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 Silvio Pellico

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soussou
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Date d'inscription : 25/02/2007

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MessageSujet: Silvio Pellico   Silvio Pellico EmptyMar 15 Oct 2013, 08:14

Silvio Pellico R2xr



Né à Saluces (Saluzzo, province de Cuneo) dans le Piémont le 24 juin 1789, Silvio Pellico réside en France (Lyon) de 1806 à 1809. Revenu en Italie, il enseigne comme professeur de français à l’orphelinat militaire de Milan. Silvio Pellico obtient un vif succès avec la représentation de sa tragédie, Francesca da Rimini (inspirée de La Divine Comédie de Dante), créée au Teatro Ré de Milan le 18 juillet 1815.
Ami d’Ugo Foscolo, il conduit avec Giovanni Berchet la direction du Conciliatore, revue des Romantiques italiens. Tenue par le gouvernement autrichien pour une revue libérale, la revue est interdite. De plus en plus préoccupé par la situation politique de son pays, Silvio Pellico s’engage dans les mouvements révolutionnaires et combat aux côtés de son ami Piero Maroncelli, dans les rangs des Carbonari. Arrêté le 13 octobre 1820, il est condamné à mort mais sa peine est commuée par l'empereur François Ier en quinze années de travaux forcés. Silvio Pellico est transféré en mars 1822, depuis Venise, dans la forteresse autrichienne du Spielberg [Špilberk], à Brno, en Moravie, où il est incarcéré du 10 avril 1822 jusqu'au 1er août 1830, date à laquelle il bénéficie d'une grâce impériale.
Au cours de ses dix années d’emprisonnement, Silvio Pellico rédige Le mie prigioni, autobiographie publiée en novembre 1832 chez l'éditeur turinois Giuseppe Bocca, deux ans après sa libération. Le livre eut un tel succès que Metternich vint à dire que celui-ci avait davantage terni l’image de l’Autriche qu’une défaite sur un champ de bataille. Silvio Pellico est également l’auteur de Poesie inedite, publiées en 1837.
Silvio Pellico meurt à Turin dans la nuit du 31 janvier au 1er février 1854.



Accusé d'avoir fait partie d'une association secrète, et d'avoir pris part, comme complice ou comme confident, à un complot politique, l'écrivain Silvio Pellico est arrêté le vendredi 13 octobre 1820 à Milan, et conduit à la prison de Sainte-Marguerite, où il demeure jusqu'au 19 février 1821 avant d'être conduit à Venise. Il ne recouvrera sa liberté qu'en août 1830. Le livre Mes Prisons a été écrit au cours de sa captivité, sous les Plombs de Venise et dans la forteresse du Spielberg, en Moravie.

Je fus arrêté à Milan le vendredi 13 octobre 1920, et conduit à Sainte-Marguerite ; il était trois heures de l’après-midi. Toute cette journée et plusieurs autres se passèrent en longs interrogatoires ; mais je ne dirai rien de cela : je laisse la politique où elle est, et je parle d’autre chose.
Ce malheureux vendredi, à neuf heures du soir, le greffier l’ayant consigné entre les mains du geôlier, celui-ci me conduisit à la chambre qui m’était destinée, et m’invita poliment à lui remettre ma montre, mon argent et tout ce que je pouvais avoir dans ma poche, promettant de me les rendre en temps convenable ; puis il me souhaita respectueusement une bonne nuit.
« Un moment, mon cher, lui dis-je, je n’ai pas dîné, aujourd’hui ; faites-moi apporter quelque chose.
― Tout de suite ; l’auberge est ici près, et vous verrez, Monsieur, quel bon vin !
― Du vin ? je n’en bois pas. »
À cette réponse, le signor Angiolino me regarda tout effrayé, espérant néanmoins que je plaisantais. Les geôliers qui tiennent cabaret ont en horreur un prisonnier qui ne boit pas de vin.
« Je n’en bois pas ; non, vraiment.
― Je vous plains ; vous souffrirez d’autant plus de votre solitude… »
Voyant que je ne changeais pas de résolution, il sortit, et en moins d’une demi-heure j’eus mon dîner. Je ne mangeai que quelques bouchées, j’avalai un verre d’eau, puis on me laissa seul.
La chambre était au rez-de-chaussée et donnait sur la cour. Prisons par-ci, prisons par-là, prisons au-dessus, prisons en face. Je m’appuyai sur la fenêtre, et j’y restai quelque temps à écouter aller et venir les geôliers, ainsi que le chant frénétique de quelques détenus.
Je me dis : Il y a un siècle, cette prison était un monastère ; les vierges saintes et pénitentes qui l’habitaient n’auraient jamais imaginé que leurs cellules, où l’on n’entendait alors que des gémissements de femmes ou des hymnes pieux, ne retentiraient aujourd’hui que de blasphèmes, de chansons infâmes, et ne seraient habitées que par des hommes de toute espèce, destinés la plupart aux fers ou à la potence. Et, dans un siècle, qui respirera dans ces cellules ? O rapidité du temps ! Ô mobilité perpétuelle des choses ! Celui qui vous considère peut-il s’affliger si la fortune cesse de lui sourire, s’il est jeté en prison ou s’il est menacé de l’échafaud ? Hier j’étais un des plus heureux mortels du monde ; aujourd’hui je n’ai plus aucune des douceurs qui embellissaient ma vie, je n’ai plus de liberté, plus d’amis qui me consolent, plus d’espérance ! Non, se faire illusion serait folie : je ne sortirai d’ici que pour être jeté dans les plus horribles cachots ou pour être mis entre les mains du bourreau ! Eh bien ! Le jour qui suivra ma mort sera comme si j’eusse expiré dans un palais, et qu’on m’eût porté à la sépulture avec les plus grands honneurs.
C’est ainsi que les réflexions sur la fuite du temps fortifiaient mon âme ; mais je me rappelai mon père, ma mère, deux frères, deux sœurs, une autre famille que j’aimais presque autant que la mienne, et tous les raisonnements philosophiques n’eurent plus de pouvoir sur moi ; je m’attendris, et je pleurai comme un enfant.

Silvio Pellico, Mes Prisons in Œuvres choisies, Traduction nouvelle de Catherine Thérèse Rieder Woillez, AD MAME ET CIE, Imprimeurs-Libraires, Tours, 1860, pp. 15, 16, 17. Quatre gravures hors-texte dont un frontispice et une vignette sur la page de faux-titre, par Karl Girardet et François Théodore Ruhierre.

1. « Notre départ eut lieu dans la nuit du 25 au 26 mars. On nous permit d’embrasser notre ami le docteur Cesare Armari. Un sbire nous attacha ensuite une chaîne transversale de la main droite au pied gauche, pour nous empêcher de fuir. Nous descendîmes dans une gondole, et nos gardes ramèrent vers Fusina. » (Silvio Pellico, Mes prisons, op. cit., chap. LII, page 136).

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Nombre de messages : 69282
Date d'inscription : 26/12/2005

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MessageSujet: Re: Silvio Pellico   Silvio Pellico EmptyMar 15 Oct 2013, 08:26

quelques erreurs dans les dates du texte. Silvio Pellico est abondamment cité par Stendhal, mais je ne l'ai pas lu siffle 
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