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 Les délires de Marie Chevalier

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marie chevalier
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marie chevalier
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MessageSujet: Re: Les délires de Marie Chevalier   les délires de marie chevalier - Les délires de Marie Chevalier - Page 3 EmptyMar 09 Jan 2007, 12:54

Je l'ai d'autant plus ressenti que cette histoire je l'ai vécue!!!! quand nous avons acheté la maison où je vis maintenant!! j'ai voulu faire du zèle et hop!! affraid affraid affraid affraid
bien sûr j'ai romancé ! ( je n'ai jamais eu de jogging rose lol! )


tiens une fois n'est pas coutume je t'en mets une autre pour toi sur les chats justement accroche toi ! lol!
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marie chevalier
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MessageSujet: Les délires de Marie Chevalier   les délires de marie chevalier - Les délires de Marie Chevalier - Page 3 EmptyMar 09 Jan 2007, 12:55

CE DEVAIT ETRE UNE BONNE SOIREE…


Nous étions une vingtaine de personnes d’âge et de milieu complètement différents mais nous adorions nous rencontrer toutes les semaines, comme cela, pour le plaisir de parler de tout et de rien, de rire et surtout pour décompresser du stress de la semaine. Nous avions pris l’habitude également de nous donner des surnoms originaux, cela agrémentait encore plus s’il le fallait le délire de ces rencontres.

Il y avait là des amis qui ne parlaient jamais mais prenaient plaisir à écouter les blagues et les commentaires de quelques uns d’entre nous . En fait nous n’étions que quatre ou cinq à mener le débat, et n’importe quel débat le problème était là ! nous pouvions aussi bien parler politique, religion que sexe ou blagues de bas- étages c’est ce qui faisait le charme de nos retrouvailles hebdomadaires .

Hier soir, l’ambiance était particulièrement au rire. Parfois c’était ainsi un sujet fusait et remportait du succès.

Ce fut le cas quand Nikon se mit à nous raconter que son chat avait, se comportait , le suivait, venait l’accueillir comme l’aurait fait un chien.

Jusque là cela ne nous fit pas spécialement rire nous avons tous pris un air surpris, lui avons posé plein de questions, du genre ah oui ? et il aboie ? il grogne ? tout le monde commençait quand même à sourire et l’atmosphère était comme souvent très proche de la gaîté !

- Mais tu sais moi je te crois, intervint Ecnamor, la plus âgée d’entre nous, j’ai personnellement une chatte, qui se comporte aussi comme un chien et vous savez quoi ? elle va même ramasser la baballe… quand on lui lance bien sûr..

Cette précision (indispensable) nous fit éclater de rire !!

- Ah ! ben oui bien sûr, forcément …. quand on lui lance…. intervient Lourima…
C’était parti……. les rires fusèrent et à ce moment là commença un véritable délire concernant les chats et chattes !!

- La mienne fait 9 kilos, continua Ecnamor poursuivant son exposé

- Mais c’est un monstre ! hurla Caplas

- Pas du tout ! s’indigna Ecnamor sans rire

- Elle est grasse, beurk !

- Non non… elle n’est pas grasse elle est musclée…..

- Ah oui ça on peut le dire …

Tout le monde riait mais riait, pleurait de rire !

Ecnamor, ne se démonta pas, très calme elle commença à nous expliquer que lorsqu’une voiture s’arrêtait devant leur maison la chatte grognait, ce qui fit dire à Lourima :

« Vous avez tous compris si vous vous rendez chez Ecnamor, il faut y aller à vélo car sa chatte grogne en entendant une voiture… »

Nikon, qui était resté muet pendant le débat, attendait le moment pour continuer de parler de ses animaux.

- Mais elle « bouffe » quoi ta chatte ! pas possible c’est un veau !

- Non non elle mange beaucoup de viande rouge et surtout elle adore par-dessus tout la crème chantilly…

Tout le monde était plié de rire, en fait tout le stress de la semaine partait dans ce fou -rire collectif quand Nikon d’une voix douce nous dit :

- Et moi j’ai aussi 4 perroquets nains …

les rires reprirent de plus belle !

- Pourquoi nains ? ils s’appellent comment ? grincheux ? etc..

- Nains parce qu’ils sont petits mais en plus ils sont inséparables !!

- Ah et ton chat ne veut pas les croquer ?

- Pas du tout ! tout le monde s’entend bien…

Et nous riions et nous riions, certaines d’entre nous s’essuyaient les yeux car elles pleuraient de rire et ce qui était le plus drôle c’est que Nikon et Ecnamor restaient de marbre et continuaient sérieusement à nous parler de leurs bêtes qu’ils adoraient à priori.

Tout le monde était bien, animé par vraiment une gaîté qui leur faisait oublier tous les soucis. Ils se le disaient, d’ailleurs :

« Comme nous sommes bêtes, mais quelle crise ! que cela fait du bien etc. »

Les rires s’estompèrent doucement tout redevint calme sauf quelques anecdotes drôles par ci par là mais plus ce déchaînement de tout à l’heure. Chacun reprenait ses esprits et se rappellerait encore en rentrant chez lui de la bonne soirée qu’ils avaient passé tous ensemble.
Comme après un orage, un calme bienfaisant et reposant s’installait dans la pièce.

Quand soudain, un bruit étrange se fit entendre, très lointain.

Comme nous étions réunis dans une salle en dehors d’autres habitations , nous avons tout de suite pensé à un animal au loin car cela tenait de l’aboiement ou du miaulement.

- Pas grave, cela doit provenir de la ferme voisine nous rassura Ecnamor, qui, seule était du village.

- Ah oui quel drôle de bruit quand même on aurait cru qu’il était près de nous, remarqua Lourima.

Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase, la porte s’ouvrit violemment et un animal que personne ne put reconnaître fit irruption dans la pièce se jetant à la gorge de Nikon qui poussa un cri de terreur avant de tomber de son fauteuil couvert de sang !

Puis ce fut le tour de Lourima puis de Caplas, puis de tous les autres ils tombèrent comme des pantins, égorgés par cette bête immonde qui sautait et était partout à la fois.

Seule Ecnamor échappa au massacre.

Elle se leva prit sa canne siffla et quitta la pièce suivie de ….. sa chatte qui était venue la rejoindre …

« Oui ma belle tu as bien fait, ils ne comprennent rien, non tu n’es pas grosse non tu n’es pas grasse ma douceur, tu es musclée, tout simplement musclée. »

Un ronronnement de bonheur lui répondit.

- Ahhhhhhhhhhhhhhh

- Que se passe-t-il ? ma chérie demanda Hervé, le mari d’Ecnamor, inquiet ?

- Rien rien… j’avais la chatte sur les genoux et je me suis endormie… Oh !! la la j’ai fait un cauchemar affreux !! la chatte égorgeait tous mes amis à notre réunion hebdomadaire, j’en tremble encore !
- Mais ce n’était pas un rêve….

- Qui me parle ?

Elle se retourna et sur le lustre ricanaient quatre perroquets nains.

Elle ouvrit complètement les yeux, se leva et se dirigea vers la porte de la cave, afin d’aller chercher la carabine qu’elle utilisait pour faire peur aux oiseaux. Son pied glissa et elle s’effondra sur la terre battue en bas à environ trois mêtres.

La chatte qui l’avait suivie remonta et dit aux perroquets :

« Merci les gars ça y est nous sommes enfin débarrassés de tout le monde ouf !! à nous la belle vie ! » et d’un bond elle sauta et avala les quatre perroquets après les avoir étranglés.

Ceci est une histoire purement fictive bien entendu car les chattes de neuf kilos ne se vexent pas et seraient incapables de faire du mal aux être humains et encore moins aux perroquets nains …..




Marie Chevalier 11 février 2005
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Utopie
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MessageSujet: Re: Les délires de Marie Chevalier   les délires de marie chevalier - Les délires de Marie Chevalier - Page 3 EmptyMar 09 Jan 2007, 13:25

oh là là !!! c'est impossible ton histoire, si j'avais lu celle-ci quand j'avais 7 chats, j'aurai fait des cauchemards !
Non vraiment je regarde mon chat là et je ne peux en avoir peur, bon ok il ne fait que 7 kg ... Il lit trop alors il s'empâte Happy


Dernière édition par le Mer 24 Jan 2007, 22:08, édité 1 fois
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marie chevalier
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MessageSujet: Re: Les délires de Marie Chevalier   les délires de marie chevalier - Les délires de Marie Chevalier - Page 3 EmptyMar 09 Jan 2007, 13:30

J'adore les chats remarque la mienne en fait 7/ plutôt 8 d'ailleurs lol
surtout s'il se gave de lectures insipides c'est celles qui sautent aux hanches lol!

mais tu peux le laisser au contraire il a sa place ici Happy
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queenieinlove
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MessageSujet: Re: Les délires de Marie Chevalier   les délires de marie chevalier - Les délires de Marie Chevalier - Page 3 EmptyMar 09 Jan 2007, 13:33

craquant ton chat Utopie !

Ton texte est effrayant, dans la même veine du précédent que j'avais lu (je ne me souviens plus du titre : ça se passait dans une maison au fin fond de la cambrousse...)

Décidemment, les animaux qui t'entourent sont diaboliques! J'aime bien quand dans l'apparente banalité se glisse du fantastique, on a l'impression de perdre pied.
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marie chevalier
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MessageSujet: Re: Les délires de Marie Chevalier   les délires de marie chevalier - Les délires de Marie Chevalier - Page 3 EmptyMar 09 Jan 2007, 13:41

merci Quennie oui tu as raison les animaux qui m'entourent font peur affraid affraid mais c'est pour de rire Happy
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MessageSujet: Re: Les délires de Marie Chevalier   les délires de marie chevalier - Les délires de Marie Chevalier - Page 3 EmptyMar 09 Jan 2007, 13:45

moi j'aurai aimé que tu nous fasses un peu plus partager l'angoisse de la dame. C'est dommage - elle s'évanouit si vite... et les vers de terre sont bien inoffensifs du coup...
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marie chevalier
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MessageSujet: Re: Les délires de Marie Chevalier   les délires de marie chevalier - Les délires de Marie Chevalier - Page 3 EmptyMar 09 Jan 2007, 14:11

Ben en effet, mais tu sais c'est intolérable de voir ce que tu détestes le plus sortir par milliers du sol entre les briques disjointes Rolling Eyes 'pt'ain je m'y vois encore !!!!! affraid affraid affraid

ps: et ce sera la dernière ! mais puisque l'on est dans les animaux un dernier fleuron de mes élucubrations d'acccord?
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marie chevalier
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MessageSujet: la peur   les délires de marie chevalier - Les délires de Marie Chevalier - Page 3 EmptyMar 09 Jan 2007, 14:15

La peur…


Il faisait froid, nous étions en Février. Miloune, qui dormait paisiblement sur son coussin, releva soudainement la tête et courut vers la porte d’entrée. Je la suivis en lui demandant – oui je parle à mon chat !
— Qu’as-tu ? Où veux-tu aller ?
Bien entendu, elle me répondit par des miaulements de plus en plus agacés. La poignée de porte dans la main, j’appuyai et entrebâillai juste de quoi la laisser passer et refermai derrière elle. Je soulevai le rideau de la fenêtre de cuisine pour voir ce qu’elle allait faire. Je n’aimais pas qu’elle sorte en ce moment, il faisait très froid, il gelait à pierre fendre et elle était plutôt mal à l’aise pour se déplacer sur les graviers de la cour. Souffrant d’un rhumatisme naissant, nous la protégions au maximum de ces intempéries qui la laissait boitillante ; mais là, plus question de douleurs : elle s’aplatit au sol, glissa doucement vers le grand rosier sauvage au fond du jardin, les oreilles basses, la queue basse, les pattes avant comme détachées du corps.

Un bruit anormal se fit alors entendre. Je prêtai l’oreille, moi aussi me demandant ce que cela pouvait être ? Mais ce bruit prit de l’importance des piaillements, oui voilà, des piaillements, mais alors des centaines !
Je regardai, le front contre le carreau glacé de la cuisine : un spectacle comme je n’avais jamais vu : des centaines d’oiseaux avaient envahi la cour : de toutes les couleurs, des gros, des petits, des corbeaux, des tourterelles, des merles, des moineaux, des mésanges, des pinsons, des rouge-gorge ! Mon dieu, pensai-je, et Miloune qui est dehors, elle va se faire tuer !

Ma chatte que j’apercevais toujours rampant vers l’arbre du bout du jardin, s’arrêta, leva le museau et ne sembla pas du tout effrayée par ces bruissements d’ailes, ces cris divers, ces croassements, ces petits piaillements. On aurait pu penser qu’elle les attendait.
Et c’est ce qu’elle faisait ! Elle s’assit sur son derrière, la queue bien enroulée autour de ses pattes, tranquille ; moi je vivais la peur dans ma cuisine, je paniquais lamentablement en me demandant ce que j’allais pouvoir faire pour chasser toutes ses fichues bêtes ! Et puis je ne vis plus rien, sinon des oiseaux sur le rebord de la fenêtre qui me cachaient la vue. Ils étaient une trentaine les uns sur les autres et commençaient à donner de grands coups de becs dans les carreaux. Ce bruit me rendait folle, la peur, je dirais plus, la panique s’était emparé de moi et ne me quittait plus : téléphoner ? A qui pour dire quoi : j’ai des oiseaux dans ma cour !

Quand soudain l’un deux, plus hardi que les autres réussit à casser un carreau. Je poussai un petit cri, tout de suite étouffé par le fracas de ma fenêtre qui vola en éclats sous les coups de becs. Alors, ils s’engouffrèrent dans la maison, s’installèrent partout, sur les étagères, sur la table, le frigo, le plan de travail et m’encerclèrent complètement : j’en avais sur la tête, sur les épaules, sur les pieds…
Mais le plus absurde, était que Miloune semblait leur parler et eux paraissaient l’écouter. J’avais l’impression de rêver toute éveillée quand une voix humaine, distincte s’éleva. Etant seule dans la maison, j’étais verte de peur, qui pouvait parler ?
Je distinguais une corneille installée sur l’abat-jour du plafonnier et je me rendis compte que son bec s’ouvrait et se fermait. Tous les autres se taisaient. Un dernier bruissement d’ailes puis ce fut le silence, un grand silence…
La corneille commença, d’une voix éraillée, très basse :

— Bonjour tout le monde, tout d’abord merci d’avoir répondu à mon appel et merci à toi, Miloune de nous avoir dirigés vers ta maison.
Bien : je commence : je vous ai tous convoqués afin de démontrer à la maîtresse de Miloune que nous étions largement aussi forts que les humains, bien que loin s’en faut, nous n’ayons pas les mêmes moyens à notre disposition.

Des piaillements tout d’abord discrets, puis plus forts, lui répondirent comme s’ils approuvaient et surtout comprenaient ses paroles dites en « humain ».
Elle continua très longtemps, persuadant les uns et les autres qu’ils n’avaient absolument pas besoin de notre aide : ils savaient se nourrir seuls, faire leurs nids, et que c’était une grossière erreur de penser que les petites graines et boules de graisse qu’on leur mettait régulièrement l’hiver venu, ne faisaient que les engraisser et les alourdir, car comme un humain, l’oiseau peut être trop gourmand, c’est cela son seul défaut.

— J’ajoute, continua la corneille, que les humains essaient de nous appâter bien souvent avec ces petites gâteries, et malheureusement, il faut dire que nous avons de nombreuses pertes dans nos rangs à cause des chats qui nous dévorent même sans faim, lorsque nous nous approchons du récipient.
Et c’est pour cela que je tiens à remercier Miloune, qui nous a fait confiance et n’a jamais essayé de détruire nos nids ou dévoré nos petits.

A ce moment, tous les oiseaux battirent des ailes comme pour applaudir c’était effrayant : j’étais complètement hébétée devant cette scène. Je me disais que j’allais me réveiller, que je faisais un cauchemar ! Mais hélas les bruits d’ailes et cette multitude d’oiseaux devant ma fenêtre, dans ma cour ne laissaient aucun doute : tout cela était bien réel.

Elle attendit que le calme soit revenu et enchaîna :

— Certains humains reconnaissent que nous sommes très utiles dans l’équilibre de la nature, en effet chacun sait que nous avons parmi nous des charognards qui débarrassent la terre de ce qui pourrait leur apporter des maladies, je veux dire des carcasses d’autres bêtes écrasées,bien souvent par leurs chauffards d’ailleurs !
Ils disent également que nos fientes leur servent d’engrais, ce qui n’est pas tout à fait vrai, car il n’y a pas plus nocifs que nos excréments, preuve en est que certains pays du Nord nous les envoient, car ils n’en veulent pas, et nous ici en France, les hommes leur achètent, sans se préoccuper du danger, mais ça c’est un autre problème !
Une tourterelle qui levait une aile depuis tout à l’heure prit la parole elle aussi après en avoir été autorisée par la corneille :
— Moi que je voudrais dire que l’humain, nous traite comme des oiseaux bêtes et sans cervelle, nous les tourterelles. Ils disent bêtes comme une tourte ! Mais ils ne se rendent pas compte que notre roucoulement leur manquerait si nous disparaissions.
— Il faut dire, remarqua un moineau que ce qui les dérange le plus, ce sont nos fientes. Forcément nous n’avons pas à notre disposition leurs moyens modernes appelés pompeusement « toilettes », et ceci n’est quand même pas de notre faute, regardez dans les pays pauvres, ils font comme nous dans la nature ; ce que les hommes dits civilisés peuvent être « bégueules » on croirait qu’il ne leur arrive jamais de faire leurs besoins, c’est quand même incroyable !

— Bon, intervint, en se becquetant la queue, le joli pinson, ce que nous pouvons dire de tout cela est que l’être humain ne supporte pas ce qu’il ne gère pas ! Et effectivement, les oiseaux appartiennent au ciel et pas à l’homme. Alors, ils se vengent méchamment en essayant de détruire nos nids, en nous faisons mourir parfois pris dans leurs filets pour protéger leur salade, nous effrayant avec des cd (oui oui, vous avez bien compris) dans le monde moderne le gaspillage n’a pas de limite, ils jettent leur cd et les attachent dans les cerisiers pour faire peur aux oiseaux, principalement aux merles très friands du fruit de cet arbre.

— Alors que proposes-tu ? Interrogea la belle colombe toute blanche qui n’était pas encore pas intervenue …

— Voilà c’est tout simple…. On va commencer par cette maison puis nous ferons tout le village, et nous préviendrons les autres amis de toute la France, puis de tous les autres pays dits riches et nous …

Un silence se fit, très lourd, quelques bruissements d’ailes, mais très légers, étant donnée la quantité d’oiseaux présents.

— Nous quoi ? Croassa un corbeau.

— Nous allons recouvrir cette maison de nos fientes et l’ensevelir. Il n’y en a pas pour longtemps nous avons avec nous, les mouettes venues de loin pour nous aider et comme leur réputation est de salir partout elles vont s’en donner à cœur joie n’est ce pas les filles !
Et les « filles » interpellées poussèrent leur tonitruant cri et les rieuses dominèrent leur concert.

Il ne fallut pas une heure pour que notre maison prit l’aspect d’une montagne. Plus de porte, plus de fenêtres, un ciment dense et épais recouvrait tout.
J’étais restée à l’intérieur, croyant rêver mais hélas je vais mourir étouffée dans ma maison. Ils sont entrés ont barré d’abord les fenêtres puis la porte, ne laissant qu’un petit rectangle où ils s’engouffrent sans problèmes. Ce qui veut dire que je vais être enlisée ; je commençais d’ailleurs à en avoir jusqu’à la taille et je suffoquais.

Miloune, quant à elle était restée dehors et semblait parlementer avec les autres.

Au bout d’une heure, temps qui me parut terriblement long, je n’entendis plus rien : que des bruissements d’ailes étouffés au loin.
Je compris que j’étais perdue. Rien ne pourrait me sauver.

J’avais dans ma poche des feuilles de papier et c’est sur ces feuilles, pendant que je peux encore me servir de mes mains que je vous dis simplement :
Laissez vivre les oiseaux, je vous en supplie…
Je vous en supplie pour la survie de l’humanité…
Je mets la date février 2006, ainsi vous pourrez raconter cela à vos enfants. Des milliers d’oiseaux se sont vengés des hommes et les tuent avec leurs armes : leur fiente….
Je ne peux plus écrire je ne vois plus rien, adieu …



***


Dans ce monde imaginaire, il s’agissait des oiseaux mais dans le vrai monde ? Le nôtre ? Celui des gens normaux ? Avec quoi mais surtout de quoi allons- nous doucement mourir si ce n’est avec la pollution des hommes, de la « fiente » que les humains déversent en douceur dans notre quotidien…

Marie Chevalier


Février 2006
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Utopie
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MessageSujet: Re: Les délires de Marie Chevalier   les délires de marie chevalier - Les délires de Marie Chevalier - Page 3 EmptyMer 24 Jan 2007, 22:11

Ca me laisse ... songeuse, mais pas la songeuse-rêveuse que je peux être, la songeuse-triste que je suis parfois sans le montrer ...
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marie chevalier
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MessageSujet: Re: Les délires de Marie Chevalier   les délires de marie chevalier - Les délires de Marie Chevalier - Page 3 EmptyJeu 25 Jan 2007, 10:36

Surtout au moment où l'on parle de notre planète en péril! grave tout ça ! je préfère en faire des histoires à ma façon ! merci de m'avoir lue Razz
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marie chevalier
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MessageSujet: Es si le monde devenait fou?   les délires de marie chevalier - Les délires de Marie Chevalier - Page 3 EmptyVen 02 Fév 2007, 12:59

ET SI LE MONDE ETAIT FOU ?

Mélanie revenait d’un bal masqué organisé par son entreprise en l’honneur d’une fête traditionnelle de Mardi-gras. Tout avait été organisé avec beaucoup d’attention et rien ne manquait, la soirée avait été parfaite. Un buffet froid avait rassasié les plus gourmands et le champagne était présent dans toutes les coupes.
D’ailleurs, Mélanie avait la douce impression d’avoir un peu abusé de cette boisson qui fait des bulles avait-elle fait remarquer à une de ses collègues. Et dehors, malgré la fraîcheur du soir, elle n’avait pas enfilé son manteau en fausse fourrure, et bras nus et cheveux au vent elle avançait en zigzaguant et riant.
Cette soirée avait été vraiment du délire. Un vent de folie avait soufflé sur tous ces « culs serrés » comme elle appelait ses collègues et ils s’étaient laissé aller à dire et faire des choses que demain, elle leur souhaite, ils auraient oublié ! Mais cela l’avait fait beaucoup rire et amusée. Tous ces messieurs de la banque, si bien mis en général, costume trois-pièces et cravate assortie qui, ce soir, s’étaient « lâchés » et avaient vomi, craché par terre, dit des grossièretés, parlé de fesses, voire même pour certains, dansé nus sur les tables ! quel spectacle ! quelle revanche pour Mélanie ! ah elle pourrait en dire des choses maintenant et si l’un de tous ceux-là osaient mal lui parler comme cela arrivait souvent elle aurait de quoi leur faire fermer leur bouche.
C’est vrai, ils exagéraient tous dans cette boîte !

« Mélanie ! portez cela à Monsieur Le Directeur, il vous attend
Mélanie, tu es mignonne tape- moi cette lettre tout de suite
Mélanie bouge toi, le client attend dans le salon va lui proposer un café

Et surtout cet abruti de Pierre-Jean , qui n’avait pas assez de talonnettes pour être à la hauteur de ce qu’il voulait devenir : Directeur rien que cela ! Il ne s’était pas privé ce soir !Mélanie en riait encore et toujours sautillant et zigzaguant, elle avançait de plus en plus vite. En effet il commençait à faire froid et elle enfila frileusement son manteau de fausse fourrure. Elle continuait à penser et se mit à parler toute seule :

« N’empêche quelle angoisse j’ai ressenti quand ce type déguisé en ours est venu me chercher pour danser ! Quelle horreur ! Je pense que c’était Richard à cause de sa corpulence mais pas fou, il n’a pas prononcé un mot !. Mais par contre je n’avais jamais remarqué qu’ il sentait si mauvais ! Une haleine à tuer les mouches ! beurckk ! Enfin je ne me plains pas, car à part lui personne n’est venu me chercher pour danser ! bien trop fiers, pensez-donc la dactylo, la fille de service, on se demande même pourquoi on l’avait invitée ! c’est cela qu’ils ont dû tous se dire ! Pourtant j’avais soigné mon déguisement : en fée Carabosse, plus vraie que vraie ! un grand chapeau troué, des loques noires trouvées dans le grenier et un balai en paille de riz, du réel ! et bien pas un n’est venu me dire que j’avais réussi mon costume tous des mufles ! Si cet ours ne m’avait pas invitée à danser, et bien j’aurais gardé mon rôle du bureau ; une potiche et transparente en plus ! »

Il est vrai qu’au bureau personne ne regarde vraiment Mélanie, elle est tellement discrète et effacée qu’elle donne l’impression de ne pas exister par contre ils l’exploitent tous car elle est rapide et efficace dans son travail.
Ils ne lui disent que le minimum de phrases uniquement lorsqu’ils ont besoin d’elle.

Mélanie s’énervait au fur et à mesure qu’elle avançait et continuait à soliloquer :

« Je ne suis pas belle, même moche, parait-il ! pourtant quand je me regarde dans le miroir, je trouve que ça peut aller, mais les gens sont tellement bizarres ! Si vous n’êtes pas grande blonde mince, tout de suite ils vous inscrivent dans la catégorie des moches et pourtant, merde ! mon cœur bat comme le leur ! L’autre jour, Pierre-Jean m’a dit : Mélanie, vous ne vous arrangez vraiment pas, vous êtes de plus en plus négligée ! Je sais que ce n’est pas votre faute, mais rasez-vous faites-vous épiler, il n’y a pas de honte ! mais franchement ces poils sur votre visage et sur vos bras, déjà que vous n’êtes pas « canon » votre visage est déjà ingrat alors pensez un peu aux autres ! Bon c’est vrai que j’ai remarqué depuis quelques temps je change. Mais qu’est ce que je peux y faire ? Je me couvre de duvet sur le ventre, dans le dos, sur les cuisses enfin partout, on a presque envie de caresser tellement c’est doux, d’ailleurs ça fait comme un animal. »

Tout en pensant à tout cela, Mélanie approchait de chez elle et commençait à fouiller dans son sac pour trouver ses clés quand soudain une main s’appliqua sur sa bouche ! une main velue, énorme ! elle sentit immédiatement cette odeur qui l’avait écoeurée en dansant avec ce type déguisé en ours, mais que lui voulait-il ? Il desserra son étreinte et la laissa se tourner vers lui. Il la regardait, à priori sans méchanceté au contraire, elle trouvait même une certaine tendresse dans ses yeux. Il ne parlait pas, il murmurait et elle crut comprendre :

- Je ne veux pas te faire peur, je ne te veux pas de mal
- Non je n’ai pas peur mais que me voulez-vous ?
- Aujourd’hui tu n’as rien remarqué, ta transformation est terminée, tu es des nôtres Mélanie, nous allons pouvoir t’emmener
- M’emmener où ? Je ne comprends pas un mot de ce que vous me dites !
- Allez ne proteste pas, nous t’emmenons chez nous, tu seras notre reine, notre réussite, la première femme transformée en animal en si peu de temps c’est tout simplement extraordinaire !
- Mais quel animal ! cria-t-elle.
Un grognement seul sortit de sa gorge, et aussitôt elle fut entourée de personnages velus, hauts sur pattes, te tenant debout et faisant une ronde lourde et grotesque autour d’elle. Ils ouvraient et fermaient leur gueule car ce n’étaient pas des êtres humains, pensait-elle malgré son ivresse, elle en était sûre on aurait des ours ! oui des ours !
Elle s’évanouit mais fut immédiatement retenue par deux bras puissants qui l’emmenèrent dans une grotte creusée directement dans une espèce de grande carlingue métallique. Il y avait de la paille à l’intérieur, on la posa délicatement sur ce lit de fortune .
Les jours passaient et le ventre de Mélanie s’arrondissait.

- Que vous arrive-t-il ? ricanait Pierre-Jean, vous êtes enceinte ?
- Oui répondait-elle fièrement, dans une sorte de grognement
- Mais qui est l’heureux père ? un homme qui aime les femmes poilues, s’étouffait-il de rire !

- Eh ! eh ! répondait inlassablement Mélanie. »

Quelques semaines plus tard naissait un magnifique bébé mi-humain mi-animal. Quand Mélanie vint le présenter à son entreprise, Pierre-Jean resta figé et se demanda comment une chose semblable pouvait arriver.

- Ah mon pauvre Pierre-Jean, sûrement les extraterrestres ou alors, toutes les cochonneries qu’ils envoient dans la lune ça ne donne jamais rien de bon regardez la, la pauvre Mélanie comme elle est laide ! avec tous ces poils partout !

-Oui mais regardez aussi comme elle semble heureuse avec son bébé dans ses bras !

- Son bébé ?

- Et oui les mystères de ce monde qui veut tout transformer !

-Mais il faut arrêter ça c’est insensé !

- Insensé, voilà le mot, Pierre-Jean ce monde est insensé !



fin
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marie chevalier
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MessageSujet: la mort d'un rêve   les délires de marie chevalier - Les délires de Marie Chevalier - Page 3 EmptyMar 27 Fév 2007, 10:49

Aristarque m'a donné une idée avec son dessin sur le virtuel !

LA MORT D’UN REVE

Ce soir, devant son ordinateur, la lumière de la chambre éteinte, Michel attendait. Il s’était préparé une tasse de café comme les autres soirs et comme les autres soirs, son cœur battait à tout rompre.
Cela faisait maintenant plusieurs mois, que toutes les nuits vers minuit, il venait ainsi se poster devant l’écran.

Michel se servait pour son travail d’un ordinateur très haute gamme et sur lequel il passait ses journées à suivre l’évolution des cours de la bourse dans un grand établissement financier.
Avec plusieurs collègues ils s’amusaient le midi à détecter des sites nouveaux et bien sûr, inévitablement se retrouvaient dans des salons de rencontres. Lui cherchait de préférence dans son département 45 le Loiret.
Un jour il reçut un message d’une Mélanie qui lui proposait une discussion privée. A la vue du prénom il devint tout pâle et bien sûr accepta. Il lui donna les coordonnées de son ordinateur personnel chez lui au cas où elle ne pourrait pas le joindre au bureau. Pendant plusieurs jours ils se rencontrèrent tous les midis pour dialoguer de tout et de rien . Ils appréciaient d’autant plus ces échanges que jamais ils n’avaient de dialogues dits « coquins » ou de tentative de séduction sexuelle. Non, en fait chacun se confiait à l’autre en toute amitié et Michel avait avoué rapidement que c’est le prénom Mélanie qui l’avait poussé à vouloir la connaître davantage. Et à partir de ce moment il eut envie de tout lui raconter, tout lui dire.

Tout d’abord comment il avait perdu Mélanie, sa compagne quand elle était partie de chez lui un matin ordinaire en laissant un mot : « tu ne me reverras plus jamais je vais me suicider ». Il avait cru à une plaisanterie de mauvais goût soit, mais une plaisanterie quand même. Pendant tout le jour, il avait essayé de la joindre sur son portable sans y parvenir. Le soir venu, fort inquiet, il avait fait le tour de leurs amis communs, de la famille proche, mais hélas personne n’avait vu Mélanie.
Au bout de deux jours, il se décida à aller faire une déclaration à la police de son quartier.
Le temps passait, les semaines puis les mois puis deux ans et Michel ne se remettait pas de l’absence de sa compagne. Il aurait tant voulu comprendre pourquoi. Pourquoi était-elle partie alors que tout allait bien entre eux deux ! pourquoi avait-elle décidé de se supprimer ? Quand ces pensées lui arrivaient, il ressentait comme des coups de masse dans le cœur, il serrait les dents pour ne pas pleurer, mais malgré tout, cela lui arrivait et là il gémissait comme un enfant écrasé par le chagrin.
Toutes les démarches avaient été effectuées par la gendarmerie sans aucun résultat et cela faisait maintenant cinq années que Mélanie, sa douce Mélanie n’était plus. Un corps fut retrouvé carbonisé au fond d’un ravin et selon toute vraisemblance, il s’agissait d’elle mais le corps étant méconnaissable, Michel ne pouvait pas penser que cette masse informe et dévorée par le feu pouvait être son amie, sa femme.
Les années s’écoulaient de plus en plus tristes pour Michel quand il rencontra Martha. Rieuse, gaie toujours prête à rire, elle l’emporta dans son tourbillon et lui procura un peu de joie qu’il n’espérait plus. Ils se marièrent et la vie reprenait doucement le dessus. Oh ! bien sûr il n’oubliait pas Mélanie mais son souvenir devenait un peu plus flou un peu plus absent de sa mémoire.
C’est tout cela qu’il raconta à sa nouvelle amie: ses angoisses, son chagrin, son désir de penser qu’elle ne pouvait pas être morte. Enfin… il lui dit tout ce qu’il avait perdu en perdant sa compagne. Elle répondait brièvement à ses interventions et lui posait beaucoup de questions : quand cela était-il arrivé ? Pourquoi ? le savait-il ? avait-il des torts vis-à-vis d’elle etc.
Il répondait à tout tellement heureux que quelqu’un puisse s’intéresser à sa torture, à la peine qu’il avait éprouvée et éprouvait encore rien qu’en se souvenant. Il était presque heureux de faire revivre par la parole la femme qu’il avait tant aimée.
Jusqu’à ce qu’elle lui avoue, sans préambule un jour, qu’elle était sa Mélanie et qu’elle voulait le revoir.
Quel choc !! il ne pouvait pas y croire ! il en aurait embrassé son écran, elle était vivante ! et elle lui annonçait ça comme cela en pleine gueule un midi sur un écran d’ordinateur de boulot !! mais ce n’était pas possible !!
Il lui posa tant et tant de questions que l’après-midi il dût rentrer chez lui tellement il était mal ! Pas un mot bien sûr à sa femme, il voulait continuer à dialoguer avec Mélanie et être bien sûr que c’était elle d’une part, et surtout se calmer et s’analyser lui, tranquillement, pas sous le choc.
///////
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marie chevalier
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MessageSujet: la mort d'un rêve (suite)   les délires de marie chevalier - Les délires de Marie Chevalier - Page 3 EmptyMar 27 Fév 2007, 10:50

Le lendemain bien sûr, il était devant l’écran comme d’habitude et trépignait d’impatience en regardant l’heure. En principe à midi et demi, son message apparaissait et si elle ne pouvait pas venir, elle le prévenait la veille. Sinon, elle avait toujours pris le temps de lui laisser un mail. La matinée lui sembla interminable ! il tremblait et n’arrivait absolument pas à se concentrer à son travail.
Midi et demi, une heure, deux heures… personne. Pas d’affolement elle a dû avoir un empêchement de dernière minute. Elle va m’envoyer un mail dans la journée, se disait-il ou bien j’en ai un à la maison.
Le soir arriva et elle n’avait pas donné de ses nouvelles. Pas grave on verra demain, se marmonnait-il, anxieux et énervé.

Le lendemain, rien.

Une semaine passa et pas un seul message pas un seul signe de Mélanie, ni au bureau ni chez lui.
Michel ne dormait plus, avait du mal à avaler ne serait-ce qu’un petit sandwich. Martha était de plus en plus inquiète, mais que se passait-il ? pourquoi se rendait-il malade ? son boulot, peur de perdre sa place ? des ennuis de santé qu’il ne voulait pas lui avouer pour ne pas l’effrayer ?

« Non non tout va bien je vais bien, je suis crevé c’est tout pas grave ça passera trop de boulot… »

Et pour Michel commença cette attente morbide d’un message de Mélanie. Il attendait devant l’ordinateur de son bureau et rentré chez lui, il s’installait devant le sien. Dès que sa femme dormait il éteignait la lumière et commençait sa longue nuit.
Deux mois passèrent, il avait beaucoup changé, il était pâle, tremblant, et il ne parlait presque plus, que pour l’essentiel. Ses amis lui conseillaient d’aller voir un médecin, mais il ne voulait rien entendre. Il se sentait un peu fatigué c’est tout ! leur répondait-il agacé.

Un midi alors qu’il somnolait dans son fauteuil de bureau devant son ordinateur, une petite sonnette le fit sursauter comme un fou ! un message apparaissait à l’écran ! Mélanie !

- Coucou ? tu vas bien ?

- Et toi ????? tapa-t-il comme un dément sur son clavier

- Je voulais te parler en direct même si ce ne sont que des messages mais au bureau ce n’est pas facile, je peux te joindre ce soir chez toi ?
- Mais bien sûr tu le sais bien ! oh ! je suis tellement heureux Mélanie !! Mélanie je t’aime…

- Je viens te rencontrer ce soir d’accord, à minuit ce n’est pas trop tard ?

- Je t’attendrai bien sûr mais viens

- Oui oui !compte sur moi.. »

Le ciel lui tombait sur la tête ! il était heureux mais heureux !! il en aurait dansé ! En fait il s’écroula en pleurs, tellement épuisé nerveusement, il craqua.
Le soir, bien avant minuit il s’installa devant son ordinateur tuant le temps en surfant sur des sites de boulot.
La petite sonnette retentit à minuit pile et Mélanie était là de nouveau, elle dialoguait avec lui ! il ressentait une joie qui lui faisait mal dans la poitrine. Elle lui racontait qu’elle était partie en voyage mais qu’elle était pressée de le rencontrer, qu’elle l’aimait toujours…, Aucun des deux n’ évoqua le long silence qui avait failli le rendre fou. Ils se quittèrent en se disant à demain…

Et c’est ainsi que Michel prit l’habitude de venir tous les soirs s’installer devant son écran bien que Mélanie ne l’ai plus jamais contacté.
… Sauf ce soir, trois mois après leur dernier dialogue chez lui.
Les yeux rivés sur l’écran il vit apparaître le message :

- Coucou ? tu vas bien ?

- Oui bien et toi ? balbutia-t-il, malgrè lui en tapant ces mots.

- Toujours amoureux de Mélanie ? Laquelle ?

- Mais pourquoi me poses-tu cette question ? de toi bien sûr !
car tu es bien MA Mélanie n’est ce pas ? se retint-il d’hurler pris soudain d’un affreux doute .

- Pauvre taré ! tu es bien comme tous ces mecs qui recherchent des aventures sur le net ! je voulais voir jusqu’ où tu pouvais aller ! Incroyable même t’inventer une copine suicidée ! Ah ! vous avez de l‘imagination les gars !!

- Mélaaaaaanie !!!

- Salut !!!!!!!!! névrosé ! tu m’as assez fait suer avec tes pleurnicheries sur ta Mélanie je n’aurais d’ailleurs jamais dû te recontacter , excuse-moi mais vraiment tu es trop dingue, mon vieux !

- Mélanieeeeeeeee revienssssss !

« Mélanie n’est plus connectée actuellement »

Michel éteignit son ordinateur, Débrancha tous les fils soigneusement, plia ses papiers sur son bureau. Ferma ses tiroirs à clé. Il but son café doucement, à petites gorgées, les yeux fixes.

Puis il alla ouvrir la fenêtre, s’étira, longuement et se jeta du dixième étage … rejoindre …. SA Mélanie.



FIN
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marie chevalier
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MessageSujet: Re: Les délires de Marie Chevalier   les délires de marie chevalier - Les délires de Marie Chevalier - Page 3 EmptyVen 30 Mar 2007, 16:08

FROID DE TOI

Il faisait froid dans cette gare
Très froid et cette voix !
Cette voix , au haut-parleur, criarde
Impersonnelle, lui résonnait aux oreilles
Envie de fuir
De prendre le premier train
Qui arriverait en gare
Pour parler, parler encore
Avec n’importe qui
De n’importe quoi …
De n’importe où …
Mais où est-ce n’importe où ?
Ce ne sera jamais assez loin
Pour oublier l’affront
Pour oublier le chagrin
Devant cet homme,
Jeune encore il est vrai,
Se reculottant dans cette chambre
Sordide, à dix euros,
Sans douche,
Qu’un minable bidet…
Mais surtout cette phrase cinglante :
Combien je te dois Mamie ?
L’insulte était venue spontanément !
Petit pédé ! Fut son cri, sa réponse …
Mais l’adolescent le savait
Puisque Mamie était … son amant
Pleurant comme une femme bafouée
L’homme vieillissant
Troublé par son audace
Se rhabilla
Camouflant ainsi son corps usé
Et se retournant vers le lit de l’ingrat
Lança deux billets,
claqua la porte et se dirigea vers la gare.
Il grimpa comme il le voulait
Dans le premier train en partance
S’effondra sur la banquette
Les yeux embués et la bouche tordue
De douleur
Adieu, mon amour …J’ai froid de toi …

Février 2007
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Utopie
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MessageSujet: Re: Les délires de Marie Chevalier   les délires de marie chevalier - Les délires de Marie Chevalier - Page 3 EmptyJeu 05 Avr 2007, 21:20

marie chevalier a écrit:
ET SI LE MONDE ETAIT FOU ?

Le problème de la vie dans l'entreprise, vraiment l'ambiance malsaine est bien décrite, puis après une impression pas du tout agréable, j'ai du mal à accrocher à l'histoire des êtres poilus, je suis trop terre à terre mais j'ai ressenti un sentiment de malaise.

Je te dirai mon sentiment pour les suivantes au fur et à mesure des lectures !
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MessageSujet: Re: Les délires de Marie Chevalier   les délires de marie chevalier - Les délires de Marie Chevalier - Page 3 EmptyVen 06 Avr 2007, 11:26

Citation :
Froid de toi

C'est le thème qui me gène.

Le côté "sordide" des amours tarifées - ou insolentes et méprisantes, dans un décor minable, me met toujours mal à l'aise. Ce qui ne veut pas dire qu'on ne doive pas en parler ! Mais puisque le lecteur ou le spectateur a droit au choix, je l'exerce Wink

J'ai arrêté de regarder snapper de stephen frears à la télévision hier soir, quels que soient le mérite du film et ses qualités, parce qu'il met en scène un univers qui me hérisse le poil, et me fait prendre la fuite.
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MessageSujet: Re: Les délires de Marie Chevalier   les délires de marie chevalier - Les délires de Marie Chevalier - Page 3 EmptyVen 06 Avr 2007, 11:45

Utopie a écrit:
marie chevalier a écrit:
ET SI LE MONDE ETAIT FOU ?

Le problème de la vie dans l'entreprise, vraiment l'ambiance malsaine est bien décrite, puis après une impression pas du tout agréable, j'ai du mal à accrocher à l'histoire des êtres poilus, je suis trop terre à terre mais j'ai ressenti un sentiment de malaise.

Je te dirai mon sentiment pour les suivantes au fur et à mesure des lectures !

Je mélange souvent le réel , le quotidien simple pour enchainer avec les fantasmes que nous possédons tous. Là en l'occurence, il s'agit de pure fiction bien sûr! J'ai souvent besoin de partir dans mes chemins et délires quand j'écris. Mais c'est aussi une histoire rien qu'une histoire! Happy merci à toi Utopie de m'avoir lue.
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marie chevalier
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MessageSujet: Re: Les délires de Marie Chevalier   les délires de marie chevalier - Les délires de Marie Chevalier - Page 3 EmptyVen 06 Avr 2007, 11:50

rotko a écrit:
Citation :
Froid de toi

C'est le thème qui me gène.

Le côté "sordide" des amours tarifées - ou insolentes et méprisantes, dans un décor minable, me met toujours mal à l'aise. Ce qui ne veut pas dire qu'on ne doive pas en parler ! Mais puisque le lecteur ou le spectateur a droit au choix, je l'exerce Wink

J'ai arrêté de regarder snapper de stephen frears à la télévision hier soir, quels que soient le mérite du film et ses qualités, parce qu'il met en scène un univers qui me hérisse le poil, et me fait prendre la fuite.

C'est effectivement ton choix Rotko mais la vie est aussi faite de "CA" et que veux- tu pour quelqu'un qui aime regarder la vie telle qu' elle est , je ne peux occulter ces souffrances, car souffrance i l ya . Mais merci à toi Rotko.

Je voudrais préciser que je ne me défends aucunement dans mes réponses à vos posts j'essaie de vous faire comprendre pourquoi j'écris ainsi et pas autrement c'est tout: chacun ensuite étant libre heureusement, de sa pensée Smile
en plus je trouve que c'est très motivant d'avoir l'avis des lecteurs sinon cela servirait à quoi que l'on écrivassions écrive?
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Utopie
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MessageSujet: Re: Les délires de Marie Chevalier   les délires de marie chevalier - Les délires de Marie Chevalier - Page 3 EmptyVen 06 Avr 2007, 14:09

marie chevalier a écrit:
Je voudrais préciser que je ne me défends aucunement dans mes réponses à vos posts j'essaie de vous faire comprendre pourquoi j'écris ainsi et pas autrement c'est tout: chacun ensuite étant libre heureusement, de sa pensée Smile

C'est bien comme ça que je t'entends, Marie. Tu ne te justifies pas et d'ailleurs tu n'aurais pas à le faire mais tu expliques ton intention, tes sentiments, ta façon de regarder et de transcrire par des mots et c'est très intéressant, justement de faire le lien entre celui-qui donne (à lire, à voir etc.) et celui qui reçoit !
Avec toi, je me sens à l'aise pour donner mes impressions sincèrement car tu as du recul et une ouverture à l'autre.

J'imagine que tu dois être ravie quand un texte plaît beaucoup, que l'autre s'y retrouve de quelque manière que ce soit, cela me faisait ça pour un spectacle de théâtre, pour une peinture mais c'est également passionnant de voir comment chacun reçoit avec ce dont il est fait. J'aimais bien les applaudissements et cela fait chaud au coeur mais j'ai beaucoup appris des différences de ressentis.

Pour certains de mes travaux, j'ai eu des réactions assez nombreuses qui allaient dans un même sens et c'était passionnant car ce sont des dessins spontanés mais sur lesquels je n'avais pas du tout le même regard. Comme ce sont des dessins inconscients on pourrait dire, ils sont certainement très parlants sur ce que je suis et justement le résultat et l'écho de certains étaient étranges pour moi mais cela m'a ouvert des portes et des pistes.
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MessageSujet: Re: Les délires de Marie Chevalier   les délires de marie chevalier - Les délires de Marie Chevalier - Page 3 EmptyVen 06 Avr 2007, 16:00

Merci à toi Utopie. et à toi aussi Rotko.

Effectivement je suis ravie quand mes textes plaisent. Cela dit j'aime beaucoup , quand je ne sens pas d'agressivité gratuite ( hélas ça arrive sur certains forums!) avoir le ressenti des autres, car j'écris d'abord pour me "faire du bien" mais bien sûr aussi en espérant que ces textes seront appréciés.
La critique, dans le sens pur du terme, justement est profitable car quand on écrit ou quand on peint , je pense que cela doit être le même ressenti, on se donne, on y met nos sentiments même parfois sans se rendre compte que l'on se dévoile, que l'on se met à nu. Parfois des lecteurs me disent qu'ils me reconnaissent rien qu'en lisant mes textes. On a fait des jeux où l'on ne mettait pas nos noms et on faisait une nouvelle sur un thème donné et bien, ça aussi ça flatte l'égo !! Happy
Bref j'adore écrire, c'est un passe-temps, un besoin mais aussi une source de plaisir et en plus si je suis lue et appréciée ! je bounce suis très heureuse.

ps: sans flatterie aucune, perso j'apprécie énormément tes peintures. mais elles sont aussi ton reflet, du moins ce que je pense que tu es !! Happy
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MessageSujet: Re: Les délires de Marie Chevalier   les délires de marie chevalier - Les délires de Marie Chevalier - Page 3 EmptyDim 24 Juin 2007, 16:21

il y avait longtemps que je ne vous avais pas mis une petite chose

L E S B O U R D O N S


Alice était une petite fille de neuf ans, délurée, gaie comme un pinson, toujours en train de rire, de sauter et de chanter. Mais surtout, elle avait une passion : parler aux fleurs et aux animaux. Elle pouvait rester des heures devant un massif et ensuite se faisait une joie de raconter combien de pétales elle avait comptées et combien d’insectes étaient venus butiner ou manger les feuilles.

Laura, sa mère, une petite bonne femme brune et toute menue était toujours fatiguée et triste. Ses yeux étaient souvent rouges et elle disait souffrir d’allergie. Personne n’y croyait car, comme par hasard ces allergies lui étaient venues quand son mari était parti, il y avait deux ans pour une autre femme.
En réalité, son entourage pensait plutôt qu’elle pleurait en cachette en se demandant ce qu’elle avait bien pu faire pour qu’il la quitte, un soir, sans explications, la laissant seule avec Alice qui n’avait que sept ans.

Les années passaient et tout doucement, elles organisaient leur petite vie à deux. Pas un heurt, pas un mot plus haut que l’autre, chacune traînait sa solitude à sa manière. Laura dormait souvent et Alice jouait avec la nature.

Ce jour-là, il faisait très beau et elles s’étaient installées dans leur petit jardinet devant la maison. L’une somnolait dans une chaise-longue et l’autre regardait les pots de fleurs alignés sur la terrasse.

- Alice, ne t’approche pas des fleurs comme cela, s’il te plaît, tu vas te faire piquer par les bourdons !
- Mais non, les bourdons ne piquent pas Maman ! Répondit la fillette d’un air excédé.
- Ah bon ? Et bien ne viens pas te plaindre si cela t’arrive !

Alice haussa les épaules et continua de se pencher vers les bégonias qui avaient explosé leurs fleurs orangées en deux jours. Elles étaient tellement grandes qu’elles tombaient autour du pot devenu trop petit pour les accueillir.
Laura qui somnolait toujours, ouvrait parfois un œil pour surveiller sa fille. Comme elle avait changé depuis le départ de son père ! Déjà deux ans ! Comme elle a grandi, mais comme elle devient arrogante et agressive parfois ! Je ne peux plus rien lui dire, je sens bien que je l’agace, je l’énerve.

- Maman, tu dors ?
- Non, mon bébé, qu’y a t-il ?
- Rien ! Et arrête de m’appeler ton bébé ! Ca m’agace, j’ai neuf ans au cas ou tu l’aurais oublié, je ne suis plus une gamine !

....... suite plus bas
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MessageSujet: Re: Les délires de Marie Chevalier   les délires de marie chevalier - Les délires de Marie Chevalier - Page 3 EmptyDim 24 Juin 2007, 16:23

LES BOURDONS (suite)

- Ca y est ! Ca recommence ! Les menaces, toujours des menaces, mais tu ne sais faire que cela ! Bon et puis, tiens ! Je rentre à l’intérieur, tu es trop nulle !
- Ne m’oblige pas à me lever Alice ! Tu le sais ! Je peux être aussi méchante que toi ! Et si tu continues, tu vas prendre une gifle dont tu te souviendras !

La gamine sautillait autour de la chaise-longue de sa mère et scandait : « …je m’en souviendrais ! Je m’en souviendrais !… »
N’y tenant plus, Laura se leva d’un bond, attrapa Alice et la gifla violemment.

- Je t’avais prévenue ! Hurla-t-elle
- Si tu savais comme je m’en fiche ! Tu ne m’as pas fait mal alors !
- Je peux t’en donner une autre si cela ne te fait aucun effet !
- Chiche !!!

Alice n’eut pas le temps de faire un mouvement, le cendrier posé sur le coin de la table de jardin lui parvint en pleine figure. Elle tomba à la renverse et se tordit de douleur en se protégeant le visage de ses deux mains.

- Arrête ton cinéma, Alice et relève-toi immédiatement ! Ne joue pas les gamines s’il te plait !
………..
- Tu entends ce que je te dis ?
………..
- Bon ! Je vais te faire lever, moi ! Hurla encore Laura.
Elle se dirigea vers le tuyau d’arrosage, ouvrit le robinet et le dirigea vers Alice. Tout d’abord sur ses jambes, puis sur son ventre puis sur son visage. Les deux mains de la petite fille tombèrent mollement sur les côtés. Rien ne bougeait dans la silhouette étendue par terre et l’eau continuait à ruisseler et rosissait avec le sang qui lui coulait de son arcade sourcilière.

Laura s’approcha, pas encore inquiète mais furieuse de voir qu’une fois de plus, Alice n’obéissait pas.

- Lève-toi Alice !
………..
N’obtenant pas de réponse, elle alla fermer l’eau et revint se pencher sur sa fille prête à la bousculer pour la faire se lever.
Les yeux verts d’Alice la fixaient étrangement.

- Arrête de me regarder comme cela, c’est mal élevé ! Baisse les yeux ou sinon … !
………..
La main levée, elle allait exécuter ses menaces quand un bourdon vint lui piquer l’avant-bras. Elle se donna une grande tape et jura. Puis il en vint un second puis un troisième puis une dizaine qui voletaient autour d’elle.

Elle se releva, se tapota machinalement les genoux et regarda vers la maison : un essaim d’abeilles sortait de la cheminée et se dirigeait droit sur elle dans un bourdonnement assourdissant. Elle n’eut que le temps de s’étaler par terre, ramper vers la piscine et se jeter à l’eau. L’essaim passa au-dessus de sa tête après s’être arrêté une seconde qui lui parut un siècle.
Elle sortit de l’eau, tremblante de peur et courut vers Alice pour enfin la relever.
Arrivée près d’elle, elle se demanda si elle rêvait : sa fille était allongée et semblait dormir. Tout autour d’elle, épousant la forme de son corps, sur trois rangées, des bourdons étaient installés semblant monter la garde. Enfin c’est l’impression qu’elle eut car à chaque fois qu’elle essayait de se pencher et de toucher Alice, une dizaine d’entre eux venaient immédiatement voltiger autour de ses mains.
Mais qu’est ce que cela veut dire ? Mais qu’est ce que ce cinéma ? Comment cela peut-il se produire ?
Elle commençait à sérieusement angoisser, d’autant qu’Alice ne donnait aucun signe de vie.

Laura s’assit par terre près d’elle et se mit à pleurer. Aussitôt tous les bourdons quittèrent Alice et vinrent se poser sur elle. Elle en avait partout, sur les bras, les avant-bras, les cuisses, le visage. Elle n’osait plus faire un mouvement et tremblait de peur, transpirait et ne pouvait pas s’essuyer.

- Laissez-la maintenant, vous avez été très gentils, mais je crois qu’elle a compris. Vous pouvez me laisser et merci encore pour votre aide.

Laura, hébétée, entendait Alice parler aux bourdons ! C’était un cauchemar ! Elle allait se réveiller !

Elle les vit s’envoler les uns après les autres et leur bruissement d’ailes était tellement léger que l’on aurait pu penser qu’ils disaient au revoir à Alice.

- Maman ! Maman ! Réveille-toi ! Tu as une guêpe sur ton bras, attention, ne bouge pas, ouvre les yeux et fais comme si de rien n’était…

Laura n’arrivait pas à sortir de sa torpeur. Elle entendait Alice mais ne la voyait pas, ne voulait pas la regarder, s’attendant à la voir couverte de sang à cause de sa blessure.

- Maman, tu peux ouvrir les yeux, ils sont partis…
- Qui est parti ?
- Mais les bourdons ! Ils étaient dans les bégonias. Tu leur as fait peur car en dormant ta main est tombée dans le pot de fleurs. Ils étaient tous autour de ton bras et tu as eu de la chance, ils ne t’ont pas piquée.
- Mais toi ? Tu as été blessée ?
- Mais non ! Moi je les connais tous ce sont mes amis, ils ne m’ont rien fait même quand tu les as dérangés, ils m’écoutent tu sais, et ils m’obéissent, eux !
- Bien sûr, bien sûr ! C‘est moi qui dois être fatiguée sûrement ! Tout cela est tout à fait normal, je crois que je vais redormir un peu puisque tout va bien.
- Oui maman, rendors--toi, tout va bien…

- Et vous tous laissez-la tranquille d’accord ?
- Oui oui ! Répondirent en chœur les bourdons.
- Sinon….
- Sinon ?
- Sinon, je leur dis que vous avez piqué la patte de notre petite chatte et qu’elle a très mal et qu’est-ce qu’elle fera Maman à votre avis ?

- Ah non ! Pitié pas les gaz qui tuent, pas les gaz qui tuent !!! On s’en va on part, on ne lui fera pas de mal ! Juré !

- Au revoir les amis à bientôt ! Et encore merci pour tout ! Cria Alice en souriant.

Elle revint vers sa mère et lui murmura à l’oreille :

- Tu vois, moi, on m’obéit !!!!
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MessageSujet: Re: Les délires de Marie Chevalier   les délires de marie chevalier - Les délires de Marie Chevalier - Page 3 EmptyDim 24 Juin 2007, 16:45

Je me suis fait avoir avec la petite fille Razz

La chose qui m'a tiquée (pas piquée) tout de suite, c'est que l'on m'avait appris que les bourdons ne piquaient pas scratch
Comme je suis allergique aux piqures d'insectes, en voilà un dont je ne me suis jamais méfiée !

(zut je vais peut-être casser l'ambiance Shocked oh et puis ce n'est pas grave, l'imaginaire peut bien prendre le dessus sur la raison).

Pardon pour cette intrusion Embarassed
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marie chevalier
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MessageSujet: Re: Les délires de Marie Chevalier   les délires de marie chevalier - Les délires de Marie Chevalier - Page 3 EmptyDim 24 Juin 2007, 16:52

Ma chère Utopie tout d'abord merci de m'avoir lue et je vais t'en apprendre une bien bonne:
Si les bourdons piquent affraid j'agrèmente mon argument comme suit: nous avions u n nid de bourdons enterré sous terre, nous avons fait venir les pompiers et ce sont eux qui nous ont dit que l'un d'entre eux avait été piqué et avait fait une sorte d'allergie. Ils nous ont précisé aussi qu'il était très dangereux voire mortel de se faire piquer 3 fois de suite par u n bourdon ! dont acte tu penses !! moi tout ce qui fait bzzzzzzzzz je fuis Happy
D'ailleurs quand ils viennent enlever ces nids, ils sont comme des cosmonautes bardés de partout ! Rolling Eyes
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