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Nombre de messages : 8306 Age : 34 Localisation : Seattle Date d'inscription : 16/12/2006
Sujet: Re: Barbara Sam 10 Jan 2009, 19:09
Hop là
Je vins au monde, je n'avais rien dans la tête. C'est drôle, j'avais tout, tout, tout dans les gambettes, Rue de Bagnolet, près de la rue des Pyrénées, Quand je suis née, hop-là.
Sur un long corps, une curieuse petite tête, Une longue tige, une vraie fleur de pâquerette, Le pied cambré, pas besoin d'être prophète Pour deviner, hop-là.
Qu'à l'àge où l'on joue encore à chat perché, Sur les tambourets, au bar du Chat qui Pêche, Les gambettes gainées de soie noire, Déjà, je me perchais, hop-là.
Je n'ai pas dansé les rondes enfantines. Au bois joli, sonnaient, sonnaient les mâtines. A pas de loup, et déjà sans peur du loup, A quinze ans, je trottinais.
J'ai pas de tête, mais j'ai des jambes Qui me portent, me rapportent. Je déambule, point virgule, Je dégaine ma dégaine.
Enfant, j'avais l'âme pieuse Et je rêvais d'être un jour Une petite sœur du Bon Dieu. Ben j'suis petite sœur d'amour.
Venez à moi, venez donc, mes frères. Pourvu qu'on y croit, à chacun sa prière. Dieu m'a donné la foi et le savoir-faire. Qu'il soit loué, hop-là.
Venez à moi, venez, Dieu vous le pardonne. Ce soir, c'est Noël dans le cœur des hommes. Qu'elle est jolie, la messe qu'on danse à minuit Au creux d'son lit, hop-là.
Si vous êtes musicien, je sais la messe en Ré. Si vous êtes général, je vous ferais le défilé. Si vous êtes poète, je vous réciterais La petite chanson d'Verlaine.
Si vous aimez les marines, je serais mousse. Comme dit la chanson, je vous ferais ça en douce. Venez mes frères, je ne suis pas cultivée Mais j'ai des connaissances.
Rien dans la tête, toute en jambes. Je trotine et mutine, Douce, douce, pas farouche, Je dégaine ma dégaine.
Quel beau métier : je suis petite sœur d'amour. Infatigable, je vais de nuit et de jour. Quand on n'a pas de tête, il faut avoir des jambes, C'est bien connu, hop-là.
Et que m'importe, que ce soit le pauvre ou le riche. Pour moi, les hommes sont égaux, je m'en fiche. Comme c'est écrit, il faut aimer son prochain. J'aime le mien, hop-là.
De mon enfance, j'ai gardé l'âme pieuse. Bien sûr, je ne suis pas vraiment religieuse Mais chaque jour, auprès de vous, mes chers frères, J'égrène mon rosaire.
Entrez mes frères, entrez, c'est l'heure où l'on prie. Ensemble, nous aurons d'autres paradis. Ensemble, nous monterons au septième ciel, Hop-là, hop-là, hop-là...
Moon Animation
Nombre de messages : 8306 Age : 34 Localisation : Seattle Date d'inscription : 16/12/2006
Sujet: Re: Barbara Dim 11 Jan 2009, 10:56
L'AMOUREUSE 1968
Celle qui tendait les bras, Celle qui aimait si fort, Mais qui ne le savait pas, Qu'aimer encore et encore, Ça vous brûle, ça vous damne, Celle-là qui, les yeux clairs, Marchait les bras grands ouverts, Et qui voulait tout donner, Et tout prendre, Celle-là s'en est allée, Le coeur, d'amour, éclaté, Les bras fourmis de s'éteindre Et d'attendre,
Fut-elle innocence, fut-elle démence, Qui donc le saura jamais, qui donc le saura jamais?
Elle jouait, toute enfant, Déjà, d'attraper le vent, Dedans ses bras frêles, Mais elle ne retenait rien, Le vent, ça va et ça vient, Et c'est infidèle, Elle découvrit la mer La garce lui fit son oeil vert En robe d'écume, Elle se jeta dedans Ses cheveux blonds s'emmêlant Aux reflets de lune Puis elle voulut aussi Voler un morceau de nuit Qu'elle pensait, éblouie Tenir tout contre elle Mais revint le coeur chagrin L'eau, ça vous glisse des mains La nuit ça va et ça viens, Et c'est infidèle
Fut-elle innocence, fut-elle démence, Qui donc le saura jamais, qui donc le saura jamais?
On a crié "c'est assez, De vouloir t'écarteler, A donner, à prendre, A vouloir donner ton sang, A te brûler tant et tant, Tu deviendras cendre"
Elle ne répondait rien, Elle espérait quand soudain, On se le rappelle, Comme l'hiver était venu, Un homme lui est apparu, Qui marchait vers elle, Elle lui ouvrit les bras, Et l'homme s'y rechauffa, La caressa tant et tant, Qu'elle en devint belle, Ce fut, la nuit et le jour, Le temps des chaudes amours, Et l'homme restait toujours, Il était fidèle,
Innocence, ou démence, Qui donc le saura jamais, qui donc le saura jamais?
Puis l'hiver a disparu, Les oiseaux sont revenus, Il a dit "écoute, J'entends les arbres craquer, La forêt s'est réveillée, Je reprends ma route", Alors, elle tendit le bras, Ce fut la dernière fois, Et son couteau se planta, Dedans l'infidèle, Puis calme, elle se coucha, C'est ainsi qu'on la trouva, Morte, dans le petit jour, D'avoir trop aimé d'amour,
Fut-elle innocence, fut-elle démence, Elle est morte désormais, Nul ne le saura jamais, Elle est morte au petit jour, D'avoir trop aimé d'amour...
Moon Animation
Nombre de messages : 8306 Age : 34 Localisation : Seattle Date d'inscription : 16/12/2006
Sujet: Re: Barbara Dim 11 Jan 2009, 10:59
Chapeau bas
Est-ce la main de Dieu, Est-ce la main de Diable Qui a tissé le ciel De ce beau matin-là, Lui plantant dans le cœur Un morceau de soleil Qui se brise sur l'eau En mille éclats vermeils ?
Est-ce la main de Dieu, Est-ce la main du Diable Qui a mis sur la mer Cet étrange voilier Qui, pareil au serpent, Semble se déplier, Noir et blanc, sur l'eau bleue Que le vent fait danser ?
Est-ce Dieu, est-ce Diable Ou les deux à la fois Qui, un jour, s'unissant, Ont fait ce matin-là ? Est-ce l'un, est-ce l'autre ? Vraiment, je ne sais pas Mais, pour tant de beauté, Merci, et chapeau bas.
Est-ce la main de Dieu, Est-ce la main de Diable Qui a mis cette rose Au jardin que voilà ? Pour quel ardent amour, Pour quelle noble dame La rose de velours Au jardin que voilà ?
Et ces prunes éclatées, Et tous ces lilas blancs, Et ces grosseilles rouges, Et ces rires d'enfants, Et Christine si belle Sous ses jupons blancs, Avec, au beau milieu, L'éclat de ses vingt ans ?
Est-ce Dieu, est-ce Diable Ou les deux à la fois Qui, un jour, s'unissant, Ont fait ce printemps-là ? Est-ce l'un, est-ce l'autre ? Vraiment, je ne sais pas Mais pour tant de beauté, Merci, et chapeau bas !
Le voilier qui s'enfuit, La rose que voilà Et ces fleurs et ces fruits Et nos larmes de joie... Qui a pu nous offrir Toutes ces beautés-là ? Cueillons-les sans rien dire. Va, c'est pour toi et moi !
Est-ce la main de Dieu Et celle du Malin Qui, un jour, s'unissant, Ont croisé nos chemins ? Est-ce l'un, est-ce l'autre ? Vraiment, je ne sais pas Mais pour cet amour-là Merci, et chapeau bas !
Mais pour toi et pour moi Merci, et chapeau bas !...
Moon Animation
Nombre de messages : 8306 Age : 34 Localisation : Seattle Date d'inscription : 16/12/2006
Sujet: Re: Barbara Dim 11 Jan 2009, 11:02
Solweig disait qu'elle se lassait rapidement de Barbara. Certes il y a de longue période où je ne l'écoute pas du tout mais quand je commence j'ai du mal à m'arrêter. J'adore sa voix. J'aurais bien aimé la voir sur scène. Pour moi Barbara est sans conteste la grande dame de la chanson française.
Lîlâ pilier
Nombre de messages : 1598 Date d'inscription : 08/01/2009
Sujet: Re: Barbara Dim 11 Jan 2009, 15:05
Barbara...
Une très belle voix...soit. Mais surtout, des textes extraordinaires (sans doute une des meilleures parolières françaises que je connaisse), et une histoire hors du commun. Une chanteuse qui me touche pour tout ce qu'elle est, pour ses thèmes et ce qu'elle représente.
"L'Enfant laboureur", "L'Amoureuse", "Drouot", "A peine" sont sans doute mes préférées. Et pourquoi pas "L'Aigle noir", parce que très liée mon enfance, mais si je m'en suis lassée à trop l'écouter...
Je mets donc les deux qui n'ont pas encore été mises ici:
A peine
A peine le jour s'est levé, A peine la nuit va s'achever Que déjà, ta main s'est glissée, Légère, légère. A peine sorti du sommeil, A peine, à peine tu t'éveilles Que déjà, tu cherches ma main Que déjà, tu frôles mes reins.
L'aube blafarde, par la fenêtre, L'aube blafarde, va disparaitre. C'est beau : regarde par la fenêtre. C'est beau : regarde le jour paraitre.
A chaque jour recommencé, A se vouloir, à se garder, A se perdre, à se déchirer, A se battre, à se crucifier. Passent les vents et les marées. Mille fois perdus, déchirés, Mille fois perdus, retrouvés, Nous restons là, émerveillés.
Mon indocile, mon difficile Et puis docile, mon si fragile, Tu es la vague où je me noie, Tu es ma force, tu es ma loi.
A peine le temps s'est posé, Printemps, hiver, automne, été. Tu t'en souviens ? C'était hier, Printemps, été, automne, hiver. A peine tu m'avais entrevue, Déjà, tu m'avais reconnue. A peine je t'avais souri Que déjà, tu m'avais choisie.
Ton indocile, ta difficile Et puis docile, ta si fragile, Je suis la vague où tu te noies, Je suis ta force, je suis ta loi.
Dans la chambre, s'est glissée l'ombre. Je t'aperçois dans la pénombre. Tu me regardes, tu me guettes. Tu n'écoutais pas, je m'arrête. Au loin, une porte qui claque. Il pleut, j'aime le bruit des flaques. Ailleurs, le monde vit, ailleurs Et nous, nous vivons là, mon cœur Et je m'enroule au creux de toi Et tu t'enroules au creux de moi.
Le temps passe vite à s'aimer. A peine l'avons-nous vu passer Que déjà, la nuit s'est glissée, Légère, si légère. Ta bouche à mon cou, tu me mords. Il fait nuit noire au dehors. Ta bouche à mon cou, je m'endors. Dans le sommeil, je t'aime encore.
A peine je suis endormie Que déjà, tu t'endors aussi. Ton corps, à mon corps, se fait lourd. Bonsoir, bonne nuit, mon amour...
Et Drouot:
Dans les paniers d'osier de la salle des ventes Une gloire déchue des folles années trente Avait mis aux enchères, parmi quelques brocantes Un vieux bijou donné par quel amour d'antan
Elle était là, figée, superbe et déchirante Ses mains qui se nouaient, se dénouaient tremblantes Des mains belles encore, déformées, les doigts nus Comme sont nus, parfois, les arbres en Novembre
Comme tous les matins, dans la salle des ventes Bourdonnait une foule, fiévreuse et impatiente Ceux qui, pour quelques sous, rachètent pour les vendre Les trésors fabuleux d'un passé qui n'est plus
Dans ce vieux lit cassé, en bois de palissandre Que d'ombres enlacées, ont rêvé à s'attendre Les choses ont leurs secrets, les choses ont leurs légendes Mais les choses nous parlent si nous savons entendre
Le marteau se leva, dans la salle des ventes Une fois, puis deux fois, alors, dans le silence Elle cria: "Je prends, je rachète tout ça Ce que vous vendez là, c'est mon passé à moi"
C'était trop tard, déjà, dans la salle des ventes Le marteau retomba sur sa voix suppliante Elle vit s'en aller, parmi quelques brocantes Le dernier souvenir de ses amours d'antan
Près des paniers d'osier, dans la salle des ventes Une femme pleurait ses folles années trente Et revoyait soudain défiler son passé Défiler son passé, défiler son passé
Car venait de surgir, du fond de sa mémoire Du fond de sa mémoire, un visage oublié Une image chérie, du fond de sa mémoire Son seul amour de femme, son seul amour de femme
Hagarde, elle sortit de la salle des ventes Froissant quelques billets, dedans ses main tremblantes Froissant quelques billets, du bout de ses doigts nus Quelques billets froissés, pour un passé perdu
Hagarde, elle sortit de la salle des ventes Je la vis s'éloigner, courbée et déchirante De ses amours d'antan, rien ne lui restait plus Pas même ce souvenir, aujourd'hui disparu...
Pour le plaisir, une petite dernière:
Ma maison
Je m'invente un pays où vivent des soleils Qui incendient les mers et consument les nuits, Les grands soleils de feu, de bronze ou de vermeil, Les grandes fleurs soleils, les grands soleils soucis, Ce pays est un rêve où rêvent mes saisons Et dans ce pays-là, j'ai bâti ma maison.
Ma maison est un bois, mais c'est presque un jardin Qui danse au crépuscule, autour d'un feu qui chante, Où les fleurs se mirent dans un lac sans tain Et leurs images embaument aux brises frissonnantes. Aussi folle que l'aube, aussi belle que l'ombre, Dans cette maison-là, j'ai installé ma chambre.
Ma chambre est une église où je suis, à la fois Si je hante un instant, ce monument étrange Et le prêtre et le Dieu, et le doute, à la fois Et l'amour et la femme, et le démon et l'ange. Au ciel de mon église, brûle un soleil de nuit. Dans cette chambre-là, j'y ai couché mon lit.
Mon lit est une arène où se mène un combat Sans merci, sans repos, je repars, tu reviens, Une arène où l'on meurt aussi souvent que ça Mais où l'on vit, pourtant, sans penser à demain, Où mes grandes fatigues chantent quand je m'endors. Je sais que, dans ce lit, j'ai ma vie, j'ai ma mort.
Je m'invente un pays où vivent des soleils Qui incendient les mers et consument les nuits, Les grands soleils de feu, de bronze ou de vermeil, Les grandes fleurs soleils, les grands soleils soucis. Ce pays est un rêve où rêvent mes saisons Et dans ce pays-là, j'ai bâti ta maison...
Moon Animation
Nombre de messages : 8306 Age : 34 Localisation : Seattle Date d'inscription : 16/12/2006
Sujet: Re: Barbara Dim 11 Jan 2009, 15:08
Citation :
Une très belle voix...soit. Mais surtout, des textes extraordinaires (sans doute une des meilleures parolières françaises que je connaisse), et une histoire hors du commun. Une chanteuse qui me touche pour tout ce qu'elle est, pour ses thèmes et ce qu'elle représente.
Oui bien entendu, entièrement d'accord. C'est pour cela que ce fil est parsemé de textes !
Citation :
Et pourquoi pas "L'Aigle noir", parce que très liée mon enfance, mais si je m'en suis lassée à trop l'écouter...
Je pense que c'est celle que j'aime le moins. Pourtant j'ai découvert Barbara grâce à cette chanson mais...
Lîlâ pilier
Nombre de messages : 1598 Date d'inscription : 08/01/2009
Sujet: Re: Barbara Dim 11 Jan 2009, 15:22
Idem, je l'ai découverte comme cela et pendant longtemps, je n'ai pas connu grand chose de Barbara à part cette chanson, qui est la plus célèbre et galvaudée. Mais si la chanson me touche encore (même si je m'en suis lassée), c'est pour sa symbolique et l'histoire qu'elle masque...
Moon Animation
Nombre de messages : 8306 Age : 34 Localisation : Seattle Date d'inscription : 16/12/2006
Sujet: Re: Barbara Dim 11 Jan 2009, 15:28
Oui d'ailleurs je ressens toujours un malaise en l'écoutant de même que la chanson Nantes qui pour le coup me touche encore davantage.
Lîlâ pilier
Nombre de messages : 1598 Date d'inscription : 08/01/2009
Sujet: Re: Barbara Dim 11 Jan 2009, 15:52
Les deux me touchent autant car elles font référence à la même histoire, car elles sont liées...Et je les vois comme telles, d'où l'attachement qu'il me reste pour cette chanson. Je déplore d'ailleurs que tant de gens la galvaudent en oubliant/ignorant/occultant sa signification, presque comme si c'était une chanson "joyeuse"...La dame en noir mérite mieux !
Moon Animation
Nombre de messages : 8306 Age : 34 Localisation : Seattle Date d'inscription : 16/12/2006
Sujet: Re: Barbara Dim 11 Jan 2009, 17:27
Une autre chanson de Barbara...
Les amours incestueuses
Mon amour, mon beau, mon roi, Mon enfant que j'aime, Mon amour, mon beau, ma loi, Mon autre moi-même, Tu es le soleil couchant Tombé sur la terre, Tu es mon dernier printemps. Mon dieu, comme je t'aime.
J'avais déjà fait ma route. Je marchais vers le silence Avec une belle insolence. Je ne voulais plus personne. J'avançais dans un automne, Mon dernier automne, peut-être. Je ne désirais plus rien Mais, comme un miracle, Tu surgis dans la lumière
Et toi, mon amour, mon roi, Brisant mes frontières, Et toi, mon soleil couchant, Mon ciel et ma terre, Tu m'as donné tes vingt ans Du cœur de toi-même. Tu es mon dernier printemps. Mon dieu, comme je t'aime.
J'ai toujours pensé Que les amours les plus belles Etaient les amours incestueuses. Il y avait, dans ton regard, Il y avait, dans ton regard Une lumineuse tendresse. Tu voulais vivre avec moi Les plus belles amours, Les amours les plus belles.
J'ai réouvert ma maison, Grandes, mes fenêtres Et j'ai couronné ton front, J'ai baisé ta bouche Et toi, mon adolescent, Toi, ma déchirure, Tu as couché tes vingt ans A ma quarantaine.
Mais, à peine sont-elles nées Qu'elles sont déjà condamnées, Les amours de la désespérance. Pour que ne ternisse jamais Ce diamant qui nous fut donné, J'ai brûlé notre cathédrale. Les amours les plus belles, Les plus belles amours Sont les amours incestueuses.
Adieu mon amour, mon roi, Mon enfant que j'aime. Plus tard, tu le comprendras. Il faut, quand on aime, Partir au plus beau, je crois Et cacher sa peine. Mon amour, mon enfant roi, Je pars et je t'aime.
Ceci est ma vérité, Du cœur de moi-même...
Moon Animation
Nombre de messages : 8306 Age : 34 Localisation : Seattle Date d'inscription : 16/12/2006
Sujet: Re: Barbara Dim 11 Jan 2009, 17:38
Barbara est absolument splendide dans "J'entends sonner les clairons" où elle livre toute la puissance de son souffle et de sa voix. Il y a une telle tension. Fantastique.
J'entends sonner les clairons : c'est le chant des amours mortes. J'entends battre le tambour : c'est le glas pour nos amours. Sur le champ de nos batailles meurent nos amours déchirées. Les corbeaux feront ripaille, j'entends les clairons sonner. T'as voulu jouer à la guerre contre qui et pour quoi faire ? J'étais à toi tout entière, j'étais déjà prisonnière, mais du matin qui se lève, du jour à la nuit, sans trêve, tu voulais ton heure de gloire et je ne sais quelle victoire. Entends sonner les clairons: c'est le chant des amours mortes. J'entends battre le tambour: c'est le glas pour nos amours. Sur le champ de nos batailles meurent nos amours déchirées. J'ai lutté vaille que vaille, mais je n'ai rien pu sauver. Ci-gît, couché sous la pierre, tout nu, sans une prière, notre amour mort à la guerre. Ah! fallait, fallait pas la faire! Ci-gît, après tant d'arome et la moitié d'un automne, ci-gît, sans même une rose, notre amour pour qui éclose ? Entends sonner les clairons : c'est le chant des amours mortes. J'entends battre le tambour : c'est le glas pour nos amours. Va-t'en jouer à la guerre, va-t'en vouloir la gagner. Tu m'as perdue tout entière, tu m'as perdue à jamais ! Tu peux déposer les armes, oui, j'ai fini de t'aimer. Il est trop tard pour tes larmes: entends les clairons sonner!
Lîlâ pilier
Nombre de messages : 1598 Date d'inscription : 08/01/2009
Sujet: Re: Barbara Mar 20 Jan 2009, 09:59
Göttigen
Bien sur, ce n'est pas la Seine, Ce n'est pas le bois de Vincennes, Mais c'est bien joli tout de même, A Göttingen, à Göttingen.
Pas de quais et pas de rengaines Qui se lamentent et qui se trainent, Mais l'amour y fleurit quand même, A Göttingen, à Göttingen.
Ils savent mieux que nous, je pense, L'histoire de nos rois de France, Herman, Peter, Helga et Hans, A Göttingen.
Et que personne ne s'offense, Mais les contes de notre enfance, "Il était une fois" commence A Göttingen.
Bien sur nous, nous avons la Seine Et puis notre bois de Vincennes, Mais Dieu que les roses sont belles A Göttingen, à Göttingen.
Nous, nous avons nos matins blêmes Et l'âme grise de Verlaine, Eux c'est la mélancolie même, A Göttingen, à Göttingen.
Quand ils ne savent rien nous dire, Ils restent la a nous sourire Mais nous les comprenons quand même, Les enfants blonds de Göttingen.
Et tant pis pour ceux qui s'étonnent Et que les autres me pardonnent, Mais les enfants ce sont les mêmes, A Paris ou à Göttingen.
O faites que jamais ne revienne Le temps du sang et de la haine Car il y a des gens que j'aime, A Göttingen, à Göttingen.
Et lorsque sonnerait l'alarme, S'il fallait reprendre les armes, Mon coeur verserait une larme Pour Göttingen, pour Göttingen.
Mais c'est bien joli tout de même, A Gottingen, à Gottingen.
Et lorsque sonnerait l'alarme, S'il fallait reprendre les armes, Mon coeur verserait une larme Pour Göttingen, pour Göttingen.
rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
Sujet: Re: Barbara Ven 01 Oct 2010, 15:11
Ce soir je vais à l'inauguration d'une bibliothèque :
elle ouvre avec une exposition sur Barbara et le récital d'une chanteuse qui a pris comme pseudo "barbarie"
rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
Sujet: Re: Barbara Sam 02 Oct 2010, 04:31
J'ai ecouté hier soir avec beaaucoup de plaisir un récital Barbara par une interprète du nom de barbarie.
elle a su montrer la riche palette de accents de Barbara (plainte, désespoir, refus violents, déclarations vibrantes) avec une voix bien adaptée qui ne "copiait" pas. Lemieux est sans doute d'éviter les chansons trop connues.
.
Voici une chanson insolente et coquine des débuts de Barbara
LES AMIS DE MONSIEUR H. Fragson, 1958
Bien qu'il possède une femme charmante L'ami Durand est un coureur Voila t'y pas qu'il reluque sa servante Et qu'il la reluque en amateur Il lui murmure dites donc ma fille Entre nous vous êtes fort gentille Et votre personne crénom d'un chien Au naturel doit être très bien
Ah! Monsieur, répond la petite bonne Ce que vous me dites n'a rien qui m'étonne Car fit-elle d'un air étourdi Tous les amis de Monsieur me l'ont déjà dit
Durand de plus en plus s'emballe A la petite bonne il fait la cour Et pour décrocher la timbale Il lui jure toute une vie d'amour Voyons, ne fais pas la dégoûtée Au contraire tu devrais être flattée Dans la chambre je monterai sans bruit Laisse donc ta porte ouverte cette nuit
Ah! Monsieur, répond la petite bonne Ce que vous me dites n'a rien qui m'étonne Parait que je possède un bon lit Tous les amis de Monsieur me l'ont déjà dit
Au rendez-vous, elle fut fidèle Mais comme elle hésitait un peu Durand s'excita de plus belle Avait la tête et le coeur en feu Voyant qu'elle retirait sa chemise En devenant rouge comme une cerise Il s'écria tout folichon Je n'ai jamais vu d'aussi beaux...
Ah! Monsieur, répond la petite bonne Ce que vous me dites n'a rien qui m'étonne Je comprends que vous soyez ébahi Tous les amis de Monsieur me l'ont déjà dit
Comme Durand a de la galette Et qu'il n'est pas vilain garçon Elle fit pas longtemps la coquette Et céda sans faire de façons Ici des points pour la censure Puis il s'écria je t'assure Je te trouve exquise c'est merveilleux Et que ma femme tu t'y prends bien mieux
Ah! Monsieur, répond la petite bonne Ce que vous me dites n'a rien qui m'étonne Que je m'y prends mieux que Madame pardi Tous les amis de Monsieur me l'ont déjà dit
sarabennada pilier
Nombre de messages : 431 Date d'inscription : 02/09/2010
Sujet: Re: Barbara Sam 02 Oct 2010, 16:33
Merci pour la vidéo de Barbara, et encore pour le texte de la chonson. c'est vraiment sympa.
sarabennada pilier
Nombre de messages : 431 Date d'inscription : 02/09/2010
Sujet: encore Barbara Sam 02 Oct 2010, 17:44
J'ai beaucoup apprécié dans le temps, la chanson "la dame brune" avec George Moustaki. merci pour le rappel
rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
Sujet: Re: Barbara Lun 11 Oct 2010, 05:56
sarabennada pilier
Nombre de messages : 431 Date d'inscription : 02/09/2010
Sujet: Re: Barbara Lun 11 Oct 2010, 08:48
merci pour Barbara de bon matin, c'est reposant .
rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
Sujet: Re: Barbara Lun 12 Déc 2011, 07:24
et une pensée pour sarabennada
Invité Invité
Sujet: Re: Barbara Lun 12 Déc 2011, 15:12
Une très belle chanson de Barbara relativement peu connue: A force de écrite par feu Guillaume Depardieu. Impossible de mettre la main sur une vidéo de Barbara la chantant, je propose alors l'interprétation d'Isabelle Vajra (une vidéo de qualité moyenne, mais la chanson est trop belle pour ne pas la poster ici )
pendantce pilier
Nombre de messages : 1230 Age : 39 Localisation : Délocalisation Date d'inscription : 02/11/2009
Sujet: Une chanson de Barbara Lun 02 Juil 2012, 22:40
Barbara / Dis, quand reviendras-tu ?
Voilà combien de jours, voilà combien de nuits,Voilà combien de temps que tu es reparti,Tu m'as dit cette fois, c'est le dernier voyage,Pour nos cœurs déchirés, c'est le dernier naufrage,Au printemps, tu verras, je serai de retour,Le printemps, c'est joli pour se parler d'amour,Nous irons voir ensemble les jardins refleuris,Et déambulerons dans les rues de Paris,
Dis, quand reviendras-tu,Dis, au moins le sais-tu,Que tout le temps qui passe,Ne se rattrape guère,Que tout le temps perdu,Ne se rattrape plus,
Le printemps s'est enfui depuis longtemps déjà,Craquent les feuilles mortes, brûlent les feux de bois,A voir Paris si beau dans cette fin d'automne,Soudain je m'alanguis, je rêve, je frissonne,Je tangue, je chavire, et comme la rengaine,Je vais, je viens, je vire, je me tourne, je me traîne,Ton image me hante, je te parle tout bas,Et j'ai le mal d'amour, et j'ai le mal de toi,
Dis, quand reviendras-tu,Dis, au moins le sais-tu,Que tout le temps qui passe,Ne se rattrape guère,Que tout le temps perdu,Ne se rattrape plus,
J'ai beau t'aimer encore, j'ai beau t'aimer toujours,J'ai beau n'aimer que toi, j'ai beau t'aimer d'amour,Si tu ne comprends pas qu'il te faut revenir,Je ferai de nous deux mes plus beaux souvenirs,Je reprendrai la route, le monde m'émerveille,J'irai me réchauffer à un autre soleil,Je ne suis pas de celles qui meurent de chagrin,Je n'ai pas la vertu des femmes de marins,
Dis, quand reviendras-tu,Dis, au moins le sais-tu,Que tout le temps qui passe,Ne se rattrape guère,Que tout le temps perdu,Ne se rattrape
____________________________________________
Ce que j'en pense ? Et bien en ayant lu et écouté, je me suis un peu emmerdé ... voix élégante certes, mais il n'y a que ça. Chanson populaire pour ménagère en mal de classieux. La morale de l'histoire ? Vous la voulez ? Alors je vais vous la dire : je pense qu'on peut avoir le talent et la manière, mais quand on n'a pas le talent, mieux vaut éviter la manière. Parfois il y a cependant du talent dans la manière, mais ce genre de talent est souvent invisible, voire quasi mystique. Je connaissais " L'aigle noir ", je n'ai pas non plus aimé.
rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
Sujet: Re: Barbara Mar 03 Juil 2012, 06:08
C'est ton avis, Pendantce, tu peux l'exprimer de manière personnelle.
je ne le partage pas car je trouve cette chanson très émouvante. Ainsi va le monde.
pendantce pilier
Nombre de messages : 1230 Age : 39 Localisation : Délocalisation Date d'inscription : 02/11/2009
Sujet: Re: Barbara Mar 03 Juil 2012, 14:11
Bien sûr, on peut aussi se procurer des émotions en faisant des looping dans le grand huit du parc astérix, on peut aussi se procurer des émotions en faisant du patin à roulettes, ou en mangeant un bon cassoulet ...
Ysandre pilier
Nombre de messages : 18014 Age : 121 Localisation : sud ouest Date d'inscription : 25/06/2009
Sujet: Re: Barbara Mar 03 Juil 2012, 15:41
et nous pouvons aussi avoir une émotion en l'écoutant dire des mots qui nous touchent profondément. Chacun trouve son compte dans les chansons "populaires" sans être forcément une
Citation :
ménagère en mal de classieux.
, ce qui, pour ma part me semble un peu réducteur pour évoquer les textes de Barbara et Barbara elle-même.
dp. pilier
Nombre de messages : 327 Date d'inscription : 05/08/2011