Éric Reinhardt est né en 1965 à Nancy. Il vit et travaille à Paris. Il est éditeur de livres d’art. Il est l’auteur de Demi-sommeil (Actes Sud, 1998), du Moral des ménages (Stock, 2002) et de Existence (Stock, 2004).
Cendrillon - Eric Reinhardt (Stock, Paris, France)
Interview accordée par Eric Reinhardt à N. B., journaliste au «Progrès » (Lyon) début octobre 2007.Alors qu’il lui est demandé un mot clef destiné à « ouvrir les portes » de son nouveau roman », Eric Reinhardt explique que Cendrillon est le mot clé qui le définit le mieux. Il parle dans son roman du « Système Cendrillon » qui lui permet de rassembler et de mettre en perspective la plupart de ses obsessions essentielles.
«
Cendrillon » propose différentes destinées possibles d’un personnage qui ressemble à l’auteur. Celui-ci considère son bouquin comme un « roman-monde » et un livre autour de son univers intérieur, ce qui lui a permis d’offrir à ses lecteurs des expériences de lectures très diverses. Certains sont plus touchés par les pages sur l’automne ou sur la beauté de la vie conjugale, d’autres par celles sur le monde de la finance, d’autres encore par celles sur le tueur potentiel qu’il met en scène...
Dans «
Cendrillon », les charges à l’encontre de la télévision ou du capitalisme financier sont très violentes. Eric Reinhardt explique ceci de la manière suivante : « Je dirais que l’on vit dans un monde extrêmement dur. Qui nous impose brutalité, inconfort, précarité, contrariétés. Qui tend vers un assèchement délibéré de nos vies intérieures. D’où le recours au sensible, à l’instant et à la poésie que préconise mon livre... »
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En ce qui me concerne, ce livre, m'a invitée à une réflexion sur l'existence, au niveau de la conception de différents cheminements de vie possibles pour un même individu. Même si dans "
Cendrillon", les protagonistes portent des noms différents, cela donne à réfléchir à toutes les directions qui peuvent être prises, les manières différentes dont une personne peut évoluer (en fonction du contexte familial, social, des rencontres, etc).
J'adore la manière dont Eric Reinhard décrit l'automne. A la lecture de «
Cendrillon », j’ai vraiment ressenti cette ambiance automnale si bien rendue par une écriture « vivante ». Ce ne sont pas que des mots jetés sur le papier.
Pour ce qui est des passages un peu plus "scabreux" du livre, je pense que les délires « cul » (échangisme, etc) expriment très bien certains imaginaires masculins même si cela m’a paru assez « glauque ». De toute manière, le livre ne se résume pas à ça.
M'ont moyennement plu, les passages se rapportant au psychopathe adorateur de Mallarmé, à cet aspect de personnalité refoulée assez "pathologique". Cependant la façon dont cet homme se moque de la télé, sa folie sont extrêmement bien décrites. J’ai lu que Reinhardt avait fait des recherches sur le tueur de Neuilly qui présentait un peu ce profil psychologique.
La nature hilarante de certaines scènes (le repas catastrophe et la diarrhée terrorisante entre autres) m’ont provoqué de gros fous rires.
Et j'ai bien rigolé à l'évocation des "galipettes" avec une postière (qui lui met des cachets partout, c'est "mimi" et rigolo), une PDGère, etc. J’ai même trouvé un aspect romantique à ces rencontres fortuites à l'automne et au fait que notre « héros » console ces dames par un gros câlin, leur prodiguant moult "je t'aime", etc ....
Si les pages consacrées aux traders m’ont paru un peu longues sur le coup, quand le scandale de la Société Générale a éclaté, j’étais bien contente de les avoir lues car cela m’a permis de voir cette affaire de trader au travers de «
Cendrillon ». Eric Reinhardt a d’ailleurs été interviewé sur le sujet lors d’une émission de télévision.
«
Cendrillon » est le livre qui m’a le mieux plu en 2007, tant au niveau du sujet que de l’écriture (très belle, très fine ; chez Reinhardt, j’apprécie d’ailleurs une certaine ambivalence. Je lui trouve par moments un côté très "féminin").
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