POLAR ET HUMOUR : COMPATIBLES OU PAS?

Selon les goûts de chacun niveau humour, vous pouvez tenter "Ketchup Karma" de Fred Willard ou "A poil en civil", de Jerry Stahl. Le "Midnight Examiner" de Kotzwinkle est pas mal dans le genre aussi.

bienvenue a toi, Caroline !

j'ai lu plusieurs fois imbroglio negro de Chester Himes. C'est mon grand homme.

Hum, je dois avouer que je n'ai lu que "La reine des pommes" de Chester Himes, et ça ne m'a pas trop plu. Bien écrit mais super classique. Je me suis ennuyée. Peut-être qu'il faudrait que j'essaie celui dont tu parles !

Ekwerke: ah, ce lézard lubrique qui veut copuler avec une caravane, avec une citerne de gaz... Si, c'est un polar. Un polar loufoque ou une loufoquerie polardeuse. ( pas vraiment de l'humour, plutôt de la rigolade)

Rotko: Le coup de maître de Chester Himes, c'est qu'il a plusieurs niveaux de lecture.
On peut lire La reine des pommes pour le plaisir de l'écriture. Les dialogues sont excellents.
Ensuite, il y a le côté "pieds nickelés" Avec des flics comme ça pour maintenir l'ordre, la société est mal barrée ! bizarreries, cocasseries, rebondissements complètement débiles, personnages et situations absurdes.
Ensuite, la critique sociale. La dénonciation du racisme, toujours d'une façon drôle, sans discours pathétiques ou virulents. Tranches de vie dans les descriptions de Harlem. On est dans le grinçant, l'humour noir, la farce quelquefois. C'est un type qui écrit avec ses larmes et qui a la pudeur et l'élégance de transfigurer ça en comédie. Et il sait de quoi il cause: sa vie est un roman... noir http://fr.wikipedia.org/wiki/Chester_Himes ]

Mon chouchou à moi : Zola ! oui, oui ! Pas Emile .... l'autre : le seul et unique GORDON ZOLA !

Découvert par hasard sur un site web dont j'ai oublié le nom, j'ai lu tout d'abord "Où est le bec ?" : enquête sur la disparition d'auteurs français très connus (suivez mon regard )
Je lis actuellement "Terril en la demeure" un "ch'thriller" avec Bany Doon et bien évidemment le commissaire Guillaume Suitaume et son adjointe, la superbe Purdey Prune

Ce Zola là, je l'aime ! Il manie le jeu de mots comme personne. Il se permet toutes sortes de commentaires perso sur le comportement de ses personnages. Je vous garantis que chaque page lue vous fera rire !

Il faut savoir qu'il a "osé" écrire également "La dérive des incontinents", "Mozart est là", "les suppôts de Sitoire" ..

J'espère que certains d'entre vous essaieront de le lire

As-tu entendu parler de ce livre de Gordon Zola, mettant en scène Saint-Tin et son ami Lou.


Extrait

Le parc du Moulin Tsar n’avait jamais montré
figure si austère, du bois sombre, du chêne sans
plaisir... Au prix de l’austère de bois, la forêt du
domaine angevin pourrait bientôt faire la fortune
d’un fabricant de papier.
D’énormes moutons, noirs et menaçants,
roulaient au-dessus des arbres et s’apprêtaient à
déverser leur mauvaise humeur sur la région de
Cheverny.
Une silhouette un peu courbée sous la force du
vent venait de faire son entrée dans le parc... Une
entrée dérobée.

Suite de cet extrait

oui mais toi l'as tu aimé ? as tu eu des échos?

rotko a écrit:

As-tu entendu parler de ce livre de Gordon Zola, mettant en scène Saint-Tin et son ami Lou.

Le style a l'air assez différent je trouve

puisqu'on parle d'Exbrayat, qui n'est pas seulement un auteur de polars comiques, Catherine Frot, dans Imogène McCarthery, (Film) campe une apprentie espionne en lutte contre des agents bolcheviques.

Citation :

Imogène est un peu une James Bond en kilt et avec un vieux tromblon en guise de revolver. On est dans une comédie d’espionnage, alors il y a de l’action.

dit catherine Frot.

si c'est aussi réussi que "Le crime est notre affaire" avec André Dussolier, faudra courir le voir.

Personne ne parle de Tim Dorsey ?
Incollable sur la Floride, déjanté, speed, des personnages à la pelle, incroyables et attachants, une imagination débridée...
Tout n'est pas (encore ?) traduit mais tout est bon.
http://www.timdorsey.com/

xophe a écrit:

Personne ne parle de Tim Dorsey ?

Ouvre un fil sur Tim Dorsey, t'arrives juste à point pour nous éclairer

je rajouterai aussi Royal Cambouis de Colin Thibert

J'ajouterais également les polars de Carl Hiaasen qui, aux dires d'un de mes collègues qui l'adore, possède un humour décapant.

Lansdale dans son style est drôle.
insultes faciles certe mais des réparties excellentes je trouve.

J'ai d'ailleurs commis un petit polar "rigolard" qui semble plaire à la majorité des gens qui l'ont lu. Seuls quelques lecteurs m'ont dit qu'ils avaient du mal avec le début. Pourtant je ne le trouve pas plus dur à suivre que les débuts de Fernand NAUDIN quittant MONTAUBAN pour aller récupérer la succession du Méxicain à PANAME... A vous de voir c'est là et c'est gratos (lecture et chargement)

: http://www.monbestseller.com/manuscrit/on-a-tu%C3%A9-la-m%C3%A8re-michel

Je suis même en train de "manigancer" la suite, toujours sur le ton rigolard des années cinquante. Qu'en pensez-vous?

ARAMIS alias Claude CARRON ou l'inverse, j'sais plus.

Tu pourrais choisir un extrait d'une quinzaine de lignes, pas plus, en texte aéré ? (= pas compact !)

bonjour Aramis moi, j'aime bien rire, même en lisant des polars.

Un petit extrait de mon dernier polar "rigolard":


Ch’uis pas rendu, moi. D’autant que DANLEZARD est à l’hosto pour faire dessécher son chancre mou qui suinte et que TRACHEMOINZE est parti en vacances se faire dorer la pilule aux Dardanelles, chef.
- Ah ! Oui bon sang, c’est vrai, merdouille, chtouille et carambouille ! Et bien, demandez donc de ma part quelques renforts à cet « excellent », cet inénarrable et illustrissime commissaire LAPANOUILLE, qui se fera un devoir de vous les fournir.
Tiens, essayez donc de voir, par la même occasion, si vous ne pourriez pas, par hasard, arriver à récupérer les gars FOURGNACE et BOURLAFIOLE, ses deux meilleurs inspecteurs qui m’ont tout l’air de s’étioler de désespérance dans son service. Et dire que moi, son chef, je n’ai que trois inspecteurs, sous prétexte que je suis le divisionnaire et qu’à ce titre je devrais me les rouler pépère en me reposant sur LAPANOUILLE. Bah ! Manquerait plus qu’çà. Ce s’rait du propre tiens ! Quand je pense qu’il passe son temps à les mépriser, moi, çà me file la gerbe. Deux épées comme çà mises à la disposition d’une tache pareille, c’est donner de la confiture à un cochon.
Cà c’est sûr, il ne les mérite pas. Enfin passons, sinon mon ulcère risque encore de se réveiller.

continue, Aramis, ça m'branche !

Ysandre a écrit:

bonjour Aramis moi, j'aime bien rire, même en lisant des polars.

Ah ! Mais il connait pas Raoul ! Rabelais le disait : "Le rire est le propre de l'homme" C'est encore gratuit et autorisé, alors il ne faut surtout pas s'en priver.

je me demande parfois, quand je pouffe dans un magasin par exemple, si c'est politiquement correct ?
les gens "sérieux" ont des regards désaprobateurs qui me font me poser question mais je rigole quand même !

Tu as bien raison. Il faut absolument pouvoir rire ou pouffé au maximum, c'est bon pour la santé et pour le moral. Et puis je ne me voyais pas faire un polar sérieux, moi qui commet des romans virant parfois au scabreux au goût de certaines âmes sensibles... Tiens un peu de rab.


FLAMBERGE allait prendre congé de la fresque humaine digne de la vierge à l’enfant sur fond de radeau de la Méduse croisant dans les eaux tumultueuses du Robec, cette petite rivière coulant aux ", quand un homme d’une trentaine d’années, apparemment grimé en plus vieux et sapé comme un notaire de province, entra dans la guitoune. C’était monsieur Emile, un original ayant apparemment le chic pour collectionner costards sombres, grolles en croco et mémères sur le retour. D’aucuns jaloux malfaisants auraient même pu aller jusqu’à dire que madame Elvire s’était offert la présence vénale d’un gigolpince sur ses vieux jours, mais ces deux perdreaux-là semblaient pourtant avoir le même âge, tant le jeune jouait férocement les vieux de la vieille et la Pélagie, les gamines à couette. Les deux tourtereaux semblaient donc s’accorder relativement de concert, bon gré malgré, comme guitare en cithare et violon en biglotron, entre lupanar et boxon.

Monsieur Emile, c’était le prénom qu’il déclinait à chaque serrement de louche, semblait avoir quelques dispositions dans le domaine de la pipe en ivoire, de la cravate de notaire en soie et d’une connaissance poussée du genre volatile. Se vantant même de parler avec les oiseaux. C’était d’ailleurs un excellent siffleur qui savait même imiter toutes sortes de sifflements, chants ou cris d’oiseaux bien que n’ayant ni leur ramage, ni leur plumage. Les deux hommes se saluèrent de loin et de manière plutôt urbaine en s’observant néanmoins du coin de l’œil.

Sacrée Pélagie, elle avait donc trouvé apparemment «l’amour» sous les traits d’un représentant de commerce tiré à quatre épingles et assez bien de sa personne, qui avait daigné venir lui visiter la volière à chaque passage entre deux voyages à travers la France, qu’il sillonnait à l’année pour vendre de la lingerie. Il ne paraissait pas forcément mauvais bougre de prime abord, mais s’avéra un peu trop indiscret au niveau familial, malgré tout, au goût de Gédéon.

merci Aramis

Ceserait bien qu'Aramis nous dise quels sont ses maîtres" ou du moins ses inspirateurs.

Nous avons de notre côté quelques préférences dans le genre.