Hannah Arendt

Merci Soussou, j'ai lu tout tellement intéressant.
Je dirai quelques mots,bien plus simples, sur ce que je pense de l'article-
la semaine prochaine,j'espère.

la thèse dela banalité du mal de Arendt est contesté par Claude lanzman dans le film le dernier des injustes.

Quant à l'interview de Benjamin Murmelstein, elle est, évidemment, passionnante. Mais surtout au début, lorsqu'il conteste la théorie de Hannah Arendt sur la banalité du Mal appliquée à Eichmann : un monstre parfaitement conscient de ses actes, dit-il

l'article de télérama.

Citation :

Quel objet Hitler et ceux qui acceptent en lui un maître poursuivent-ils en ce moment, sinon la grandeur conçue selon le modèle romain ? ». De même que les Romains « dont l’inhumanité était générale dans les esprits et dans les mœurs » , ordonnaient à leurs soldats de massacrer des villes entières, animaux compris, de même Hitler « n’a pas discerné d’autre mode de grandeur que le crime » . Il n’y a donc pas de différence de nature entre la barbarie nazie et les multiples barbaries de l’histoire.

je me demande si la différence ne tient pas dans "le raffinement" de la cruauté ? "l'inhumanité était générale dans les esprits et dans les moeurs" à l'époque des romains. A celle d'Hitler, les moeurs avaien évolué (en surface ?), les actes étaient réflléchis, analysés dans le but identique de détruire, mais peut être avec moins de bestialité.... d'emportement. Les hommes des années 1930 sont-ils plus intelligents que ceux de l'antiquité ? en tout cas, ils possèdent davantage de moyens pour détruire psychologiquement. Le désir de grandeur est le même, avec davantages d'artifices sans doute... pour arriver à leurs fins

Hanna Arend
je lisais et relisais l’article Sur Hanna Arendt et la banalité du mal,de Soussou et je me suis aperçue que je me trompais. Je voulais dire que Hanna Arendt jugeait Eichman un simple bureaucrate, car elle, a été épargnée d’aboutir dans les camps Nazi, et n’avait pas souffert cet enfer comme Simone Weil. Et là j’ai vu,que comme les dates ne coïncidaient pas, il s’agissait d’une autre « Simone Veil » femme d’Etat Française, qui a l’âge de 16 ans était tombée dans une rafle à Paris et prisonnière des Allemands.
Je pense à cette dame comme la Dora Bruder de Modiano, et je suis sûre qu’elle n’a pas le même avis de Hanna Arendt.
Sur le film de Lanzman, je ne sais rien. On avait passé à la télévision chez « la Sohá » et je devais prendre un Valium pour voir, sans aucune image sanglante ni féroce, seulement des témoignages, et de temps en temps « Le Train »
J’ai lu « Les disparus » de Mendelssohn, et « Mémoires d’Hier » de Stefan Zweig, L’Ecriture ou la vie » de Jorge Semprun, cela suffit à connaître, les hommes ? faisant leur devoirs

Solidement documenté, le film montre dans sa dernière partie ce qu’il en a coûté à cette intellectuelle de chercher à comprendre, de penser plus loin que l’image d’un «monstre» Eichmann et, par là, de s’opposer à «sa» communauté. Certes, Arendt a peut-être été abusée par un accusé cherchant à minimiser sa responsabilité (thèse avancée dernièrement dans Le Dernier des injustes de Claude Lanzmann).

Quant à sa mise en cause des conseils juifs des ghettos, elle s’est avérée largement spécieuse. Une intuition juste peut-elle donc se fonder sur des observations fausses? Un génie souffrir de contradictions flagrantes? Questions passionnantes que soulève ce film.


Avis du Temps sur Hannah Arendt, de Margarethe von Trotta avec Barbara Sukowa.

Arendt écrit avec mordant, elle a l'art de repérer la faille de l'interlocuteur, le moment où les bons sentiments vont l'emporter sur l'exigence morale. Que l'establishment juif use de ficelles aussi grossières l'estomaquait. Mais jamais elle ne tente d'alléger la responsabilité de l'Allemagne.

Au contraire, sa démarche vise à montrer l'«étendue de l'effondrement moral que les nazis provoquèrent dans la société européenne respectable - non seulement en Allemagne, mais dans presque tous les pays, non seulement chez les tortionnaires, mais aussi les victimes.»

Et, s'il faut insister sur ce point, c'est que cet effondrement moral, qui est sans antécédent, «peut constituer un précédent pour l'avenir». Au détour d'une phrase, elle cite les innovations techniques qui, en rendant « superflus » des pans entiers de la population, ouvrent la menace de nouvelles destructions de masse. «Cela devrait suffire à nous faire trembler.»

Lire l'article fouillé de bibliobs sur le film de Margarethe von Trotta.

du nouveau sur Heidegger ? l'affaire des "cahiers noirs".

en 1933, Heidegger avait pris sa carte au parti nazi et accepté, à la demande du régime hitlérien, de devenir le recteur de l'université de Fribourg, au moment même où s'y mettaient en place les lois anti-juives. Il en a démissionné en 1934. Dans quelle mesure existe-t-il un lien entre son engagement et sa philosophie?

Tout le mystère Heidegger tient dans le paradoxe suivant: sa pensée est habitée par un profond nationalisme allemand et pourtant, elle a été tenue en si haute estime par des philosophes de tous pays, de toutes origines et de toutes sensibilités politiques, qui y ont trouvé des outils pour analyser et critiquer la modernité, le règne de la rationalité ou le monde de la technique.

Depuis soixante-dix ans, débats et polémiques se sont succédé, avec un écho particulier en France, où l'influence d'Heidegger a été particulièrement forte. En 2005, l'essai du philosophe Emmanuel Faye, «Heidegger, l'introduction du nazisme en philosophie» avait suscité la colère du groupe rassemblé autour de François Fédier, qui avait publié en réaction «Heidegger à plus forte raison».

la parution des cahiers noirs chez les éditions Klostermann,en mars prochain.