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 Michel Monnereau

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mona
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MessageSujet: Michel Monnereau   Michel Monnereau EmptyVen 01 Fév 2008, 21:44

On s'embrasse pas ?

Quatrième de couverture :

La nuit sentait la bière solitaire et la gueule de bois de la quarantaine. Surtout, il y avait cette envie de revenir qui venait de naître en moi loin, très loin, là où se dessinent les grands destins et les catastrophes.

Après quinze années d'errance à travers le monde, un homme, désenchanté, revient échouer dans ce qu'il lui reste de famille. À la manière d'un ange noir, il va méthodiquement défaire la vie tranquille de tous ceux qu'il retrouve.
Dans ce second roman, Michel Monnereau porte à son apogée le ton personnel et l'humour incisif salués par la critique dans Carnets de déroute (La Table Ronde, 2006), Prix du Premier Roman de Draveil, Prix des Lecteurs Atout Sud.


Premier chapitre :

Ça m’a pris par quarante-huit degrés cinquante-deux de longitude et deux degrés vingt de latitude, vers minuit.

Des gouttelettes de condensation perlaient sur la chope de ma troisième bière, au fond d’une brasserie près de la gare d’Austerlitz, Paris, France.

J’avais retrouvé la veille le sol de la vieille Europe et la vitesse du monde occidental. De ce côté-ci de la Terre, la vie ne m’avait pas attendu : une nouvelle génération était montée au créneau et imposait sa griffe sur la mode, l’architecture, l’air du temps et jusqu’aux enseignes commerciales, hélas ! les mêmes qu’à l’autre bout du monde.

Des années durant, j’avais oublié la rugosité de cette réalité en refusant d’être l’écureuil captif qui fait tourner la grande roue de l’économie. J’étais parti. C’était ça ou virer total schizo, un choix qui ne pousse pas aux effusions avec soi-même. Plutôt laisser pourrir mes dents en liberté qu’arborer des implants dans un loft avec vue sur congés payés et marché bio. Sans pou-voir le formuler, je refusais de me compter dans les rangs de ceux qui deviendraient la bourgeoisie molle de la fin du siècle, les bobeaufs. J’ai toujours habité pas loin de la misère, c’était le prix à payer.

Tout est venu de là : j’ai eu quinze ans à vingt-cinq ans.

J’étais alors employé par une entreprise et je ne me voyais pas prendre trente-sept ans et demi ferme de travail, c’était le tarif à l’époque. Puisque je ne pouvais aller contre le cours des choses, je refusais de mourir avant d’avoir commencé à vivre.

Je voulais être moi à plein temps. Je voulais la vie vite, la vie d’abord, le dessert avant l’entrée. Il serait toujours temps de ramener ma carcasse plus tard, après m’être cassé quelques idées ici et là de par le monde.

Plus tard, j’y étais.
Un peu plus lourd, un peu plus lent, mais intact.

La nuit sentait la bière solitaire et la gueule de bois de la quarantaine. Surtout, il y avait cette envie de revenir qui venait de naître en moi loin, très loin, là où se dessinent les grands destins et les catastrophes.


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MessageSujet: Re: Michel Monnereau   Michel Monnereau EmptyVen 01 Fév 2008, 22:20

En deux pages le narrateur introduit son récit sans complaisance.
Il ira droit au but racontant ce retour au pays avec un humour corrosif et une touche de tendresse qui pointe sous un cynisme parfois écœurant, racheté par une poésie omniprésente Smile

Citation :
Je dormirais rêves ouverts : par là peut-être tu viendrais

Citation :
La nuit du sommeil refusait de s'unir à la nuit qui m'entourait. Poussière cosmique échouée sur le dos, je n'étais plus qu'un agglomérat de particules perdu dans l'univers. Si peu de chose, en fait, ce que j'avais toujours été.

Pas de grandes émotions mais une complicité qui s'établit peu à peu avec Bernard quadragénaire désenchanté qui retrouve l'enfance et ses blessures ....

Une belle découverte (conseil de mon libraire !) cheers
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Michel Monnereau
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