Paolo Bacigalupi, la fille automate

638 p. J'ai lu

Dans un futur proche où le tarissement des énergies fossiles a radicalement modifié la géopolitique mondiale, la maîtrise de la bio-ingénierie est devenue le nerf d'une guerre industrielle sans merci. Anderson Lake travaille à Bangkok pour le compte d'un géant américain de l'agroalimentaire. Il arpente les marchés à la recherche de souches locales au coeur de bien des enjeux.

Son chemin croise celui d'Emiko, la fille automate, une créature étrange et belle, créée de toutes pièces pour satisfaire les caprices décadents des puissants qui la possèdent, mais désormais sans plus d'attaches.

un premier roman qui a déjà raflé les principaux prix SF outre-Atlantique (Hugo, Nebula, Locus) et a l'étoffe d'un futur classique. Bangkok, XXIIe siècle :

alors que le pétrole a disparu et que les autres hydrocarbures (charbon, méthane) sont rationnés, une société étrangère fabrique des piles capables de stocker les joules produits par l'effort humain. Une activité de façade qui en cache une autre...

Actu SF. un modèle de SF à suspense.

ça m'intéresse, le sujet est nouveau.

Bien sûr ! résumé de ma mediathèque (livre emprunté, ce qui signifie qu'il sort !)

A la fin du XXIe siècle, après un krach énergétique, la calorie est devenue l'unité la plus recherchée. Anderson Lake travaille en Thaïlande pour une multinationale agroalimentaire. Il rencontre Emiko, une fille automate, belle et étrange créature, qui n'est pas humaine mais un être artificiel programmé pour satisfaire les désirs des hommes d'affaires de Kyoto.

une réserve : certains mentionnent une centaine de pages en trop.

encore un qui s'est "écouté écrire", mais ce livre est à ma médiathèque, s'il n'est pas sorti, je le prends.

ça y est ! j'ai la fille aux tomates youpiiiiiiii !

bien, tu es très réactive ! bravo à toi !

tu l'as lu la fille automate, ton Excellence ?
ayant terminé le canapé rouge, je l'ai commencé. Je suis un peu dégoûtée par le début, cette vision d'un futur apocalyptique , qui met en exergue toutes les tares humaines, où tout est laid, sale, cynique et désespéré, heurte un peu ma sensibilité

pas lu, mais de bons echos

si tu m'encourages pas plusss que ça, je vais abandonner ! et je ne voudrais pas !

près de 600 pages.... j'arrive presque à la fin, j'ai dû m'accrocher ! mais les "possibles" du futur, à partir de ce que nous connaissons actuellement (modifications génétiques, OGM, multi nationales de l'agro-alimentaire, robotique), exploitation de l'homme par l'homme malgré les pandémies et autres modifications climatiques, m'ont fait continuer vaille que vaille !

Citation :

une réserve : certains mentionnent une centaine de pages en trop.

dis-tu, Rotko ? à mon avis, il y en a plus de 200, pages en trop !

Ton Excellence, j'aurais bien aimé que quelqu'un d'autre le lise aussi, pour confronter nos impressions. C'est une description tout à fait pessimiste et outrée (peut-être....),du futur, mais plausible à cause de ce que nous connaissons actuellement.

fais de la pub au bar, la SF n'est pas bien traitée sur GDS*.

oui, pour beaucoup, la SF reste une "sous-littérature", et c'est bien dommage ! j'en parlerai sur le bar, merci ton Excellence

Je vais essayer d'en trouver des extraits, voir si le style d'écriture ne me rebute pas...

Commandé... Va donc falloir que je me libère du temps... pas facile tout ça...

merci mon Merwyn, tu es bon pour le lémurien et il t'en est profondément reconnaissant
il se lit vite, la multiplicité des personnages est un peu gênante au début, mais l'on habitue rapidement. Je ne m'explique pas bien pourquoi je voudrais tant que mes Grains le lisent ?
je vais attendre un peu pour mettre mes impressions finales, je voudrais voir ce qu'en disent ceux qui l'auront lu.
ça m'étonnerait que le style te rebute, il écrit bien ce mec et il s'est vraiment documenté.
je suis confuse de te donner un travail supplémentaire
j'ai oublié de te répondre ! oui, je vais bien, je suis très vivace !!!

C'est vrai qu'il va falloir que je trouve du temps pour lire ces 600 pages ! je vais essayer de voir s'il est à la médiathèque ... j'aime les bons livres de science-fiction également, c'est un peu ma faiblesse ... s'il me plait je risque de le "dévorer" assez vite et bien sûr de trouver du temps  !

c'est ce qui m'est arrivé, je n'avais pas vraiment le temps, mais j'en ai trouvé et je l'ai dévoré assez vite, je ne sais plus exactement ?

tu as le même problème que Nic, Merwyn et Rotko, qui voudraient me faire plaisir mais qui manquent de temps !
et dire que s'il ne s'était pas noyé parfois dans des détails, il aurait pu écrire presque 200 page de moins !!!

Pour Ysandre, rotko et tous les grains ...

La fille automate

Alors oui je l'avoue la multiplicité des personnages a failli me rebuter en début de lecture .. mais je suis une adepte de science-fiction (pas n’importe laquelle, les bons romans de fiction sont difficiles à débusquer !) et j'ai été confronté déjà à ce style comprenant nombre de personnages ... si le livre accroche on finit par s'y retrouver très vite... Je m''attache aux  différents personnages selon mes critères propres, selon ma manière d'aborder les choses de la vie ! En effet, ce livre m'a interpellé pour différentes raisons ...  ce pourrait être un des futurs possibles visant particulièrement l'agro alimentaire ainsi que les machines humanisées supplantant peut-être un jour l'être humain (qui dans son orgueil insensé  se pense l'être idéal de l'univers)  ...

Anticipation...  L'analyse  des similitudes avec nos pouvoirs dominants actuels (l'argent, le pouvoir, la corruption, la guerre, le sexe, l'alcool ...) me conforte dans cette impression ... "Les chemises blanches"me font penser à un passé tellement récent qui pourrait être demain ... La guerre engendrant la peur ... les masses en révolte, le désordre humanitaire, les machines de guerre, l'invasion bactérienne, l'envie, la lâcheté, la cruauté,  l'horreur poussé à l'extrême ...

Puis dans ce magma une fleur, une fleur ravissante, odorante, presque humaine, plus qu'humaine, un objet fleur démantelée, écrasée, foulée au pied, bafouée ... on se prend à l'aimer, on a peur pour elle, on se dit que ce n'est pas possible, qu'elle doit vivre, que si la race humaine un jour devait muter ... ce pourrait être cela ...

Je rêve souvent devant le futur, j'aime imaginer demain, l'univers, je mes dis que nous ne sommes que poussières d'étoiles, que nous faisons corps avec l'univers (c'est pour moi une certitude) ... je crois parfois en la réincarnation (que l'on retrouve également tout au long du roman) ... une chose possible seulement possible car non prouvée, donc une croyance réservée ...

J'ai encore parfois l'espoir d'un monde meilleur, douce dingue que je suis sans nulle doute, même s'il m'est arrivé d'affirmer sur ce forum, un jour dans ma déprime névrotique sans doute, que je croyais de moins en moins en l'être humain ... mais un mutant intelligent, beau, sensible qui sait !

Je me pose juste une question à propos du lieu ou se déroule le roman ... L'Asie, les thaïs, la Thaïlande, pourquoi ? Est-ce un choix délibéré ? Encore que ... Emiko japonaise cela me convient ... heu, parfaitement

oui, Arundathi, c'est la Thaïlande.
Je me suis aussi prise de sympathie et de compassion pour cette pauvre chose fabriquée et en partie, tellement "plusss" qu'humaine ! Le personnage du chef des "chemises blanches" est aussi quelqu'un de particulier et d'assez admirable en son genre, son lieutenant (femme) également.
Je sens que tu croches dur dans ce livre !!!
Je pense qu'il a choisi la Thaïlande parce que c'est un endroit grouillant de vie où, déjà actuellement, les moeurs dissolues, la perversion et les magouilles sont monnaies courantes.

j'ai parcouru quelques pages, au hasard, vu des diatribes contre les banques, - sauf la banque des semences qui préserverait " de la rouille vésiculeuse et des charançons transpiratés", mais aussi des pages malodorantes sur les bidonvilles, dans un contexte asiatique pas très ragoûtant.

l'Avenir semble incertain :

"Nous tousserons tous du sang à la prochaine mutation de la cibiscose".

finalement, ça se termine bien ou non ?  

plutot bien pour la fille automate.

Voilà terminé.

Concernant l'histoire, c'est assez plausible puisqu’une part de ce qui est narré est déjà d'actualité. J'aurais bien vu, plutôt qu'un tome, une trilogie de 2000 pages pour bien ancrer et l'univers et les personnages. Là, bien entendu on comprend mais ça reste superficiel autant pour l'évolution de l'humanité que pour l’attachement aux personnages.En somme, j'aurais apprécié plus de détails, de science et de sentiments.

Concernant le style, ce n'est pas trop mon genre mais c'est affaire de goût.

ah ! enfin une voix discordante  

l'ensemble des grains trouvait 100 pages de trop, et toi, qui en général reproches aux livres de SF d'être trop bavards, tu proposerais à l'auteur de rallonger sa sauce !

Si donc tu as apprécié, même moyennement, la fille automate, que diras-tu des larmes sous la pluie de Rosa Montero, mieux cotée dans les valeurs des grains ?