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| | Delphine de vigan | |
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Auteur | Message |
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mazel pilier
Nombre de messages : 1421 Age : 72 Localisation : Carrières sous Poissy Date d'inscription : 19/01/2007
| Sujet: Re: Delphine de vigan Mar 21 Aoû 2012, 16:16 | |
| Rien ne s'oppose à la nuit de Delphine Vigan une centaine de pages lues, pas tout à fait le genre de roman que j'aurai acheté, en général je n'aime pas trop les écrivains qui nous racontent leurs histoire de famille. Mais là, livre offert par un ami, et j'ai confiance dans ses choix de lecture. C'est donc une découverte agréable, je n'avais encore jamais lu Delphine de Vigan, et son style me plait. L'histoire, où plutôt les deux histoires, l'une romancée racontant la vie de Lucile est passionnante, l'autre, celle de Delphine de Vigan nous racontant la genèse de l'écriture de son livre me plait moins, connaître les états d'âme de l'écrivain durant la rédaction de son livre me gêne. J'ai eu le même problème avec Laurent Binet et son HHhH. 22/08/2012, arrivée page 243 Comment a-t-elle fait pour écrire ainsi sur sa famille et en sortir tous ces cadavres des placards ! thérapie ? Je comprend mieux pourquoi ce livre a été si difficile a écrire. Malgré tout je suis séduite par son style. Je me souviens maintenant pourquoi je ne l'avais pas acheté, j'évite tous les sujets sur l'inceste. | |
| | | Quetschup pilier
Nombre de messages : 1739 Localisation : Tachkent Date d'inscription : 24/08/2011
| Sujet: Re: Delphine de vigan Sam 15 Sep 2012, 09:41 | |
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Dernière édition par Quetschup le Sam 12 Oct 2013, 12:12, édité 1 fois | |
| | | darabesque pilier
Nombre de messages : 2846 Age : 81 Localisation : picardie Date d'inscription : 03/09/2009
| | | | mazel pilier
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| | | | darabesque pilier
Nombre de messages : 2846 Age : 81 Localisation : picardie Date d'inscription : 03/09/2009
| Sujet: Re: Delphine de vigan Sam 15 Sep 2012, 16:15 | |
| Tu sais il n'y a rien de pire que le silence des proches dans ces cas. On peut toujours se dire que l'on n'a rien vu. C'est tellement plus simple!!! et puis il y a encore quelques années, c'était (c'est encore souvent) un sujet tabou. Personnellement je n'ai pu en parler que lorsque j'étais adulte et depuis quelques années! sinon je bloquais et culpabilisais donc pourquoi pas une thérapie écrite? ça peut sans doute aider à extraire ce qui dérange depuis des années? sujet difficile sans aucun doute | |
| | | mazel pilier
Nombre de messages : 1421 Age : 72 Localisation : Carrières sous Poissy Date d'inscription : 19/01/2007
| | | | darabesque pilier
Nombre de messages : 2846 Age : 81 Localisation : picardie Date d'inscription : 03/09/2009
| | | | mazel pilier
Nombre de messages : 1421 Age : 72 Localisation : Carrières sous Poissy Date d'inscription : 19/01/2007
| Sujet: Re: Delphine de vigan Dim 16 Sep 2012, 08:37 | |
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| | | Sapho pilier
Nombre de messages : 3529 Age : 78 Localisation : Brabant Wallon Date d'inscription : 03/08/2012
| Sujet: Re: Delphine de vigan Dim 16 Sep 2012, 09:14 | |
| Même après la mort de l'auteur des faits, je n'ai pu en parler à personne ( à part mon mari ) pour ne pas faire de la peine à mon entourage et surtout à ma soeur qui le vénérait ; | |
| | | mazel pilier
Nombre de messages : 1421 Age : 72 Localisation : Carrières sous Poissy Date d'inscription : 19/01/2007
| Sujet: Re: Delphine de vigan Dim 16 Sep 2012, 10:14 | |
| - Sapho a écrit:
- Même après la mort de l'auteur des faits, je n'ai pu en parler à personne ( à part mon mari ) pour ne pas faire de la peine à mon entourage et surtout à ma soeur qui le vénérait ;
bien peur que nous soyons beaucoup à avoir opté pour cette solution, quand j'ai pu en parler j'étais déjà adulte et mère de famille... ma mère m'a dit qu'elle n'avait pas d'autre solution à l'époque que de se taire pour ne pas se retrouver à la rue. | |
| | | darabesque pilier
Nombre de messages : 2846 Age : 81 Localisation : picardie Date d'inscription : 03/09/2009
| Sujet: Re: Delphine de vigan Dim 16 Sep 2012, 11:01 | |
| Et moi les gens à qui j'en ai parlé plus tard, à qui je demandais: mais il a du aussi vous le faire!!!! on m'a répondu: Nous, ce n'était pas pareil nous avions le même âge................ (il s'agissait dans ce cas précis d'une belle -soeur et non d'une petite-fille que j'étais) | |
| | | mazel pilier
Nombre de messages : 1421 Age : 72 Localisation : Carrières sous Poissy Date d'inscription : 19/01/2007
| | | | darabesque pilier
Nombre de messages : 2846 Age : 81 Localisation : picardie Date d'inscription : 03/09/2009
| Sujet: Re: Delphine de vigan Dim 16 Sep 2012, 14:52 | |
| oui on ne se remet jamais complètement de ce genre "d'expérience" il faut vivre avec c'est certain et essayer de se dire: ce type était un malade mais personne n'a voulu s'en rendre compte tout en le sachant. Secrets de famille bien gardés! tant pis pour les enfants concernés peut-être en fait l'avaient-ils cherché? les gosses vous savez ma brave dame sont pervers parfois et les adultes ne peuvent pas résister à la chair fraiche offerte j'ironise volontairement mais ma foi, j'entends encore ce genre de propos autour de moi pour des cas semblables. La pauvre Delphine ne pensait peut-être pas qu'un débat de ce style se ferait sur un forum littéraire | |
| | | Ysandre pilier
Nombre de messages : 18014 Age : 121 Localisation : sud ouest Date d'inscription : 25/06/2009
| Sujet: Re: Delphine de vigan Mer 06 Fév 2013, 15:35 | |
| zut ! j'avais oublié de faire mon rapport-impressions. J'ai lu récemment rien ne s'oppose à la nuit et il est vrai qu'en en sortant, j'étais un peu bouleversée ! Je ne savais pas que c'était un ehistoire d'inceste. Je l'ai acheté en faisant mes courses parce que c'était un livre dont on avait parlé sur GDS* mais je ne me souvenais plus en quels termes. Même si je ne suis pas concernée personnellement par cette abjection, je plains de tout mon coeur ceux qui le sont, il doit falloir beaucoup de force pour vivre avec ce souvenir.... [quote]résumé du livre
' La douleur de Lucile, ma mère, a fait partie de notre enfance et plus tard de notre vie d'adulte, la douleur de Lucile sans doute nous constitue, ma sœur et moi, mais toute tentative d'explication est vouée à l'échec. L'écriture n'y peut rien, tout au plus me permet-elle de poser les questions et d'interroger la mémoire. La famille de Lucile, la nôtre par conséquent, a suscité tout au long de son histoire de nombreux hypothèses et commentaires. Les gens quej'ai croisés au cours de mes recherches parlent de fascination ; je l'ai souvent entendu dire dans mon enfance. Ma famille incarne ce que la joie a de plus bruyant, de plus spectaculaire, l'écho inlassable des morts, et le retentissement du désastre. Aujourd' hui je sais aussi qu'elle illustre, comme tant d'autres familles, le pouvoir de destruction du Verbe, et celui du silence. Le livre, peut-être, ne serait rien d'autre que ça, le récit de cette quête, contiendrait en lui-même sa propre genèse, ses errances narratives, ses tentatives inachevées. Mais il serait cet élan, de moi vers elle, hésitant et inabouti. '
je me dis, après lecture, que rien ne s'oppose non plus à la lumière. Celle qui est faite par l'auteur dans ce livre. C'était sans doute, pour elle, une nécessité de s'expliquer le comportement de sa mère, elle en avait trop souffert. Elle raconte d'ailleurs très bien son travail d'investigation et d'écrivain, la difficulté qu'elle éprouve à dire certaines choses, sa peur d'être reniée par les siens dès la parution de son livre, ses remords d'avoir bouleversé "les siens", de les avoir mis face à une vérité qu'ils ne pouvaient concevoir. C'est l'histoire d'une famille "lisse" et joyeuse à travers celle de sa mère, écrite sans pathos, sans détails sordides. Au contraire, le rire se glisse dans ses descriptions d'une fratrie heureuse, insouciante, proche de la mère et du père. Il y a seulement cette enfant plus silencieuse, un peu distante dans l'agitation ambiante. Elle écrit bien, elle fouille au plus profond d'elle même, elle se fait mal en écrivant, et a bien fait d'appeler sa mère par son prénom. Ce qui induit une distance subtile et rappelle les efforts qu'elle a dù faire pour l'aimer quand même et finir par lui rendre justice J'ai vraiment aimé ce livre, même s'il m'a rendue triste. | |
| | | darabesque pilier
Nombre de messages : 2846 Age : 81 Localisation : picardie Date d'inscription : 03/09/2009
| Sujet: Re: Delphine de vigan Mer 06 Fév 2013, 15:39 | |
| Moi aussi j'avais aimé ce roman. Elle avait effectivement su décrire des ressentis terribles mais avec délicatesse et pudeur, ce qui n'était pas facile étant donné le sujet. | |
| | | Ysandre pilier
Nombre de messages : 18014 Age : 121 Localisation : sud ouest Date d'inscription : 25/06/2009
| Sujet: Re: Delphine de vigan Mer 06 Fév 2013, 15:47 | |
| oui, Marie, j'ai été sensible à sa délicatesse, à son introspection, et je me suis dit qu'elle avait dû avoir beaucoup de mal à l'écrire, elle en parle entre certains chapitres. J'ai peu lu sur ce sujet, mais suffisamment pour comprendre un peu l'horreur qui s'y rattache. Il est vrai que cela me bouleverse et que j'en sors le coeur serré. J'éprouve beaucoup de compassion pour les êtres qui ont été victimes. | |
| | | darabesque pilier
Nombre de messages : 2846 Age : 81 Localisation : picardie Date d'inscription : 03/09/2009
| Sujet: Re: Delphine de vigan Mer 06 Fév 2013, 15:56 | |
| ce qu'il faudrait surtout c'est que cela n'existe plus et qu'enfin on écoute l'enfant quand il essaie de se "confesser" et puis i ly a aussi l'attitude d'un enfant à qui ce genre de chose est arrivé, il n'est plus le même c'est quand même fou que les adultes ne voient rien? ou ne veulent pas voir? ou que ça dérange de savoir? ou que finalement ce n'est pas si grave? bref cela dit je revendique le droit de ne pas demander la tête du pécheur. Je pense qu'il faut soigner et non punir, ça ne sert à rien, ce sont des pulsions sinon il serait normal ce bonhomme non? Mais hélas, en France nous n'en sommes pas là. On relache de prison bien souvent un homme abîmé encore bien plus qu'en y rentrant! c'est cela aussi qui peut faire peur à ceux qui voudraient essayer de dénoncer. ? enfin toujours est-il que ce phénomène existe et qu'il faut en parler | |
| | | Ysandre pilier
Nombre de messages : 18014 Age : 121 Localisation : sud ouest Date d'inscription : 25/06/2009
| Sujet: Re: Delphine de vigan Mer 06 Fév 2013, 18:58 | |
| tous les hommes ont des pulsions, les pères sans doute aussi, quand leur fille se transforme. Heureusement que tous n'y cèdent pas ! Je sais bien que nous sommes tous des animaux et que c'est l'intelligence et l'éducation qui font que l'on met en veilleuse le cerveau reptilien, mais il y a de vrais malades, et j'ai de sérieux doutes quant à la possibilité de les soigner réellement et définitivement. Certains demandent à être soignés et même hospitalisés, mais d'autre se trouvent sans doute normaux ?.... | |
| | | darabesque pilier
Nombre de messages : 2846 Age : 81 Localisation : picardie Date d'inscription : 03/09/2009
| Sujet: Re: Delphine de vigan Mer 06 Fév 2013, 19:10 | |
| oui je suis d'accord les plus terribles sont ceux qui se trouvent normaux et pire !!! .................. que leur entourage trouve normaux .............. il n'y a qu'entendre les témoignages dans ce genre de procès: Monsieur X? un homme si bien vous plaisantez !! mais par contre sa fille..... une petite dévergondée, les jupes trop courtes comment voulez-vous que les hommes résistent voyons ! c'est de la provocation je vous dis !!! | |
| | | Eliza Bennet habitué(e)
Nombre de messages : 19 Age : 36 Date d'inscription : 27/01/2013
| Sujet: Re: Delphine de vigan Ven 08 Fév 2013, 23:33 | |
| En tant que juriste et aimant beaucoup le pénal, j'ai lu plusieurs livres témoignant d'incestes, abus sexuels et viols, séquestrations, violences conjugales.
Je trouve que Rien ne s'oppose à la nuit est différent des autres témoignages : il est divertissant au début, bouleversant par la suite, à la fois captivant et repoussant. J'aime beaucoup l'écriture de Delphine de Vigan et je pense lire toutes ses oeuvres, j'imagine qu'elles se lisent toutes aussi bien. Contrairement à d'autres personnes du fil, j'ai aimé les moments de "pause" où elle revient à ses difficultés d'écriture et à ses moments de doute. Je trouve également que tout est parfaitement raconté, il n'y a rien de violent, rien de "trash". Certains détails ne sont donnés qu'à la fin plutôt qu'au fil de la lecture, ce qui évite au lecteur d'être plus choqué que par ce qu'il se passe déjà. La pudeur est là, placée à des endroits parfaits.
L'histoire de Lucile, de son cercle familial, de Delphine et de Manon est très intéressante en soi, et j'ai beaucoup apprécié de découvrir les origines difficiles de l'auteure. D'une part, son histoire nous rappelle le quotidien de nombreuses familles qui vivent dans la tourmente, la précarité, la violence, le deuil ; d'autre part elle peut faire écho à nos vies. En cela ce roman m'a fait déprimer en un après-midi : certains mauvais souvenirs sont revenus avec un effet boule de neige, et j'ai eu l'impression que le livre m'enfonçait dans ma déprime, remuait le couteau plutôt qu'autre chose. Mais je voulais absolument finir. Et quand j'ai tourné la dernière page, j'ai ressenti un soulagement, parce que c'était la fin, et parce que je venais de terminer un livre superbe.
Ce que j'ai encore plus apprécié c'est qu'en définitive, Rien ne s'oppose à la nuit ne cherche ni à nous faire réagir (ce n'est pas politique, ni militant, on ne culpabilise pas), ni à avoir un côté moralisateur. Delphine de Vigan ne cherche pas à nous donner un quelconque espoir dans un quelconque domaine. Elle ne fait que nous livrer, en toute humilité, le déroulement d'une partie de la vie de sa mère, sans détour, sans choquer, sans apitoyer, sans se plaindre.
Je le conseille vivement et j'ai hâte de continuer la bibliographie ! | |
| | | darabesque pilier
Nombre de messages : 2846 Age : 81 Localisation : picardie Date d'inscription : 03/09/2009
| Sujet: Re: Delphine de vigan Sam 09 Fév 2013, 08:30 | |
| Eliza tu as parfaitement rendu le "ressenti" que j'ai eu en lisant ce livre. tout en pudeur et malgré tout avec des mots très forts. de plus comme tu le dis justement, c'est à la fin que tout se dénoue. merci à toi d'avoir si bien traduit ce récit . | |
| | | Eliza Bennet habitué(e)
Nombre de messages : 19 Age : 36 Date d'inscription : 27/01/2013
| Sujet: Re: Delphine de vigan Sam 09 Fév 2013, 19:33 | |
| - darabesque a écrit:
- Eliza tu as parfaitement rendu le "ressenti" que j'ai eu en lisant ce livre. tout en pudeur et malgré tout avec des mots très forts.
de plus comme tu le dis justement, c'est à la fin que tout se dénoue. merci à toi d'avoir si bien traduit ce récit . Merci beaucoup pour ce compliment | |
| | | darabesque pilier
Nombre de messages : 2846 Age : 81 Localisation : picardie Date d'inscription : 03/09/2009
| Sujet: Re: Delphine de vigan Sam 29 Juin 2013, 14:33 | |
| Les heures souterraines Delphine de Vigan 4ème de couvertureMathilde et Thibault ne se connaissent pas. Au cœur d'une ville sans cesse en mouvement, ils ne sont que deux silhouettes parmi des millions. Deux silhouettes qui pourraient se rencontrer, se percuter, ou seulement se croiser. Un jour de mai. Les Heures souterraines est un roman vibrant et magnifique sur les violences invisibles d'un monde privé de douceur, où l'on risque de se perdre, sans aucun bruit. Mon avis : Mathilde, veuve avec trois enfants, est femme dynamique, cadre dans une entreprise où tout lui réussit. Elle est dans son élément, connait tous les termes du milieu ! Concurrence, promotion, accueil, production, parts de marché et…. Elle seconde Jacques depuis plusieurs années et leur association fonctionne très bien, ils se respectent et tiennent compte chacun de l’avis de l’autre pour des décisions importantes. Un jour, tout bascule. Pourquoi ? Elle se posera la question pendant toute sa descente aux enfers, engluée dans les filets de Jacques, son Directeur. Plus rien ne va plus. De brimades en indifférence, de pleurs en dépression, de rage en envie de meurtre, elle se démolit jour après jour psychologiquement pendant que Jacques lui assène brimades et vexations publiques. Plus rien de ce qu’elle dit n’est valable, il ne l’écoute plus. Elle veut savoir … rien. Le silence, le dédain, le rejet… elle devient transparente. Plus d’invitations à leurs réunions, plus de dossiers à traiter et pour terminer, plus de bureau, sinon un cagibi sans fenêtre près des « chiottes ». Elle essaie de tenir, de ne pas céder mais c’est insoutenable…. Parallèlement , Thibaud, célibataire endurci, SOS médecins, urgentiste se déplace à toute heure, du jour et de la nuit. Il est fatigué, très fatigué, d’autant qu’il est dans une impasse avec une femme qu’il aimait mais qu’il a quittée faute de rapports autres que « sexe » elle ne le comprenait pas, ne lui parlait pas et lui commençait à vraiment être épris. Il est mal dans sa tête. Il voit des horreurs chaque jour. Il est confronté à la maladie bien sûr mais aussi à la solitude, à la détresse des gens qui ont besoin de lui. Parfois des personnes seules appellent un médecin uniquement pour avoir quelqu’un avec qui échanger quelques mots. Il est épuisé. Lui aussi a parfois envie de tout quitter. D’ailleurs l’auteure, dans tout son roman, les raconte tous les deux chacun leur tout. Mais dans les dernières pages, elle va même jusqu’à employer les même mots pour décrire leur journée, leur fatigue. Le trop plein d’une femme au bout du rouleau que l’on parque dans un cagibi. Un homme qui n’en peut plus de la misère des autres à laquelle il est sans cesse confronté et malheureusement à laquelle il n’est pas d’un grand secours. Deux façons de baisser les bras : la fatigue et le sentiment de ne plus servir à rien malgré leurs efforts. Personnellement j’ai vraiment été troublée par ce roman. On retrouve tout ce que la société a de mesquin, d’égoïste mais tout cela décrit avec délicatesse. Merci Delphine de Vigan moi j’en redemande des « comme ça » ! | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Delphine de vigan Jeu 05 Déc 2013, 06:34 | |
| oui, « Les heures souterraines », une peinture moderne du monde du travail. De son écriture précise et si juste, Delphine de Vigan décrit avec un sens du détail exceptionnel la lente descente aux enfers d’une cadre modèle qui n’a pas vu venir la tempête. Elle retranscrit les moindres observations de Mathilde, ses habitudes, son environnement. On crie à l’injustice avec Mathilde, on espère avec elle quand une DRH lui tend enfin la main
L’auteur met en exergue les douleurs et les mesquineries de l’entreprise, le culte de la performance et du paraître, la volatilité des alliances. . conseillé par l'Express, et surtout Darabesque | |
| | | Sapho pilier
Nombre de messages : 3529 Age : 78 Localisation : Brabant Wallon Date d'inscription : 03/08/2012
| Sujet: Re: Delphine de vigan Jeu 05 Déc 2013, 09:23 | |
| CE livre DARA je l'ai aussi beaucoup apprécié; ces deux solitudes en perdition sont le reflet de notre société actuelle, société hautement déshumanisée. J'ai lu tous les livres de Vigan; elle me laisse à chaque fois une petite chaleur au creux des reins. | |
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| Sujet: Re: Delphine de vigan | |
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| | | | Delphine de vigan | |
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