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Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
Sujet: Re: Rithy Panh et le Cambodge. Jeu 19 Jan 2012, 06:36
Claude Lanzmann
Citation :
"On a toujours le choix de rester humain."
Cette expression "banalité du mal"est une sottise creuse. Non, le mal n'est pas banal. On le verra dans le film que je tournerai cet été, Eichmann n'était pas un homme banal. Duch n'est pas un homme banal. Rithy Panh dit cela admirablement quand il parle de ces intellectuels qui prétendent qu'entre le mal et le bien, entre le bourreau et la victime, entre l'assassin et l'innocent, il n'y a pas plus que l'épaisseur d'une feuille de papier à cigarette.
Le postulat de la "banalité du mal" signifie que vous, moi, n'importe qui, pourrait commettre de tels crimes. Eh bien, non. Je ne ferai jamais ça, en aucune circonstance. Ni les nazis ni les Khmers rouges n'étaient des hommes ordinaires
Voila qui fait justice d'idées trop facilement reçues - et invoquées, du genre
" à cette époque, tout le monde était raciste ou antisémite",
ce n'est evidemment pas vrai.
un entretien avec Claude Lanzman
rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
Sujet: Re: Rithy Panh et le Cambodge. Ven 03 Fév 2012, 06:39
Douch, chef de la prison de Phnom Penh sous le régime cambodgien des Khmers rouges, où quelque 15.000 personnes ont été torturées avant d'être exécutées, a été condamné vendredi en appel à la perpétuité dans le premier verdict définitif du tribunal parrainé par l'Onu.
L'ex-chef de Tuol Sleng (ou S21), la prison centrale de la capitale entre 1975 et 1979, avait été condamné en première instance à 30 ans de prison en juillet 2010 pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Mais la chambre de la cour suprême du tribunal a porté cette peine à «la prison à vie», estimant que le premier jugement n'était pas à la hauteur des crimes du tortionnaire.
rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
Sujet: Re: Rithy Panh et le Cambodge. Ven 02 Mar 2012, 11:21
Genève : Le Festival du film et forum international sur les droits humains a invité le réalisateur qui signe une fiction et un documentaire et vient aussi de publier son autobiographie
De 1975 à 1979, le régime de Pol Pot a causé 1,8 million de morts, soit au moins un quart de la population cambodgienne. Rithy Panh n’a guère cessé depuis plus de vingt ans de se confronter au drame qu’a connu son pays sous les Khmers rouges.
Le cinéaste est l’invité du Festival du film et forum international sur les droits humains (FIFDH).
Rithy Panh est un survivant du massacre et, depuis, il essaie de comprendre. Arrivé en France à 16 ans, en 1980, il est devenu cinéaste, et depuis 1989, de documentaire en fiction, il ausculte les mémoires, refuse le déni, interroge, remet les bourreaux en situation comme dans le documentaire S-21, la machine de mort khmère rouge (2003). En 2006 déjà, alors qu’il était invité au festival Visions du réel à Nyon, il confiait au Temps:
Citation :
«A présent, sans éviter à tout prix le thème du génocide, je pense que la meilleure façon pour moi de vaincre les Khmers rouges, c’est de devenir cinéaste tout court.»
Rithy Panh, avec Christophe Bataille, «L’Elimination», Grasset, 2012, 334 pages.
«Duch, le maître des forges de l’enfer», documentaire, 2011. Alhambra, di 4 mars à 14h en présence du réalisateur.
Et Cinémas du Grütli, ma 6 à 21h . «Shiiku (Gibier d’élevage)», 2011. Cinémas du Grütli, di 4 à 20h30, en présence du réalisateur.
rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
Sujet: Re: Rithy Panh et le Cambodge. Dim 26 Mai 2013, 06:22
l'image manquante
En se tournant à nouveau vers ce passé qui le hante, revisité notamment dans S21, la machine de mort khmère rouge en 2002, Rithy Panh l'affronte pour la première fois sous un angle moins historique que personnel. Il recrée les images perdues d'un bonheur familial fugace, puis d'une longue tragédie, avec des figurines de terre cuite peintes, comme des santons qui les représentent, lui, les siens et tous ceux qui partagèrent leur sort.
Un procédé qui nous amène droit au cœur d'une force mystérieuse de l'enfance : un pouvoir d'échapper à la réalité la plus horrible, en se la représentant autrement. L'Image manquante est un grand film sur cette résistance spontanée, et miraculeuse, à travers tant d'épreuves, du gamin que fut Rithy Panh
voir la bande annonce.
rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
Sujet: Re: Rithy Panh et le Cambodge. Jeu 10 Oct 2013, 05:59
Une grande émotion saisit aussi le spectateur à la vision de L'Image manquante. Après beaucoup de films consacrés au sujet, dont S21, la machine de mort khmer rouge (2002) serait la pièce centrale, Rithy Panh fait ici surgir une parole intime, lui qui fut déporté enfant dans les camps de travail, où toute sa famille succomba.
Comme son titre l'indique, le film part à la recherche de l'image manquante du génocide. A défaut de la trouver, l'auteur la fabrique. Figurines d'argile, archives, musique, incrustations, texte d'une infinie beauté dit en voix off, tout est bon à Rithy Panh, dans cette lente et douloureuse remontée vers une enfance assujettie à la mort, pour évoquer ce qui ne peut se montrer.
dit le Monde.
La voix off du réalisateur est très sobre, et les figurines expriment à la fois la beauté et l'amour perdus, comme le désespoir d'un "peuple travaillant à sa propre destruction".
rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
Sujet: Re: Rithy Panh et le Cambodge. Lun 18 Nov 2013, 19:07
Un soir après la guerre
Août 1992, Savannah, 28 ans, revient à Phnom Penh après quatre années passées à combattre les khmers rouges au nord du Cambodge. Comme tous ceux de sa génération, il n'a connu, depuis l'enfance, que la guerre, les camps, la famine et les massacres
présentation complète.
On n'ose parler de mélo, vu que le film est profondément ancré dans la réalité cambodgienne, même si certaines poses des acteurs ou situations du film y font penser.
La situation dans les villes : règne de l'argent, ce qui entraîne prostitution et métiers à risques comme boxeur, braqueur ou racketteur. La corruption est totale comme on le verra avec l'ascension de Mali, "le plus pourri de tous".
Les logements sont insalubres, précaires, à la merci d'expulsions.
L'actrice qui incarne Srey Poeuv, l'hôtesse de bar, présente de multiples facettes convaincantes, depuis la séductrice profesionnelle, jusqu'à l'amoureuse juvénile et passionnée. Tout le film repose sur un flashback de son amour pour Savannah, l'ancien maquisard engagé contre Pol Pot.
le film est violent, très prenant, et dans la volonté de vivre intensément un présent dangereux, fait penser à la vierge des tueurs de fernando vallejo