Grain de sel - Forum littéraire et culturel
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 Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement.

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Aristarque
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Aristarque


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MessageSujet: Re: Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement.   Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement. - Page 5 EmptyLun 11 Fév 2008, 21:14

La Forêt et le Bûcheron

Un bûcheron venait de rompre ou d’égarer
Le bois dont il avait emmanché sa cognée.
Cette perte ne put sitôt se réparer
Que la forêt n’en fût quelque temps épargnée.
L’homme enfin la prie humblement
De lui laisser tout doucement
Emporter une unique branche,
Afin de faire un autre manche :
Il irait employer ailleurs son gagne-pain ;
Et laisserait debout maint chêne et maint sapin,
Dont chacun respectait la vieillesse et les charmes.
L’innocente forêt lui fournit d’autres armes.
Elle en eut du regret ; Il emmanche son fer :
Le misérable ne s’en sert
Qu’à dépouiller sa bienfaitrice
De ses principaux ornements.
Elle gémit à tous moments :
Son propre don fait son supplice.
Voilà le train du monde et de ses sectateurs
On s’y sert du bienfait contre les bienfaiteurs.
Je suis las d’en parler. Mais que de doux ombrages
Soient exposés à ces outrages,
Qui ne se plaindrait là-dessus ?


Jean de La Fontaine

................Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement. - Page 5 Bucher10...
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marie chevalier
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MessageSujet: Re: Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement.   Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement. - Page 5 EmptyMar 12 Fév 2008, 12:23

Le Chêne et le Roseau (Jean de la Fontaine)

Le Chêne un jour dit au Roseau :
"Vous avez bien sujet d'accuser la Nature ;
Un Roitelet pour vous est un pesant fardeau.
Le moindre vent, qui d'aventure
Fait rider la face de l'eau,
Vous oblige à baisser la tête :
Cependant que mon front, au Caucase pareil,
Non content d'arrêter les rayons du soleil,
Brave l'effort de la tempête.
Tout vous est Aquilon, tout me semble Zéphyr.
Encor si vous naissiez à l'abri du feuillage
Dont je couvre le voisinage,
Vous n'auriez pas tant à souffrir :
Je vous défendrais de l'orage ;
Mais vous naissez le plus souvent
Sur les humides bords des Royaumes du vent.
La nature envers vous me semble bien injuste.
- Votre compassion, lui répondit l'Arbuste,
Part d'un bon naturel ; mais quittez ce souci.
Les vents me sont moins qu'à vous redoutables.
Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu'ici
Contre leurs coups épouvantables
Résisté sans courber le dos ;
Mais attendons la fin. "Comme il disait ces mots,
Du bout de l'horizon accourt avec furie
Le plus terrible des enfants
Que le Nord eût portés jusque-là dans ses flancs.
L'Arbre tient bon ; le Roseau plie.
Le vent redouble ses efforts,
Et fait si bien qu'il déracine
Celui de qui la tête au Ciel était voisine
Et dont les pieds touchaient à l'Empire des Morts.
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Moon
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Moon


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MessageSujet: Re: Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement.   Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement. - Page 5 EmptyVen 15 Fév 2008, 18:20

Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement. - Page 5 Apollo10


La Daphné de Pollaiolo.


Le Mythe de Daphné dans La Mythologie d'Edith Hamilton

Puissiez-vous ne jamais oh, jamais me voir
Partageant la couche d'un dieu.
Que jamais ne m'appartienne
L'amour que connaissent les dieux.
La lutte contre un amant divin n'est pas une lutte,
C'est le désespoir.

Seul Ovide relate cette légende et seul un Romain pouvait l'écrire. Jamais un poète grec n'aurait pensé à la coiffure d'une nymphe ni songé à la vêtir d'une robe élégante

Daphné était une autre de ces jeunes chasseresses indépendantes et réfractaires au mariage et à l'amour que nous rencontrons si souvent dans les récits mythologiques. Elle fut, dit-on, le premier amour d'Apollon et qu'elle l'ait fui n'a rien de surprenant. L'une après l'autre, ces infortunées jeunes filles se voyaient forcées soit de tuer secrètement leur enfant, soit de mourir elles-mêmes. Au mieux, elles pouvaient s'attendre à l'exil et bien des femmes estimaient ce sort pire encore que la mort. Les Néréides qui rendaient visite à Prométhée sur son pic rocheux du Caucase, témoignaient d'un élémentaire bon sens quand elles lui disaient:

Puissiez-vous ne jamais oh, jamais me voir
Partageant la couche d'un dieu.
Que jamais ne m'appartienne
L'amour que connaissent les dieux.
La lutte contre un amant divin n'est pas une lutte,
C'est le désespoir.

Daphné aurait sans réserve partagé ce point de vue. Mais en vérité, elle refusait aussi tout amant mortel. Son père, le dieu-fleuve Pénée, se chagrinait beaucoup de la voir éconduire l'un après l'autre tous les jeunes gens beaux et acceptables qui la recherchaient. Il la grondait gentiment et gémissait: "N'aurai-je donc jamais un petit-fils?"Mais elle jetait ses bras autour du cou de Pénée et le cajolait:"Père chéri, laissez-moi suivre l'exemple de Diane. "Alors il cédait et elle retournait courir dans les forêts profondes, ravie de sa liberté.

Mais un jour Apollon l'aperçut et pour elle tout s'acheva. Elle chassait; sa robe courte lui venait aux genoux, ses bras étaient nus et ses cheveux en désordre. Sa beauté, malgré cela, restait enchanteresse et Apollon pensa: "Que serait-ce si elle était convenablement vêtue et si cheveux étaient coiffés? "À cette idée, le feu qui dévorait son coeur brûla plus vif encore et il s'élança à la poursuite de Daphné. Celle-ci fuyait; elle excellait à la course et Apollon lui-même eut quelque peine à la rattraper, mais bien entendu il y parvint bientôt. Tout en courant, il lançait sa voix devant lui, suppliante, persuasive, rassurante: "Ne crains rien", criait-il. "Arrête, reconnais-moi. Je ne suis ni un rustre ni un berger, je suis le Seigneur de Delphes et je t'aime."

Mais Daphné fuyait toujours, plus effrayée que jamais. Si c'était bien Apollon qui la poursuivait, son sort devenait désespéré, cependant elle était bien décidée à lutter jusqu'au dernier moment. Il n'était plus loin; déjà elle sentait le souffle du dieu sur sa nuque, lorsque devant elle les arbres s'écartèrent et elle vit le fleuve de son père. Elle cria: "Père, aide-moi, sauve-moi!" À ces mots, une torpeur la prit, elle sentit que ses pieds s'enracinaient dans ce sol qu'un instant plus tôt elle foulait si légèrement et avec tant de célérité. Une écorce l'enveloppait maintenant et des feuilles jaillissaient. Elle était transformée en arbre, en laurier.

Avec consternation, Apollon suivait des yeux la métamorphose."Ô la plus belle des jeunes filles, tu es perdu pour moi", gémit-il. "Mais du moins, tu seras mon arbre. Le front de mes vainqueurs sera ceint de tes feuilles. Tu prendras part à tous mes triomphes. Apollon et son laurier seront unis partout où des chants s'élèveront, où des poèmes seront dits."

Bruissante et ondoyante, la tête du bel arbre aux feuilles luisantes parut acquiescer joyeusement.


Dernière édition par Moon le Lun 04 Mai 2009, 17:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement.   Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement. - Page 5 EmptyVen 15 Fév 2008, 18:28

Quelle jolie histoire et quelle jolie peinture Moon. :yes:
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Moon
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MessageSujet: Re: Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement.   Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement. - Page 5 EmptyVen 15 Fév 2008, 18:29

Syl a écrit:
Quelle jolie histoire et quelle jolie peinture Moon. :yes:

N'est-ce pas ? J'ai étudié le tableau en cours d'histoire des arts et j'ai lu le mythe après dans ma mythologie de poche. Smile
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MessageSujet: Re: Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement.   Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement. - Page 5 EmptyDim 17 Fév 2008, 14:21

Alors, à propos des arbres, voici le titre d’un chouette livre (je ne pense pas l’avoir vu dans ce fil):

« Histoires d’arbres des sciences aux contes » de Philippe Domont et Edith Montelle. (Delachaux et Niestlé).

Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement. - Page 5 Arbres10

Chêne, tilleul, sapin, platane, cèdre ... Histoires d’arbres invite à découvrir dix-huit espèces d’arbres qui font partie de notre environnement proche, des essences forestières aux espèces plus urbaines.

Comme l’arbre ne pousse pas qu’en forêt, mais se mêle intimement à l’habitat humain, ont été retenues :

· Trois espèces urbaines, le ginkgo, le platane, le peuplier d’Italie, très présents dans les parcs, sur les places et le long des routes.

· Trois espèces méditerranéennes dont l’importance économique et culturelle fut et reste essentielle autour de la Méditerranée : Le figuier, l’olivier et le cèdre.

· Douze essences forestières représentatives des principales composantes des forêts européennes, de la plaine à la montagne, des essences forestières aux espèces plus urbaines. Il s’agit du bouleau,du pin sylvestre, du mélèze, de l’épicéa, du sapin pectiné, de l’érable sycomore, du tilleul, du hêtre, du chêne, du frêne, du châtaignier et de l’if.

Le forestier et la conteuse allient leur plume et leur savoir pour nous livrer des portraits où science et mythologie éclairent nos connaissances sur les arbres et la forêt.

Combinés aux contes et légendes intimement liés à ces espèces, les textes documentaires , ainsi que les nombreuses illustrations, fournissent les instruments qui permettent de comprendre et raconter notre relation avec la nature.

D’une grande richesse, ce livre permet au lecteur de porter un regard différent sur les arbres.
Les auteurs se sont attachés à les dépeindre sous de nombreux angles : botanique, forestier, historique et écologique, mais aussi sous l’angle ethnographique, symbolique et mythologique. Les contes, légendes et mythes ponctuent également le portrait. La fiche récapitulative sur l’espèce décrite fait le point sur l’économie, l’écologie mais aussi sur l’étymologie, le langage. Une aide à la découverte du paysage grâce à la toponymie est également abordée.
Ce livre donne des pistes pour parler des arbres de façon vivante et compréhensible.

Philippe Domont est ingénieur forestier, diplômé de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich. Il est actuellement consultant indépendant, formateur, traducteur et auteur d’ouvrages de vulgarisation.

Edith Montelle, conteuse et écrivain, recueille des contes et des légendes depuis 1962. Férue de mythologie, elle est l’auteur de nombreux ouvrages sur la tradition orale. Les arbres sont l’un de ses thème favoris.

:feuil: tre :feuil: tre :feuil: tre
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soussou
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MessageSujet: Re: Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement.   Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement. - Page 5 EmptyDim 17 Fév 2008, 16:32

Le roi des Aulnes
Qui chevauche si tard dans la nuit et le vent ?
C'est le père emportant son enfant.
Il a son fils bien serré dans ses bras,
Il le tient ferme et à l'abris du froid.

- Mon fils, pourquoi caches-tu, angoissé, ton visage ?
- Ne vois-tu pas, mon père, le roi des Aulnes ?
Le roi des Aulnes avec couronne et traîne ?
- Mon fils, c'est une traînée de brume.

- Viens, cher enfant, viens, viens avec moi !
À de bien beau jeu je jouerai avec toi ;
Maintes fleurs diaprées croissent sur la rive !
Ma mère a maint vêtement d'or.

- Mon père, mon père, n'entends-tu donc pas,
Ce que le roi des Aulnes me promet tout bas ?
- Sois calme, reste calme, mon enfant ;
Dans les feuilles sèches siffle le vent.

- Veux-tu, bel enfant, venir avec moi ?
Mes filles de toi sauront prendre grand soin ;
Mes filles conduisent la ronde nocturne,
Et te berçant et en chantant et en dansant t'endormiront.

- Mon père, mon père ne vois-tu donc pas
Les filles du roi des Aulnes en ce lieu sinistre ?
- Mon fils, mon fils, je le vois fort bien :
Ce sont les vieux saules qui ont l'air si gris.

- Je t'aime, ta belle forme me ravit ;
Ne consens-tu pas, j'userai de violence !
- Mon père, mon père, le voilà qui me prend !
Le roi des Aulnes, comme il m'a fait mal !

Le père frémit d'horreur, il chevauche plus vite,
Il retient dans ses bras son enfant qui gémit,
Il atteint sa demeure avec peine et détresse :
Dans ses bras, l'enfant était mort.


Johann Wolfgang von Goethe
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Aristarque
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MessageSujet: Re: Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement.   Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement. - Page 5 EmptyVen 18 Avr 2008, 20:25

C'est de la fiction fantastique et insolite. Mais le personnage principal est un arbre, un arbre qui tremble!

"L'arbre qui trembla" par Claude Farrère de l'Académie Française .
"Donald Stuart emmenait à Versailles, par un beau soir d'été, Mme Voghera. Huit jours de villégiature à deux. On avait choisi le Trianon palace. Ce n'étaient pas deux amoureux: deux camarades de route sans plus.....Par ailleurs, les meilleurs amis du monde et les plus honnêtes gens....."
La voiture, avec chauffeur qui les transporte, dans la nuit, a un pneu qui éclate. Pendant que le chauffeur change la roue, les deux amis se promènent dans la campagne lorsque Donald s'arrête brusquement. Il dit reconnaître l'endroit :" C'est ici qu'il y a huit ou dix ans je me suis arrêté déjà de nuit, comme aujourd’hui. J'étais en auto; l'auto a eu une panne comme aujourd'hui encore... »
Il était alors en compagnie d'un ami, le comte d'Offenbach :"Celui qui est mort en auto, à coté de moi, sur la route de Paris à Versailles....précisément un quart d'heure après s'être arrêté ici, où nous sommes..." Auparavant, il s'était tenu debout devant un arbre, un acacia, qui tremblait de toutes ses feuilles alors qu'il n'y avait pas un souffle de vent.
Pour mieux montrer à Mme Voghera l'arbre en question, Donald prit à pleines mains la plus basse branche. "Mais tout aussitôt l'acacia, violemment, trembla. Et il trembla d'un tremblement profond dont toutes les feuilles et toutes les branches et le tronc même semblaient agités à la fois. Une tempête n'eût pu le secouer de la sorte." Exactement comme pour le comte d'Offenbach!
La panne réparée, ils repartirent pour Versailles. "Ils y furent sans autre incident. Mais comme à la porte de l'hôtel, Donald Stuart descendait le premier pour offrir la main à sa compagne, le pied lui manqua, il tomba, sa tête porta sur l'angle du trottoir et on le releva mort."

Même pour une courte nouvelle, un peu insolite, proche de la vie de tous les jours, Claude Farrère, sait se montrer un merveilleux orfèvre de notre belle langue française. A preuve ce court extrait, magnifiant les arbres de notre belle France:
"Le bois était un joli bois. Chênes, frênes, hêtres, tilleuls; toutes les admirables verdures de cette Ile-de-France qui est , en vérité, au centre du pays français, comme une île plus française que la France même. Toutes les vieilles Gaules s'y sont unies et concentrées. C'est la mélancolie pesante du pays de Bretagne qui se mêle à la fervente douceur de la terre basque et des Pyrénées. C'est la grâce précise des pinèdes provençales, toutes bleues, et c'est le mystère des Vosges avec leurs sapins et leurs brumes grises. Merveilleux alliage des plus merveilleux métaux"
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Aristarque
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MessageSujet: Re: Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement.   Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement. - Page 5 EmptyMer 18 Juin 2008, 20:54

Le Chêne et la Tortue

Paroles: Francis blanche. Musique: Gérard Calvi

Le chêne un jour dit à la tortue
Que vous êtes belle, que vous courez bien !
Votre voix qui m'est inconnue
Doit être aussi fraîche que l'air du matin
La tortue, alors secrètement flattée,
Aspira très fort et se mit à chanter
Et le lièvre dans le bois mouillé
Pour l'entendre, cessa de brouter.
Mais hélas la pauvre tortue
Ayant sans relâche chanté tout l'été
Se trouva toute dépourvue
A la fin d'automne sans rien à croûter
Elle alla trouver la cigale aux yeux verts
Poétesse cotée dont elle aimait les vers
Qui lui dit : "Non, j'ai ma locataire
La fourmi qui est dans la misère."

Alors le corbeau, le loup et l'agneau
Le coche et le chat et le souriceau
L'huître et les plaideurs
L'aigle et le chasseur
Décidèrent d'agir en sa faveur.

Et chacun s'en fut, l'âme émue
Faire à la tortue un présent discret
Le renard offrit en partage
un peu du fromage
Qu'il avait volé
Le grand chêne donna de ses glands par kilos
Le roseau donna la moëlle de ses os
Et le lièvre offrit à sa consœur
Une terrine de pâté de chasseur
La fourmi donna des myrtilles
Et le rat des villes quelques ortolans
La cigale enfin convaincue
Donna à la tortue la clé de ses champs
À sa cour, le lion donna un grand gala
Tous heureux de vivre, on rit et l'on dansa
Mais les hommes ne s'entendaient pas
Le jour même la bombe éclata
Du feu, du fer
Fumée dans l'air
Et ma fable s'arrête là
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fontelle
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MessageSujet: Re: Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement.   Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement. - Page 5 EmptyVen 20 Juin 2008, 17:36

cheers cheers
scratch :idea: tout ça ?

rire
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Dany
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Dany


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MessageSujet: Re: Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement.   Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement. - Page 5 EmptySam 19 Juil 2008, 12:25

Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement. - Page 5 Foret10

LUMIERE DANS LA FORÊT

L'été paraissait éternel. La forêt portait toutes ses feuilles. Chaque arbre était un toit touffu, dense et sombre, où la lumière ne s'infiltrait que goutte à goutte, retenue par chaque feuille au passage. Et tous les arbres aux cimes rapprochées ne formaient qu'un seul dais immense qui semblait se gonfler par-dessous, se tendre et s'immobiliser sous le poids de la lumière du ciel.

Ce qui dormait sous le couvert, c'était seulement un mirage de lumière, une nappe d'air transparente et glauque, calme comme une eau souterraine. Quand le vol d'un passereau passait silencieusement au travers, on eût dit que l'oiseau flottait, dérivait comme une balle de plumes. Et les mouches tournaient en rond, suspendues et flottantes, pareilles à des insectes d'eau ; mais leurs ailes, par moments, s'irisaient d'une clarté plus réelle, accrochaient un éclat de soleil qui rebondissait en fusant. Et l'on entendait tout là-haut, de l'autre côté des cimes, un vrai cri d'oiseau aérien, le coup de sifflet d'un bouvreuil qui piquait une tête dans le bleu.

Maurice GENEVOIX

Bien à vous,
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MessageSujet: Re: Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement.   Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement. - Page 5 EmptyMer 27 Aoû 2008, 20:54

Nostalgie d'automne.
Revoir le reflet des arbres parés des couleurs de l'automne, dans les eaux paisibles d'une rivière.....

..................................Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement. - Page 5 Reflet10
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MessageSujet: Re: Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement.   Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement. - Page 5 EmptyLun 01 Sep 2008, 21:11

Contre les bucherons de la forest de Gastine
Pierre de Ronsard
( 1524- 1585 )
Elégie
Quiconque aura premier la main embesongnée
A te couper, forest, d’une dure congnée,
Qu’il puisse s’enferrer de son propre baston,
Et sente en l’estomac la faim d’Erisichton,
Qui coupa de Cerés le Chesne venerable
Et qui gourmand de tout, de tout insatiable,
Les bœufs et les moutons de sa mère esgorgea,
Puis pressé de la faim, soy-mesme se mangea :
Ainsi puisse engloutir ses rentes et sa terre,
Et se devore après par les dents de la guerre.
Qu’il puisse pour vanger le sang de nos forests,
Toujours nouveaux emprunts sur nouveaux interest
Devoir à l’usurier, et qu’en fin il consomme
Tout son bien à payer la principale somme.
Que toujours sans repos ne face en son cerveau
Que tramer pour-neant quelque dessein nouveau,
Porté d’impatience et de fureur diverse,

Et de mauvais conseil qui les hommes renverse.
Escoute, Bucheron ( arreste un peu le bras )
Ce ne sont pas des bois que tu jettes à bas,
Ne vois-tu pas le sang lequel degoute à force
Des Nymphes qui vivoyent dessous la dure escorce ?

Sacrilege meurdrier, si on pend un voleur
Pour piller un butin de bien peu de valeur,
Combien de feux, de fers, de morts, et de detresses
Merites-tu, meschant, pour tuer des Déesses ?
Forest, haute maison des oiseaux bocagers,
Plus le Cerf solitaire et les Chevreuls legers
Ne paistront sous ton ombre, et ta verte crinière
Plus le Soleil d’Esté ne rompra la lumière.
Plus l’amoureux Pasteur sur un tronq adossé,
Enflant son Flageolet à quatre trous persé,
Son mastin à ses pieds, à son flanc la houlette,
Ne dira plus l’ardeur de sa belle Janette :
Tout devienda muet : Echo sera sans voix :
Tu deviendras campagne, et en lieu de tes bois,
Dont l’ombrage incertain lentement se remue,
Tu sentiras le soc, le coutre et la charrue :
Tu perdras ton silence, et haletans d’effroy
Ny Satyres ny Pans ne viendront plus chez toy.
Adieu vielle forest, le jouet de Zephyre,
Où premier j’accorday les langues de ma lyre,
Où premier j’entendi les fleches resonner
D’Apollon, qui me vint tout le cœur estonner :
Où premier admirant la belle Calliope,
Je devin amoureux de sa neuvaine trope
Quand sa main sur le front cent roses me jetta,
Et de son propre laict Euterpe m’allaita.
Adieu vielle forest, adieu testes sacrées,
De tableaux et de fleurs autrefois honorées,
Maintenant le desdain des passans alterez,
Qui brulez en Esté des rayons etherez,
Sans plus trouver le frais de tes douces verdures,
Accusent vos meurtriers, et leur disent injures.
Adieu Chesnes, couronne aux vaillans citoyens,
Arbres de Jupiter, germes Dodonéens,
Qui premiers aux humains donnastes à repaistre,
Peuples vrayment ingrats, qui n’ont sceu recognoitre
Les biens receus de vous , peuples vraiment grossiers,
De massacrer ainsi nos peres nourriciers.
Que l’homme est malheureux qui au monde se fie !
Ô Dieux, que véritable est la Philosophie,
Qui dit que toute chose à la fin perira,
Et qu’en changeant de forme une autre vestira :
De Tempé la vallée un jour sera montagne,
Et la cyme d’Athos une large campagne,
Neptune quelque fois de blé sera couvert.
La matière demeure, et la forme se perd.

Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement. - Page 5 La_for10
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rotko
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MessageSujet: Re: Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement.   Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement. - Page 5 EmptyJeu 27 Nov 2008, 06:12

et les écorces ?

Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement. - Page 5 Ecorce10
clic !


voici des troncs des trous et des écorces
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MessageSujet: Re: Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement.   Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement. - Page 5 EmptyJeu 27 Nov 2008, 21:55

On peut toujours en faire des bouchons.!!!!

Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement. - Page 5 Boucho10
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Aristarque
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Aristarque


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MessageSujet: Re: Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement.   Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement. - Page 5 EmptyJeu 01 Jan 2009, 21:32

Dans les « Mémoires et Aventures d’un homme de qualité » , l’Abbé Prévost (1697-1763), sous le titre « L’homme changé en arbre », raconte le cauchemar d’un personnage qui, recru de fatigue après un long voyage, se couche en vue d’un sommeil réparateur.
Mais dans la nuit, : « …tout ce qu’il y eut jamais de songes affreux et funestes se présentèrent à mon imagination… » Pour échapper à une foule de spectres, il entra, toujours en rêve, : « … dans une forêt fort sombre. A peine eus-je fait quelques pas que mes pieds devinrent immobiles, mes habits se changèrent en écorce, mes mains en branches ; en un mot, je me vis transformé en un grand arbre… ». Alors l’un des affreux spectres « …monta sur mes branches , pour les couper avec un fer tranchant…Il me donna plusieurs coups, dont il m’abattit autant de branches. Mon sang coulait à grand flots, et je ressentais des douleurs inexprimables. Pendant que je souffrais ce cruel martyre, et que la forêt retentissait de mes cris….les spectres me quittèrent pour une autre proie…Ce fut alors que, ne me possédant plus, je m’agitai si furieusement que…je tombai de mon lit avec assez de violence. Cette chute me réveilla ; et j’eus beaucoup de joie en reconnaissant que tout ce qui venait de se passer n’était qu’un songe »
Source : « Les maîtres de l’étrange et de la peur » Editions Robert Laffont
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Constance
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MessageSujet: Re: Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement.   Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement. - Page 5 EmptyMar 01 Déc 2009, 18:26



Le Bois


Le bois que tu désirais ardemment
Jusqu'à ce que tu le dépasses,
Maintenant oublie-le
Promeneur de l'après-midi,

Un matin l'ont saccagé
Les bûcherons sans fatigue
Et là, maintenant, des routes,
Promeneur de l'après-midi.

La très profonde plainte
Qui effleurait ton coeur
Et brisait tes genoux,
Tu ne l'entendras plus.

Les oiseaux de la nuit
L'ont emportée sur leurs ailes
Tremblantes, grandes ouvertes,
Pour en faire leur voix.

Tout ce qui criait d'une voix enrouée
Avec une voix d'homme,
Dans l'apaisement du lieu,
A sombré dans le silence

Et la lame, sanglante
Et nue, s'est abattue,
Tu la voyais dans une main
Briller et fulgurer.

Le doux murmure
Qui te conduisait, Promeneur,
Vers des palais merveilleux,
Sans l'espoir d'une aube

L'ont emporté - regarde,
Dernier frisson,
Les feuilles déjà mortes
Qui gisent à terre.

Et la harpe au doux timbre
Qui doucement te grisait,
Mais en cachette te frappait
Une musique de mort

S'est perdue,
Dans les mers, dans les montagnes,
Avec la pure fille qui la portait,
Pour qu'on ne puisse à nouveau l'entendre.

Le bois que tu désirais ardemment
Jusqu'à ce que tu le dépasses,
Pour toujours tu l'oublieras,
Promeneur de l'après-midi.

A présent, ils sont devenus
Cercueils, tes arbres sauvages,
Et tu les trouveras dans la ville,
Promeneur de l'après-midi.


Miltos Malakassis
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Constance
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MessageSujet: Re: Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement.   Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement. - Page 5 EmptyMer 02 Déc 2009, 18:34

Oiseaux


Donnez-moi des oiseaux, dit l’arbre
donnez-moi une foule d’oiseaux :
des moineaux, des hirondelles,
des étourneaux, des tourterelles,
des merles, des mésanges
et un coucou
un seul,
comme un bijou
contre mon cœur.

Couvrez-moi d’oiseaux
de toutes les couleurs
afin que ce manteau de plumes
me tienne chaud pendant l’hiver
quand mes feuilles, une à une,
mortes au vent cruel
s’en sont allées.


Jean Joubert

(L’amitié des bêtes)
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Vois ces arbres qui se pressent, se froisser rapidement.
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