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| | Au fil de l'eau ... | |
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+9irma Syl Moon Seuguh Sana Turia rotko Aristarque marie chevalier Utopie 13 participants | |
Auteur | Message |
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Utopie pilier
Nombre de messages : 11113 Date d'inscription : 12/06/2006
| Sujet: Au fil de l'eau ... Ven 01 Fév 2008, 21:32 | |
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| | | marie chevalier pilier
Nombre de messages : 6350 Age : 123 Date d'inscription : 11/01/2006
| Sujet: Re: Au fil de l'eau ... Sam 02 Fév 2008, 19:11 | |
| Serge Lama
Oh, comme les saumons
Oh, comme les saumons, Retrouver ma première source Et contre mes flancs moribonds Sentir l'eau des premières courses, Déposer les oeufs en amont D'où naîtront les futurs saumons
Oh, comme les saumons, Retrouver l'eau claire de l'enfance Et respirer à pleins poumons L'eau pure de mes premières danses Dans les premiers remous qui m'ont Donné envie d'être un saumon
Putain de rivière ! Entre moi et moi, ils ont dressé Des murs de pierres J'ai beau sauter Je retombe toujours en arrière, Toujours en arrière
Putain de rivière ! J'ai beau tournoyer de sauts En sauts vers la lumière, Je n'atteindrai jamais Jamais la source première, Je mourrai derrière
Oh, comme les saumons, Retrouver l'eau de ma Garonne Et faire mes premiers plongeons Dans l'eau jaune qui tourbillonne Et nager parmi les ajoncs Où j'ai rêvé d'être un saumon
Oh, comme les saumons, Sentir le torrent qui commence Et zigzaguer entre les monts Et les rocs de l'adolescence Vers des eaux de moins en moins claires, Aller faire l'amour dans la mer
Putain de rivière ! C'est déjà assez les rochers, Les courants contraires, Combien d'entre nous atteindront A l'heure dernière La source première ? Putain de rivière ! Putain de rivière ! | |
| | | Aristarque pilier
Nombre de messages : 1790 Localisation : Septimanie Date d'inscription : 28/12/2005
| Sujet: Re: Au fil de l'eau ... Sam 02 Fév 2008, 22:30 | |
| Mon cœur lassé de tout, même de l’espérance, N’ira plus de ses vœux importuner le sort ; Prêtez-moi seulement, vallon de mon enfance, Un asile d’un jour pour attendre la mort.
Voici l’étroit sentier de l’obscure vallée : Du flanc de ses coteaux, pendent des bois épais, Qui, courbant sur mon front leur ombre entremêlée, Me couvrent tout entier de silence et de paix.
Là, deux ruisseaux, cachés sous des ponts de verdure, Tracent en serpentant les contours du vallon ; Ils mêlent un moment leur onde et leur murmure, Et non loin de leur source, ils se perdent sans nom.
La source de mes jours comme eux s’est écoulée ; Elle a passé sans bruit, sans nom et sans retour ; Mais leur onde est limpide et mon âme troublée N’aura pas réfléchi les clartés d’un beau jour.
La fraîcheur de leurs lits, l’ombre qui les couronne , M’enchaînent tout le jour sur les bords des ruisseaux, Comme un enfant bercé par un chant monotone, Mon âme s’assoupit au murmure des eaux.
Ah ! c’est là qu’entouré d’un rempart de verdure, D’un horizon borné qui suffit à mes yeux, J’aime à fixer mes pas et, seul dans la nature, A n’entendre que l’onde, à ne voir que les cieux. …………………
Début du poème « Le vallon » d’A. de Lamartine | |
| | | marie chevalier pilier
Nombre de messages : 6350 Age : 123 Date d'inscription : 11/01/2006
| Sujet: Re: Au fil de l'eau ... Dim 03 Fév 2008, 09:38 | |
| Alors là forcément Aristarque, je ne peux qu'enchainer avec :
Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages, Dans la nuit éternelle emportés sans retour, Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges Jeter l'ancre un seul jour ?
Ô lac ! l'année à peine a fini sa carrière, Et près des flots chéris qu'elle devait revoir, Regarde ! je viens seul m'asseoir sur cette pierre Où tu la vis s'asseoir !
Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes, Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés, Ainsi le vent jetait l'écume de tes ondes Sur ses pieds adorés.
Un soir, t'en souvient-il ? nous voguions en silence ; On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux, Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence Tes flots harmonieux.
Tout à coup des accents inconnus à la terre Du rivage charmé frappèrent les échos ; Le flot fut attentif, et la voix qui m'est chère Laissa tomber ces mots :
" Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices ! Suspendez votre cours : Laissez-nous savourer les rapides délices Des plus beaux de nos jours !
" Assez de malheureux ici-bas vous implorent, Coulez, coulez pour eux ; Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ; Oubliez les heureux.
" Mais je demande en vain quelques moments encore, Le temps m'échappe et fuit ; Je dis à cette nuit : Sois plus lente ; et l'aurore Va dissiper la nuit.
" Aimons donc, aimons donc ! de l'heure fugitive, Hâtons-nous, jouissons ! L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive ; Il coule, et nous passons ! "
Temps jaloux, se peut-il que ces moments d'ivresse, Où l'amour à longs flots nous verse le bonheur, S'envolent loin de nous de la même vitesse Que les jours de malheur ?
Eh quoi ! n'en pourrons-nous fixer au moins la trace ? Quoi ! passés pour jamais ! quoi ! tout entiers perdus ! Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface, Ne nous les rendra plus !
Éternité, néant, passé, sombres abîmes, Que faites-vous des jours que vous engloutissez ? Parlez : nous rendrez-vous ces extases sublimes Que vous nous ravissez ?
Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure ! Vous, que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir, Gardez de cette nuit, gardez, belle nature, Au moins le souvenir !
Qu'il soit dans ton repos, qu'il soit dans tes orages, Beau lac, et dans l'aspect de tes riants coteaux, Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages Qui pendent sur tes eaux.
Qu'il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe, Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés, Dans l'astre au front d'argent qui blanchit ta surface De ses molles clartés.
Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire, Que les parfums légers de ton air embaumé, Que tout ce qu'on entend, l'on voit ou l'on respire, Tout dise : Ils ont aimé ! Le Lac de Lamartine | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Au fil de l'eau ... Dim 03 Fév 2008, 10:38 | |
| et au tour d'henri salvador - Citation :
- Je me suis assis au bord de l’eau
J’ai laissé tremper mon fil dans l’eau J’ai mis la bouteille au frais et mon chapeau sur le nez J’ai laissé tremper mon fil dans l’eau | |
| | | Sana Turia pilier
Nombre de messages : 125 Localisation : Finistère Date d'inscription : 27/11/2007
| | | | Seuguh pilier
Nombre de messages : 2575 Age : 47 Localisation : Bruxelles Date d'inscription : 17/05/2006
| Sujet: Re: Au fil de l'eau ... Mar 05 Fév 2008, 10:57 | |
| Très beau, tu es l'auteure (je féminise) de ces photographies ? | |
| | | Sana Turia pilier
Nombre de messages : 125 Localisation : Finistère Date d'inscription : 27/11/2007
| Sujet: Re: Au fil de l'eau ... Mar 05 Fév 2008, 11:09 | |
| Merci Non, c'est mon père, encore une fois !!! | |
| | | Sana Turia pilier
Nombre de messages : 125 Localisation : Finistère Date d'inscription : 27/11/2007
| Sujet: Re: Au fil de l'eau ... Mar 05 Fév 2008, 11:13 | |
| Et la première me fait penser à cette nouvelle de Maupassant : Sur l'Eau
"Cependant, la rivière s'était peu à peu couverte d'un brouillard blanc très épais qui rampait sur l'eau fort bas, de sorte que, en me dressant debout, je ne voyais plus le fleuve, ni mes pieds, ni mon bateau, mais j'apercevais seulement les pointes des roseaux, puis, plus loin, la plaine toute pâle de la lumière de la lune, avec de grandes taches noires qui montaient dans le ciel, formées par des groupes de peupliers d'Italie. J'étais comme enseveli jusqu'à la ceinture dans une nappe de coton d'une blancheur singulière, et il me venait des imaginations fantastiques. "
" Le brouillard qui, deux heures auparavant, flottait sur l'eau, s'était peu à peu retiré et ramassé sur les rives. Laissant le fleuve absolument libre, il avait formé sur chaque berge une colline ininterrompue, haute de six ou sept mètres, qui brillait sous la lune avec l'éclat superbe des neiges. De sorte qu'on ne voyait rien autre chose que cette rivière lamée de feu entre ces deux montagnes blanches ; et là-haut, sur ma tête, s'étalait, pleine et large, une grande lune illuminante au milieu d'un ciel bleuâtre et laiteux. Toutes les bêtes de l'eau s'étaient réveillées ; les grenouilles coassaient furieusement, tandis que, d'instant en instant, tantôt à droite, tantôt à gauche, j'entendais cette note courte, monotone et triste, que jette aux étoiles la voix cuivrée des crapauds. Chose étrange, je n'avais plus peur ; j'étais au milieu d'un paysage tellement extraordinaire que les singularités les plus fortes n'eussent pu m'étonner. " | |
| | | Utopie pilier
Nombre de messages : 11113 Date d'inscription : 12/06/2006
| | | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Au fil de l'eau ... Mar 05 Fév 2008, 18:55 | |
| Les photos de Sana Turia : transmets nos compliments à ton père. La première me fait penser a ce poeme de Verlaine - Citation :
- L'ombre des arbres dans la rivière embrumée
L'ombre des arbres dans la rivière embrumée Meurt comme de la fumée Tandis qu'en l'air, parmi les ramures réelles, Se plaignent les tourterelles.
Combien, ô voyageur, ce paysage blême Te mira blême toi-même, Et que tristes pleuraient dans les hautes feuillées Tes espérances noyées ! Romances sans paroles de Paul Verlaine | |
| | | Seuguh pilier
Nombre de messages : 2575 Age : 47 Localisation : Bruxelles Date d'inscription : 17/05/2006
| Sujet: Re: Au fil de l'eau ... Mar 05 Fév 2008, 20:08 | |
| Beau rapprochement, rotko | |
| | | Moon Animation
Nombre de messages : 8306 Age : 34 Localisation : Seattle Date d'inscription : 16/12/2006
| Sujet: Re: Au fil de l'eau ... Mar 05 Fév 2008, 20:16 | |
| Rainer Marie Rilke - Citation :
- Eau qui se presse, qui court -, eau oublieuse
que la distraite terre boit, hésite un petit instant dans ma main creuse, souviens-toi !
Clair et rapide amour, indifférence, presque absence qui court, entre ton trop d'arrivée et ton trop de partance tremble un peu de séjour. | |
| | | Moon Animation
Nombre de messages : 8306 Age : 34 Localisation : Seattle Date d'inscription : 16/12/2006
| Sujet: Re: Au fil de l'eau ... Mar 05 Fév 2008, 20:22 | |
| Il me semble difficile d'omettre les Nymphéas de Monet.
Dernière édition par le Mar 05 Fév 2008, 20:26, édité 1 fois | |
| | | Moon Animation
Nombre de messages : 8306 Age : 34 Localisation : Seattle Date d'inscription : 16/12/2006
| Sujet: Re: Au fil de l'eau ... Mar 05 Fév 2008, 20:23 | |
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| | | Moon Animation
Nombre de messages : 8306 Age : 34 Localisation : Seattle Date d'inscription : 16/12/2006
| Sujet: Re: Au fil de l'eau ... Mar 05 Fév 2008, 20:23 | |
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| | | Moon Animation
Nombre de messages : 8306 Age : 34 Localisation : Seattle Date d'inscription : 16/12/2006
| Sujet: Re: Au fil de l'eau ... Mar 05 Fév 2008, 20:25 | |
| Par association d'idée un extrait de Marcel Proust (Du côté de chez Swann)
Mais plus loin le courant se ralentit, il traverse une propriété dont l'accès était ouvert au public par celui à qui elle appartenait et qui s'y était complu à des travaux d'horticulture aquatique, faisant fleurir, dans les petits étangs que forme la Vivonne, de véritables jardins de nymphéas. Comme les rives étaient à cet endroit très boisées, les grandes ombres des arbres donnaient à l'eau un fond qui était habituellement d'un vert sombre mais que parfois, quand nous rentrions par certains soirs rassérénés d'après-midi orageux, j'ai vu d'un bleu clair et cru, tirant sur le violet, d'apparence cloisonnée et de goût japonais. Çà et là, à la surface, rougissait comme une fraise une fleur de nymphéa au cœur écarlate, blanc sur les bords. Plus loin, les fleurs plus nombreuses étaient plus pâles, moins lisses, plus grenues, plus plissées, et disposées par le hasard en enroulements si gracieux qu'on croyait voir flotter à la dérive, comme après l'effeuilement mélancolique d'une fête galante, des roses mousseuses en guirlandes dénouées. Ailleurs un coin semblait réservé aux espèces communes qui montraient le blanc et le rose proprets de la julienne, lavés comme de la porcelaine avec un soin domestique, tandis qu'un peu plus loin, pressées les unes contre les autres en une véritable plate-bande flottante, on eût dit des pensées des jardins qui étaient venues poser comme des papillons leurs ailes bleuâtres et glacées, sur l'obliquité transparente de ce parterre d'eau ; de ce parterre céleste aussi : car il donnait aux fleurs un sol d'une couleur plus précieuse, plus émouvante que la couleur des fleurs elles-mêmes ; et, soit que pendant l'après-midi il fît étinceler sous les nymphéas le kaléidoscope d'un bonheur attentif, silencieux et mobile, ou qu'il s'emplît vers le soir, comme quelque port lointain du rose et de la rêverie du couchant, changeant sans cesse pour rester toujours en accord, autour des corolles de teintes plus fixes, avec ce qu'il y a de plus profond, de plus fugitif, de plus ystérieux - avec ce qu'il y a d'infini - dans l'heure, il semblait les avoir fait fleurir en plein ciel. | |
| | | Aristarque pilier
Nombre de messages : 1790 Localisation : Septimanie Date d'inscription : 28/12/2005
| Sujet: Re: Au fil de l'eau ... Mar 05 Fév 2008, 22:11 | |
| Maurice Genevoix est célèbre pour son livre « Ceux de Quatorze ». Dans ses ouvrages littéraires et ils sont nombreux, il a fait la part belle à la nature avec ses « Bestiaires… », trois volumes, les « Jardins… » trois volumes aussi, etc…etc…
C’est dans le « Jardin dans l’Ile », qu’il situe dans le Val de Loire, que j’ai sélectionné cette « vision poétique » d’une rivière : « Est-ce vraiment une rivière ? C’est un fossé d’irrigation qui circule de jardin en jardin. Et pourtant si ! C’est quand-même une rivière, une vraie rivière, avec de hautes herbes au bord, des fonds changeants et bigarrés, si sombres par endroits qu’on y distingue nettement son image , ailleurs touts blancs d’un sable fin dont les grains roulent dans le courant. Elle est vivante et capricieuse, il suffit d’une ondée orageuse pour qu’on ne la reconnaisse plus. Alors elle précipite son flot avec une fougue de torrent, elle glisse d’une coulée dans les herbes comme un serpent aux reins luisants. Et, quand elle s’est calmée, qu’elle reprend son allure tranquille, les fines araignées d’eau, les gyrins bleus qui reparaissent sont des petites bêtes toutes neuves, nées des gouttes de l’averse qui brillaient tout à l’heure au soleil. Aujourd’hui, la rivière est sage. Elle murmure pour elle-même une petite chanson balbutiante…Elle dort presque. Sa chanson dit qu’il fait soleil ; que l’ombre de deux sapins commence à glisser sur l’allée ; que les pigeons roucoulent aux trous de leur pigeonnier, qu’ils vont bientôt prendre leur vol. Et puis….. »
PS : Maurice Genevoix (1890-1980) fut secrétaire perpétuel de l’Académie Française de 1958 à 1973. | |
| | | marie chevalier pilier
Nombre de messages : 6350 Age : 123 Date d'inscription : 11/01/2006
| Sujet: Re: Au fil de l'eau ... Mer 06 Fév 2008, 16:14 | |
| Le pêcheur Bourvil, un Pêcheur et un groupe de Filles:
B: Dites monsieur le pêcheur, ça mord ? P: Chut ! Vous faites sauver le poisson ! B: Du poisson ? J'en ai jamais vu. Y'en a peut-être mais faut pas faire de bruit, hein ? P: Chut, la barbe ! B: Ah ! Mais je ne vais pas vous déranger : pêchez, pêchez.. F: Le pêcheur au bord de l'eau, abrité sous son chapeau, est heureux et trouve la vie belle. Tandis que flotte son bouchon, il sifflote une chanson. A côté, le regardant, y'a un brave paysan... B: C'est moi ! F: ... qui rigole derrière sa moustache. B: Car je sais que dans ce coin, on attrape jamais rien. Pom pom pom, même quand on est malin ! P: Chut B: Alors monsieur ça mord ? P: Ah non, ça va pas très fort. B: Ah, il faut être patient : ici l'poisson n'est pas gourmand P: J'vais mettre un autre ver. B: Moi, je m'en vais boire un verre. Ca donne chaud de vous regarder faire. F: Installé sur un pliant, le pêcheur attend longtemps, mais l'poisson ne veut pas s'laisser prendre. Le soleil est déjà haut B: J'crois vous allez avoir chaud. Moi, je m'en vais, salut et à bientôt P: Ah ! Quel raseur, quelle barbe ! B: Oh bah, dites donc, j'suis sur mes terres, et puis faut pas m'embêter, hein ! F: Au loin passent des tas de péniches, les filles lui crient : " Oh hé ! " B: Silence les filles, il pêche. F: Mais de tout cela il se fiche, il est pas là pour s'amuser. B: C'est vrai. Le pêcheur au bord de l'eau, abrité sous son chapeau, voudrait bien ne pas rentrer bredouille. Il a beau être outillé, pas moyen d'en attraper P: Encore lui ! Oh quel casse-pieds ! B: Tiens, vous êtes toujours là. Et alors, comment que ça va ? P: Ca va mal ! Y'a rien à faire aujourd'hui ! Aie Aie Aie B: Ce poisson, moi j'le connais, il ne fait que ce qu'il lui plait ! Attention ! Cette fois je crois qu'ça y est. F: Tout au bout de sa ligne, le pêcheur qui s'indigne croit qu'il vient d'attraper... Devinez quoi ? B: Un vieux soulier ! Oh ça c'est rigolo, c'est un des godillots que j'ai perdu, l'année dernière dans l'eau ! F: Le pêcheur est dégoûté, il s'en va le nez baissé. P: Prenez là ! Puisque c'est votre chaussure. Aie Aie Aie. B: J'vous remercie mais tant qu'à faire, j'voudrais l'autre pour faire la paire. Revenez demain, puisque c'est un bon coin... Pom pom pom, on taquinera l'goujon. F: Pom pom pom, on taquinera l'goujon. | |
| | | Syl pilier
Nombre de messages : 1553 Age : 61 Localisation : Belgique Date d'inscription : 23/01/2008
| Sujet: Re: Au fil de l'eau ... Mer 06 Fév 2008, 17:34 | |
| Stances élégiaques (Gérard de Nerval)
Ce ruisseau, dont l'onde tremblante Réfléchit la clarté des cieux, Paraît dans sa course brillante Étinceler de mille feux ; Tandis qu'au fond du lit paisible, Où, par une pente insensible, Lentement s'écoulent ses flots, Il entraîne une fange impure Qui d'amertume et de souillure Partout empoisonne ses eaux.
De même un passager délire, Un éclair rapide et joyeux Entr'ouvre ma bouche au sourire, Et la gaîté brille en mes yeux ; Cependant mon âme est de glace, Et rien n'effacera la trace Des malheurs qui m'ont terrassé. En vain passera ma jeunesse, Toujours l'importune tristesse Gonflera mon coeur oppressé.
Car il est un nuage sombre, Un souvenir mouillé de pleurs, Qui m'accable et répand son ombre Sur mes plaisirs et mes douleurs. Dans ma profonde indifférence, De la joie ou de la souffrance L'aiguillon ne peut m'émouvoir ; Les biens que le vulgaire envie Peut-être embelliront ma vie, Mais rien ne me rendra l'espoir.
Du tronc à demi détachée Par le souffle des noirs autans, Lorsque la branche desséchée Revoit les beaux jours du printemps, Si parfois un rayon mobile, Errant sur sa tête stérile, Vient brillanter ses rameaux nus, Elle sourit à la lumière ; Mais la verdure printanière Sur son front ne renaîtra plus. | |
| | | Utopie pilier
Nombre de messages : 11113 Date d'inscription : 12/06/2006
| Sujet: Claude Roy Mer 06 Fév 2008, 18:26 | |
| Je cherche le poème en entier ... peut-être l'un de vous A l'orée du soir chuchote une pluie douce Chaque goutte d'eau semble encore hésiter Puis s'enhardit. Les doigts nombreux de l'averse tambourinent légèrement la terre qui avait soif... Claude Roy Poème "Pluie" - recueil "A la lisière du temps" | |
| | | marie chevalier pilier
Nombre de messages : 6350 Age : 123 Date d'inscription : 11/01/2006
| | | | Sana Turia pilier
Nombre de messages : 125 Localisation : Finistère Date d'inscription : 27/11/2007
| Sujet: Re: Au fil de l'eau ... Jeu 07 Fév 2008, 09:15 | |
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| | | Aristarque pilier
Nombre de messages : 1790 Localisation : Septimanie Date d'inscription : 28/12/2005
| Sujet: Re: Au fil de l'eau ... Ven 08 Fév 2008, 21:32 | |
| Le Torrent et la Rivière Avec grand bruit et grand fracas Un torrent tombait des montagnes ; Tout fuyait devant lui ; l’horreur suivait ses pas ; Il faisait trembler les campagnes, Nul voyageur n’osait passer Une barrière aussi puissante. Un seul vit de voleurs, et se sentant pressé, Il mit entre eux et lui cette onde menaçante. Ce n’était que menace et bruit sans profondeur ; Notre homme enfin n’eut que la peur. Ce succès lui donnant courage, Et les mêmes voleurs le poursuivant toujours, Il rencontra sur son passage Une rivière dont le cours, Image d’un sommeil doux, paisible et tranquille, Lui fit croire d’abord ce trajet fort facile ; Points de bords escarpés, un sable pur et net. Il entre ; et son cheval le met A couvert des voleurs, mais non de l’onde noire : Tous deux au Styx allèrent boire ; Tous deux, à nager malheureux, Allèrent traverser, au séjour ténébreux, Bien d’autres fleuves que les nôtres. Les gens sans bruit sont dangereux Il n’en est pas ainsi des autres. ................ ....... clic svp. | |
| | | Aristarque pilier
Nombre de messages : 1790 Localisation : Septimanie Date d'inscription : 28/12/2005
| Sujet: Re: Au fil de l'eau ... Mar 26 Fév 2008, 21:44 | |
| C’est l’hiver sur le Val de Loire.
Un hiver rigoureux: "La Loire, elle aussi est pétrifiée, livide, rosâtre, affreusement lugubre. L’embâcle, en plein courant, avait cabré de grands glaçons, les avait tués debout dans une poussière d’éclats broyés….Un désert figé, incroyablement silencieux. Puis, une longue plainte musicale. Pas un craquement, non, comme une corde pincée dans la profondeur des eaux libres, interminablement vibrante…..Le talus n’était pas très élevé. Juste à la hauteur de l’arbre, une petite anse le creusait, où l’eau du fleuve devait dormir. L’embâcle fou avait roulé au large ses chocs et ses coups de tonnerre. Ici, l’eau avait été prise au plus paisible de son sommeil. Une vitre blonde, ineffablement transparente, d’une couleur…, oui c’était çà : une couleur tiède, d’une douceur extraordinaire. Et voici que le soleil était là, venu par-dessus les glaces mortes, jusque-là, dans cette petite anse, sur la glace transparente et blonde (…) Il y avait le glissement du sable, les grains roulant les uns sur les autres, ce voyage vers la mer depuis le commencement du monde. Il y avait, plus près du bord, un limon floconneux qui tournoyait, dansait sur place comme un ballet de moucherons après la pluie, les soirs d’été. Et au travers, chez eux, dans leur monde berceur et doré, de touts petits alevins qui nageaient, transparents aussi, avec leurs gros yeux ronds à fleur de tête, leurs nageoires étalées, vibrantes….Et puis des algues, longues, bercées aussi, ondulant, revenant ; leur tige souple, carminée, leurs collerettes duveteuses comme des cils, soulevées, baignées, dansant leur danse aussi de l’autre côté de la glace…. » Maurice Genevoix « La Loire » | |
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| Sujet: Re: Au fil de l'eau ... | |
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| | | | Au fil de l'eau ... | |
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