Annick Perez

Écrivain et peintre, Annick Perez a publié quatre romans dont Celui qui ne fut pas choisi (EMH, 1998) et Luka (Fayard, 2005)



Annick Perez, You’re beautiful, chez Philippe Rey.

« il est impératif que je garde mon coeur » se dit le jeune homme -il a juste trente ans, Il vient de prendre un bus en pleine figure, et il va nous raconter cet accident qui lui donne pour l’instant toute l’apparence d’un mort en sursis.

Lui reviennent dans le désordre des images de la piscine qu’il fréquentait, de la jeune fille qu’il aimait y retrouver, et d’autres souvenirs.
C’est le premier volet de cette belle histoire - d’amour, car penser à quelqu' une en permanence, dans la veille et le sommeil, fût-il comateux, c’est bien de l’amour, non ?

Le deuxième volet est pour la jeune fille, ses pensées, son récit.

Un petit livre agréable et bien tourné, avec une fin fantaisiste, sorte de métaphore de l’expression, « donner son coeur ».
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Citation :

La plus jeune - son visage est flou, je ne vois que sa main épaisse et manucurée - prend l’appareil et fait défiler tous les numéros. Elle s’arrête sur ma mère, semble satisfaite et très sûre d’elle :

« Le service des dons d’organe décide pour les receveurs ; ils peuvent appeler tant qu’ils veulent, le prélèvement est du ressort des familles ».

Quelle famille ? Ma mère va accepter ! Elle sait se tenir, ma mère. Va accepter avec beaucoup de dignité. Elle dira : « si ça peut sauver quelqu' un puisque mon fils est mort. »

Le point de départ de cette histoire est tout a fait plausible comme le montre un fait divers récent !

Citation :

Début 2008, à Paris, un homme âgé de 45 ans présente, sur la voie publique, tous les symptômes d'un infarctus du myocarde massif[...]
Une réanimation adaptée est mise en oeuvre moins de dix minutes après l'accident cardiaque. Elle ne permet toutefois pas d'obtenir une reprise spontanée des battements du coeur.

Les médecins commencent dès lors à considérer leur patient comme un donneur potentiel d'organes : un donneur dit "à coeur arrêté".

On décide donc de prelever ses organes.

Citation :

Lorsqu'arrivent les chirurgiens pour pratiquer le prelèvement d'organes, leurs confrères pratiquent le massage cardiaque depuis une heure et trente minutes, sans résultat apparent.

Mais au moment même où ils s'apprêtent à opérer, les médecins ont la très grande surprise de découvrir que leur patient présente des signes de respiration spontanée, une réactivité pupillaire et un début de réaction à la stimulation douloureuse. "Autrement dit, il existe des "signes de vie" (ou symptômes)

"Après plusieurs semaines émaillées de complications graves, le patient marche et parle, les détails concernant son état neurologique ne sont pas connus." Aucune précision n'est donnée quant au fait de savoir si ce malade a eu ou non connaissance du projet de prélèvement...

c'est rapporté ICI dans lemonde