Kiyoshi Kurosawa.

Les trois films les plus connus de ce réalisateur né en 1955 sont CURE , CHARISMA, et KAIRO, des thrillers.

On attend aujourd'hui RETRIBUTION que lemonde n'hésite pas à qualifier de très beau film , faisant l'éloge de sa capacité à lier

Citation :

des histoires de fantômes et des enquêtes policières avec le sentiment d'une terreur quotidienne et une critique sociale d'une rare virulence.

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Tout débute par la découverte d'un cadavre, puis d'autres crimes. le policier chargé de l'enquête s'aperçoit qu'il pourrait faire figure de principal suspect.



La bande annonce

Film japonais de Kiyoshi Kurosawa avec Koji Yakusho, Manami Konishi, Takeshi Ihara.

Citation :

Un sentiment très fort d'angoisse naît d'une utilisation magistrale du cadre, de l'usage de la couleur, d'une manière unique de mettre en scène l'intrusion d'un "autre monde" dans la banalité de l'existence et de cultiver efficacement une sourde terreur.

lemonde.

je l'ai vu ce soir, j'en parle demain.



Koji Yakusho et Manami Konishi.

rotko a écrit:

je l'ai vu ce soir, j'en parle demain.

Tu pourrais au moins nous dire si tu as aimé?

J'aime cette impatience

oui, un film que je vous conseille d'aller voir, très bien construit, et qui offre des prolongements. Tout n'y est pas résolu, mais les pistes sont bien tracées pour que ce soit cohérent.

Rétribution,

« La rétribution peut prendre deux formes principales: la récompense des justes et la sanction des pécheurs. »
Bible, livre de Job.

Le film débute sur le meurtre d’une femme en rouge, noyée dans une flaque d’eau salée. Suivent d’autres crimes, analogues, et l’inspecteur de police chargé de l’enquête se sent à la fois visé par les indices et personnellement concerné par cette macabre série.

« On tue pour effacer » dira un des suspects.

Le psychanalyste que consulte l’inspecteur avoue son impuissance à extraire ce qui relève et du collectif et de l’affaire privée.

Spoiler:

Rétribution

Des tremblements de terre fréquents secouent décor et personnages, tels des ondes de choc qui reviennent aux vivants. Un fantôme matérialise les souvenirs personnels et l’existence du crime, et l’ inspecteur pris dans l’étau professionnel et personnel. ne peut y échapper.

Dans le reflet de l’eau et dans l’eau du miroir, à chacun de se regarder en face.

La réalisation est remarquable, jouant sur le fantastique et le délire du personnage principal. J’ai regretté que ce fantôme trop insistant joue à « superman qui vole », mais apprécié le climat d’angoisse dans lequel on baigne.

La femme au visage impassible, avec des cheveux qui s’affolent, ne s’oublie pas facilement. La thématique du film non plus.

Kyioshi Kurosawa avec Tokyo Sonata (Koji Yakusho, Teruyuki Kagawa, Kyoko Koizumi.)dresse le portrait d’une famille tokyoïte ordinaire qui part progressivement à la dérive.



un film vivement recommandé par la critique :

Citation :

Dans le cinéma de Kurosawa, les spectres hantent notre réalité. Ce sont les laissés-pour-compte d'une mutation humaine dont ne se mesurent pas encore les causes et les conséquences. L'élégance de la mise en scène, une direction d'acteur qui ne néglige pas une forme d'humour à combustion lente, participe de la construction de cette réalité si subtilement spectrale.

le monde.

J'ai vu Tokyo sonata et j'ai adoré, ce film est sublime. On ne s'ennuie pas une seconde à voir les membres de cette famille japonaise assez traditionnelle tous péter les plombs et faire sa crise existentielle,
du père de famille qui perd son travail et qui a peur de perdre son autorité paternelle en révélant la vérité, complètement livré à lui même avec aucune perspective d'emploi,
la mère qui prend conscience de sa non existence et de son invisibilité,
le fils aîné qui se cherche sans trouver sa voie,
et le petit dernier qui prend des cours de piano dans le dos de son père qui n'aime pas l'idée.

C'est très intéressant, ça brosse un paysage social du pays et c'est aussi souvent poétique tout en restant dans la réalité et les 7 dernières minutes du film sont sublimes et valent à elle seule la peine de voir le film.

Kairo, 254 pages Philippe Picquier.

Le roman débute bien : Michi, une jeune fille sans histoires décide de rendre visite à Kohoêi, son collègue de bureau, inexplicablement absent, et qui possède une cassette indispensable pour le travail.

Les phénomènes visuels sont bien trouvés : façades rouges d'immeubles qui rendent opaques les fenêtres, une tête [ de cycliste] visible et en mouvement par-dessus une haie...

N'empêche que certains phénomènes inquiètent la jeune fille...Kohoêi apparaît puis semble se dissoudre dans l'air ! et tous ces ordinateurs...



L'idée d'imaginer comme vecteur de diffusion du mal, l'informatique et Internet est une idée très moderne et surtout qui correspond à l'actualité. Traiter le fantôme, sujet vieux comme le continent asiatique aux travers des nouvelles technologies nous rapproche finalement plus de l'angoisse du film.

Cinéasie.

Le livre Kairo abonde en effets visuels : marques rouges, visions et disparitions d'esprits ou de créatures plus ou moins fantomatiques, mais il perd en efficacité, me semble-t-il, en identifiant les esprits dont on soupçonne les effets maléfiques, voire destructeurs sur les humains.

A certains moments ils font leur apparition (réelle, celle-là !) dans le récit :

« A ce moment là l’un d’entre « eux » se tenait réellement à côté de Junko. Si près qu’il lui aurait suffi d’étendre la main pour lui toucher la joue. Il n’avait aucun sombre dessein vis-à-vis de la jeune femme. Il se trouvait là par le plus grand es hasards et ne prêtait pas une once d’attention à l’existence d’une forme de vie aussi insignifiante à ses yeux »

Plus angoissants sont les suicides et disparitions inexpliquées, ou les hallucinations ou visions brouillées des personnages.

Si les auteurs des faits mystérieux (en l’occurrence de vagues extra-terrestres) interviennent, on quitte le mystère pour le récit.

shokuzai

une mini-série de cinq épisodes,

Le mot shokuzai signifie pénitence. La pénitence, c'est ce que devront éprouver quatre jeunes femmes, qui seront chacune l'héroïne des quatre premiers épisodes. Il sera donc question de culpabilité, de dysfonctionnements psychiques, de traumatisme originel

Shokuzai est un choc cinématographique, un film-monstre, un film-monde, où s'affirme l'intangible vision du cinéaste, qu'il n'a cessé d'illustrer au travers de sa filmographie unique, l'affirmation de la toute-puissance d'un désir de détruire autrui pour simplement être.

présentation complète dans le Monde avec photos et bande annonce.

Kiyoshi Kurosawa Celles qui voulaient se souvenir et Celles qui voulaient oublier

Le réalisateur de Tokyo Sonata construit un suspense envoûtant autour d’un quatuor de jeunes qui furent témoins de l’enlèvement d’une camarade d’école. Passé et présent s’entremêlent autour de ces héroïnes et la maman de la victime.

une video pour décrypter le projet

Doppelganger
 
Michio Hayasaki travaille pour la recherche médicale. Dix ans auparavant, il a conçu une machine novatrice qui permet à la compagnie qui l'emploie de faire de gros profits. Ses employeurs ont de grandes espérances avec son nouveau projet, une chaise roulante intelligente qui fait corps avec son malade.
Soumis à cette forte pression, Michio Hayasaki traverse une crise difficile à gérer. Un jour, lors d'une expérimentation, il fait la connaissance de son « Doppelganger », un double qui, d'après les croyances locales, annoncerait une mort prochaine...
 
le film est intéressant par son thème, les rapports entre l'individu et son double, ce qui engendre conflits, rivalité, parfois la destruction  et la substitution de l'un à l'autre; Par ailleurs le travail de Hayasaki est dans le thème, puisque le fauteuil intelligent donnerait à la personne une autre possibilité d'existence. on n'est pas loin des recherches sur le clône.
 
Deux histoires de double se superposent : celle du frère disparuaprès avoir vu son double (suicide), et celle du bricoleur de génie.
 
Pourtant la réalisation m'a paru plate, sauf cette belle innovation de l'ecran qui se dédouble, voire se transforme en tryptique, avec des effets interessants.
 
Les meurtres se succèdent (variantes, avec des coups de marteau, de démonte-pneus, ou un vehicule passant sur le corps), les résurrections aussi, avec quelques bandages:)
 un moindre mal, vu les circonstances.

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mon prochain film
License To Live
 
 Yutaka Yoshii sort d'un coma qui a duré dix ans. Il a aujourd'hui vingt-quatre ans et se retrouve dans un monde qui a considérablement changé. Sa famille a éclaté, ses parents ont divorcé tandis que sa soeur revient tout juste des Etats-Unis. La maison familiale qui était un hôtel ranch est devenue une sorte de pisciculture tenue par le très peu conformiste Fujimori, un ami du père.

License to Live
Telerama est enthousiaste dans son article 
 
 Son habileté de scénariste lui permet aussi de maintenir jusqu'au bout, émotions et rebondissements compris, un état très prenant de suspense mélancolique : le fantasme juvénile de Yutaka, son idée de remonter le ranch pour revenir à la normale, peut-il coller à la réalité, être en somme la « vraie vie » ?... Jusqu'au bout, ce décalé magnifique demeure une énigme, son désarroi une question. Le grand talent du cinéaste, en revanche, est désormais une certitude. Ses films sont là pour nous hanter
 
A vrai dire, je suis plus réservé, j'ai trouvé la réalisation plate, et finalement assez ennuyeuse.
 
 L'amnésique succombe à des pulsions colériques dont le sens m'a échappé. D'autre part, trop de bagarres à mon goût : un règlement de compte à la tronçonneuse a eu raison de ma patience  un peu distraite en fin de journée.

Quant à l'humour, oui pour la jeune fille en trottinette électrique, mais pour les autres ...  

Avec «Real», Kiyoshi Kurosawa s’essaie à la science-fiction :

Koichi et Atsumi se connaissent depuis toujours. Atsumi tente de se suicider et tombe dans le coma. Au cours d'une expérience scientifique, Koichi va pénétrer dans le cerveau d'Atsumi et enquêter sur ce qui a pu la pousser au suicide...

presentation détaillée avec video

Citation :

un très grand film sur l'imaginaire. Un imaginaire qui se faufile dans une fête foraine abandonnée, ou dans une maisonnette où l'on assiste, bouche-bée, à une sorte de fascinante procession de fantômes derrière des voiles

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Citation :

Kiyoshi Kurosawa Celles qui voulaient se souvenir et Celles qui voulaient oublier
Le réalisateur de Tokyo Sonata construit un suspense envoûtant autour d’un quatuor de jeunes qui furent témoins de l’enlèvement d’une camarade d’école. Passé et présent s’entremêlent autour de ces héroïnes et la maman de la victime.

Celles qui voulaient oublier .
 
La première séquence est éprouvante, puisque consacrée au drame. Ensuite deux des fillettes, quinze ans plus tard, sont confrontées à des difficultés qu'elles affrontent avec les données d'un passé qu'elles ont voulu oublier.
 
A mon avis, c'est le premier épisode de ce dyptique le plus intéressant et surprenant avec un mariage d'abord refusé, puis accepté, et une vie de couple pas banale !!

 
Le décor est riche et nu, voire dépouillé, avec de très belles vues panoramiques de l'appartement sur un fleuve, thème qui se termine sur un plan d'eaux profondes, métaphores du traumatisme refoulé qui explique le dénouement et bien des épisodes antérieurs.
 
Le second épisode entraine dans le milieu scolaire, extrêmement rigide dans son organisation matérielle et hierarchique.
 
On pourrait chipoter sur des péripéties liées à l'organisation d'assemblées de parents d'élèves, idem pour des ressorts psychologiques, mais la pression est telle sur la jeune femme impliquée,  et  sur le spectateur, qu'on est totalement soumis à l'intrigue.
 
La réussite  cinematographique est totale, le dénuement austère et inquiétant du décor notamment correspond totalement à l'organisation psycho-rigide de la société, d'où une impression d'étouffement ressentie.
 
Bon film donc, dont je verrai la semaine prochaine le 2e volet : celles qui voulaient se souvenir.

j'emprunte à ce blog ces commentaires parfaitement exacts

Sans jamais aller complètement dans le genre fantastique, il imprègne chaque plan d'une atmosphère inquiétante, légèrement étrange : lieux gris et vides (superbe photo dans l'ensemble), scènes faussement banales qui cachent de lourds secrets, acteurs dirigés dans l'opacité totale (les comédiennes sont toutes excellentes, et leurs visages sont filmés comme des surfaces planes infranchissables), science parfaite du hors-champ et du recadrage minimaliste...

Tout est empreint de peur, même les scènes les plus simples .

j'ai vu le 2e volet de celles qui voulaient se souvenir, avec deux histoires des fillettes traumatisées, la 3e étant évoquée en arrière-plan pendant l'épisode final, celui de la mère.

j'avais préféré le premier film, sensible à l'harmonie entre les décors et les histoires, plus épurées que dans le deuxième, pourtant intéressant. Moins pris par les histoires, j'ai donc remarqué des défauts, à mes yeux, non dans la manière defilmer, toujours excellente pour retnir le regard, mais dans le scénario : longueur et prolixité dans le dénouement de l'intrigue, ie de la scène initiale, expliquée et vue différemment.

D'autre part les comportements humains et la "vérité" des acteurs échappent parfois au cinéaste.

les policiers ont parfois l'air de premiers communiants. certaines séquences relèvent de laparodie; m'a-t-il semblé (le conducteur fou poursuivant la "mère", musique de Western) ou du roman photo (les couteaux).

la musique si insidieuse dans le premier film alterne entre les répertoires celtiques (mais si !) et des bandes-sons de série B.