Seule l'inaccessible beauté, celle qui rôde aux extrêmes confins du Désir et du Temps, lui semble digne d'attention. L'égarement au pays de la Fée ou des "soupirs de la sainte", l'errance en la forêt de Brocéliande de toutes les chimères sont symptomatiques de son ouverture à d'autres présences. Toujours aux aguets, constamment dans un "état d'âme dont l'âme est absente", il devient l'autre. Si bien qu'écrivant, Rodanski -tout aussi désemparé que Lancelot lorsqu'il déclarait "J'ignore totalement qui je suis et où je vais"- devient le spectateur de sa propre aventure.
L'amour, le rêve d'amour qui est le mobile privilégié de sa quête, s'incarne sous la double figure d'une Yseut-Justine, -"peut-être la pure figure du désir de l'esprit"-, et d'une Béatrice chimérique. Conception qui relève du mythe, certes, mais aussi et surtout d'une vérité de malaise où l'ombre et la proie finissent par se confondre dans une ténébreuse harmonie faite de trahisons grandioses et d'enchantements périlleux.
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