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 WENDY GUERRA

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Sapho
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Sapho


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MessageSujet: WENDY GUERRA   WENDY GUERRA EmptyJeu 09 Jan 2014, 15:04

WENDY GUERRA Wg_210


Née à la Havane en 1970, elle est poétesse, cinéaste et romancière. Diariste depuis l’enfance, sur une idée et à la demande de sa mère, elle utilise le journal intime comme matrice de son œuvre. Renonçant à publier ses journaux d’enfance sans rien en changer parce que sa propre voix lui semblait cruelle, une charge trop pesante pour une enfant aussi jeune (« C’était comme porter un très lourd fardeau de terre rouge sur le dos »), Wendy Guerra a choisi de travailler le journal intime comme une glaise :

« J’ai pensé qu’il fallait lâcher tout ce lest d’un coup. J’avais deux options : avaler tout cela et continuer le Journal à l’aveuglette, ou le détacher et le manipuler un peu à l’intérieur de certaines lois narratives possibles pour qu’il soit édité à travers une voix qui s’interroge sur des questions concernant son monde depuis l’âge de huit ans. Le voyage vers l’âge adulte connut un démarrage fait de mauvaises passes, de mauvais esprits, et comme l’indiquent de sages voix yorubas à Cuba, il fallait procéder à un « Ebbo », un Dépouillement. Nettoyage et détachement. Cuvette d’eau remplie de fleurs, eau de Cologne et miel, coquille blanche, plumes trempées dans l’encre échappant au vide en spirale. Mots qui sortent de ton corps pour le laver et le guérir de l’obsession. »

Mais la fillette, présente dans la première partie de ce travail d’écriture, devint rapidement, malgré l’auteure, une autre personne et avec elle la peur fit son apparition. La peur d’être exposée, épiée, remettant en cause cette écriture de l’intime. Mais le jour de l’enterrement de sa mère, Wendy Guerra se rappela du mot, secret et doux, tatoué sur le corps mort de celle qui allait être rendue à la terre, et de cet employé des pompes funèbres qui essayait de maquiller un visage que personne ne verrait jamais plus. C’est à ce moment qu’elle a décidé de s’exposer de son vivant : « Nous sommes exposés, nous le sommes toujours. Nous serons maquillés dans la mort si nous ne parlons jamais dans la vie… Et j’ai commencé à transformer le quotidien en livres. »


Dès lors, même si elle affirme qu’elle aurait voulu ne pas répondre aux échos d’une écriture aussi crue et désincarnée, Wendy Guerra va combattre sa peur et rester fidèle à ses Journaux auxquels elle est fière de ne jamais avoir menti :

« J’allume la lumière pour me sentir accompagnée. Celle qui tient le Journal et moi allons nous soigner, nous allons écrire ensemble, en secret.

Je ne reconnais pas la rancœur en moi, ni la haine, ni les règlements de compte, encore moins la mort d’une genèse. Rien de ce qui me contient aujourd’hui ne peut être écarté, je suis le témoin parfait et l’oublier est une erreur que je regretterais. Ceux qui ont voulu oublier trouvent toujours quelqu’un ou quelque chose pour se souvenir d’eux. Je ne peux pas devenir indépendante de ce que j’ai été, même si je me découpe avec des mensonges chirurgicaux. »

EXTRAIT DE LA REVUE " RESSOURCES "

Mère Cuba

Dans son deuxième discours de Suède, Albert Camus notait : " Le seul artiste engagé est celui qui, sans rien refuser du combat, refuse du moins de rejoindre les armées régulières, je veux dire le franc-tireur. " Et c'est en véritable franc-tireur des ondes cubaines que Nadia Guerra, artiste, " et non héroïne contemporaine " - précisera-t-elle d'emblée- , diffuse sur Radio Ciudad del Sol l'émission Une aube avec personne. Au risque de se voir interdire l'antenne. Espérant lever le voile sur son passé familial, Nadia part à la recherche de sa mère. Celle-ci ayant quitté Cuba et les siens au début des années 80, c'est à Moscou qu'elle la retrouve; mais frappée par la maladie d'Alzheimer. Comment poser sa voix, affirmer son individualité dans un pays où prime le collectif ? De quel héritage se réclamer quand le passé est reconstruit comme récit légendaire ? Avec une implacable lucidité et la conscience que " l'histoire ne privilégie pas toujours l'héroïsme, mais ce qui est à portée de main pour être montré comme épique ", Nadia se lance dans un combat personnel. Pour la mémoire. Pour une mère dont la route croisa un jour celle de Celia Sanchez, figure emblématique de la révolution cubaine. Autant de pages, de "paroles contre l'oubli " que le lecteur découvre peu à peu comme échappées d'un labyrinthe. A ces femmes qui l'ont traversé et qui, corps et âme, sont Cuba, le roman de Wendy Guerra offre une présence magnifique !

Présentation du livre par Décitre

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MessageSujet: Re: WENDY GUERRA   WENDY GUERRA EmptyJeu 09 Jan 2014, 16:40

Dans le livre de poche

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Alors que tout le monde part pour un ailleurs fantasmé, Nieve grandit sur l'île de Cuba dans les années 1980, consignant dans son journal intime les événements marquants de son existence. De son enfance- tiraillée entre des parents bohèmes qui se déchirent - jusqu'aux prémices de sa vie de femme, c'est un itinéraire personnel, poétique et sans fard, qui se dessine alors. Celui d'une jeune fille pour qui les expériences amoureuses vont participer à l'éveil d'une sensibilité artistique comme d'une conscience politique. La pulsion créatrice bat au coeur de ce récit, comme possibilité d'accomplissement mais aussi de résistance, alors que tout le monde s'en va.

idem Poser nue à La Havane LDP,
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Sapho
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Sapho


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MessageSujet: Re: WENDY GUERRA   WENDY GUERRA EmptyJeu 09 Jan 2014, 18:06

Citations extraites du livre :

 " La maison de mon enfance était divisée ; l'espace que je partageais avec ma mère mesurait moins de quarante mètres carrés mais nous avions malgré tout deux bibliothèques. J'étais petite quand Mami est partie, mais j'ai conservé les deux bibliothèques dans ma mémoire.

  On pouvait voir une apparente ligne frontale d'étagères contenant des biographies, des journaux, des romans, des recueils de poèmes et, derrière, camouflée, la bibliothèque des livres recouverts, l'espace secret, le labyrinthe préféré de nos amis.

  Quand on parlait au passé de quelqu'un qui était venu nous voir une fois et qui avait pris le café dans notre séjour, c'était parce que ce quelqu'un n'était plus parmi nous. Quand on mentionnait son nom à voix basse, avec des surnoms ou des noms transformés, il était devenu un « innomable », quand on tendait l'exemplaire devant le yeux d'un autre ami, apparaissait un nouveau livre recouvert. Le même, mais « relié à la main ». Rebaptisé sous des titres inoffensifs tels que : Manuel d'instruction, Collège des amis, Comment apprendre sans souffrir ? de J.J. Almirall.

  Ceux qui atterrissaient dans le fond, dans l'obscurité étendue, au milieu d'une architecture invisible, dans le labyrinthe où étaient rangés les plus convoités. Des livres humides comme les outils du comte de Monte-Cristo. Chacun d'eux arrivait chez moi de façon différente. C'étaient les « années sombres », et les textes sombres étaient cachés là.

  Cette liste de titres n'était pas donnée à tous, on ne la prêtait presque à personne, ces exemplaires ne sortaient pas de la maison. Entre les repas inventés et les ersatz de café, on les lisait debout. "
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