la chambre de la Stella
Broché: 193 pages
Editeur : Grasset (2 février 2006)
Langue : Français
ISBN: 2246582717
« encore un qui ne restera pas dans les annales »
Tel gardien de musée, Harang invite son public lecteur à parcourir les pièces de sa maison familiale
En développant un discours, composé d’anecdotes aussi insignifiantes les unes que les autres, aussi ordinaires que peu l’être le quotidien de la vie d’une famille quelconque dont chacun voudrait connaître un jour ou l’autre son heure de gloire.
Le thème du roman relève de la plus grande tragédie qui soit : la maison familiale
Terriblement classique, méticuleusement ordonnancé, dans le plus ordinaire des parcours qui soit au fin fond de la Creuse, tout près de la Souterraine, capitale du grand désert du centre.
Le guide déroule le fil de ses connaissances avec l’art maîtrisé des vitaliseurs de vieilles pièces empoussiérées.
C’est bien d’art dont il fait preuve pour animer ainsi chaque meuble patiné, chaque recoin dissimulant quelques vieux souvenir tapi ad vitam eternam.
Ecriture : Harang, s’empare d’un lieu, d’un objet, d’un personnage, en fait le tour, cherchant le côté caché, obscur le positionne sur une feuille blanche puis l’anime avec une simplicité exemplaire. Rien ni personne ne peut être mis à l’écart chaque chose possède l’importance par laquelle elle est prédestinée : un broc, une chaise, un mur, une voisine. Il suffit de regarder de décrire son existence avec toute l’insignifiante nécessité d’appartenir à un univers tranquillement quotidien.
En phrases courtes, il photographie les ambiances des lieux habituels.
Pour invoquer les idées complexes liées au souvenir de ses proches, il emprunte au contraire les chemins de traverses nous guidant à s’y perdre parfois, dans le dédale généalogiques des relations proches ou lointaines .
Très agréable à lire, Harang, raconte l’histoire d’une famille. Qu’elle soit sienne ou non n’a aucune importance car elle possède la qualité d’être agréable à entendre.
Et si l’icône dénudée dans la chambre de la Stella, représentait le vrai grand-père médecin venant consulter une patiente en mal d’amour ?
Le livre ressemble à une quête de vérité qui s’anicroche avec le passé de l’auteur dès lors qu’un indice conforte sa part d’imaginaire pour étayer son histoire touchante et banale à la fois.
Comme elle est tendre l’imagination qui nous taraude l’esprit de rêves idéalisés.(bertrand-môgendre)