Dominique A

En ressortant l'intégrale de ses huit albums, de La Fossette (1992) à La Musique (2009), Dominique A démontre que son chant incarné et son écriture puissante comptent parmi les plus marquants des vingt dernières années.

Pour le nouvel an, j'avais préparé un petit quizz musical, pas grand monde ne connaissait Dominique A, c'est bien dommage...

Je vais profiter des rééditions pour acheter les 2 premiers ! Je trouve que Dominique A a une discographie d'une grande classe et il est souvent touchant et juste.

Son dernier album, "La Musique" est excellent. C'est pour moi l'un des disques français indispensables de ces dernières années avec "La Superbe" de Benjamin Biolay.

Nouvel album : Vers les lueurs, où Dominique A prouve sa capacité à se renouveler.



Les treize titres (magnifiquement) chantés en français et enregistrés en janvier à Bruxelles, figurent une sorte de renaissance d’un auteur animé par une sérénité qui ne transpirait pas toujours dans ses dernières livraisons. On ose avancer que le bonheur amoureux du garçon n’y est pas étranger.

l'article de libé.

Au début des années 90, je découvrais, avec une bande de joyeux lurons tout aussi goguenards que moi-même, que le rock français pouvait se conjuguer avec une réelle poésie : le trio post-bashung Dominique A - Françoiz Breut - Yann Tiersen venait de nous tomber sur la tête. Des artistes complets, complexes, tout aussi inspirés côté plume que côté musique. Le trio ouvre alors la porte - et quelle porte ! - à toute une nouvelle faune française . Seule Françoiz - hélas - passera à la trappe du temps. Dominique A, lui, me séduit toujours autant, et même un peu plus à chaque nouvel opus.

Et puis, cerise sur le gâteau, l'homme est plutôt troublant et toujours audacieux, comme le révèle son nouveau clip :



Et je n'oublie pas cet étrange petit livre, Un bon chanteur mort, qui mérite vraiment le détour :

« Sans doute à cause des poèmes appris à l'école, peut-être à cause de Ferrat et d'Aragon : quand j'écris, c'est naturellement l'alexandrin qui s'impose à moi. Je me sens bien avec lui ; il est souple et rigide à la fois, assez généreux pour que l'air y entre et assez corseté pour contraindre à élaguer (...) »

« Je relis le paragraphe précédent et je tombe en arrêt sur ces mots : "dire de 'grandes choses', même avec retenue". Comme un lyrisme contrarié, alors ? Contrarié, oui, mais par quoi ? Mais le français, par quoi d'autre ? (…)
Contrairement à l'anglais, à l'espagnol, à l'arabe, etc., le français est une langue phonétiquement peu accentuée, un genre de bourdonnement, ou de ronronnement dans le meilleur des cas (d'où, éventuellement, la légitimité de sa réputation dans le domaine amoureux) (…)
Si les langues sont des paysages, le français est une plaine, pas forcément morne. Ce n'est de toute façon pas tant la plaine qui importe, mais l'espace qu'elle ouvre. L'absence de relief ne permet-elle pas de bien voir le ciel ?
À contempler la plaine, on devient sensible à la moindre nuance, à la moindre déclivité du terrain, aux plus petits accidents du sol. Les jeux de lumière les plus infimes apparaissent avec netteté. Et, quand rien ne bouge de perceptible à l’œil nu, la pensée vient combler le vide qui menace de se faire en nous, et tout nous renvoie à l'intérieur, aux remugles du dedans. La plaine donne à tout un caractère d'intimité. »

texte à trous

J'ai complété et j'ai aussi sorti mon stylo rouge.

rotko a écrit:

Rendez-nous la lumière !

On voit des autoroutes
Des hangars, des marchés
De grandes enseignes rouges
Et des parkings bondés,
On voit des paysages
Qui ne ressemblent à rien
Qui se ressemblent tous
Et qui n'ont pas de fin


Rendez-nous la lumière
Rendez-nous la beauté
Le monde était si beau
Et nous l'avons gâché
Rendez-nous la lumière
Rendez-nous la beauté
Si le monde était beau
Nous l'avons gâché

On voit de pleins rayons
De bêtes congelées:
Leur cœur peur presque arrachés prête à mâcher
Par nos enfers dents vermillon
On voit l'écriture blanche
Des années empilées
Tous les jours c'est dimanche
Tous les jours c'est plié

On vend des goûte aux pieux mensonges
Des yeux cieux embrigadés
Tant de vies sacrifiées
Pour du cristal qui ronge
On voit des fumées hautes
Des villages nuages possédés
Des pluies orange et mauve
Donnant d'affreux bébés baisers.

Il y a rue du marais sur ce fil, allons-y pour les terres brunes

article et videos sur Rue 89

Je découvre ! ... j'apprécie "Les terres brunes" (entre autres) ... Merci rotko !