Claire keegan (Irlande)

j'ai lu les "ressentis" de chacun. J'ai une autre impression : une petite fille mal-aimée dont on ne s'occupe pas. Elle trouve un "vrai" père et une "vraie" mère auprès de ces gens qui ont perdu un petit garçon. Elle est troublée quand elle l'apprend, il a suivi le chien dans la fosse à purin, ou il est tombé dans le puits ?
Elle se sent bien avec ces personnes, elle a un vrai foyer, de l'amour, elle est prise en compte.
Je développerai et parlerai de la fin plus tard.
Je crois que je vais le relire ! j'adore sa façon d'écrire.

mon ressenti de la fin ne supporte aucune ambiguïté : c'est l'élan d'amour d'une petite fille vers son père adoptif. Elle coure vers lui, se jette dans ses bras, c'est spontané, et lui la serre contre lui, il l'aime comme sa propre enfant. Le père biologique est jaloux (le baton doit représenter cette jalousie, comme la remarque acerbe qu'il avait faite à Kinsella sur sa capacité à élever des enfants, sous entendant qu'il avait laissé son propre fils se noyer. )
Quand elle crie "papa", c'est à Kinsella qu'elle s'adresse, à mon avis :c'est sa déclaration d'amour filiale.
Dans le récit, l'accumulation du détail des tâches qu'elle accomplit avec "la femme", c'est la démonstration du bonheur qu'elle a trouvé en les réalisant à ses côtés, le sentiment d'avoir fait quelque chose d'utile pour l'aider et lui rendre ainsi toute sa tendresse, elle qui ne savait pas ce que c'était...
Quelques mots de la part de ces braves gens, mais surtout des regards. Leur pudeur, leur absence de paroles méchantes à l'encontre de ceux qui les jugent, tout cela peut se lire entre les lignes suivant sa propre sensibilité et son empathie envers l'auteur, le couple qui a perdu son fils et la petite.
J'ai ressenti très fort leur désarroi, leur chagrin, lorsque la gamine a du repartir, et le désir de celle-ci : rester avec eux parce qu'elle savait obscurément qu'on lui avait appris beaucoup de choses qu'elle ne retrouverait pas et qu'ils allaient terriblement lui manquer.

A travers les champs bleus de Claire Keegan et Jacqueline Odin.

recueil de 8 nouvelles qui s'alimentent aux sources du mystère, voire des contes de fées irlandais.

Notamment la nuit des sorbiers, qui clôt ce recueil.

Claire keegan et la nouvelle :

Elle aime

Citation :

"ce degré d'intensité qu'on atteint sur un texte bref, qu'on ne retouve pas dans un roman. Faire court devient un impératif : sur la durée, il est évidemment impossible de maintenir la même force. Et puis il y a aussi une forme de simplicité, de modestie du récit, quand le narrateur est moins engagé, presque parfois comme réticent."

Elle fait confiance à un lecteur intelligent, dont l'imagination pourra vagabonder. Elle veut "alimenter quelque peu la vie intérieure du lecteur."

Un conseil : lire la nouvelle de Flannery O' Connor : braves gens de la campagne qui figure dans ce recueil :