Delisle - Chroniques birmanes

l'auteur, Guy Delisle un Quebecois, a déja publié des carnets de voyage sur la Chine et la Corée du nord.

Il accompagne sa femme, administratrice à Medecins sans frontières et se met en scène au quotidien, relatant les petites dificultés de la vie puis se hissant par ce biais à donner une image d'ensemble d'un pays où règne l'oppression.

La BD permet de toucher un large public et de le renseigner sur la dictature militaire en place en Birmanie.

Je voudrai signaler que Guy Delisle vient de sortir Chroniques de Jérusalem. C'est là aussi ce que l'on peut nommer un carnet de voyage. C'est très étonnant et instructif. Ca casse pas mal d'idée reçues.

J'aime beaucoup cet auteur depuis, je l'ai découvert il y a peu de temps par les chroniques birmanes et ensuite seulement par la BD Pyongyang qui surpasse de loin, pour ma part, les aventures de Tintin.

334 pages
Editeur : Delcourt

et une planche de pyongyang

Très bon Deslile, je l'avais découvert par hasard en lisant Pyongyang, une belle et drôle fresque imagée de son séjour étrange en Corée du Nord où tout est orienté pour qu'il ne s'égare pas hors des sentiers que la propagande définis strictement lorsqu'un étranger s'aventure là-bas.

Le deuxième que j'ai lu est Shenzhen cette ville de Chine, port de pêche avant les années 70 et devenue en 30 ans une mégalopole de 10 millions d'habitants. Guy Deslile part superviser la réalisation d'un dessin animé conçu en Europe et dessiné dans un atelier local. Il se confronte aux méthodes de travail chinoises, à la vie foisonnante de la rue, à la découverte d'une autre culture parfois très éloignée.

Le tout avec un regard très humain sur le choc culturel auquel il se confronte dans ces deux voyages et un graphisme tout en noir et blanc faussement simple rendu si vivant par son regard pétillant.


Pour un aperçu de Shenzhen

Présentation éditeur :
Envoyé à Shenzhen, nouvelle mégapole chinoise, pour y diriger un projet de dessins animés Guy Desisle tente de faire passer son spleen en notant tous les détails de son séjour. Il y réussit si bien que nous sommes transportés dans sa solitude et ses interrogations sur cette vie chinoise si éloignée de la notre. Déjà un classique du récit de voyage en bande dessinée.

Extraits:

un grand merci, je réserve ce titre dans ma mediathèque (il est sorti).

En attendant shenzhen, j'ai pris pyongyang, une exploration vécue du "pays le plus fermé du monde", avec quartiers specialisés pour étrangers que ne quittent ni le guide ni l'interprète. Les postes de radio sont bloqués sur les stations officielles...

La permanence d'un régime immobile, aux mains des KIM, se voit dans les portraits affichés : le Père ressemble au Fils qui lui-même ressemble au Père...

Ce n'est pas le lieu des "franches rigolades", dit le narrateur qui se plaint des ampoules plus que faibles dans sa chambre.

Dans la rue personne ne traine, chacun est actif, y compris les Chinois qui pour le sport pratiquent le "reverse", comprenez la"marche à reculons". C'est à la portée de tout le monde, pourquoi frequenter des salles de gym ?


Pour agrémenter le récit, des extraits de 1984, de george Orwell.

Citation :

La Corée du Nord n'a pas de fournisseur d'accès à internet privé. Le pays a été déclaré pays
« ennemi d'internet » par Reporters sans frontières.

Cliquer pour en savoir plus.

Merci à Maya pour cette découverte interessante et à poursuivre.

guy delisle

Né en 1966 à Québec (Canada), Guy Delisle se passionne enfant pour les classiques de la bande dessinée franco-belge (Astérix, Tintin, Blake et Mortimer, etc.) avec une prédilection particulière pour Lucky Luke de Morris et Goscinny qu’il conservera à l’âge adulte. C’est décidé, il sera donc auteur de bande dessinée !

Mais ce n’est pas chose facile : le marché de la bande dessinée est quasi-inexistant au Québec et aucune école ne forme les dessinateurs en herbe aux subtilités de l’art séquentiel... Qu’à cela ne tienne : Guy Delisle effectue donc un détour par le cinéma d’animation, dont il apprend les bases au Sheridan Collège de Toronto, avant de s’embarquer pour l’Europe en 1988, en quête de débouchés professionnels.

C’est le début d’une carrière d’animateur d’une dizaine d’année au cours de laquelle il va travailler avec les plus grands noms de l’animation européenne :

Spoiler:

Guy Delisle sait adopter le ton juste : au lieu d'un réquisitoire qui montrerait un esprit partisan, il traduit par l'humour l'inanité révoltante de situations vécues.

Difficile aussi, sinon impossible d'ecahnger avec des esprits sourds et formatés qui vont par ignorance ou aveuglement (volontaire, ou non) nier des évidences. On fait connaissance avec un pays inimaginable, qui relève à la fois de la paranoia et de la megalomanie pour instituer un climat de terreur interne et externe.

le problème souven tposé est de savoir si le pouvoir rend fou, injuste, monstrueux etc, là on se demande si la question ne se pose pas autrement : comment des individus fous, injustes et monstrueux accèdent au pouvoir...

Corée du Nord : comment parler d’un pays que l’on ne voit pas ? la grande table, france-culture le
7 mars 2013.

A partir du récit de voyage de Jean-Luc Coatalem, Nouilles froides à Pyongyang (Grasset, 2013) et l'essai d'Antoine Coppola, Ciné-voyage en Corée du Nord. L'expérience du film Moranbong (Ateliers des Cahiers, 2012).


Au programme : défilés et cérémonies, propagande tous azimuts, bains de boue et fermes modèles, mais aussi errances campagnardes et crises de mélancolie sur les fleuves et sur les lacs, bref l'endroit autant que l'envers de ce pays clos mais fissuré. Un journal de voyage, attentif mais distant, amusé parfois, jamais dupe


Ciné-voyage en Corée du Nord : L’expérience du film Moranbong

190 p. Atelier des Cahiers

en mai 1958, un groupe d'intellectuels français s'embarque à bord d'un avion en direction de Pyongyang via Moscou. À son bord, des hommes en quête d'horizons nouveaux : Armand Gatti, journaliste, futur cinéaste et dramaturge ; Chris Marker, écrivain-cinéaste; Jean-Claude Bonnardot, acteur-cinéaste ; Francis Lemarque, chansonnier, et Claude Lanzmann, rédacteur-philosophe aux Temps Modernes de Sartre et Beauvoir, et futur maître du documentaire moderne

Il y est question de la jetée de Chris Marker

192 p. chez DELCOURT

Oublier le passage de la petite souris, traumatiser sa fille avec une terrifiante histoire d’arbre qui pousse dans l’estomac, dénicher des conseils peu avisés pour encourager fiston à taper plus fort sur le punching bag… Guy Delisle, un mauvais père ? Non, un auteur de bande dessinée qui sait puiser l’imagination là où elle se trouve, avec un sens aigu de l’observation et une bonne dose d’autodérision

Envoyé pour trois mois à Shenzhen, en Chine, pour superviser un studio de dessin animé, le Canadien Guy Delisle raconte par le menu les rapports parfois incongrus, souvent drôles, toujours enrichissants qu'il entretint tout au long de son séjour avec ses collègues et amis, malgré la barrière de la langue et avec un style unique, incisif et observateur.

je suis dedans.

SHENZHEN

Cette fois-ci, Guy Delisle emmène son lecteur en Chine du sud, ce qui n'est pas à proprement parler le paradis terrestre. La clôture électrifiée qui sépare de Hong Kong le dit bien. Sinon, le narrateur explore le cadre de sa nouvelle affectation : restaurants, hôtels,^parc d'attraction où figurent en d'autres dimensions les plus beaux monuments du monde, grattes ciels, et tour Effeil pour ne nommer que ceux-là.

une mention speciale pour les cabinets de dentistes, ultrabondés et peu engageants, pour les toilettes où la chasse ne marche pas, faute d'eau.
Circuler à bicyclette est un vrai défi, car l'axiome local "ne laisser aucun espace libre" implique une vie dangereuse

j'en ai lu pour l'instant la moitié, je trouve que l'album n'a pas le même impact que Pyongyang, ni la même réussite dans le graphisme. Mais la lecture en est agréable et instructive.

Quelques souvenirs, et des virées à Hong Kong ou Canton égaient un peu ce séjour de trois mois à Shenzhen où on sent bien que l'auteur a connu la solitude et l'ennui :

"Si je mets toutes ces anecdotes en images, ça donner forcément l'impression d'avoir été un séjour formdable.

J'imagine que même l'ennui sorti de son contexte, se sublimera et prendra finalement une forme divertissante..."

si on veut...

Il manque à mon avis une rencontre féminine interessante pour faire échec à la banalité de jours qui se ressemblent, indéfiniment.

Guy delisle avec les chroniques de Jerusalem, Collection Shampooing.



Le récit, qui se déroule d’août 2008 à juillet 2009, veut montrer les relations complexes entre Israéliens et Palestiniens. Il va sans dire que Guy Delisle raconte sa vision de la guerre de Gaza qui a débuté fin décembre 2008



À travers des mini-récits de vie, Guy Delisle laisse transparaître en arrière plan la ville de Jérusalem : la sécurité excessive dans l’aéroport ou sur les checkpoints, les bus israéliens qui ne desservent pas les quartiers arabes, les jours de Shabbat où la ville se transforme… Il arpente Israël, son crayon à la main, prêt à gratter quelques croquis pour son blog;

Un trait de crayon simplifié sert à représenter les formes. Dans un même dessin, le travail des ombres seul donne le relief. Et l’ensemble du récit repose sur cette épuration. Quasiment pas de couleurs, mais une bichromie presque constante en gris ou bleu, qui oblige à se concentrer sur l’histoire avant le dessin.


Je suis au 3/4 des chroniques de Jerusalem, c'est à croquer

moi, je commence la BD, à l'arrivée avec les enfants, et l'installation dans Jerusalem-est ; rien n'est simple, ni les trajets de bus, ni les rythmes de la ville selon les quartiers et les appartenances !

la BD de Delisle a le mérite de faire comprendre la complexité de la situation en montrant avec humour le désarroi du Candide nouveau débarqué !

Une petite vignette montrant l'appel sonore à la prière au moment où les enfants enfin calmés s'endorment  

Delisle transcrit bien aussi les récits interminables des enfants sur les aventures vues à la télé.

On m'avait dit que c'était un de ses meilleurs albums, je le crois et le lis avec un grand plaisir.

Toujours au 3/4 mais pour ce que j'ai déjà lu c'est vraiment une bonne manière d'aborder toutes les problématiques qui se posent au quotidien d'un père de famille, des organisations humanitaires et de tous les gens qui vivent dans cette région du monde (d'autant que j'aimerais y aller un jour !).

J'ai beaucoup appris et il donne plein de petits schémas explicatifs, des cartes etc.
Il présente aussi les aspects difficiles comme les checks points, les zones colonisés, l’extrémisme, le discours politique, international, les incohérences, les bombes, les rockets, les attentats et leurs conséquences d'un côté comme de l'autre.

Sa recherche de parc pour enfants, de petits cafés, son admirable curiosité et les présentations qu'il fait de ses travaux dans les universités avec des dessins plutôt osés ont de quoi faire sourire.

Aussi, il y a un jour de l'année chez les juifs ultra-orthodoxe où il FAUT boire à en perdre la raison et c'est très drôle de voir les changements d'attitudes que cela engendre. Il dessine avec ce qui le caractérise le plus : un regard plutôt neutre sur l'immense diversité du monde qu'il observe, il est témoin et acteur et ça c'est plaisant.

Les différentes religions, les territoires bloqués, les incidents qui éclatent pour un rien, les bombardements de gaza, quelle situation violente, une vraie poudrière !

Les spectacles quotidiens avec des hommes armés dans la foule, en faisant un footing...
je partage l'avis de télérama

Il y a un ton Delisle, où l’humour et l’autodérision déminent discrètement le terrain. Il commente comme on se parle à haute voix. Il est un guide qui se pose plus de questions qu’il n’a de réponse, qui prend note de ce qu’il voit, l’attire, l’étonne, l’intrigue, et accumule les croquis (il y en aura plus de 500 à la fin). « Celui qui dessine dans la rue attire inévitablement l’attention. On vient regarder par-dessus son épaule, on engage la conversation, on établit un contact. »

Des personnages entrent ainsi dans le récit, plus vrais que nature, c’est-à-dire qu’ils ressemblent peu aux stéréotypes ressassés. D’une traversée de Mea Shearim, le quartier des Juifs ultra-orthodoxes de Jerusalem, d’une incursion à Ramallah ou Hébron, au cœur des territoires occupés, d’une visite à une secte aux rites millénaires, les Samaritains, ou à une tribu de Bédouins, dans le désert, Delisle rapporte des impressions, une mine de détails, qui, bout à bout, finissent par constituer en pointillé une éclairante « géopolitique sur le tas ».