Anne Serre, petite table, sois mise !

59 p. chez Verdier.

Oui, je refuserai toujours de dire que mon enfance me fut nocive,(1) et ce n’est pas par fidélité envers mes parents que je tiens à maintenir et proclamer la beauté de cette enfance. Notre union avait été si vive, si dense, notre complicité érotique si ferme, pareille à une poignée demain franche, que je n’ai cessé de m’appuyer là-dessus., sur le lac sombre de notre salle à manger. Jamais le passé ne s’est dérobé sous mes pieds Je n’ai perdu pied qu’une seule fois dans ma vie, et pendant deux mois,(2) comme pour répondre à distance, des dizaines d’années tard, aux deux mois de soupçons qui nous avaient tenus si cruellement séparés du temps de notre maison de la rue Alban Berg.

Entre le (1) et le (2), la contradiction est niée, ou même éludée avec botte en touche : ce n’est pas la vie familiale qui est en cause, mais le regard des autres sur cette vie collective érotique.

Une affirmation qui confine au déni, puis un aveu détourné.

Serre Anne, n’as-tu rien vu venir ?

petite table, sois mise !
 
Le récit serait d’une enfance réelle, par l’adulte elle-même, et ce n’est pas banal : la mère toujours nue et  exprimant sans ambages des exigences érotiques, - en mal de coït, et le père qui initie ses enfants aux pratiques sexuelles. D’autres partenaires  y viennent, francs du collier, et tout se passe bien, « sans chichis », sur la table de la salle à manger, dont le plateau-miroir a vu en permanence les satisfactions de la mère.
 
Celle-ci « se montre » et ne cache  rien, tandis que le père s’occupe ailleurs (dans son bureau) avec d’autres jeunes partenaires. En ville, il se promène en robe. Pas étonnant qu’il y ait des ragots.
 
La suite du récit, ie l’âge adulte de la fille narratrice, soulève quelques interrogations : pourquoi cette revanche du langage sur des pratiques abandonnées, pourquoi ces longues périodes d’abstinence ?
 
Anne Serre nous prend-t-elle pour les auditeurs - certes attentifs !, d’un conte de fée pour enfants pas sages ?

Serre Anne, n’as-tu rien vu venir ? dixit Rotko
ah ! t'es pas triste, quand tu t'y mets !!!!

    je ne peux me permettre de lire cela juste quand je suis plongés dans les "cinquante nuances de Grey" mais je note des fois que je me mette à ne lire que des trucs sexuels  

Marie, si tu ne lis que des trucs sexuels, ça peut vouloir dire que tu te sens frustrée ! il faut remédier très vite à cela : douches froides, séjour dans le congélateur et autres joyeusetés..
c'était ..... les conseils du lémurien-psy-sexologue, de l'université d'Aldébaran. Consultation gratuite pour les amis.

tu n'as pas une méthode plus simple? genre beau blond avec une barbe, les cheveux mi-longs et des yeux verts, sportif et 1,80 ?  

alors là, ma Choupinette, je tenterais d'abord ma chance, non mais ! 
charité bien ordonnée commence par soi-même, disait ma grand mère ! 
et.... je n'ai pas cet article pour le moment, mais nous n'allons pas tarder à être réapprovisionnés, chèèère Madame ! nous les avons mis à bronzer en août ! 

super vous m'en gardez hein mais surtout qu'il ne prenne pas l'humidité ! pas à la cave hein?  

non non ! notre maison fait dans le haut de gamme, ils ne sentent pas le moisi et je les entraine moi-même ! 

    

Bon j'ai lu petite table sois mise !

je dois reconnaître que ce petit roman m'a bien plu.

j'explique:

la première moitié décrit une famille avec trois filles, où aucun tabou sexuel n'existe et mère filles, père filles amis filles amis mère tout le monde se cajole, se caresse avec plein de bonnes intentions et surtout sans se sentir responsable de rien. les parents se promènent nus, le père se déguise en femme ... bref tout le monde est content, et surtout personne ne semble en souffrir

La seconde partie est plus sérieuse. L’héroïne vit sa vie mais curieusement, sans que cela ne la marque ou la rende triste, elle devient indifférente à tout acte sexuel.

Elle rencontre sa sœur mariée qui a un bébé, et parait très heureuse. Elles ne parlent pas de leur enfance, chacune sait que si elles commencent à en parler, cela va surement leur faire du mal. Et il faut vivre.
donc pas si anodin que cela ce petit récit.

Les deux livres petite table et nuances de grey ne sont pas du tout du même ordre. Le deuxième se veut délibérement libertin, le premier pose des questions après lecture sur un plan humain.
 
quelques titres de romans érotiques
 
Un autre aperçu delivres érotiques courts avait été proposé par un club de lecture que je connais
c'est là
 
L’amant de la ligne 11, de Rina Novi, Buchet Chastel
 
Sans même les regarder, Cécile savait que ses tétons se dressaient sous son corsage, sans qu'elle n'y puisse rien.
 
Nur, de Arnaud Ryckner, Éditions du Rouergue
 
Il lui a donné secrètement ce nom, Nur, qui en allemand signifie seulement. Peut-être seulement elle, seulement son corps de femme enfermé dans une chambre d'une ville orientale aux quartiers ravagés par la guerre.  
La pluie ne change rien au désir, de véronique Olmi Grasset & Fasquelle
 
L’enchanteur et illustrissime gâteau café-café de Irina Sasson, de Joelle Tiano, intervista
 
A presque 101 ans, très loin de là où elle est née, Irina Sasson entretient chaque matin sa mémoire en récitant, dans les sept langues que sa destinée l'a amenée à parler, la recette du fameux gâteau café-café qui lui avait valu le succès
 
Les corps halogènes, de Anne Bourlong, Éditions du Rouergue
Parce qu'elle ne supporte pas le déclin du soleil en hiver, une jeune femme, Elsa, décide, par le biais d'une petite annonce, de "vendre ses après-midis".
 
de petits livres de qualité par de vrais écrivains, connus et reconnus - d'ailleurs présents sur GDS*