pascal Morin, comment trouver l'amour....

Pascal Morin chez la brune du rouergue, une bonne maison d'édition;
 
 
je suppose que c'est valable aussi pour les provinciales.
 
ce conte moral nous entraîne dans une ronde lumineuse, à la suite d'une série de personnages saisis à un moment décisif de leurs vies.
Au centre de la ronde, Catherine Tournant, élégante prof divorcée un rien perfectionniste, dont la rencontre avec un jeune plombier black, Dimitri Diop, puis avec son père, va la confronter à ses préjugés. Comment Natacha Jackowska, élève médiocre de banlieue, peut-elle conquérir les codes de la branchitude parisienne, travailler pour Jérémie Lesdiguières, styliste gay, et faire lien avec Ève-Marie Saada, psychanalyste fragilisée par la quarantaine ? Dans cet entremêlement de destins, Pascal Morin défie les clichés actuels sur la solitude contemporaine. Avec humour et bienveillance, Comment trouver l'amour... introduit de la magie dans ces existences minuscules qui sont les nôtres.
 
sur l'auteur : Pascal Morin est professeur de lettres en classes préparatoires et professeur de cinéma et de littérature contemporaine à la New York University, à Paris. Ses quatre romans précédents, tous publiés dans la brune, ont imposé sa voix : L'Eau du bain (2004, Babel 2005, Prix Lettres frontière), Les Amants américains (2005, Babel 2006), Bon vent (2006, Babel 2009) et Biographie de Pavel Munch (2009).

j'en dirai quelques mots quand je l'aurai ouvert.

J'ai emprunté le livre à cause de son titre, me disant qu'il allait être gentillet et amusant.
 
L'éditeur et la fiche de l'auteur auraient dû avoir raison de mes préjugés, si du moins j'y avais fait attention à ce moment-là.
 
car ce livre en deux parties p>93, puis 93>190 est malicieux par le regard porté sur les personnages et situations.
 
Catherine Tournant, prof consciencieuse et sans histoire, veut venir en aide à une jeune orpheline d'origine polonaise, fait refaire sa salle de bains, et se demande si elle n'est pas attirée par le père du jeune plombier noir qui a refait la salle de bains  
 
la prof vue par le plombier  : "quinquagénaire intelligente et vive, un peu givrée aussi" pense le plombier sénégalais, au prénom bien choisi de Dimitri, qui fréquente les salles de sport :
 
"le seul endroit de la ville où se cotoyaient les Magrherebins,, les noirs, les chômeurs et les homosexuels. tous ces hommes s'y retouvaient dans une espèce de complicité inavouée, oncrétisée dans lesmuscles qu'ils se faisaient pour asseoir leur place de mâles dans une société dirigée par des cadres blancs hétérosexuels".
 
Le monde hétéroclite et surprenant des rencontres inhabituelles.
 
Je le livre en vrac, mais l'observation des préjugés mis à mal est plus fine que je le laisse entendre. Fin de la première partie.

De petites analyses m'amusent !

le ressort de ceux qui fréquentent les salles de sport et de musculation serait un narcissisme excessif, avec le plaisir de se voir dans un miroir.

D'autres personnages comme la psychanalyste sont déstabilisés par une pauvre petite remarque.

Quant à notre prof, principal personnage, elle n'échappe pas à quelque remise en cause :

Citation :

"Elle s'était habituée, à dire vrai, à survivre au lycée en se sentant supérieures à ses élèves. Il ne s'agissait pas d'une supériorité de classe ou de religion, encore moins d'une supériorité morale. Non, il s'agissait d'une supériorité culturelle. Elle était « celle qui savait ». Celle qui enseignait les Lumières dont elle était le chantre moderne. Celle qui comprenait les textes.

Elle expliquait des siècles de références chrétiennes, athées, et de construction occidentale. Et voilà que tout cela perdait de sa pertinence. Que « la dimension patrimoniale » des oeuvres, comme le disaient les programmes, se trouvait remise en question par la réalité sociale"

D'autres aperçus, rapidement esquissés au cours d'un conversation, jettent leurs petits éclats : qu'il s'agisse de la forme d'une ville,

Citation :

"Même nus, les corps portaient selon lui, la marque de leur ville"

ou de la mode et du costume comme "signatures identitaires".

j'en finis avec ce livre, parce que j'ai été dérangé, avec un petit mot :

l'auteur rassemble en fin de parcours les différents fils qu'il nous a fait suivre, c'est un peu contraint, loi du genre, mais il reste cette interrogation sur la culture et les voies classiques : ce ne sont ni des impasses, ni les seules routes à emprunter.

Il reste d'autres univers à découvrir et explorer, ils nous enrichissent et nous renvoient à un examen de nous-mêmes.

L'auteur le dit, avec malice, c'est au lecteur d'en prendre acte, et d'en tirer les conséquences pratiques.

il semble que ce livre t'ai plu, ton Excellence ! 

oui, le titre est racoleur, je l'ai pris comme une farce, mais, sans être un grand moment de littérature, ce livre se lit agréablement, et on voit par procuration, se poser à autrui des interrogations personnelles.