Carson McCullers

Carson Mc Cullers

La ballade du café triste
Un petit village, perdu, dans le Sud des Ëtats-Unis, mélancolique, comme le paysage qui l’entoure.
Miss Amélia Evans, une femme grande, froide et farouche, ressemblait par son allure,à ce même village. Mariée depuis des années, son mariage n’avait duré que dix jours. Femme aux multiples affaires, d’abord un magasin, usurière, distillatrice de whisky, elle menait une vie tranquille, puis un jour sa vie a changé.
Elle a changé parce que le hasard , sous la forme d’un nain bossu, est arrivé au village, elle l’aime et avec lui, le magasin devient un café, pour la grande joie des habitants. L’histoire est drolatique, presque une farce, je n’ai pas accroché, les personnages pas attirants. La scène de la lutte furieuse à coups de poings, entre Amélia et son ex-mari, m’a dégoûtée, et la réaction incroyable du nain m’a laissée perplexe.
En résumé, cette œuvre m’a déplu, je m’attendais à autre chose. Je n’ai rien lu de cette auteure, c’est sûrement bien écrit, mais elle n’a pas écrit pour moi.

Moon a écrit:

Je découvre Carson McCullers et je suis conquise. La ballade du café triste est d'une justesse incroyable. C'est aussi merveilleusement écrit...

Il serait bon qu'on en parle en effet, car cette ballade mérite son nom :

Le récit est toujours épique (proche de la geste), souvent dramatique (dans ce sens, synonyme de complainte), parfois comique.

on a en effet un exemple de littérature orale, où l'auditeur-lecteur est pris à témoin.

A votre avis, qui raconte l’histoire ?

La ballade du café triste

1/2

Puisque personne ne bronche et que

Citation :

Midi, Roi des Étés, épandu sur la plaine

fait sommeiller les grains vaillants, je lance ma petite notice en demandant aux lecteurs en cours de ne pas lire mon billet.

Le conteur est très présent, qui s’adresse à son auditoire, lui indique les points à retenir, fait des annonces pour ménager le suspens et garder l’attention de son public.

« N’oubliez donc pas ce Marvin Macy, car il jouera un rôle effrayant dans ce qui va suivre; »

Il fait tout pour le retenir, et comme l’histoire se déroule sur une longue durée, il a le soin de ménager les temps forts. C’est un vrai bonimenteur.

« Et maintenant regardons ces années paresseuses et arrêtons-nous à ce fameux samedi soir, six ans après l’arrivée en ville de Cousin Lymon. »

Au départ il présente un village de western dans lequel il n’arrive rien, sauf les lointains échos de scandales passés qui éclairent le présent de certain personnages-clés, comme Amelia, épicière rigoureuse et guérisseuse. Tout le monde a donc affaire à elle.

Deux arrivées inopinées changent la donne,

- le bossu qui, contre toute attente, s’incruste dans le café jusqu’à en paraître le patron, dont la difformité physique renverrait à des capacités exceptionnelles dans d’autres domaines. Juste compensation de la nature !

- Marvin Macy, devancé par une réputation détestable, dont on pressent que le retour sera l’objet d’un règlement de compte. Curieusement, comme dans une épopée naïve, l’univers en est perturbé, y compris le climat.

Citation :

« Comme on pouvait s’y attendre, Marvin Macy apporta aussitôt le malheur avec lui. Le temps changea dès le lendemain et devint étouffant A l’aube il flottait dans l’air une chaleur étouffant lourde et gluante, le vent charriait l’odeur écœurante des marais, et de frêles moustiques aux sifflements stridents avaient envahi le château d’eau. »

On bascule alors du récit réaliste type western, à l’épopée de caractère fantastique

La ballade du café triste
2/2

Amadak a écrit:

L’histoire est drolatique, presque une farce

Exactement, la situation devient loufoque dès qu’Amelia décide de s’entraîner au punching ball pour vider sa querelle existentielle avec Marvin Macy, et cet affrontement devient un divertissement à grand spectacle.

Pourtant cet aspect comique ne fait pas oublier le tour fantastique pris par le récit : si on accepte facilement les talents de guérisseuse d’Amelia, on est intrigués, voire stupéfiés, par les pouvoirs quasi magiques de Marvin Macy et de Cousin Lymon.

Le premier exerce un pouvoir absolu sur le second

Citation :

« il avait certainement appris à user de ses sortilèges au pénitencier d’Atlanta. Sinon comment expliquer l’impression qu’il produisait sur Cousin Lymon »

Quant à ce dernier, capable par sa seule présence d’agir « comme un brandon de discorde » sur la clientèle de l’épicerie, il devient une sorte de nain maléfique (avec des oreilles particulièrement mobiles !  on pense à un gnôme nordique), dévoué au mal absolu, caractéristiques absentes au début du récit.

La ballade du café triste mêle le fantastique et le grotesque dans un chronique villageoise populaire, dont l’origine serait sans doute (hypothèse !) à rechercher du côté des "douze mortels" qui apparaissent dans l’épilogue.

J'ai adoré ce livre. Reflets dans un oeil d'or un style particulier qui m'a un peu désorientée au début, et puis le déroulement inexorable de l'histoire. L'opposition entre "les bien pensants", et les "décalés", chaque personnalité est campée d'une façon magistrale.
Après une incusion chez Francis Carco avec Jésus la Caille, j'entame Ballade du café triste je pars jeudi à Niort puis l'ile de Ré, mais je trouverai bien du temps pour lire, enfin, j'espère !

Ysandre a écrit:

J'ai adoré ce livre. Reflets dans un oeil d'or un style particulier qui m'a un peu désorientée au début, et puis le déroulement inexorable de l'histoire. L'opposition entre "les bien pensants", et les "décalés", chaque personnalité est campée d'une façon magistrale.

je suis bien d'accord et j'ai été séduit dès le début de Reflets dans un oeil d'or .

« Un poste militaire en temps de paix est morne. Il s’y passe des choses, mais qui reviennent toujours semblables. Le plan même de l’ouvrage en accroît la monotonie : l’énorme caserne de béton, les rangées proprettes de maisons d’officiers construites toutes sur le même modèle le gymnase, la chapelle, le terrain de golfe et la piscine - ce ne sont que des lignes rigides.

Mais peut-être la tristesse du poste réside-t-elle surtout dans la solitude et dans l’excès de loisir et de sécurité, car du jour où on s’est engagé dans l’armée, on est destiné à emboîter le pas de celui qui va devant vous. »

La suite de l'histoire n'est en rien monotone, puisque l'auteur présente les relations entre les personnages, et leurs désordres intérieurs.
Carson McCullers fouille les acteurs, et n'oublions pas le cheval ! dans cette affaire il joue un rôle déterminant puisqu'il révèle les personnages à eux-mêmes et au lecteur.

J'ai préféré ce récit à la ballade du café triste qui pourtant ne manquait pas d'interesser et d'intriguer.

Je n'ai lu que Clock without hands :
Des personnages très forts du début des années 1950.
JT Malone, un pharmacien qui voit son temps compté à cause d’une leucémie.
Fox Clane Un gros juge raciste qui voudrait restaurer la grandeur du Sud et qui élève seul son petit-fils Jester (qui ne partage pas du tout son point de vue).
Sherman Pew l’assitant personnel du juge, un noir aux yeux bleus, qui finit par démissionner car il ne supporte plus les agissement du vieux juge et qui cherche à s’installer dans un quartier blanc qui lui sera très hostile.

Un roman qui explore les injustices de la société et l'impuissance de notre lutte contre la mort.

chez bibliopoche, notamment. Tu l'as lu en américain ?

oui quand j'étais étudiante. aujourd'hui je crois que j'en serais bien incapable...

1/3

Reflets dans un oeil d’or se situe dans un camp militaire, et met en scène deux couples, celui du capitaine Penderton, et celui du commandant Langdon, ce dernier étant l’amant de Madame Penderton.

Les relations amoureuses - ou simplement sentimentales, y tiennent un grand rôle, qu’il s’agisse de l’attirance sexuelle du soldat Williams pour la femme du capitaine, ou de l’attachement très pur du domestique philippin, Anacleto, pour la femme du commandant.

Carson McCullers soigne l’étude de ses personnages, leur arrière-plan personnel et leurs différentes vulnérabilités, dans une histoire pleine de sensualité, avec des paysages ensoleillés dans les trois quarts du récit.

On suit avec un grand intérêt la vie des protagonistes, dans l’attente du drame annoncé dès l’incipit.

2/3 Reflets dans un oeil d’or

J’ai trouvé que le cheval y jouait un rôle prédominant, symbole de plaisir et de liberté, mais surtout devenu un symbole sexuel particulièrement évident.

Si le soldat Williams s’y adonne à de promenades solitaires où il chevauche nu, en tant que garçon d’écurie il est à même de voir comment chevauchent les autres personnages, et s’ils traitent bien leur monture.

- A la mæstria de Madame Penderton,

Citation :

« pendant cette lutte entre le cheval et la cavalière, madame Penderton riait aux éclats, et parlait avec oiseau-de-feu :[le cheval]d’une voix vibrante d’élan et d’excitation : « allons vieux rossard bien-aimé »

- aux qualités insoupçonnées d’Alison Langdon confrontée à une situation difficile,

- s’oppose la lourdeur et le manque de maîtrise du capitaine Penderton, aussi maladroit dans les rapports avec l’animal que dans les relations humaines avec son épouse. Penderton offre un cas assez frappant d’impuissance sexuelle et d’homosexualité latente.

Citation :

Il avait une malheureuse tendance à tomber amoureux des amants de sa femme.

Quant à Williams, c’est un voyeur/contemplateur qui ne passe jamais à l’acte, et le titre - qui correspond à plusieurs scènes, définit bien son regard chargé de désir.

Un désir qui rôde dans tout le roman et si perceptible que la femme du commandant en vient à se mutiler.

J’ai beaucoup aimé cette histoire riche et complexe, où les allées cavalières du récit, bien dessinées, permettent aussi la vue de sous-bois plein d’ombre, comme les personnages.

Oui c'est une très belle écriture, on voit les personnages qui ne sont, du reste, pas très sympathiques...

Tchipette a écrit:

Oui c'est une très belle écriture, on voit les personnages qui ne sont, du reste, pas très sympathiques...

3/3 Reflets dans un oeil d'or

oui, pas très sympathiques, et comme fascinés ou abîmés en eux-mêmes par ce qu'ils cachent au tréfonds de leur personnalité.

Ainsi le soldat Williams découvre des sensations inédites :

« Le jeune soldat sentit en lui une vive et étrange douceur qu’il n’avait jamais éprouvée de toute sa vie. En de rares occasions auparavant cette expression de bonheur s’était déjà marquée sur le visage du soldat Williams, mais personne au poste ne l’avait vue. Si on l’avait aperçu dans de pareils moments, on l’aurait fait passer en conseil de guerre ».

Le capitaine Penderton vit des instants à la limite de l'inquiétant :

« Le capitaine Penderton … était dans un état de sensibilité exaspérée, proche du délire. Il se sentait à la dérive, isolé de tout rapport humain, et il portait en lui l’image du jeune soldat, comme une sorcière serre sur son sein une amulette. Il se sentait singulièrement vulnérable »

Il tombe dans des absences et subit une « attaque inexplicable d’amnésie ».

Drôles de gens.

Mais j'ai bien aimé cette oeuvre.

La ballade du café triste
Je ne reviendrai pas sur l'histoire, d'autres s'en sont chargés avant moi (ça m'arrange ). J'ai ressenti quelque chose de dérangeant en lisant cette nouvelle : des personnalités très fortes et totalement décalées s'affrontent. On se croirait au théâtre, les clients de Miss Amélia, les habitants de la ville, sont les spectateurs et Miss Amélia la star, viennent ensuite le nain et le mari de Miss Amélia.
Le nain annonce la couleur en se présentant en larmes, en jouant ensuite la suffisance et la flagornerie, il est très drôle parfois et également cruel. L'amour que lui porte Amélia est pur et désintéressé (quoi que tu en dises, Rotko ! à aucun moment, il n'est question de sexe dans l'histoire, mais bien sûr, nous pouvons tout imaginer !). Les sentiments du nain sont complexes, il profite indubitablement de la tendresse que lui porte cette femme hors du commun, il ne l'aime pas, mais il se sert d'elle avec une goujaterie écoeurante.
Le mari offre un personnage de western, profiteur, déjanté, puis amoureux éconduit. Que s'est-il passé le soir du mariage ? la question reste en suspens mais l'homme a souffert dans son orgueil de mâle, ce qui explique en partie son retour et ce qui suit.
Le passage au pénitencier l'a radicalement changé, l'amour pour miss Amélia en avait fait une personne aimable qui inspirait la pitié, sa vengeance lui redonne sa personnalité initiale : un être mauvais par essence, (son attitude envers celle qui l'a élevé et l'aime comme un fils), son mépris pour le nain qui s'est entiché de lui... bref, ce type est une crapule ! je pense que c'est dans les personnages campés que réside mon malaise. Tout est tordu, contrefait, comme le nain, même la grande personnalité de la femme a quelque chose de trouble, de dérangeant.
Je l'ai lu avec curiosité, mais je n'ai pas aimé.

Ysandre a écrit:

même la grande personnalité de la femme a quelque chose de trouble, de dérangeant.

La Ballade du café triste

Miss Amelia n'est pas un personnage sans tâche; avant l'arrivée du nain, elle est présentée comme particulièrement égoïste et avare.

Justement c'est ce côté pièce de théâtre qui m'a plu. Les traits forcés et ce triangle amoureux où se mêle l'amour qui purifie (le désintéressement, la recherche du bonheur de l'autre) et la haine, le mépris, la cruauté même.

D'après moi, Carson McCullers ne cherche pas évidemment pas à faire un portrait réaliste des habitants du ville, mais à travers les traits forcés de ces personnages de ce conte (car c'est un conte burlesque bien grinçant !) à personnifier le côtoiement de la bonté et de la cruauté au sein de l'âme humaine.

Elle nous parle aussi du jeu des apparences. Le nain en est un exemple frappant: pathétique à son arrivée, transformé par les soins de Miss Amélia, il finit par subjuguer toute la ville par son charisme. Seulement il laisse la laideur reprendre le dessus lorsqu'il frappe au coeur celle qui l'a pris en charge.

J'ai trouvé dans ce livre un mélange entre le théâtre de marionnette (en apparence) et une grande subtilité lorsqu'on en vient aux contradictions des désirs humains. Pas de salut dans ce récit, juste un beau gâchis, bel exemple de l'absurdité de l'existence. Et pourtant pas de fatalité non plus, ces personnages ont scié eux-mêmes la branche de l'arbre.

Le plus effrayant dans ce livre, c'est sans doute la passivité du reste des habitants. Cette espèce de monstre-foule.

oui tite Moon tu as raison, Miss Amélia n'est pas sans tache, elle est particulièrement avare et sans pitié, mais il semblerait que l'amour qu'elle porte au nain, la rende plus humaine, plus affable. Comme son mari, le sentiment amoureux la transforme, tu m'y as fait penser. Deux personnages transfigurés et puis rendus à leur vérité par la douleur. Le nain échappe au sortilège, il ne fait que profiter des circonstances, et puis on ne sait ce qu'il est advenu de lui par la suite ???

Citation :

Miss Amélia n'est pas sans tache

C'est une commerçante, dure en affaires, c'est tout. Pour le reste, elle soulage les douleurs des enfants et le fait avec beaucoup de douceur.

Citation :

L'amour que lui porte Amélia est pur et désintéressé (quoi que tu en dises, Rotko ! à aucun moment, il n'est question de sexe dans l'histoire, mais bien sûr, nous pouvons tout imaginer !).

Pour moi c'est le contraire :

la nuit de noces avec le mari a été un enfer. Le nain qui, la veille au soir, était l'intrus devient après une nuit le maître de maison parce qu'il a conquis Amelia. En lui racontant des histoires ?

Le nain n'a pas, selon moi, de charisme, sauf au café à créer de la discorde. Il trouve son Maître en méchanceté avec le mari éconduit, qui sort du pénitencier.

Or l'histoire se termine sur "douze mortels" qui apparaissent dans l’épilogue.

Où sont-ils ? dans le pénitencier ! ne serait-ce pas là l'origine de l'histoire comme je le hasardais ? Une histoire burlesque que les héros malfaisants se transmettent dans un pénitencier ?

Citation :

C'est une commerçante, dure en affaires, c'est tout. Pour le reste, elle soulage les douleurs des enfants et le fait avec beaucoup de douceur.

Là dessus je suis d'accord. Amélia aurait été un homme sans doute qu'on ne la jugerait pas aussi durement.

Cette nouvelle m'a attristée. Amélia qui a grandi autant qu'un homme, qui est une femme manuelle et renfermée, ne sachant finalement réellement communiquer avec autrui qu'en créant des procédures et en parlant argent.

C'est au bout de deux ans qu'elle cédera aux avances de Marcy alors qu'il s'est bonifié, métamorphosé même. Elle est riche ce n'est donc pas l'argent qui lui fait accepter le mariage. Je me suis demandée si ce n'est pas son côté manuel justement qui l'aurait incitée à dire oui...je m'explique : au bout de deux ans Marcy change grâce à l'amour qu'il lui porte. C'est elle qui est à l'origine de ce changement et elle est guérisseuse.

Il n'y a pas eu de nuit de noces puisqu'elle descend au bout d'une demi-heure. Que s'est-il passé ? Je crois qu'elle refuse tout simplement le rapprochement charnel et qu'elle espérait plus un partenaire spirituel aux mêmes préoccupations qu'elle ( les affaires ) Marcy, l'éconduit lui cède sa fortune mais elle ne demande rien, elle prend.

Et cette situation se reproduira avec cousin Lymon qui prendra à Amélia sans rien lui donner en échange que sa présence car " il vaut mieux vivre avec son ennemi que seule " dira Carson lorsqu 'Amélia hébergera Marcy.

L'arrivée du nain m'a laissée perplexe. Il débarque et Amélia le fait entrer alors qu'il n'est probablement pas de sa famille comme il le prétend.

A mon avis rien de physique ne se passe avec cousin Lymon...si j'ai bien compris il y a deux chambres à l'étage et vous avez noté que l'auteur nous laisse dans le flou quant à ce qu'il peut s'y passer ?

Je me demande aussi si elle ne l'accepte pas parce que comme elle il est différent. "Elle va l'aimer à sa façon c'est à dire en lui laissant les rènes du porte-monnaie en quelque sorte puisqu'elle se tient en retrait dans le café. Je crois que l'important pour elle est la confiance qu'elle place en lui, confiance qu'il bafouera en choisissant Marcy et en aidant même celui-ci à battre Amélia lors de la fameuse scène du combat final. Marcy et lui la détruisent en saccageant tous les efforts qu'elle avait fournis, et tout ce qu'elle avait construit de ses mains. Ils arrivent même à lui ôter son âme ( elle ne guérit plus et n'a plus de charité pour les malades ) Ils l'ont anéantie.

Alors dans me petite tête j'ai pensé à un complot mijoté par Marcy avec l'aide de Lymon. Marcy la prévient " Avant de partir, il glissa sous la porte de Miss Amélia une lettre étrange, écrite mi-partie au crayon, mi-partie à l'encre- une lettre d'amour fou, qui contenait de violentes menaces.Il y faisait serment de se venger d'elle d'ici la fin de sa vie".

Au final j'ai beaucoup aimé Carson Mc Cullers et j'ai bien envie de lire A la recherche de Carson McCullers, de Jacques Tournier qui à d'ailleurs préfacé le livre que j'ai lu qui m'a ouvert les yeux aussi

oui, Natalia moi aussi j'ai eu cette impression qu'ils étaient de mèches ! au début de la rencontre du nain avec le mari, le nain semble bouleversé, il le suit partout, ils échangent des regards, etc... et pis ... ce sont des mauvais tous les deux !

On est d'accord sur plusieurs points :

la nature du texte qui serait un conte oral (le mot ballade) avec des scènes qui relèvent du théâtre ou de la mise en scène, et des personnages dont le rôle de "mauvais" est déterminant.

On est aussi à peu près d'accord sur Amélia qui est la victime, et que l'on plaint plus ou moins.

Pour le reste, chacun fait son interprétation et la propose, car chaque lecteur ressent le récit à sa façon et selon sa manière de lire.

Que vous pensiez à un entente initiale entre les deux "mauvais" ou qu'on préfère une entente finale ne dérange personne.

Bah ! manquerait plus qu'ça !!!!

Ysandre tu me fais du bien

La vengeance est certes terrible pourtant Marcy a bien trinqué lui aussi quand on pense à la déchéance dans laquelle il est retombé à cause de son amour fou bafoué.

Bref il y a pas mal d'interrogations, de suppositions, et les deux protagonistes sont tour à tour bons ou mauvais.

Une chouette ballade avec Carson

Natalia a écrit:

Bref il y a pas mal d'interrogations, de suppositions,

je résume les deux principales auxquelles vous n'avez pas répondu :

1) comment se passe la nuit chez Amelia, cette nuit qui fait d'un ami (marcy), un ennemi juré, et d'un intrus (Lymon) le propriétaire des lieux et le chéri de la dame ?

2) que viennent faire les "douze mortels" en épilogue ?