute naissance d'un être vivant, donc d'un humain, est subordonnée à l'existence d'un mâle s'accouplant à une femelle.
Je n'ai pas vu le film...
Comment finit ce monde SANS FEMMES?
Comment finirait le même monde sans hommes?
Je ne vois qu'une fin possible, commune, banale, logique et affreusement triste : entre 80 et 100 ans ou un peu plus après la naissance des derniers bébés avant la disparition des hommes ou des femmes et la survie des hommes ou des femmes... il n'y a plus que les derniers vieux, puis les derniers centenaires, et enfin le dernier "humain le plus âgé du monde"... Mais est-ce possible, comment cet humain là pourrait-il encore se nourrir, puisque plus rien ne fonctionnerait sur cette planète déserte où tout se serait arrêté depuis déjà pas mal de temps?

Un monde sans femmes, ou un monde sans hommes, c'est de la "mauvaise science fiction"!

Il s'agit, non pas de science-fiction, mais de la denonciation de pratiques indiennes rurales, limitées à des contrées dont j'ai oublié le nom. En Chine a eu lieu la même selection préferentielle des naissances.

Avec une systematisation de telles pratiques, on tombe effectivement dans la science-fiction : Cosmic Erotica : "la femme est l'avenir de l'homme" (Wintrebert) ICI.

Au Rajasthan, il ne naît plus que 900 filles pour 1 000 garçons, la faute à des avortements sélectifs de plus en plus courants.

Le nombre d'appareils d'échographie a augmenté au Rajasthan de 80% entre 2001 et 2011, ce qui a contribué un « génocide silencieux » par des avortements sélectifs.

Selon un rapport des Nations unies, 100 millions de femmes sont portées « manquantes » dans toute l'Asie, surtout en Inde et en Chine mais aussi au Bangladesh, en Iran et au Pakistan.

tout l'article de Rue 89

C'est un film très difficile.
Je suis allé le voir avec une amie lorsqu'il est sorti au cinéma.
Elle est sortie avant la fin tellement elle était écoeurée et mal à l'aise.

Il est sorti en DVD il y a quelques temps mais je ne l'ai pas revisionné depuis.
Pas le courage.
Je tenais cependant à l'avoir dans ma collection car c'est un film qui fait réfléchir.

Je viens de voir avec mes filles un film indien du réalisateur Manish Jhâ: "une monde sans femmes", brûlot sur la condition féminine dans cette démocratie qui tait le sort peu enviable où les femmes sont laissées.
Film à la fois tragicomique, grotesque et terriblement violent, "Matrubhoomi" montre le destin terrible d'un village où le ségrégation sexuelle est poussée jusqu'à l'absurde entrainant au final sa fin dans un bain de sang à la fois destructeur et salvateur. Kalki, le nom du personnage féminin principal (et unique) symbolisant à lui seul l'avenir après la destruction définitive du mal.
Un très beau film qui a suscité le débat entre moi et mes deux pitchounes.