Doris Lessing, [Angleterre]

Qui a lu Mara et Dann ? Je viens de le terminer et j’ai peiné. C’est un gros livre qui aurait gagné à être beaucoup plus court, au moins sur le premier tiers. Les pavés ne me font pas peur, au contraire,mais dans celui-là les choses traînent tellement que la lecture devient laborieuse.

Il s’agit d’une sorte de roman d’anticipation. Des bouleversements climatiques et l’action destructrice de l’homme ont quasiment détruit la terre qui n’est plus qu’un sol aride peuplé d’insectes et d’animaux monstrueux. Quelques humains à demi morts de faim et de soif tentent de survivre. Parmi eux, Mara et Dann, un frère et une sœur, orphelins qu’on cherche à tuer sans qu’ils sachent pourquoi, ni nous non plus d’ailleurs. Ils sont recueillis et élevés par une vieille femme dans un village d’Ifrik voué à la disparition à cause de la sècheresse. Dann adolescent part puis revient chercher Mara et tous deux partent vers le Nord, là où il y aurait de l’eau et des restes de civilisation. Suit un long voyage qui se veut initiatique, ponctué de violences, de rencontres et d’aventures pas toujours palpitantes. Ils finissent par apprendre d’où ils viennent et qui ils sont. La fin laisse sur la faim…

J’ai été très déçue par ce roman, souvent lassant, verbeux, avec des obscurités concernant par exemple des explications sur des périodes de sècheresse succédant sans raison apparente à des périodes glaciaires. Les péripéties se ressemblent, provoquant une impression de déjà vu. La psychologie des personnages m’a paru très superficielle. La quête initiatique ne va pas bien loin et s’il y a un mssage du genre écologiste, il est primaire.

Ce roman a eu, je crois, une suite… que je ne lirai pas ! J’avoue d’ailleurs ne guère être tentée par une autre oeuvre de cet auteur, tout prix Nobel qu'elle soit.

Je viens de terminer Le Monde de Ben et c'est super bien écrit. Les personnages sont uniques et tellement humains que ça en devient surprenant. C'est aussi une violente charge contre notre intolérance habituelle vis à vis de la différence mais sans tomber dans le pathos puisque Ben nous rebute autant qu'il nous fait pitié. Et une dénonciation aussi du "tout pour la science" qui amène à la torture de millions (12 rien qu'en Europe) d'animaux chaque année. En deux mot, un grand roman, très poignant.

Un enfant de l'amour

Il y a peu, j’avais tenté une première rencontre avec L’auteur, qui n’avait pas abouti. Peut-être l’œuvre n’était pas assez accessible, ou le sujet inapproprié au moment ? L’écriture, cependant ne m’avait pas laissée indifférente ; je remettais donc à plus tard une autre rencontre, avec un autre livre.
Cette fois sera la bonne.
Un enfant de l’amour, est le livre de la désillusion d’un homme qui rêve sa vie, mais ne la vit pas. Un homme qui jeune rêve à la femme de sa vie, qui part à la guerre, mais qui ne la fera pas. Un homme qui vivra un amour intense, et fugace, mais…..Un homme qui se découvrira père, mais…Un homme qui fera sa vie, mais…Un homme qui partira à la recherche de son passé, mais…
J’ai bien aimé l’écriture de Doris Lessing, un peu moins la compacité du texte, sans chapitres et presque sans paragraphe. Cela peut parfois donner la sensation d’y perdre son souffle, alors que, paradoxalement le déroulement est assez lent. L’auteur semble s’être longuement attardée sur la difficile condition des soldats, même quand ils ne combattent pas, et peu sur cet enfant, et ce désir de reconnaître une paternité comme pour mieux accentuer sur la désillusion prévisible.

« Vous voyez, articula t-il, je ne vis pas ma vie. Ce n’est pas ma vraie vie. Je ne devrais pas vivre comme je le fais. »
« Savoir qu’on vit une vie mensongère, qu’on ne vit pas sa vie, c’est une chose horrible. »

Quand l’occasion se présentera, j’irai à nouveau à la rencontre de Doris Lessing.

On va dire que j'ai lu Doris Lesssing grâce à mon année de Terminale (qui d'ailleurs touche à sa fin). On a étudié "The fifth child" et je peux dire que ce roman était assez intéressant. Car il évoque la vie d'un couple en décalage avec la société dans laquelle ils vivent (les années 60s en Angleterre), il s'agit d'un couple, les Lovatt, qui ont des valeurs morales et des convictions familiales. Mais leur vie va basculer et la question qui va peu à peu se poser est: vont-ils réussir à atteindre le but, à résister aux rafales de vents qui ne cessent de détourner leur barque de leur vie idéale...

La "conteuse épique de l'expérience féminine qui, avec scepticisme, ardeur et une force visionnaire, scrute une civilisation divisée" a quitté la scène.

Rappel

Hantée par son enfance africaine, guidée par son engagement politique et anti-apartheid, elle a construit une oeuvre éclectique, de la saga à la science-fiction en passant par le théâtre.


Le Carnet d'or (The Golden Notebook), son livre le plus connu publié en 1962, raconte l'histoire d'une femme-écrivain à succès qui tient son journal sur quatre carnets différents :

un noir pour son oeuvre littéraire, un rouge pour ses activités politiques, un bleu dans lequel elle tente de trouver la vérité à travers la psychanalyse et un jaune pour sa vie privée.

Un cinquième, Le Carnet d'or, doit faire l'impossible synthèse de sa vie. Parmi ses autres ouvrages figurent notamment Going Home (1957) où elle dénonce l'apartheid en Afrique du Sud, et La terroriste (1986), sur un groupe de jeunes révolutionnaires d'extrême gauche.