Arnaud Cathrine

MEET Novembre 2007

Issu de Cosne sur loire, il monte à paris à 20 ans et decouvre la liberté tonifiante d'une grande ville, comme il le fera plus tard à Berlin. Finies les idées conservatrices de la province !
Il s'essaie à l'ecriture, mais ses premiers ecrits ressemblent trop a ses modèles.

C'est à la suite d'un cauchemar que naît veritablement un écrit plus personnel.

les yeux secs, chez j'ai lu.

Dans un pays en pleine guerre civile, Odell et Hamjha, le frère et la sœur,tentent de survivre. Une liste noire a été établie : tous les gens dont le nom figure sur cette liste seront fusillés. A moins de collaborer...

Arnaud Cathrine a aussi écrit la disparition de Richard Taylor chez Verticales, et plusieurs autres ouvrages dont de la litterature jeunesse à l'ecole des loisirs.

Les contes de Perrault revus par... -- Geneviève Brisac, Arnaud Cathrine, Catherine Cusset, La Martinière.

De mon côté, je n'ai lu que La disparition de Richard Taylor, mais je vais sans doute en lire d'autres car j'ai trouvé ce roman très intrigant.

Il s'agit d'un homme qui disparaît laissant femme et enfant. Les femmes de sa vie (sa femme, sa mère, sa soeur..) vont s'exprimer chacune à tour de rôle, tout comme des femmes que Richard va rencontrer après disparition. C'est donc ce qu'on appelle un roman polyphonique, mais dont la voix de Richard n'est pas tout à fait absente. C'est très noir, très pessimiste, et même assez désespéré.

Et je me demande si ses autres oeuvres, et particulièrement celles pour la jeunesse, sont sur le même ton...

Salut les biloutes,

J'ai lu "la disparition de ..." par le passé. J'avais bien aimé,
à l'exception de la fiction sur Sarah Kane qui m'avait vraiment génée :
a partir du moment où elle a déjà parlé à la première personne
dans ses pièces, on compare forcément : celle de son roman
n'égale pas la violence qui se dégage de l'originelle ...

Par contre... je re-recommande vivement l'album "frere animal",
pour lequel il a participé aux textes, et a même prété sa voix.
Tout le le monde impitoyable (surtout déprimant) du monde
de l'entreprise.
un clikici :
http://www.myspace.com/frereanimal

(pour les anecdotes ininteressantes, j'ai croisé le dit monsieur
à un concert de Barbara Carlotti. C'est fou, non ?)

Arnaud Cathrine, les vies de Luka, chez Verticales. 155 p.

Je verrais assez bien ce récit appuyer un essai de sociologie sur l’influence du milieu.
Pourtant en lui-même le livre n’a rien de dogmatique ou de démonstratif, tant on est pris par l’histoire.

Luka imagine cinq vies : elle ne les mènera sans doute pas, on s’en doute. Pourtant elle les projette, elle les rêve, voire elle les prépare.

Luka s’ennuie à Liverpool, elle se sent à l’étroit entre sa mère malade et son frère trop complaisant pour sa bande de copains. Le ressort de Luka serait la musique, encore faudrait-il, comme le lui conseille sa professeur de piano, qu’elle trouve quelqu'un qui fasse éclore ce talent.

Le roman est bien construit, chaque étape, comme une marche, plutôt descendante, car Luka vit les étapes d’une impasse.

Ce livre - qui a valu à l’auteur la bourse « jeune écrivain » 2001 de la fondation Hachette, m’a paru bien construit, avec une grande sûreté dans les dialogues.

Liverpool, un port dont on ne part pas, on s’y ensable.

Luka et Miss Breheny, sa prof de piano :

Elle a baissé les yeux comme pour clore la conversation, et il y avait toute une vie dans ce regard, la vie d’avant peut-être, quelque chose de meurtri qui vivotait encore, de ces poids que l’on se prend à oublier mais qui se rappellent à nous brutalement et nous immobilisent plusieurs fois par jour. Jusqu’à la prochaine rémission. J’ai eu envie de lui dire : je connais ça, Miss Breheny.