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| | JMG Le Clézio | |
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Amadak pilier
Nombre de messages : 3859 Localisation : Buenos-Aires Date d'inscription : 08/12/2007
| Sujet: Le Clezio réponse de Amadak Jeu 27 Déc 2007, 21:13 | |
| J'ai lu cet auteur ,l'étoile errante et aussi Laronde et les faits divers tous sont très intéressants et pour moi ce sont des morceaus de la vie quotidienne qui succombent impitoyablement sous le poids du hasard Louba | |
| | | Amadak pilier
Nombre de messages : 3859 Localisation : Buenos-Aires Date d'inscription : 08/12/2007
| Sujet: le Clézio amadak Sam 29 Déc 2007, 18:14 | |
| J'ai déyá répondu sur l'oeuvre de le Clézio mon message a disparu,Ses livres m'ont plus,surtut "les faits divers" qui reflétent la vie comme un miroir,Pour les grains de sel qui ont besoin d'une traduction de l'espagnol,je suis Argentine et avec plaisir je pourrais vous rendre service mes amitiés Amadak Louba | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: JMG Le Clézio Sam 27 Sep 2008, 05:28 | |
| « Ritournelle de la faim », de J. M. G. Le Clézio (Gallimard) Le point souligne un nouveau terrain d'exploration, le Paris des années 30 et 40. - Citation :
- Le Clézio restitue, avec les effrois de l'entomologiste observant ses insectes, cette humanité médiocre qui, avant la guerre, se croyait la reine du monde. Tandis qu'Adolf Hitler crachotait ses insanités dans la TSF, elle s'imaginait même, l'étourdie, qu'elle régentait l'univers depuis ses appartements parisiens.
Dans ce microcosme modianesque, il y a des combinards de basse-fosse, des coqs de salon, des officiers d'escalier et des racistes très propres sur eux. Ils débinent Blum, mais pas forcément le chancelier allemand, et blablatent sans discontinuer avec en bruit de fond « le tintement des petites cuillères dans les tasses à café ». | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: JMG Le Clézio Sam 04 Oct 2008, 06:03 | |
| Il serait favori pour le Nobel 2008. - Citation :
- "Les statuts du Nobel parlent de récompenser une oeuvre avec des idéaux et les livres de Le Clézio sont pleins d'humanité.
Il est à cheval sur plusieurs cultures, l'Amérique latine, l'Afrique, l'Europe. Tout cela plait beaucoup à l'Académie" chuchote-t-on dans des milieux plus ou moins autorisés | |
| | | Amadak pilier
Nombre de messages : 3859 Localisation : Buenos-Aires Date d'inscription : 08/12/2007
| Sujet: le Clézio Dim 05 Oct 2008, 00:16 | |
| Cet écrivain est bien connu en Argentine, le peu de livres que j'ai lus de lui sont très bons, si je ne me trompe pas, le dernier s'agit d'une biographie de Frida Kalo et Rivera, les deux génies de la peinture et une vie troublante S'il obtient le Nobel, c'est qu'il le mérite, un succès pour la France Amadak | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: JMG Le Clézio Dim 05 Oct 2008, 02:27 | |
| Diego et Frida, Stock, « Échanges », date de 1993, et ce n'est pas à mon avis le meilleur livre de Le Clezio, mais on le lit avec intérêt, surtout à cause de Frida Khalo. Son dernier livre ? RITOURNELLE DE LA FAIM de J.M.G. Le Clézio. Gallimard, et lemonde des livres du 3 octobre 2008 fait un article à son sujet, avec un extrait. fin de l'article (accessible pendant 8 jours) : - Citation :
- Pas plus qu'il ne statufie ses personnages, Le Clézio ne brosse une fresque historique. Aux côtés d'Ethel, dont le magnifique profil domine cette Ritournelle de la faim, tous les personnages ont une grande épaisseur de vérité. Le roman se construit réellement autour d'eux. Ainsi Xénia, l'amie d'enfance retrouvée après la guerre, dans un monde certes libéré, mais d'abord détruit. Un monde où "la grâce de l'extrême jeunesse" était "envolée".
L'écrivain ne dispense aucune leçon de morale. Subtil et généreux, hautement maîtrisé également - la composition du récit en témoigne -, son art est tout de compassion et d'empathie, de révolte aussi. Il est rare d'entrer avec tant d'émotion dans les sentiments de personnages romanesques. Et en premier lieu d'Ethel, dont la figure ne s'efface pas. | |
| | | Utopie pilier
Nombre de messages : 11113 Date d'inscription : 12/06/2006
| Sujet: Re: JMG Le Clézio Dim 05 Oct 2008, 05:31 | |
| Extrait de l'article : - Citation :
- La faim. Une réalité élémentaire, presque animale, qui creuse le corps, se diffuse, s'attaque à la conscience. Puis la réalité s'étend, le mot se fait métaphore. C'est par exemple de justice qu'on a faim alors. Mais le creusement est toujours là, le manque obsédant...
Je n'ai qu'un livre celui sur Frida Khalo en attente de lecture. J'ai vu qu'il avait écrit de nombreux livres depuis (voir bibliographie), le dernier pourrait me tenter et puis Ballaciner, le mot m'attire, le thème aussi : - Citation :
- "Ballaciner" signifie adresser une ballade au cinéma...
Pour moi le cinéma a d'abord été un contact avec le monde extérieur. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: JMG Le Clézio Jeu 09 Oct 2008, 11:29 | |
| les attendus du Nobel 2008 L'Académie a fait ce choix d'un - Citation :
- "écrivain de la rupture, de l'aventure poétique et de l'exstase sensuelle, l'explorateur d'une humanité au-delà et en-dessous de la civilisation régnante"
L'AFP avait préparé sa petite notice En 45 ans d'écriture, Jean Marie Gustave Le Clézio, 68 ans, grand voyageur fasciné par les mondes premiers, lauréat 2008 du Nobel de littérature, est l'auteur d'une cinquantaine de livres, portés par une grande humanité.
J.M.G Le Clézio est né le 13 avril 1940 à Nice, dans le sud de la France, d'une famille émigrée à l'Ile Maurice au 18e siècle. Son père était un médecin de brousse anglais et sa mère française.
Après sa licence de lettres, il a travaillé à l'Université de Bristol et de Londres, consacrant un diplôme d'études supérieures au poète français d'origine belge Henri Michaux. A l'âge de 23 ans, il obtient le prix Renaudot, l'un des grands prix littéraires français, pour un coup d'essai qui fut (et qui demeure) un coup de maître, "Le procès-verbal".
Il enseigne aux Etats-Unis. En 1967, il fait son service militaire en Thaïlande en tant que coopérant mais est expulsé pour avoir dénoncé la prostitution enfantine. Il achève son service au Mexique.
Pendant quatre ans, de 1970 à 1974, employé par l'Institut d'Amérique latine, il partage la vie d'Indiens, au Panama: une expérience qui aura beaucoup d'influence sur son oeuvre. Il enseigne ensuite à Albuquerque (Etats-Unis).
Son oeuvre, qui comprend des contes, des romans, des essais, des nouvelles, des traductions de mythologie indienne, des livres de photo, d'innombrables préfaces, articles et contributions à des ouvrages collectifs, est perçue comme une critique de l'Occident matérialiste, sous tendue par une attention constante aux faibles et aux exclus.
Son écriture est classique, simple mais raffinée, colorée.
J.M.G Le Clézio a notamment écrit "La fièvre", "L'extase matérielle", "Terra amata", "Le livre des fuites", "La guerre", "Désert" (peut-être son chef d'oeuvre), "Le chercheur d'or", "Onitsha", "Etoile errante", "Le poisson d'or", "Révolutions", "Ourania" et, en 2008, "Ritournelle de la faim". | |
| | | Amadak pilier
Nombre de messages : 3859 Localisation : Buenos-Aires Date d'inscription : 08/12/2007
| Sujet: sujet Le Clézio Jeu 09 Oct 2008, 13:06 | |
| Bravo!!! pour Le Clézio, j'ajoute mes compliments à tous les Français. Son oeuvre et son chemin parcouru lui ont valu ce grand honneur. amadak | |
| | | fontelle pilier
Nombre de messages : 2068 Age : 77 Localisation : Anjou Date d'inscription : 15/06/2006
| Sujet: Re: JMG Le Clézio Jeu 09 Oct 2008, 18:08 | |
| J'ai lu des romans de Le Clézio à leur parution... J'ai trouvé ça très chi.... D'ailleurs, tous les Nobels de littérature sont des écrivains qui ont beaucoup produit, mais sont mortellement ennuyeux.... On récompense là une "somme", pas un écrivain.... | |
| | | Amadak pilier
Nombre de messages : 3859 Localisation : Buenos-Aires Date d'inscription : 08/12/2007
| Sujet: Le Clezio Jeu 09 Oct 2008, 23:45 | |
| bonsoir, je viens de voir un vidéo avec un entretien à Le Clezio. Je cherchai l'article du Monde que tu as commenté et comme d'habitude je ne sais pas où cliquer, soudain je me trouve avec ce vidéo, très intéréssant, oú il parle de ses livres, sur le dernier"la ritournelle de la faim" des années 40 d'après les souvenirs de sa mère , qui était voisine de Natalie Sarraute et elles se rencontraient dans la mème boulangerie, et sa mére savait bien ce qui se passait à l'époque. Je n'ai pas saisi tout c'etait déjà commencé.Il a dit qu'écrire des romans est ce qu'il préfére se mettre dans la peau d'un autre, mème dans celui d'un autre sexe. il n'ecrira jamais ses mémoires, c'est un sujet qui ne l'intéresse pas on lui a fait écouter le Boléro de Ravel et il a parlé de ça, mais je n'ai pas compris mais écouté la musique En plus il est charmant ,il ne cache pas ses sympathies pour les droits de l'homme. à cause ,je devrai dire gràce à ma maladresse je suis arrivée sur le forum en cliquant n'importe où et maintenant cherchant une chose j'en trouve une autre
merci à tous parce que sans votre aide, je ne saurais rien faire | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: JMG Le Clézio Ven 10 Oct 2008, 06:10 | |
| Le Clezio a le projet de faire un long séjour en Afrique pour écrire un livre à la mémoire de Senghor. La video dont parle Amadak et la video d'Apostrophes Interrogé sur le déclin de la culture française, le romancier s'est montré sceptique : - Citation :
- "Cette culture a un passé si riche… On constate un véritable renouveau de la culture française dans tous les pays francophones." Ecrivain "français, donc francophone", Le Clézio s'est montré plus réservé sur la notion d'"écrivain engagé". "Encore faudrait-il définir ce terme. Si je le suis, c'est dans le sens où je suis indigné contre l'injustice et la violence."
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| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: JMG Le Clézio Dim 26 Oct 2008, 05:08 | |
| Le Clézio a accepté le prix Stig Dagerman, doté de 50.000 couronnes (5.000 euros) lors d'une cérémonie organisée à Alvkarleby, un petit village situé à 150 kilomètres au nord de Stockholm. Le Clézio s'est vu attribuer le prix pour sa capacité "à remplir les pages blanches du livre avec les combinaisons de mots les plus merveilleuses", a affirmé le jury Dagerman. Ce qui balaie quelques critiques. Il faut croire qu'en Suedois le style demeure malgré la traduction. | |
| | | Solweig pilier
Nombre de messages : 477 Date d'inscription : 14/07/2007
| Sujet: Re: JMG Le Clézio Jeu 30 Oct 2008, 00:13 | |
| Je ne connaissais pas Le Clézio alors j'ai lu Le Chercheur d'or. Pourquoi ce roman plutôt qu'un autre ? Pourquoi pas. D'après Maïa, c'est un grand roman de Le Clezio. Ah... J'espérais être tombée sur le plus mauvais. D'accord pour dire que son style est fluide, le regard glisse sur la page sans rien qui l'arrête, sans rien qui l'écorche. Tout cela est facile à lire : les choix narratifs sont aussi limpides que le style, des bornes bien visibles sont posées à chaque recoin du récit, rien de surprenant, rien de novateur, rien qui interpelle, rien qui déconcerte. C'est proprounet, du cocooning littéraire. Ca se lit aisément bien que la couche épaisse d'exotisme facile et répétitif devienne rapidement indigeste. Enfin, il y a des oeuvres de facture très classique qui vous apportent un supplément d'âme. Or, quand je lis des récits de cet acabit avec la morale gravée dans chaque page, j'espère toujours que je me suis trompée, que l'auteur est en train de nous faire une farce, qu'il n'est pas encore en train de nous sortir l'éternelle petite philosophie de la vie sur l'argent qui ne fait pas le bonheur, de vouloir nous édifier, comme le curé du village ou Paulo Coelho, à propos des richesses matérielles. Je me dis que tant de banalités, ce n'est pas possible et que le héros va trouver le fric, le pognon, les pépettes, le blé, les thunes, le flouz, va trouver de l'or, des diamants, des rubis et des améthystes... et qu'en homme normalement constitué qui n'aime pas voyager à fond de cale entre les rats et les cafards, il va en profiter un peu, ce qui ne l'empêchera nullement d'aimer sa blonde ou sa brune ainsi que les petites fleurs des champs. Las ! A la fin du récit, notre héros de papier jette les documents qui auraient pu lui permettre de trouver le trésor. (En fait, le corsaire a déjà jeté le trésor à la mer parce que lui, la petite philosophie de la vie, ça fait 150 ans qu'il l'a comprise. C'est là toute la subtilité du récit...) Il serait bon que certains écrivains sachent que Le Petit Prince, c'est bien on l'a lu en sixième... On a compris, ça va, on aimerait bien passer à autre chose... Et donc notre héros va repartir à fond de cale à Rodrigues entre les rats et les cafards en attendant le blocus de l'î le à cause de la deuxième guerre mondiale : plus de riz, plus de médicaments --> famine et maladies. Le bonheur et la liberté en somme. Non, ça bien sûr, ça n'est pas dit... Le roman s'arrête évidemment avant. je me rends compte que j'ai oublié de parler du méchant tonton et du méchant cousin qui eux, ne crachent pas sur les richesses matérielles et sont d'affreux exploiteurs. Même qu'ils ont fait le malheur de la famille d'Alexis. Les méchants ! Mais non, mais non, les personnages ne sont pas des caricatures... Il y a des choses qui passaient au XIXème siècle qui ne passent plus si bien de nos jours. Ce qui est amusant, c'est que Le Clézio, qui apparemment aime les voyages autant qu'Alexis L'Etang, n'est pas un héros de papier. Les voyages à fond de cale, très peu pour lui. Les cafards et les rats, il n'aime pas cela. Ca écorche sa petite peau de blondinet. C'est pourquoi il a sans états d'âme accepté la somme rondelette offerte à tout lauréat du prix Nobel. Il paraît même qu'il a dit que ça tombait bien parce qu'il avait des dettes... Un prix Nobel accordé à Le Clézio a peut-être de quoi rendre amers de bien meilleurs écrivains que lui mais sans doute ont-ils la sagesse de se dire que personne ne lit plus Roger Martin du Gard et que ce prix, comme tous les prix, n'est jamais attribué que par des êtres humains aussi imparfaits et faillibles que les autres êtres humains... ou peut-être que Le Clézio est un écrivain assez politiquement correct pour recevoir le prix Nobel de littérature. Il a fallu que j'attende mon âge pour me laisser influencer par ces histoires de prix littéraires. C'est bien la première et la dernière fois. On ne veut pas avoir l'air c.n en avouant qu'on n'a rien lu de l'auteur primé et finalement, on perd son temps. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: JMG Le Clézio Jeu 30 Oct 2008, 06:02 | |
| Voila une réaction d'humeur sur laquelle on reviendra sans doute.
A sa parution, le chercheur d'or avait essuyé une vive critique d'Angelo Rinaldi, mais nul n'est infaillible, et si on attend beaucoup, on risque la déception, comme Proust avec la Berma.
Plutôt que le chercheur d'or, je conseillerais Désert dont on a déjà parlé ici.
Quant à moi, je relirai avec plaisir le rêve mexicain qui situe bien, à mon avis, l'optique de Le Clézio, telle que soulignée par le jury Nobel. | |
| | | Susan Calvin habitué(e)
Nombre de messages : 29 Date d'inscription : 08/08/2008
| Sujet: Ritournelle de la faim Ven 28 Nov 2008, 07:22 | |
| Pour reprendre ce que j'exprime déjà sur mon site, je n'ai pas tellement savouré la lecture (je me suis forcée à un chapitre par soir, comme pour les prescriptions scolaires). Je n'ai eu absolument aucune empathie avec Ethel, trop "pure", trop "héroïque" pour être vraie (pourtant je suis une grande sensible ), et même le contexte plutôt vendeur ne m'a pas paru tellement étayé. Le seul passage qui m'a touchée c'est le dernier chapitre: Le Clézio y met un peu de lui en décrivant cette France d'aujourd'hui dont l'histoire en partie gommée jaillit au coin de quelques places. | |
| | | marie chevalier pilier
Nombre de messages : 6350 Age : 123 Date d'inscription : 11/01/2006
| Sujet: Re: JMG Le Clézio Ven 28 Nov 2008, 08:09 | |
| je viens de me commander RITOURNELLE DE LA FAIM à suivre | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: JMG Le Clézio Mar 09 Déc 2008, 07:27 | |
| Extraits de son discours devant le jury Nobel - Citation :
Si j'examine les circonstances qui m'ont amené à écrire [...]- je vois bien qu'au point de départ de tout cela, pour moi, il y a la guerre. [...] la guerre pour moi, c'est celle que vivaient les civils, et surtout les enfants très jeunes. - Spoiler:
Pourquoi écrit-on ? J'imagine que chacun a sa réponse à cette simple question. Il y a les prédispositions, le milieu, les circonstances. Les incapacités aussi. Si l'on écrit, cela veut dire que l'on n'agit pas. Que l'on se sent en difficulté devant la réalité, que l'on choisit un autre moyen de réaction, une autre façon de communiquer, une distance, un temps de réflexion.
Si j'examine les circonstances qui m'ont amené à écrire - je ne le fais pas par complaisance, mais par souci d'exactitude - je vois bien qu'au point de départ de tout cela, pour moi, il y a la guerre. La guerre, non pas comme un grand moment bouleversant où l'on vit des heures historiques, par exemple la campagne de France relatée des deux côtés du champ de bataille de Valmy, par Goethe du côté allemand et par mon ancêtre François du côté de l'armée révolutionnaire. Ce doit être exaltant, pathétique. Non, la guerre pour moi, c'est celle que vivaient les civils, et surtout les enfants très jeunes. Pas un instant elle ne m'a paru un moment historique. Nous avions faim, nous avions peur, nous avions froid, c'est tout. Je me souviens d'avoir vu passer sous ma fenêtre les troupes du maréchal Rommel remontant les Alpes à la recherche d'un passage vers le nord de l'Italie et l'Autriche. Cela ne m'a pas laissé un souvenir très marquant. En revanche, dans les années qui ont suivi la guerre, je me souviens d'avoir manqué de tout, et particulièrement de quoi écrire et de quoi lire. Faute de papier et de plume à encre, j'ai dessiné et j'ai écrit mes premiers mots sur l'envers des carnets de rationnement, en me servant d'un crayon de charpentier bleu et rouge. Il m'en est resté un certain goût pour les supports rêches et pour les crayons ordinaires. Faute de livres pour enfants, j'ai lu les dictionnaires de ma grand-mère. C'étaient de merveilleux portiques pour partir à la reconnaissance du monde, pour vagabonder et rêver devant les planches d'illustrations, les cartes, les listes de mots inconnus. Le premier livre que j'ai écrit, à l'âge de six ou sept ans, du reste s'intitulait Le Globe à mariner. Suivi tout de suite par la biographie d'un roi imaginaire appelé Daniel III - peut-être était-il de Suède ? Et par un récit raconté par une mouette. C'était une période de réclusion. Les enfants n'avaient guère la liberté d'aller jouer dehors, car les terrains et les jardins autour de chez ma grand-mère avaient été minés. Au hasard des promenades, je me souviens d'avoir longé un enclos de barbelés au bord de la mer, sur lequel un écriteau en français et en allemand menaçait les intrus d'une interdiction accompagnée d'une tête de mort.
Je peux comprendre que c'était un contexte où l'on avait le désir de s'enfuir - donc de rêver et d'écrire ces rêves. En outre, ma grand-mère maternelle était une extraordinaire conteuse, qui réservait aux longues heures d'après-midi le temps des histoires. Ses contes étaient toujours très imaginatifs, et mettaient en scène une forêt - peut-être africaine, ou peut-être la forêt mauricienne de Macchabée - dont le personnage principal était un singe doué de malice, qui se sortait toujours des situations les plus périlleuses. Par la suite, j'ai fait un voyage et un séjour en Afrique, où j'ai découvert la forêt véritable, à peu près dépourvue d'animaux. Mais un DO (1)du village d'Obudu, à la frontière des Camerouns, m'a fait écouter le crépitement des gorilles sur une colline voisine, en train de frapper leurs poitrines. De ce voyage, de ce séjour (au Nigeria où mon père était médecin de brousse) j'ai rapporté non pas la matière de romans futurs, mais une sorte de seconde personnalité, à la fois rêveuse et fascinée par le réel, qui m'a accompagné toute ma vie - et qui a été la dimension contradictoire, l'étrangeté moi-même que j'ai ressentie parfois jusqu'à la souffrance. La lenteur de la vie est telle qu'il m'aura fallu la durée de la majeure partie de cette existence pour comprendre ce que cela signifie. (…)
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| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: JMG Le Clézio Mar 09 Déc 2008, 07:33 | |
| extraits (suite) - Citation :
- «Comment est-il possible par exemple de se comporter, d'un côté comme si rien au monde n'avait plus d'importance que la littérature, alors que de l'autre il est impossible de ne pas voir alentour que les gens luttent contre la faim et sont obligés de considérer que le plus important pour eux, c'est ce qu'ils gagnent à la fin du mois ? Car il (l'écrivain) bute sur un nouveau paradoxe : lui qui ne voulait écrire que pour ceux qui ont faim découvre que seuls ceux qui ont assez à manger ont loisir de s'apercevoir de son existence»
s'interroge Dagerman, cité par LeClezio. - Spoiler:
Dans les instants qui ont précédé l'annonce, pour moi très étonnante, de la distinction que m'octroyait l'Académie de Suède, j'étais en train de relire un petit livre de Stig Dagerman que j'aime particulièrement : la collection de textes politiques intitulée Essäer och texter (La Dictature du chagrin). Ce n'était par hasard que je me replongeais dans la lecture de ce livre caustique et amer. Je devais me rendre en Suède pour y recevoir le prix que l'association des amis de Dagerman m'avait donné l'été passé, afin de rendre visite aux lieux de l'enfance de cet écrivain. J'ai toujours été sensible à l'écriture de Dagerman, à ce mélange de tendresse juvénile, de naïveté et de sarcasme. À son idéalisme. À la clairvoyance avec laquelle il juge son époque troublée de l'après-guerre, pour lui le temps de la maturité, pour moi celui de mon enfance. Une phrase en particulier m'a arrêté, et m'a semblé s'adresser à moi dans cet instant précis - alors que je venais de publier un roman intitulé Ritournelle de la faim. Cette phrase, ou plutôt ce passage, le voici : «Comment est-il possible par exemple de se comporter, d'un côté comme si rien au monde n'avait plus d'importance que la littérature, alors que de l'autre il est impossible de ne pas voir alentour que les gens luttent contre la faim et sont obligés de considérer que le plus important pour eux, c'est ce qu'ils gagnent à la fin du mois ? Car il (l'écrivain) bute sur un nouveau paradoxe : lui qui ne voulait écrire que pour ceux qui ont faim découvre que seuls ceux qui ont assez à manger ont loisir de s'apercevoir de son existence» ( L'Écrivain et la conscience ).
Cette « forêt de paradoxes », comme l'a nommé Stig Dagerman, c'est justement le domaine de l'écriture, le lieu dont l'artiste ne doit pas chercher à s'échapper, mais bien au contraire dans lequel il doit « camper » pour en reconnaître chaque détail, pour explorer chaque sentier, pour donner son nom à chaque arbre. Ce n'est pas toujours un séjour agréable. Lui qui se croyait à l'abri, elle qui se confiait à sa page comme à une amie intime et indulgente, les voici confrontés au réel, non pas seulement comme observateurs, mais comme des acteurs. Il leur faut choisir leur camp, prendre des distances. Cicéron, Rabelais, Condorcet, Rousseau, Madame de Staël, ou bien plus récemment Soljenitsyne ou Hwang Seok-yong, Abdelatif Laâbi ou Milan Kundera ont eu à prendre la route de l'exil. Pour moi qui ai toujours connu - sauf durant la brève période de la guerre - la possibilité de mouvement, l'interdiction de vivre dans le lieu qu'on a choisi est aussi inacceptable que la privation de liberté.
Mais cette liberté de bouger comme un privilège a pour conséquence le paradoxe. Voyez l'arbre aux épines hérissées au sein de la forêt qu'habite l'écrivain : cet homme, cette femme occupés à écrire, à inventer leurs songes, ne sont-ils pas les membres d'une très heureuse et réduite happy few ? Imaginons une situation extrême, terrifiante - celle-là même que vit le plus grand nombre sur notre planète. Celle qu'ont vécue jadis, au temps d'Aristote ou au temps de Tolstoï, les inqualifiables - les serfs, serviteurs, vilains de l'Europe au Moyen Âge, ou peuples razziés au temps des Lumières sur la côte d'Afrique, vendus à Gorée, à El Mina, à Zanzibar. Et aujourd'hui même, à l'heure que je vous parle, tous ceux qui n'ont pas droit à la parole, qui sont de l'autre côté du langage. C'est la pensée pessimiste de Dagerman qui m'envahit plutôt que le constat militant de Gramsci ou le pari désabusé de Sartre. Que la littérature soit le luxe d'une classe dominante, qu'elle se nourrisse d'idées et d'images étrangères au plus grand nombre, cela est à l'origine du malaise que chacun de nous éprouve - je m'adresse à ceux qui lisent et écrivent. L'on pourrait être tenté de porter cette parole à ceux qui en sont exclus, les inviter généreusement au banquet de la culture. Pourquoi est-ce si difficile ? Les peuples sans écriture, comme les anthropologues se sont plu à les nommer, sont parvenus à inventer une communication totale, au moyen des chants et des mythes. Pourquoi est-ce devenu aujourd'hui impossible dans notre société industrialisée ? Faut-il réinventer la culture ? Faut-il revenir à une communication immédiate, directe ? On serait tenté de croire que le cinéma joue ce rôle aujourd'hui, ou bien la chanson populaire, rythmée, rimée, dansée. Le jazz peut-être, ou sous d'autres cieux, le calypso, le maloya, le sega. (…)
Il me plaît assez de parler encore de la forêt. C'est sans doute pour cela que la petite phrase de Stig Dagerman résonne dans ma mémoire, pour cela que je veux la lire et la relire, m'en pénétrer. Il y a quelque chose de désespéré en elle, et au même instant de jubilatoire, parce que c'est dans l'amertume que se trouve la part de vérité que chacun cherche. Enfant, je rêvais de cette forêt. Elle m'épouvantait et m'attirait à la fois - je suppose que le petit Poucet ou Hansel devaient ressentir la même émotion, quand elle se refermait sur eux avec tous ses dangers et toutes ses merveilles. La forêt est un monde sans repères. La touffeur des arbres, l'obscurité qui y règnent peuvent vous perdre. L'on pourrait dire la même chose du désert, ou de la haute mer, lorsque chaque dune, chaque colline s'écarte pour montrer une autre colline, une autre vague parfaitement identiques. Je me souviens de la première fois que j'ai ressenti ce que peut être la littérature - Dans The Call of the Wild, de Jack London, précisément, l'un des personnages, perdu dans la neige, sent le froid l'envahir peu à peu alors que le cercle des loups se referme autour de lui. Il regarde sa main déjà engourdie, et s'efforce de bouger chaque doigt l'un après l'autre. Cette découverte pour l'enfant que j'étais avait quelque chose de magique. Cela s'appelait la conscience de soi.
Je dois à la forêt une de mes plus grandes émotions littéraires de mon âge adulte. Cela se passe il y a une trentaine d'années, dans une région d'Amérique centrale appelée El Tapón de Darien, le Bouchon, parce que c'est là que s'interrompait alors (et je crois savoir que depuis la situation n'a pas changé) la route Panaméricaine qui devait relier les deux Amériques, de l'Alaska à la pointe de la Terre de Feu. L'isthme de Panama, dans cette partie, est couvert d'une forêt de pluie extrêmement dense, dans laquelle il n'est possible de voyager qu'en remontant le cours des fleuves en pirogue. Cette forêt est habitée par une population amérindienne, divisée en deux groupes, les Emberas et les Waunanas, tous deux appartenant à la famille linguistique Ge-Pano-Karib. Étant venu là par hasard, je me suis trouvé fasciné par ce peuple au point d'y faire plusieurs séjours assez longs, pendant environ trois ans. Pendant tout ce temps, je n'ai rien fait d'autre que d'aller à l'aventure, de maison en maison - car ce peuple refusait alors de se grouper en villages - et d'apprendre à vivre selon un rythme entièrement différent de ce que j'avais connu jusque-là. Comme toutes les vraies forêts, cette forêt était particulièrement hostile. Il fallait faire l'inventaire de tous les dangers, et aussi de tous les moyens de survie qu'elle comportait. Je dois dire que, dans l'ensemble, les Emberas ont été très patients avec moi. Ma maladresse les faisait rire, et je crois que dans une certaine mesure, je leur ai rendu en distraction un peu de ce qu'ils m'ont appris en sagesse. Je n'écrivais pas beaucoup. La forêt n'est pas un milieu idéal pour cela. L'humidité détrempe le papier, la chaleur dessèche les crayons à bille. Rien de ce qui marche à l'électricité ne dure très longtemps. J'arrivais là avec la conviction que l'écriture était un privilège, et qu'il me resterait toujours pour résister à tous les problèmes de l'existence. Une protection, en quelque sorte, une espèce de vitre virtuelle que je pouvais remonter à ma guise pour m'abriter des intempéries.
Ayant assimilé le système de communisme primordial que pratiquent les Amérindiens, ainsi que leur profond dégoût pour l'autorité, et leur tendance à une anarchie naturelle, je pouvais imaginer que l'art, en tant qu'expression individuelle, ne pouvait avoir cours dans la forêt. D'ailleurs, rien chez ces gens qui pût ressembler à ce que l'on appelle l'art dans notre société de consommation. Au lieu de tableaux, les hommes et les femmes peignent leur corps, et répugnent de façon générale à construire rien de durable. Puis j'ai eu accès aux mythes. Lorsqu'on parle de mythes, dans notre monde de livres écrits, l'on semble parler de quelque chose de très lointain, soit dans le temps, soit dans l'espace. Je croyais moi aussi à cette distance. Et voilà que les mythes venaient à moi, régulièrement, presque chaque nuit. Près d'un feu de bois construit sur le foyer à trois pierres dans les maisons, dans le ballet des moustiques et des papillons de nuit, la voix des conteurs et des conteuses mettait en mouvement ces histoires, ces légendes, ces récits, comme s'ils parlaient de la réalité quotidienne. Le conteur chantait d'une voix aiguë, en frappant sa poitrine, son visage mimait les expressions, les passions, les inquiétudes des personnages. Cela aurait pu être du roman, et non du mythe. Mais une nuit est arrivée une jeune femme. Son nom était Elvira. Dans toute la forêt des Emberas, Elvira était connue pour son art de conter. C'était une aventurière, qui vivait sans homme, sans enfants - on racontait qu'elle était un peu ivrognesse, un peu prostituée, mais je n'en crois rien - et qui allait de maison en maison pour chanter, moyennant un repas, une bouteille d'alcool, parfois un peu d'argent. Bien que je n'aie eu accès à ses contes que par le biais de la traduction - la langue embera comprend une version littéraire beaucoup plus complexe que la langue de chaque jour - j'ai tout de suite compris qu'elle était une grande artiste, dans le meilleur sens qu'on puisse donner à ce mot. Le timbre de sa voix, le rythme de ses mains frappant ses lourds colliers de pièces d'argent sur sa poitrine, et par-dessus tout cet air de possession qui illuminait son visage et son regard, cette sorte d'emportement mesuré et cadencé, avaient un pouvoir sur tous ceux qui étaient présents. À la trame simple des mythes - l'invention du tabac, le couple des jumeaux originels, histoires de dieux et d'humains venues du fond des temps, elle ajoutait sa propre histoire, celle de sa vie errante, ses amours, les trahisons et les souffrances, le bonheur intense de l'amour charnel, l'acide de la jalousie, la peur de vieillir et de mourir. Elle était la poésie en action, le théâtre antique, en même temps que le roman le plus contemporain. Elle était tout cela avec feu, avec violence, elle inventait, dans la noirceur de la forêt, parmi le bruit environnant des insectes et des crapauds, le tourbillon des chauves-souris, cette sensation qui n'a pas d'autre nom que la beauté. Comme si elle portait dans son chant la puissance véridique de la nature, et c'était là sans doute le plus grand paradoxe, que ce lieu isolé, cette forêt, la plus éloignée de la sophistication de la littérature, était l'endroit où l'art s'exprimait avec le plus de force et d'authenticité.
Ensuite j'ai quitté ce pays, je n'ai plus jamais revu Elvira, ni aucun des conteurs de la forêt du Darien. Mais il m'est resté beaucoup plus que de la nostalgie, la certitude que la littérature pouvait exister, malgré toute l'usure des conventions et des compromis, malgré l'incapacité dans laquelle les écrivains étaient de changer le monde. Quelque chose de grand et de fort, qui les surpasse, parfois les anime et les transfigure, et leur rend l'harmonie avec la nature. Quelque chose de neuf et de très ancien à la fois, impalpable comme le vent, immatériel comme les nuages, infini comme la mer. Ce quelque chose qui vibre dans la poésie de Jallal Eddine Roumi, par exemple, ou dans l'architecture visionnaire d'Emanuel Swedenborg. Le frisson que l'on éprouve à lire les plus beaux textes de l'humanité, tel le discours que le chef Stealth des Indiens Lumni adressait à la fin du dix-neuvième siècle au président des États-Unis, afin de lui faire don de la terre : «Peut-être sommes nous frères…»
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| | | Seb pilier
Nombre de messages : 950 Date d'inscription : 26/02/2008
| Sujet: Re: JMG Le Clézio Mar 09 Déc 2008, 08:56 | |
| - rotko a écrit:
- Plutôt que le chercheur d'or, je conseillerais Désert dont on a déjà parlé ici.
Quant à moi, je relirai avec plaisir le rêve mexicain qui situe bien, à mon avis, l'optique de Le Clézio, telle que soulignée par le jury Nobel. Entièrement d'accord avec ça: pour ma part, j'ajouterai deux livres: Poisson d'or et, dans une moindre mesure, Etoile errante. J'aime moins ses nouvelles et ses textes plus récents. Quant au Rêve mexicain , c'est un des plus beaux essais que j'ai lus, où se trouvent brassées la furie de la conquista espagnole et la beauté des mythes aztèques. | |
| | | fontelle pilier
Nombre de messages : 2068 Age : 77 Localisation : Anjou Date d'inscription : 15/06/2006
| Sujet: Re: JMG Le Clézio Mar 09 Déc 2008, 18:50 | |
| Solweig, tout à fait d'accord sur ce que tu dis sur Le Clézio et les nobels de littérature. Merci de l'avoir exprimé mieux que moi Ps: à deux on peut fonder un parti anti... Non ? Ah bon, tant pis | |
| | | marie chevalier pilier
Nombre de messages : 6350 Age : 123 Date d'inscription : 11/01/2006
| Sujet: Re: JMG Le Clézio Ven 26 Déc 2008, 10:56 | |
| Ritournelle de la faimJe l'ai terminé avec difficultés. Non pas que l'écriture soit mauvaise, non pas que l'histoire soit idiote, non pas que les personnages soient mal décrits, non pas que l'ambiance ne soit pas bien placée, non pas .. non pas.. mais je n'ai rien ressenti du tout. Les personnages qui auraient du, vu le thème, m'intéresser m'ont laissée de glace. Mais moi ce n'est absolument pas parce qu'il a été prix de (je ne sais plus quoi d'ailleurs) non non ! d'autres ont eu des prix divers n'est ce pas Rotko et m'ont emballée: je ne citerai que Cluzet et Claudel. Alors voilà! | |
| | | Solweig pilier
Nombre de messages : 477 Date d'inscription : 14/07/2007
| Sujet: Re: JMG Le Clézio Ven 26 Déc 2008, 12:23 | |
| - fontelle a écrit:
- Solweig, tout à fait d'accord sur ce que tu dis sur Le Clézio et les nobels de littérature.
Merci de l'avoir exprimé mieux que moi
Ps: à deux on peut fonder un parti anti... Non ? Ah bon, tant pis Je viens de jeter un oeil sur ce topic pour voir ce que Marie nous disait et je suis tombée sur ce message. Comme je suis passée au bar avant, je me dis que les prix littéraires servent à quelque chose : quand les gens ne savent pas quel cadeau faire, ils offrent un prix littéraire. C'est abordable, c'est moins cher qu'un Daum et ça donne le sentiment qu'on ne se moque pas des gens. Décidément, quelle langue de vipère je fais... Ceci dit, c'est vrai, je suis d'accord avec Marie, il y a des prix justifiés et il ne faut pas se détourner d'un livre ou d'un auteur sous prétexte qu'il a eu un prix. C'est une autre façon de se laisser influencer par les prix littéraires. Sans ses deux prix, je serais peut-être passée à côté du Testament français. Mais je l'ai surtout lu parce que des personnes de confiance m'en avaient fait l'éloge. Mais peut-être que ces personnes de confiance seraient passées à côté de ce livre sans ses deux prix. Mais je sais aussi que certains n'ont pas aimé ce livre... Les cadeaux de Noël vont peut-être nous permettre d'avoir des avis de lecteurs ou lectrices avisé(e)s sur le dernier Goncourt et me libérer du méchant a priori que j'ai sur lui : mon esprit tordu et malveillant me fait en effet penser que c'est un prix politique parmi d'autres (comme le Nobel de Le Clezio par exemple). Un ami qui fait de la politique me soutient d'ailleurs que tout est politique. Même prendre une carte de pêche est un acte politique d'après lui. J'ai plutôt tendance à penser, à l'instar de Finkielkraut par exemple, que la littérature peut justement être un moyen d'échapper, pour un temps, à la politique (enfin, cela dépend des auteurs qu'on choisit de lire justement et cela dépend de notre façon de lire et c'est aussi cela qui me dérange dans les prix littéraires : le dernier Nobel nous est présenté par le jury qui l'a élu comme la bonne parole. Le Nobel semble fait pour édifier les masses et m'apparaît en cela, d'une certaine façon, comme une négation de la littérature). Si je pense que le dernier Goncourt est un prix politique, c'est que le français étant en perte de vitesse partout dans le monde, nos autorités et nos jurys essaient autant que possible de récompenser et de consacrer des étrangers ou des Français d'adoption qui nous font l'amabilité d'écrire dans notre langue. L'élection d'Assia Djebar à l'Académie Française relève aussi de cette politique par exemple. Excusez-moi pour mon raisonnement un peu imprécis et confus. J'ai un peu du mal à démêler mes pensées aujourd'hui. | |
| | | marie chevalier pilier
Nombre de messages : 6350 Age : 123 Date d'inscription : 11/01/2006
| Sujet: Re: JMG Le Clézio Ven 26 Déc 2008, 12:33 | |
| Non non ta confusion est tout à fait légitime car dans ce cas de figure rien n'est blanc, rien n'est noir . De plus je pense sincèrement qu'un auteur n'est pas une machine à écrire et qu'il peut, lui aussi, avoir des "ratés" cela m'est arrivé pour certains auteurs de me dire "zut ceui là je n'y arrive pas" alors que j'avais aimé plusieurs de ses oeuvres. la politique est effectivement partout, sauf dans les recettes de cuisine et encore (humour de fin de Noël ) | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: JMG Le Clézio Ven 26 Déc 2008, 12:37 | |
| - Solweig a écrit:
- Décidément, quelle langue de vipère je fais...
il en faut ! merci de remplir le rô le Dans le cas d' Assia Djebar, difficile d'avoir un avis car elle écrit dans un contexte culturel particulier, qui ne nous est pas familier, et avec une érudition qui n'est pas à la portée du lecteur ordinaire, je crois, plus porté sur des romans de vulgarisation ou grand public. | |
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