B(r)ouillons

Non, il ne s'agit pas de Margueritte Hugo! J'ai démarré sans prendre de modèle. Puis de Google j'ai fini par extraire ces petits passages :

Citation :

Sur le bac, regardez-moi, je les ai encore. Quinze ans et demi. Déjà je suis fardée. Je mets de la crème Tokalon, j'essaye de cacher les taches de rousseur que j'ai sur le haut des joues, sous les yeux. Par dessus la crème Tokalon je mets de la poudre couleur chair, marque Houbigan. Cette poudre est à ma mère qui en met pour aller aux soirées de l'administration générale. Ce jour-là j'ai aussi du rouge à lèvres rouge sombre comme alors, cerise. Je ne sais pas comment je me le suis procuré, c'est peut-être Hélène Lagonelle qui l'a volé à sa mère pour moi, je ne sais plus. Je n'ai pas de parfum, chez ma mère c'est l'eau de Cologne et le savon Palmolive.

rotko a écrit:

............ car c'est rageant de sentir qqchose qui nous echappe, non ?

Je suis assez d'accord avec cette sensation

Vous êtes tous en verve !!!

C'est Marie qui remporte avec Marguerite! (au fait, pourquoi Victor Hugo?)
incipit à l'Amant (pour le plaisir):

Citation :

Très vite dans ma vie il a été trop tard. À dix-huit ans il était déjà trop tard. Entre dix-huit et vingt-cinq ans mon visage est parti dans une direction imprévue. À dix-huit ans j’ai vieilli. Je ne sais pas si c’est tout le monde, je n’ai jamais demandé. Il me semble qu’on m’a parlé de cette poussée du temps qui vous frappe quelquefois alors qu’on traverse les âges les plus jeunes, les plus célébrés de la vie. Ce vieillissement a été brutal. Je l’ai vu gagner un à un mes traits, changer le rapport qu’il y avait entre eux, faire les yeux plus grands, le regard plus triste, la bouche plus définitive, marquer le front de cassures profondes. Au contraire d’en être effrayée j’ai vu s’opérer ce vieillissement de mon visage avec l’intérêt que j’aurais pris par exemple au déroulement d’une lecture. Je savais aussi que je ne me trompais pas, qu’un jour il se ralentirait et qu’il prendrait son cours normal. Les gens qui m’avaient connue à dix-sept ans lors de mon voyage en France ont été impressionnés quand ils m’ont revue, deux ans après, à dix-neuf ans. Ce visage-là, nouveau, je l’ai gardé. Il a été mon visage. Il a vieilli encore bien sûr, mais relativement moins qu’il n’aurait dû. J’ai un visage lacéré de rides sèches et profondes, à la peau cassée. Il ne s’est pas affaissé comme certains visages à traits fins, il a gardé les mêmes contours mais sa matière est détruite. J’ai un visage détruit.

J'avais trouvé en cachette la pastichée d'AdL.
Mon pastiche est basé sur le passage de Rostand cité par Aristarque, et non sur le pastiche fait par Aristarque.
J'avais peur, ayant été licencieux, de me faire licencier ; il n'en est rien, je respire.

Super mais moi je suis incapable de pasticher ! :silent:
Adl, Pourquoi Victor? Pourquoi pas? j'ai pas d'idée sur la question

En relisant l'extrait de Rostand donné par Aristarque j'avais bien compris que Troglo était un vrai pasticheur

Citation :

Un baiser mais à tout prendre qu'est-ce?
Un serment fait d'un peu plus près, une promesse
Plus précise, un aveu qui veut se confirmer,
Un point rose qu'on met sur l'i du verbe aimer.
C'est un secret qui prend la bouche pour oreille,
Un instant d'infini qui fait un bruit d'abeille,
Une communion ayant un goût de fleur,
Une façon d'un peu se respirer le coeur,
Et d'un peu se goûter, au bord des lèvres, l'âme. E. Rostand.

Citation :

Mal baiser mais à tout prendre qu'est-ce ?
J'insère mon vit un peu trop sec, une grosse fesse
Indécise, un neveu qui ne veut que limer,
A poil, chauve, camé sur le lit de mémé.
C'est une jeunette qui tend la bouche pour l'oseille,
Un nain qui se pend, hennit, et jouit à Marseille,
Un corps mignon ayant un goût de sueur,
Un maçon bien vieux d'en inspirer l'odeur,
Et d'un peu s'égoutter, au bord des lèvres de la dame. -Troglodyte

Bravo pour les rimes! -Pour le reste, il faut demander à Roxane ce qu'elle en pense?
Moi non plus Marie je ne saurai pas : surtout avec les rimes, et bravo à ceux qui arrivent même à conserver le nombre de syllabes. Il me revient parfois la petite musique que faisaient les alexandrins dans ma mémoire mais c'est rare... Quant à M. Duras, je crois bien que d'affreux écrivains se sont joué de son "style" >je ne sais plus quel auteur avait signé un faux roman Marguerite Duraille (?) par pure dérision. C'est son rythme qui est sans doute "facile" à imiter.
Merci pour ce fil Seuguh, c'est rigolo et on apprend plein de choses.

aie !! je ne reconnais pas du tout :cry:

je crois reconnâître le père Hugo dans la conscience

Lorsque avec ses enfants vêtus de peaux de bêtes,
Échevelé, livide au milieu des tempêtes,
Caïn se fut enfui de devant Jéhovah,
Comme le soir tombait, l'homme sombre arriva
Au bas d'une montagne en une grande plaine ;
Sa femme fatiguée et ses fils hors d'haleine
Lui dirent : - Couchons-nous sur la terre, et dormons. -
Caïn, ne dormant pas, songeait au pied des monts.
Ayant levé la tête, au fond des cieux funèbres
Il vit un œil tout grand ouvert dans les ténèbres,
Et qui le regardait dans l'ombre fixement

Oui!

Alors là Rotko je suis sur le c.... !!! super comment fais-tu? tu es un robot? un monstre? un ordinateur? un pc? un extraterrestre ou un homme? voire même une femme car si tu es un être humain tu ne peux qu'être une femme forcément avec toutes ces qualités

Le tempo Marie! Si on garde les rimes d'origine il n'y a plus qu'à suivre le tempo. L'alexandrin : papapa papapa/papapa papapa.
(je me demande si les gosses apprennent encore par coeur au collège? Les plus jeunes grains, vous avez fait du par ? -Aristarque oui, c'est sûr, il était ds un collège chez les Jésuites et il n'avait pas le droit de sortir )

AdL a écrit:

En relisant l'extrait de Rostand donné par Aristarque j'avais bien compris que Troglo était un vrai pasticheur Very Happy

Citation :

Un baiser mais à tout prendre qu'est-ce?
Un serment fait d'un peu plus près, une promesse
Plus précise, un aveu qui veut se confirmer,
Un point rose qu'on met sur l'i du verbe aimer.
C'est un secret qui prend la bouche pour oreille,
Un instant d'infini qui fait un bruit d'abeille,
Une communion ayant un goût de fleur,
Une façon d'un peu se respirer le coeur,
Et d'un peu se goûter, au bord des lèvres, l'âme. E. Rostand.

Citation :

Mal baiser mais à tout prendre qu'est-ce ?
J'insère mon vit un peu trop sec, une grosse fesse
Indécise, un neveu qui ne veut que limer,
A poil, chauve, camé sur le lit de mémé.
C'est une jeunette qui tend la bouche pour l'oseille,
Un nain qui se pend, hennit, et jouit à Marseille,
Un corps mignon ayant un goût de sueur,
Un maçon bien vieux d'en inspirer l'odeur,
Et d'un peu s'égoutter, au bord des lèvres de la dame. -Troglodyte

J'en reste sur mon postérieur ! L'homophonie est saisissante, et même les virgules sont à leur place ! Bravo, Troglo

AdL a écrit:

je me demande si les gosses apprennent encore par coeur au collège? Les plus jeunes grains, vous avez fait du par

Pas moi en tout cas (sauf une fable ou deux en primaire), et je trouve ça un peu regrettable.

Seuguh a écrit:

J'en reste sur mon postérieur ! L'homophonie est saisissante, et même les virgules sont à leur place ! Bravo, Troglo

J'espère que d'avoir tenu de tels propos homophones ne me vaudra pas d'être traîné en justice.

Citation :

"J'espère que d'avoir tenu de tels propos homophones ne me vaudra pas d'être traîné en justice."

> Je suis *clouée de rire*.
(Mais les smilies de la fenêtre de gauche ne sont pas assez expressifs -il faudrait faire quelque chose... un fil subversif pour réclamer au responsable une plus grande variété de smiles.)

Demain, dès l'aube...
Demain dès l'aube, à l'heure ou sonne la police
Je m'en irai, vois-tu je suis un sans papiers
Centre de rétention, la main sur la valise
Je ne puis demeurer je vais être expulsé.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni les flics inhumains obéissants aux ordres
Ni le « préfet-Papon » qui les leur a donné
Et quand je partirai j'aurai envie de mordre
Surtout que dans l'avion, je serai menottée.
Victor Hugo / La Belette


j'ai trouvé ça là: http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=64163
et c'est tellement superbe que je ne peux m'empècher de vous le faire connaitre. ce n'est pas de moi mais j'aurais aimé le faire.

http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=64163

on aura reconnu Victor hugo

je vous propose, avec beaucoup d'insolence, un poéte contemporain :


Il y a des garçons

Il y a
Il y a des garçons
Il y a des garçons qui rêvent
De mes lèvres
Ils sont très gentils
Oh Oui !
Mais je m’ennuie
La nuit.

Il y a
Il y a des garçons
Il y a des garçons délurés
Oh yé !
Ils prennent des initiatives
Si vives
Que j’en suis toute retournée
Oh yé !

Il y a
Il y a des garçons
Il y a des garçons hardis
Au lit !
Ils font de manœuvres
Si neuves
Que je suis toute ébaubie
Au lit !

Citation :

(sauf une fable ou deux en primaire), et je trouve ça un peu regrettable

j'ai eu le plaisir d'entendre Luchini en réciter sur scène en verlan....ça vaut le détour !

Bravo pour tous ces pastiches, avec une mention spéciale pour ceux du texte de Cyrano ( j'ai souvent dans la tête Depardieu soufflant son texte à Christian pour Roxane).....et la tirade du nez, il fut un temps où nous la récitions chacun à tour de rôle ici.....

Merci à Rotko pour la dédicace chanté et filmé (mais comment déniches-tu ces trésors ?)...

La vie en rose : mode d'emploi de Glocheux, un petit livre de sagesse que j'ai distribué autour de moi il y a quelques années....

Marie Chevalier : je ne trouve pas le texte pastiché de Hugo qui correspond.
Rotko : je sèche !

je laisse Marie repondre pour Hugo

pour il y a voir Mathias Vincenot sur poesie ininterrompue

Citation :

Il y a des filles...
Il y a des filles solaires
Ou bien c’est nous
Des chemins qu’on aimerait prendre, mais autrement
Et qu’on prend seul en y pensant
Il y a des filles distantes
Ou bien c’est nous
Des regards qu’on aimerait lire, mais simplement
Mais on détourne le regard en y pensant

https://grain-de-sel.1fr1.net/viewtopic.forum?p=24619#24619

je présente mes excuses à l'auteur.

pour Troglo:

merveilleux poème qu'il a écrit pour sa fille et qui a été mis en chanson par Pierre Perret. je crois que sa fille est enterrée dans l'île de Guernesey ou Jersey? je n'ai pas effectué de recherches mais c'est l'une des deux !

Ce poème, composé en 1847, appartient au recueil Les Contemplations (1856).

Pour le comprendre, il faut savoir que quatre ans plus tôt, la fille de Victor Hugo, Léopoldine et son mari se sont noyés dans la Seine à Villequiers.


Demain, dès l'aube...

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

Rotko a écrit:

je présente mes excuses à l'auteur.

Merci Marie pour l'original de Hugo que je trouve très beau aussi ; je ne le connaissais pas - à part Booze endormi et Notre-Dame de Paris je ne connais rien de Hugo.

Enveloppez-moi, enveloppez-moi
Oui, mais du bon côté, pas trop vite
Sachez me retourner, me déplier, me relire
Enveloppez-moi, enveloppez-moi
Mais ne soyez pas comme tous les lettrés, trop stressés
Et d'abord, la main
Tout le temps du prélude
Ne doit pas être dure, ni mouillée moite
Dépliez-moi en deux
Mais avec fermeté
Pour que je m'habitue, peu à peu...

Enveloppez-moi, enveloppez-moi
Oui, mais pas tout de suite, pas trop vite
Sachez m'imaginer, me froisser, me replier,
Enveloppez-moi, enveloppez-moi
Avec délicatesse, en souplesse, et doigté
Choisissez bien les mots
Dirigez bien vos plumes
Ni trop dures, ni trop tendres, sur ma peau
Voilà, ça y est, je suis
Emballée et prête
De votre main experte, allez-y...

Enveloppez-moi, enveloppez-moi
Maintenant tout de suite, allez vite
Sachez me dévoiler, me regretter, me signer
Enveloppez-moi, enveloppez-moi
Conduisez-vous en auteur
Soyez décisif ... Agissez !
Enveloppez-moi, enveloppez-moi
Et vous...lisez-moi !

--------il a des couacs -----------

Je ne peux pas la chanter à cette heure pour voir où,
mais il y en a...
Je verrai plus tard mais vos propositions-corrections sont bienvenues...
J'essaye plusieurs versions sur cette chanson...

je crois reconnaître une chanson interpretée notamment par une môme. La piste est-elle bonne ?