Jocelyne Fonlupt, Nous, les filles des années 1950 et 1960

Nous, les filles des années 50 et 60

editions-wartberg.


La fin des années De Gaulle pèse sur la jeunesse comme un couvercle de plomb.

Après ce qui ne fut peut-être pas une "révolution", nombre d’entre nous adopteront ce slogan qui marquera la période suivante : "Mon corps est à moi !" Car naître en 1950 c’était rester sous l’autorité paternelle jusqu’à 21 ans, voir ses copains partir au service militaire mais ne pas pouvoir voter et, pour nous les filles, ne pas côtoyer de trop près les garçons car si l’usage des contraceptifs était devenu possible avec la loi Neuwirth en 1967, l’accès à la pilule avant l’âge de 18 ans demeurait soumis à l’autorisation parentale… Nous étions nées dans l’ancien monde, nous aspirions à en construire un nouveau. Y sommes-nous parvenues ?

oui, en partie.... 

Nous les filles des années 1950 et 1960

Tout est^plaisant, agréable, et instructif dans cet album commenté des éditions wartberg !

Le format, les nombreuses photos de qualité, le texte personnalisé (je/nous) : il marque les étapes d’une jeunesse et d’une société, axée sur la famille et qui souhaite, souvent, un courant d’air frais.

Depuis les poses « à poil sur la peau de bique », aux jeux de sable, jusqu’à la pratique, clandestine, du stop, on suit toute une évolution pour échapper aux différents silences et carcans (au collège surtout !)

On passe de Sylvie Vartan et de la « robe cousue de ses mains » à Joan Baez et Dylan, des premiers Teppaz pour filles à col Claudine, aux minijupes et revendications d’une liberté tous azimuts

Quelle trajectoire ! C’est pourquoi on mentionne le petit vélo à roulettes latérales, on pratique le solex, à 14 ans, puis on se fait photographier en scooter . Vivement La 2 ch, (la « dodoche ») !

Du club des cinq à Woodstock ! La fillette en jupe plissée, avec ruban dans les cheveux, s’émancipe !

Tous les milieux sociaux participent de la fête, la diversité brièvement indiquée par des statistiques pertinentes.

P.S il se dégage de cet album une poésie joyeuse qui ressuscite les ambiances, dans ce qu’elles ont eu de meilleur.

Nous, les filles des années 1950 et 1960 > un base indispensable de conversations chaleureuses dans les familles, nouveau modèle.

je vous donne en bonus un petit diaporama, légèrement antérieur, pour vous montrer à quoi vous avez échappé
 
  
 
le voilà ! sur le site linternaute.

Wawh les GOLDEN SIXTEEN; rien que de bons souvenirs pour moi.

Nous étions les ados du baby-boom; nous faisions les études que nous voulions tout en sachant que nous aurions une place une fois le diplôme en main ( le droit au chômage des jeunes n'existait pas )
Nous lisions Sartre, De Beauvoir, Camus......à 14 ans, nous écoutions Brel, Brassens, Léo Ferré, les BEATTLES ........Nous n'avions qu'un tourne-disques mais c'était le pied.
Nous portions les cheveux longs , des pantalons pattes d'éléphant, des ponchos des Indes.......et après, la mini-jupe et les hautes bottes
Nous n'achetions que les produits de première nécessité, nous n'avions pas la télé.....
Nous faisions des boums, des rassemblements dans le centre ville contre la mise à mort de CARYL CHESSMAN..........

Ces années furent pour moi une merveilleuse fête     

pourquoi dis tu, A quoi nous avons échappé ? j'ai connu le cathé, la communion et la messe. Je n'ai pas été endoctrinée pour autant, du moins pas plus que les maoïstes et autres du genre, même beaucoup moins ! et moi, ça n'a pas duré !
j'ai des souvenirs "chiants" et des souvenirs de fous rires, comme lorsque notre curé, un jour de soleil au printemps, nous a fait le cathé dans le cimetière qui entourait la petite église...
il nous a fait assoir par terre dans l'herbe, a pris une chaise, s'est assis en face de nous et...les pieds arrières de son siège se sont enfoncés brusquement et il est tombé les pattes en l'air, soutane retroussée !........ le croiriez-vous ? il portait un pantalon dessous ! c'est la seule fois où je me suis roulée de rire dans l'herbe d'un cimetière ! Seigneur ! on en pleurait ! et il avait beau nous crier dessus, tout redressé qu'il était, on continuait à glousser, hoqueter le nez au ras des tombeaux !!!   
"jamais vu ça !" qu'il criait en levant les bras au ciel qui n'en pouvait mais. "et dans le cimetière !" ajoutait-il, outré. Comme si on ne savait pas où on était. J'ai eu un mal fou à me relever ! le rire m'avait coupé les pattes ! et, encore heureux que j'aie fait pipi avant ... j'en connaissais qui s'étaient laissé aller ! bah oui ! c'était quand même terrrrrrrible ! D'ailleurs, le curé en a parlé en chaire le dimanche.
"Mes chers frères ... parfois, le diable tente les enfants ...." chuis sur qu'il pensait au coup du cathé en plein air ! 
Ne voulant pas tenter le diable, il n'a jamais plus fait le cathé dans le cimetière !
dommage.......  

Sapho a écrit:

Ces années furent pour moi une merveilleuse fête cheers cheers cheers

moi aussi ma Sapho ! j'étais un "petit" lémurien dévergondé ! j'ai mis la mini jupe dès qu'elle est arrivée en France ! j'avais bien quelques problèmes en montant les marches du métro.... il y avait des mecs qui restaient en bas.... la tête levée ! bon ! à l'époque, je mettais des culottes "Petits bateaux" ! 
je n'étais pas la seule habillée ainsi, et il y avait peu de filles grosses à l'époque, nous marchions beaucoup, et danser le rock, c'était un vrai sport ! nous ne restions pas devant la télé et il n'y avait pas d'ordi ! j'avais bien quelques copine potelées, mais sans plus.
Nous nous réunissions dans le studio de l'une ou de l'un pour écouter des disques ! après, en 68, sont venus les longues jupes en tissus indien, les multiples bracelets, les cheveux longs (le les portais ainsi depuis longtemps). Oui, c'était chouette cette époque ! du travail, pas de sida, pas de chômage, mais... à Paris, il y avait des SDF, même si on ne les appelait pas ainsi. On disait "des clochards".

J’ai aimé la justesse de ton qui restitue bien l’époque. Les commentaires sont courts, clairs et vont à l’essentiel.

Une petite réserve pour moi, où j’ai pu mesurer la misère intellectuelle chez mes parents, aucun livre n’entrait dans la maison,

Jocelyne Fonlupt cite abondamment les livres qui ont accompagné son enfance, dans un milieu plus ouvert.

1960, c'est l'époque où je lisais le plus ( parfois jusqu'au milieu de la nuit )
 
Ce fût un engouement total pour des auteurs tels que :Vian,Queneau, Barjavel, Anouilh, Nimier, Céline,Supervielle, Butor, Kessel........mais aussi

Hemingway, Faulkner, Soljenitsyne, Pasternak, Hesse et mon travail de fin d'études sur SIX PERSONNAGES EN QUETE D'AUTEUR de IONESCO ainsi que beaucoup d'autres qui ne me viennent pas à l'esprit pour le moment. Ils faut dire que ma mère était une très grande lectrice !!! 

de nombreux lecteurs soulignent la qualité de cet album, nourri de références qui allient le sérieux au très agréable.

Suivant l'âge et l'humeur, on le feuillette (jolies photos), on le lit (histoire très contemporaine), et dans 30 ans ce sera un succès dans les maisons de retraite, mettant de la bonne humeur dans les reunions de grands mères (rire).

Les éditions Wartberg font un carton et on voit des présentoirs près des caisses de supermarché. Souhaitons donc un beau succès à l'ouvrage de Jocelyne Fonlupt -