Marek Halter

Le royaume des KHASARS




decouvert ce petit opuscule et trouvé passionnant l'histoire des Kasars, du roi BUBA qui fit venir des rabbins pour "dresser" son peuple (8/9ème siècle) et peuple qui emigra en Europe et russie bien sur, lors de la conquête des russe (11ème siècle).

Ce sont eux ( d'origine mongole) qui forment les askénases de l'europe surtout de l'est et qui ont de nouveau émigrés vers Israêl, créé de toute pièce pour rejoindre les descendants véritables de la Judée, du moins ceux qui y etaient restés.

ah voila qui va interesser "notre Aristarque de GDS*" qui connait bien son Marek Halter


Donne-nous, stp, les références de ton opuscule.

. Le vent des Khasars avait "soufflé durant des siècles, effaçant toute trace du royaume juif avec patience et obstination, jusqu'à ce qu'il n'en reste même pas une épée ou une lettre d'amour"
Dans ce roman, Halter nous entraîne dans un récit haletant, entremêlant des faits historiques se déroulent de l'an 939 à février 956, et leurs effets corollaires dans des évènements de pure fiction qu'il développe d'avril à mai de l'an 2000.
Ce peuple apparenté aux Turcs "avait établi un empire entre la mer Noire et la mer Caspienne, du VIIème au Xème siècle. Leur particularité fut la conversion de la dynastie régnante et de la caste noble au judaïsme en 740" L'auteur nous parle d'une synagogue, dernier vestige de cette civilisation, cachée dans une caverne des monts du Caucase. Elle abrite un trésor et une inestimable bibliothèque de livres et de parchemins anciens. Pour preuve, une très ancienne pièce d'argent frappée du chandelier à sept branches et de caractères hébraïques. Il n'en faut pas plus pour enflammer l'imagination de notre romancier. Et réveiller sa muse littéraire. L'histoire s'était mise à chuchoter à son oreille. Le roman prenait forme."
Les personnages aussi, la katum Attex d'abord. Belle avec un fichu caractère. Ironique, moqueuse. « Inquiète du désir d'amour qui montait en elle sans qu'elle sache à qui elle offrirait le plat d'amour: le khâviar dont les grains paraissent s'évanouir sur la langue. La saveur en est étrange, pleine des ombres de la mer, salée et douce comme des larmes, moelleuse comme un souvenir qui s'efface. Les femmes du royaume Khasar le réservent pour celui qu'elles ont choisi comme époux ». Puis ce fût le tour du roi Joseph, le Khagan, sévère, grave, au port altier, mais le poids de la responsabilité en plus. Suivirent Benjamin, le vieux khagan, sage et sentencieux, Barout le farouche guerrier, chef de la Sécurité, le rabbin Hanania le défenseur de la loi mosaïque, l'ambassadeur de Byzance Blymnédès, retors à souhait. Sans oublier Isaac Ben Eliézer, juif sépharade envoyé par Hazdaï-ibn-Shrapot ministre juif de calife de Cordoue, et de ses compagnons Simon et Saül. .le lecteur perplexe.......
Les Khasars ont bien existé. Halter a la réputation de se documenter scrupuleusement avant d'écrire ses romans à tournure historique. Il a pu ainsi, s'inspirer de sources arabes, hébraïques et chinoises. Arthur Koestler en parle dans son roman "La Treizième Tribu....".
Que notre romancier montre tant d'empressement à souligner la particularité religieuse de cet ancien peuple ne doit pas nous étonner: c'est une exception historique!. Il ne pouvait la manquer. Il est profondément juif, passionnément juif, subjugué par l'histoire de son peuple. Il nous donne ainsi, une fois encore, une oeuvre captivante, rehaussée par sa poésie toute orientale.
« Le vent des Khasars avait disséminé et porté au loin les vestiges des temps anciens .Pour la toute dernière fois, il venait de souffler et de retomber avec la poussière de la falaise de Sadoue. ».

l'opuscule est une lettre "ouverte" de Benjamin H. Freedmann au Dr Goldstein qui etait un prêtre catho converti et qui pronait que le catho procédait du judaïsme ; l'auteur etait un juif lui même converti après la 2ème guerre mondiale et sa lettre fut écrite à la fin des années 50
Il devint donc un transfuge du sionisme et passa sa vie à lutter contre la tyrannie sioniste qui enserrait les U.S
Il révèle donc l'origine des "juifs" de l'europe centrale et de la russie qui sont les descendants de Khasars et auxquels on a donné un état qui leur permettait de retourner sur leur "terre promise"
Il donne également une definition du mot "juif" ( de l'anglais "jew" au XVIII)
Il relate l'histoire du petit état slave qui a pris pied sur la rive du golfe de finlande , crée par un groupe de Varègues et qui va devenir le départ de la grande nation russe et qui envahira et detruira le royaume Khasar, à compter de l'an 820
Bref tout ça est passionnant
L'opuscule se trouvera dans des librairies mais pas facile à trouver

le billet de MAZEL :

"la reine de Saba" de Marek Halter.

pour le moment, l'histoire me paraît bien contée ; encore une histoire des femmes de la bible... j'aime assez.[/b]

résumé :

Elle était noire. Elle était belle. Elle subjuguait par son esprit. Guerrière, elle imposa la paix, neuf siècles avant notre ère, sur le fabuleux royaume de Saba, pays d'or et d'encens. Mais sa plus belle bataille fut celle de l'amour et de l'intelligence mêlés. Elle défia le roi Salomon par le jeu des énigmes.

Vaincue, elle se donna à lui pour trois éblouissantes nuits. Trois nuits que le chant du Cantique des cantiques inscrira pour l'éternité dans la mémoire amoureuse de l'Occident.

L'histoire nous dit que Makéda, reine de Saba, et Salomon, roi de Juda et d'Israël, eurent un fils, Ménélik, le premier d'une longue lignée de rois africains.

A la suite de la Bible, des Evangiles et du Coran, la reine de Saba a fait rêver des générations de peintres, de poètes et d'écrivains. Aujourd'hui, s'appuyant sur les dernières fouilles archéologiques, Marek Halter part à son tour à sa rencontre. Il nous révèle une reine de Saba d'une modernité inattendue.

Tout d'abord : merci Mazel d'avoir signalé ton intérêt pour ce bouquin de Marek Halter. Je vais essayer de me le procurer.
Il figurera dans ma biblio au rayon des "Femmes de la Bible"
En tête de liste il y a:
Tome 1: SARAH

Marek Halter se dit fils d'imprimeur, petit-fils d'imprimeur. Il en est ainsi chez les Halter depuis des générations en mémoire du scribe Abraham, le patriarche qui en l’an 70 quittait Jérusalem en flammes. Halter est juif, et ne s’en cache pas. Il se dit rescapé du ghetto de Varsovie duquel il a pu s'enfuir en 1944, juste avant que les nazis ne l’arasent sous un déluge de bombes.
Avec Sarah, l'épouse (et au besoins la soeur!) du patriarche Abraham,(celui de la Bible), Mark Halter nous offre le premier volume d'une trilogie qui comprendra aussi l'histoire deTsipora, du nom de la femme de Moïse et de celle de Lilah qui vécut dans l'ombre de son frère Esdras.
Halter veut ainsi démontrer que "La Bible parle de nos mères, nos femmes, nos maîtresses, nos filles" alors que les interprètes des écritures, les ont tenues depuis deux mille ans à l'écart, si ce n'est en esclavage.
Saraï est la fille aînée de Jchbi Sum Usur, l'un des Puissants de la ville d'Our en Chaldée. Elle est dans sa treizième année lorsqu'elle devient une munus (femme ouverte) .Son père lui choisit son futur époux. Elle prend ce prétendant en aversion, s'enfuit, se réfugie dans la campagne, fait la connaissance d'un jeune "mar-tu" membre d'une tribu de nomades éleveurs de bétail, Abram. Elle s'éprend de cet adolescent.
Retrouvée par les sbires de son père et pour se soustraire à une nouvelle tentative d'union forcée, elle avale un philtre "l'herbe de sècheresse" concocté par une "kassapu", une sorcière, qui la rend stérile et donc non mariable.
Sept ans on passés. Abram est de retour à Our où il est venu livrer des poteries au Temple. Ils retrouvent leur attirance l’un pour l’autre. Lui, envoûté « car chacun, hommes et femmes, marcheurs depuis Harran ou nouveaux venus, était subjugué par la beauté de Saraï »..Elle, lui cache sa stérilité. Il l’épouse…
Marek Halter suit ensuite le récit de la Bible (Genèse-Patriarches 11-27…25-18). Abram renie les Dieux de son père et brise les idoles. Affirmant avoir entendu la voix du Dieu Unique Yhwh qui lui promet une nombreuse postérité, il part avec ses partisans vers le royaume de Canaan. La famine les en chasse. Ils trouveront refuge en Egypte où « Pharaon était insatiable dans son goût pour la beauté, celle des villes comme celle des femmes ».
Arrivé en Egypte, Abram décide de faire passer Saraï pour sa sœur , car elle ne manquera pas de susciter la convoitise du Pharaon. Consentante pour assurer la sauvegarde se son époux et de son peuple elle y trouvera la volupté « avide du désir du Pharaon qui flamboyait au fond de ses iris et se nourrissait d’elle jusqu’à l’inconscience du plaisir » etc…etc…
Ce n’est pas un roman à l’eau de rose, les premiers chapitres sont traités avec une précision anatomique sans concessions. Ce n’est pas un roman épique avec combats et chevauchées. Ce n’est pas un roman mystique : Yhwh, le Dieu Unique d’Abram, ne figurant qu’en filigrane et en harmonie avec les textes sacrés….Personnellement, je ne pense pas que ce soit du meilleur cru de Marek Halter.
Il se peut qu’il ait écrit ce roman pour rendre hommage à ses lectrices en leur présentant « Une femme étonnamment moderne et libre qui très tôt, décide de rester maîtresse de son destin en refusant les diktats de son père »
….Peut-être suis-je trop sévère !…
En voulez-vous encore des histoires sur ces femmes ?
.

Aristarque a écrit:

En voulez-vous encore des histoires sur ces femmes ?

Avec grand plaisir Aristarque

D'autant plus que je viens tout juste de me procurer La Reine de Saba

En cette période où l'on fête la Nativité, pourquoi ne pas lire (ou relire) l’histoire de Miryem de Nazareth racontée par Marek Halter (Robert Laffont 2006)

« Jésus est la figure la plus lumineuse de l’Histoire. Si personne n’ignore aujourd’hui qu’il était juif, personne en revanche ne sait que sa mère l’était aussi » David Ben Gourion.

Un soir d’émeutes, à Nazareth, Miryem, âgée d’une douzaine d’années, fille de Joachim le charpentier et d’Hanna, sauve Barrabas pourchassé par les mercenaires d’Hérode.
Barrabas le voleur, l’insoumis, qui vole aux riches pour distribuer aux pauvres et qui n’a qu’un but : « …abattre Hérode, repousser les romains hors d’Israël….et botter le cul de ceux du sanhédrin qui s’engraissent de la pauvreté du peuple »
Le temps a passé ; un percepteur d’Hérode protégé par des mercenaires armés, vient rançonner les habitants de Nazareth. Outrés par sa rapacité quelques-uns, dont Joachim, en viennent aux mains. Joachim tue un mercenaire et blesse le percepteur, il est arrêté et amené dans une forteresse pour être crucifié.
Miryem demande à Barrabas de le sauver. Ce qui est fait. Depuis, Barrabas, aux yeux des juifs de Galilée passe « non pas pour un voleur, mais pour un honnête Galiléen ».
Torturé et meurtri, détaché de la croix, Joachim est soigné par sa fille et reste en vie « préférant le paradis de sa fille à celui de Dieu ».
Commence alors une vie d’errance pour échapper aux sbires d’Hérode le Grand. Miryem trouvera d’abord refuge à Magdala, chez Rachel, où elle apprendra à lire et à écrire en latin et grec, et à découvrir dans les livres d’alors, le monde extérieur.
Puis elle passera un temps chez les esséniens de Beth Zabdaï où, grâce à la protection du Maître Joseph d’Arimathie elle apprendra à soigner et à consoler les malades.
Enfin, Miryem est de retour auprès de son père, veuf, réfugié chez Yossef le charpentier et sa famille. Elle refuse d’épouser Barrabas, malgré l’ordre de son père, jurant qu’elle ne s’unira jamais, charnellement, à un homme.
Puis, c’est l’aveu : à son père, montrant un visage heureux et confiant :
« --je suis enceinte. Un enfant grandit dans mon ventre… mais je ne suis pas souillée ! Tu peux me croire… Donner naissance au Libérateur, personne n’y a songé. Moi, si. Et c’est ce que je vais faire… » Tous la rejettent !
Yossef accepte que Miryem reste dans sa maison pour s’occuper de ses cinq enfants qui ont perdu leur mère.
Vint le moment du recensement : Yossef né à Bethléem devra s’y rendre pour s’y faire reconnaître. Miryem déjà grosse, l’acompagne, se faisant passer pour son épouse.
« Lorsque vint son tour, devant le scribe qui lui demanda, montrant son ventre arrondi :--- Et lui comment vas-tu le nommer ? ---Yechoua, ou bien Iessous en grec. »
Alors il écrivit, en latin : « Jésus, fils de Joseph et de Marie. Age : zéro »
« Il ignorait que le nom du fils de Marie, qu’elle enfanta onze jours plus tard dans une ferme abandonnée, que Yechoua, signifiait le sauveur ! »
Le dernier chapitre du roman, Marek Halter l’a consacré à un « Evangile de Marie » qu’il nous dit remonter à l’époque où son aïeul Abraham quittait Jérusalem en flammes .
C’est un « document » singulier où Miryem raconte ce qu’elle sait de la vie, de la mort et de la résurrection de son fils Yechoua.
Je n’en dirais pas plus, laissant toute latitude à chacun, de forger son opinion. Ce qui est la meilleure chose à faire en matière de religion.
Un récit, envoûtant, qui tient le lecteur en haleine, malgré que la fin en soit connue et archi-connue. Un régal !

beau sens de l'a propos, Aristarque

TSIPPORA 2ème volet de la BIBLE au FEMININ par Marek HALTER
éditions Robert LAFFON

Halter semble trouver plus de difficultés avec cette héroïne de l'Exode, qu'avec Sarah, celle de la Genèse, pour poursuivre son projet de nous parler de " ces héroïnes qui présentent chacune une idée universelle de la femme" De la compagne de Moïse la Bible ne dit pas grand'chose:" Moïse consentit à demeurer avec cet homme (Jethro) qui lui donna sa fille Sephora pour femme. Celle-ci lui enfanta un fils qu'il appela du nom de Gersam: car dit-il je suis un étranger sur une terre étrangère" Exode II 17-18
Notre romancier pour donner plus d'importance au personnage principal du récit, a transformé son nom en Tsippora (petit oiseau). Trouvée au bord de la mer près de sa mère victime d'un naufrage, elle est adoptée par Jethro le prêtre-patriarche de Madian près de la Mer Rouge. La tradition nous dit qu'ils sont descendants d'Abraham et de Joseph. Tsippora est une "kouchite" à peau d'ébène, étrangère de race étrange, vivant choyée dans le foyer de son père adoptif.
Sauvée de la main des brigands par Moïse fugitif, elle s'en éprend au grand dam de sa soeur Orma. Il répond à sa flamme. Elle refuse de devenir son épouse avant qu'il n'ait accompli la mission que va lui confier Yhwh, l'Eternel, le dieu de son peuple juif: libérer ce peuple captif en Egypte et réduit à l'esclavage.. Il refusera d'abord la mission: "Seigneur, je ne suis pas un homme à la parole facile, et ce n'est pas d'hier ni d'avant-hier, ni même depuis que vous parlez à votre serviteur: car j'ai la bouche embarrassée et la langue embarrassée. .moi" Exode IV 10.
Ils partiront, mariés, pour l'Egypte, afin d'exécuter envers et contre tout, les instructions de Yhwh . Commence alors le calvaire de Tsippora. Elle encouragera son époux pendant sa lutte contre le Pharaon. Elle suivra les fugitifs, passera la Mer Rouge à pied sec. Mais elle sera en bute avec la haine et la vindicte d'Aaron et de Myriam, frère et soeur de Moïse, qui supportent mal son influence près du Sauveur, sa peau noire et le fait qu'elle n'est pas juive.
Lors du second pélerinage de Moïse au Mont Sinaï pour en rapporter les Tables de la Loi, elle assistera impuissante au sacrilège du Veau d'Or. Dans la bousculade féroce qui marque le retour de leur père, leurs deux jeunes enfants Gersam et Eliézer périront piétinés par la foule. Elle, sera chassée de la cohorte des juifs. .
Le roman fait la part belle aux femmes: Tsippora la plus savante et la plus vive, pathétique dans son amour aveugle et passionné .... Orma sa soeur, la plus belle fille de Jethro
calculatrice et vindicative, avide de puissance et de pouvoir....Myriam la soeur de Moïse, esclave, suppliciée, elle en garde les traces profondes en son corps et en son âme....
L'auteur les fait évoluer avec un réalisme saisissant saupoudré de tendresse.
Quant à Moïse il nous en fait le portrait d'un homme courageux et travailleur, un amoureux sincère Un peu timoré et hésitant aux ordres de son Dieu, qu'il servira avec pugnacité lorsque sa décision sera prise. Le récit de l'Exode est à peine esquissé, en filigrane des épreuves subies par Tsippora pendant son déroulement.
Le roman est agréable à lire. Les sujets religieux y sont traités avec beaucoup de pudeur et de discrétion "Et comme ceux de son peuple qu'il avait fait sortir d'Egypte, Moïse
tourna en rond dans le désert jusqu'à sa mort où il devint poussière dans la poussière.......demeurant à jamais dans le tombeau des mots et de la mémoire.....Mais de Tsippora la Noire, la Kouchite qui se souvient?..Qui se souvient de ce qu'elle a accompli et qui prononce son nom ?"
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LILHA 3ème volet de La Bible au Féminin par Mark Halter
éditions Robert Laffont

Comparée aux héroïnes des deux premiers volumes : Sarah épouse d' Abraham puis Tsippora compagne de Moïse, auxquelles Halter a su garder leur rôle biblique, Lilah,qu'il nous présente comme soeur d'Ezra, m'a paru beaucoup plus effacée..
Certes, son amour partagé pour Antinoès le noble guerrier Perse, amour que n'accepte pas la cruelle reine-mère Parysatis qui considère l'union comme une mésalliance, apporte à l'intrigue une note de mélodrame. Il permet surtout à notre romancier "d'inventer" le stratagème qui permettra à Ezra d'obtenir la permission du Roi des Rois Ataxercès, de quitter Suze avec tous les Israélites qui le désireront, pour retourner à Jérusalem. Avec pour mission de reconstruire les murs du Temple et de gouverner la ville.
Rien à voir avec l'Exode; Ezra partira avec une importante caravane " chargée de trésors et de vivres et accompagné de six à sept mille personnes en comptant les femmes et les enfants" Il n'y aura pas de Mer Rouge à traverser!..
Ezra (Esdras pour la Bible catholique) " Une piété vive, la science de la Loi, la passion de la gloire de Yhwh, le zèle pour instruire le peuple" font de lui un fanatique de l'observation de la règle. Il rétablit les rituels du culte, la hiérarchie complexe des serviteurs du Temple. Il proclame d'abord l'abolition des mariages mixtes. Puis cruelle décision, il proclame la répudiation des femmes étrangères et de leurs enfants. Qui sont, sans ménagements, boutés hors des murs. Vulnérables et sans défense, ils sont la proie des brigands et assassins vers lesquels ils ont peut-être été livrés par ceux qui savaient qu'en répudiant, cela se passerait ainsi.. Yhwh, leur Dieu, lui, le savait.
Lilah avait suivi Ezra ; cela faisait partie du marché passé avec la reine-mère Parysatis. Elle reproche à son frère les mesures, iniques à ses yeux, résultant de la répudiation. Et décide de partir avec celles qui furent chassées de Jérusalem et du Temple. Pour les aider, pour souffrir avec elles, pour les accompagner jusque aux grottes de Qumram où elles trouverent refuge.
Les qualités d'écrivain de Halter, rend la lecture de ce récit agréable. Bien qu'il s'écarte parfois de l'Ancien Testament tel que nous le connaissons dans la Bible. A moins qu'il n'ait d'autres sources. Je n'ai pas trouvé trace de Lilah dans le Livre d'Edras. Qu'importe, Halter, cette fois encore, a eu l'occasion de se dresser contre le racisme et l'ostracisme en faisant dire à son héroïne « Moi je ne peux pas être avec ceux qui jettent des pierres sur des femmes et des enfants. C'est au-dessus de mes forces. Au-dessus de de mon amour pour Ezra. Au-dessus de mon amour pour Dieu . »

L'inconnue de Birobidjan de Marek Halter - 435 pages
Editeur : Robert Laffont (26 janvier 2012)-Collection : ROMAN


1950, New York. Après Orson Welles et Arthur Miller, McCarthy et son équipe interrogent une certaine Maria Apron, 37 ans, actrice. Elle est accusée d'être entrée en Amérique avec un faux passeport et d'avoir assassiné un agent secret de l'OSS en Union sovétique.

Pour se défendre, Maria Apron n'a que ses souvenirs. En actrice consommée, elle va, telle Shéhérazade, les distiller à ses accusateurs au cours des cinq journées que dure son interrogatoire. Devant une cour médusée elle raconte sa vie pour sauver sa tête.

Elle commence par une révélation scandaleuse : oui, elle a connu Staline ; elle a même été sa maîtresse ! Et cette histoire a détruit tous ses rêves. Car, pour lui échapper, Marina Gousseiev (c'est son vrai nom), talentueuse actrice moscovite, se fait passer pour juive et se réfugie au Birobidjan, Etat juif autonome créé par Staline le long du fleuve Amour.

Là, elle devient la maîtresse d'un espion américain qu'elle sauve du Goulag, avant de fuir aux Etats-Unis, où, ironie de l'histoire, McCarthy l'accuse d'espionnage... Avec Marina, on traverse une période extrêmement trouble de la Seconde Guerre mondiale et de l'immédiat après-guerre.

De 1932 à 1950, on la suit de Moscou au fleuve Amour, du Goulag aux tribunaux de New York, passant du monde russe au monde yiddish, puis américain. On vit la bataille de Moscou, la domination perverse de Staline sur son propre peuple, y compris les Juifs. On approche de l'intérieur certains faits de guerre méconnus, ainsi que l'épouvantable réalité du Goulag... On apprend l'existence d'un monde juif insoupçonné pendant la Seconde Guerre mondiale. Un monde d'une richesse intellectuelle étonnante, où le théâtre joue un rôle capital. L'Inconnue de Birobidjan : un panorama inédit de l'histoire contemporaine, une héroïne digne de Pasternak, et l'histoire incroyable de cette région juive autonome, le Birobidjan, personnage à part entière du roman.

le roman s'ouvre sur le procès de Marina Gousseiev, actrice, accusé d'être une espionne à la solde de Staline... Nous sommes dans les années 50, en pleine chasse aux communistes aux Etats-Unis.

Et Marina va raconter sa vie, son amour, mais qui va la croire, alors que sa condamnation est déjà orchestrée par Nixon et Mac Carthy ? Seul un journaliste va essayer de la sortir de cet enfer.

Le côté romanesque me semble peut crédible, mais se lit sans déplaisir, par contre le côté historique est vraiment passionnant.
Un pan d'histoire que je connais mal, donc, envie de faire quelques recherches pour me mettre à jour...

et de vous conseiller un livre : La corde et la pierre de Arkadi Vainer et Gueorgui Vainer.

ah ! un grand merci Mazel, d'autant que, pôvre de moi, je ne connais pas Marek Halter

rotko a écrit:

ah ! un grand merci Mazel, d'autant que, pôvre de moi, je ne connais pas Marek Halter

Marek Halter, en général lecture facile, assez agréable d'ailleurs, bonne approche pour aller vers certains sujets, mais souvent il m'agace un peu.

Mon préféré : La mémoire d'Abraham- 718 pages
Editeur : Pocket (18 novembre 2005)

Deux mille ans d'histoire d'une famille juive de cette aube de l'an 70, où le scribe Abraham quitte Jérusalem en flammes, à ce jour de 1943, où l'imprimeur Abraham Halter meurt sous les ruines du ghetto de Varsovie. Cent générations qui, à travers les siècles et les tribulations, du Proche-Orient à l'Afrique du Nord et dans l'Europe entière, se sont transmis le "Livre familial", mémoire de l'exil. Jusqu'à Marek Halter, le dernier "scribe" qui, aujourd'hui, recrée pour nous la grande aventure...

rotko a écrit:

ah ! un grand merci Mazel, d'autant que, pôvre de moi, je ne connais pas Marek Halter

C'est à croire que tu ne lis pas les résumés (nombreux!) qui figurent dans Grain de Sel !!!!!
A quoi çà sert que je me décarcasse !!!........
ARISTARQUE

oui, merci à tous ceux qui essaient de combler mes lacunes !

je voulais dire que je n'avais pas lu personnellement un de ses livres.

Voici un article de bibliobs qui lui cherche des poux dans la tête.

en effet Alain, déjà lu cet article.
Marek Halter s'occupe de pas mal de chose. Il est parfois agaçant dans ses livres lorsqu'il se met en scène lui-même, et ses livres ne sont pas tous une réussite.
Assez déçue par son Le Kabbaliste de Prague ,

je ne me prononce pas sur les faits qui lui sont reprochés et peut-être en contradiction avec ses engagements, c'est possible,

mais dire que

Citation :

«Marek Halter a un rapport ambigu avec les dates et l'histoire».

relève à mon avis d'une querelle de pion. Chacun sait qu'un temoignage comporte des erreurs de dates, le grief, sur ce point, me semble mince.

Indépendamment de l'écriture de ses livres ( je les ai tous lus avec beaucoup d'intérêt ) Halter reste avant tout un grand humaniste.

Il défend avec vigueur et courage les opprimés du monde entier, écrit des manifestes,participe à des congrès contre le racisme et la xénophobie.........

C'est un grand monsieur. Associé à Bernard-Henri Lévy, il crée " L'action internationale contre la faim ".

Son film " les Justes " est un petit chef-d'oeuvre !!!!!

Le seul livre de Marek Halter que j'ai lu est Le vent des Khazars, qui ne m'a pas vraiment enthousiasmée : l'histoire se tient et la critique politique est intéressante mais j'ai trouvé son style très passe-partout et les personnages d'une grande platitude.

Le vent de khazars est avant tout un livre quasi historique sur une tribu qui est restée pendant des siècles ignorée de tous.

Ce n'est pas nécessairement un livre que l'on lit pour la forme mais pour le fond.

Quoique pour Jean d'Ormesson, membre de l'Académie Française trouve que l'écriture est belle et limpide, le style fluide et attrayant. On reconnait dit-il dans un tel livre ce petit quelque chose qui fait la réputation de grands écrivains.

en parlant des Khazars, j'ai envie de relire Arthur Koestler, La Treizième Tribu, si quelqu'un est tenté pour le relire avec moi... prévu le mois prochain,

OK. Mazel, j'ai fort envie de lire ce livre moi-aussi !

il y a longtemps que je n'ai plus lu un livre de Koestler ! A bientôt donc.

Sapho a écrit:

OK. Mazel, j'ai fort envie de lire ce livre moi-aussi !

il y a longtemps que je n'ai plus lu un livre de Koestler ! A bientôt donc.

donc en octobre si ça te va, bises