Mizoguchi

Les Contes de la lune vague après la pluie - Film de Kenji Mizoguchi (Ugetsu Monogatari)

Ce film qui a obtenu le lion d'argent de Venise en 1953 est remarquable. En 2006 il est ressorti au cinéma, et le Clezio dans Balaciner en fait l'eloge.
Pour avoir une idée précise de ce film
un dossier complet avec photos et critiques

Citation :

Nul doute que Kenji Mizoguchi, mort il y a trois ans, ait été le plus grand cinéaste de son pays. Il a su discipliner à son usage un art né sous d'autres climats et dont ses compatriotes n'avaient pas tiré toujours le meilleur parti. Et pourtant on ne rencontre chez lui nulle volonté servile de copier l'Occident. Sa conception du cadre, du jeu, du rythme, de la composition, du temps et de l'espace est toute nationale. Mais il nous touche de la même façon qu'ont pu nous toucher Murnau, Ophüls ou Rossellini.

écrivait Eric Rhomer en 1959.

les contes de la lune vague existent en DVD dans la collection "les films de ma vie" mais vous pouvez les trouver avec d'autres films de Mizoguchi en coffret avec Miss Oyu , Les Musiciens de Gion, La Rue de la honte, La Vie de O-Haru, femme galante .

retrospective au reflet medicis 3 rue champollion dans le 5e

au programme

'La Rue de la honte'

'Le Héros sacrilège'

'L'Impératrice Yang Kwei Fei'

'Les Amants crucifiés'

'L'Intendant Sancho'

'Les Contes de la lune vague après la pluie'

'Miss Oyu'

le film la rue de la honte, bien présenté sur ce site avec des photos, parcourt les différents couloirs de la prostitution :
la honte familiale, quand un fils ou un père retrouve sa mère ou sa fille au lupanar, le système d'endettement de la courtisane ainsi liée aux tenanciers, les faux discours de ceux-ci aux filles qu'ils emploient, et leurs pressions sur les députés pour éviter l'interdiction de la prostitution.

on y trouve aussi quelques scènes de solidarité comme dans la maison tellier de Maupassant.

L'impératrice Yang-Kwei-fei dont vous pouvez voir sur ce site le résumé et quelques photos frappe par une mise en scène rigoureuse.

Les plans sont des tableaux de toute beauté. On passe du palais à des scènes de rue (le jour de l'an chinois), de moments paisibles à des révoltes.



on goûte les instants d'amour et de solitude, loin des intrigues des courtisans qui créeront le drame

On trouve dans l'Avant Scène Cinéma n° 179, Les Contes de la lune vague après la pluie, revue qui existe aussi pour le théâtre (Avant Scène Théâtre) et que je vous recommande.

Kenji Mizoguchi, c'est aussi un film "Les 47 rônins"

Au XVIe siècle, le seigneur Asano, servant à la cour du Shogun, attaque et blesse le chambellan Kira, qui a tenu à son endroit des propos blessants. Il est condamné au sepukku (suicide).

Les guerriers de sa maison, au nombre de 47, deviennent ainsi des rônins, ou samouraïs sans maître, et vivent dès lors dans l'attente de se venger selon l'honneur. Une nuit d'hiver, les 47 rônins prennent d'assaut la maison de Kira...


On le trouve aussi en DVD seul ou en coffret avec Contes des chrysanthemes / L'élégie de Naniwa ici

Ca doit être interessant, d'autant que j'ai beaucoup aimé le thème des 47 ronins , les livres qui parlent d'eux et les illustrations qui les célèbrent.

La vie d'Oharu, femme galante

Comme toujours lecineclub de Caen donne d'interessantes notes critiques.

S'agit-il d'un "drame épique" ?

le film oscille entre un (melo-)drame à la Zola où à chaque épisode Oharu se trouve injustement chassée, et de petits passages comiques.

Toutefois la tonalité d'ensemble reste sombre, et les humiliations subies par Oharu ne peuvent laisser insensible.

Le film est construit comme une tragédie dont la prostituée devenue vieille égrène les épisodes successifs.

Mizoguchi réussit bien ses mouvements de foule : comiques quand un faux-monnayeur ( mais nul ne le sait à ce moment-là) lance des pièces sur lesquelles se précipitent, comme poules sur des graines, les pensionnaires de la maison de rendez-vous, comiques aussi les poursuites entre adversaires qui d'un coup se reconnaissent.

Graves et lents, les cortèges annonciateurs de mort scandent le film.

Un grand classique du cinéma japonais. Il est cependant lent et dure 148 minutes.

A signaler un "cahier du cinema" sur mizoguchi, écrit par Noel Simsolo

Fatigue et envie de dormir font les mauvais spectateurs. Je n'ai pas su apprécier les cinq femmes d'Utamaro, malgré un bon début de séance.

un jeu trop théatral des acteurs, des décors extérieurs de toile peinte, des personnages (nombreux) peu faciles à identifier, un fondu au noir trop fréquent, voilà qui m'a gâché le plaisir des prises de vue.

Aussi est-il mieux de lire le compte-rendu du ciné-club de Caen, trop bavard sur l'intrigue, mais précis sur les prises de vue.

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