Philippe Lioret: toutes nos envies.

Je viens d'aller le voir, et j'en ressors très émue.
Ce n'est pas un chef-d'oeuvre et on peut trouver quelques petits reproches à faire. Notamment le hasard qui fait trop bien les choses parfois pour les besoins du scénario...
Ce qui me bouleverse ce sont tous les personnages: ils sont criants de vérité. Ce pourraient être des membres de notre famille. On les connaît. Et l'on vit auprès d'eux le drame qu'ils traversent.
Le père, c'est Kad Meral, la mère, Isabelle Renaud, et la fille Mélanie Laurent...Tous trois excellents.
Au retour d'un voyage que Lily vient d'effectuer en Espagne, ses parents lui apprennent que son frère jumeau, Loïc, a quitté la maison après une altercation avec le père. Le temps passe, Loïc ne revient pas et ne donne pas de nouvelles. Alors Lily dépérit...
Je ne peux rien dire de plus pour ne rien dévoiler , juste vous encourager à aller voir ce film...

Tres beau film, très emouvant, c'est suite a ton avis que j'y suis allé et je t'en remercie.

On ne peut pas dire la fin, mieux vaut ne pas s'y attarder, car de la part du réalisateur rendre tout clair fut une erreur.
Très bons acteurs, y compris pour des parents mediocres !!

rotko a écrit:

Tres beau film, très emouvant, c'est suite a ton avis que j'y suis allé et je t'en remercie.

On ne peut pas dire la fin, mieux vaut ne pas s'y attarder, car de la part du réalisateur rendre tout clair fut une erreur.
Très bons acteurs, y compris pour des parents mediocres !!

J'arrive sur GDS (il n'y a pas si longtemps que je suis levée!), je trouve ce post, et je me dis qu'il est là, mon bonheur de participer sur ce forum, dans le partage de ce que nous aimons les uns et les autres.

Tu sèmes des graines qui lèvent Sans spoiler (ie gâter la surprise en révélant la fin), es tu satisfaite, à tête et coeur reposés, de la manière dont le réalisateur dénoue son intrigue ?

Je vais te répondre en mp pour ne pas révéler quoi que ce soit...

Parfait, on a les mêmes réactions.
Ce qui ne vient pas au detriment des réelles emotions ressenties pendant le film.

J'en sors, encore dans l'émotion.

D'après le premier roman d'Olivier Adam, le jeune auteur qui nous a offert Falaises l'année dernière, le seul roman français de la rentrée 2005 qui m'ait vraiment plu...

Une histoire simple : Lili (19 ans) rentre de vacances. Un mois en Espagne. Ses parents lui apprennent qu'après une dispute avec son père, Loïc, son jumeau, s'est enfui de la maison... Maison ? Pavillon de banlieue, tristement banal... Lili ne supporte pas l'absence de son frère...
Il ne faut pas en dire plus. C'est un film à "chute", de ceux qu'on n'oublie pas. Un film de gens ordinaires, mais surtout un film de tendresse extrême, comme le malheur...

Les acteurs sont tous remarquables, et l'héroïne, Mélanie Laurent, excellente.

N'oubliez pas d'emporter un mouchoir !

Désolée, Coline, je n'avais pas vu - ou j'avais oublié - que tu avais déjà lancé un fil sur ce film...

C'est très bien comme ça ! Nestor a fait les reajustements necessaires

maïa a écrit:

Désolée, Coline, je n'avais pas vu - ou j'avais oublié - que tu avais déjà lancé un fil sur ce film...

Pô grave! ...Nestor est là qui veille...

je viens de voir le film.....j'avais lu le livre il y a 2 ans ..... j'étais curieuse de savoir comment le réalisateur aller s'en sortir....

Les acteurs sont excellents et j'ai failli sortir le mouchoir.....Quant à la fin je ne me souviens plus si dans le livre elle est aussi explicative

par contre, Lili y est nettement moins sage.....et le livre plus "épicé" sexuellement

je jetterai un coup d'oeil au livre s'il est à la bibliothèque pour me rafraichir les neurones....

mona a écrit:

.....Quant à la fin je ne me souviens plus si dans le livre elle est aussi explicative

J'ai l'impression que nous sommes plusieurs a à avoir du mal avec la fin...
Mais c'est un bon film!

la musique est ici
GDS* aime lamusique

En farfouillant dans les BO sur le net, je suis tombée sur celle de Je ne vais bien, ne t'en fais pas.
Et je m'aperçois avec stupeur que je n'ai pas commenté ce film. Trop émue peut-être pour le faire ? Pas encore sur GDS* ? C'était bouleversant, j'adhère à toutes les critiques qui ont été postées ici. Pas un grand film, mais un film qui nous touche profondément.
Je me posais la question, il y a quelques fans d'Olivier Adam sur le forum, le livre vaut-il la peine d'être lu après avoir vu le film ? Pour moi Mélanie Laurent apporte beaucoup à cette histoire alors après ça...

Mon film préféré de 2006 , l'histoire est simple mais elle m'a touché ...
Mélanie Laurent a bien mérité son césar ...
Le livre je l'ai lu après avoir vu le film , et j'ai pas trouvé ça grandiose ...

"Welcome" de Vincent Lindon et Philippe Lioret

Vincent Lindon incarne un maître nageur de Calais qui va aider un jeune clandestin kurde à traverser la Manche à la nage.

Un rôle qui l’a conduit à s’engager contre les lois anti-immigration.

Le parisien donne un entretien du réalisateur :

Citation :

ces gens sont inarrêtables. Qu’ils fuient un pays en guerre, qu’ils aillent rejoindre leur famille exilée ou qu’ils cherchent un Eden à l’ouest, ils n’ont plus rien à perdre. Ce qui est incroyable, c’est qu’on les voit toujours comme des gens qui ne savent ni lire ni écrire, alors qu’il y a parmi eux des professeurs, des médecins, des étudiants.

Ils sont souvent super-courtois, très éduqués. Avec Philippe Lioret, le réalisateur, on en a pris trois en stop sur le chemin de la gare. C’étaient des gens très érudits, qui parlaient anglais. Et pacifiques : à Calais, il n’y a ni vol, ni pillage, ni viol.


Je n’ai pas la prétention de réguler le flux migratoire en France ! Mais, comme beaucoup de Français, j’estime qu’il faut qu’on respecte les êtres humains. Les gens à Calais sont parfois traités plus mal que des chiens. Et ça, ça ne me va pas.

Je ne comprends pas qu’il existe un article du Code de l’entrée, du séjour ou du droit d’asile aux étrangers qui dit : Toute personne qui vient en aide à une personne en situation irrégulière est passible de cinq ans de prison.

Voir la video

L'autre soir au Masque et la Plume ils disaient que ce film était le pendant réussi du film de Costa-Gavras, qu'ils ont descendu en flèche.
Ceci dit le réalisateur, dont j'ai vu Je vais bien ne t'en fais pas, m'inspire méfiance, je n'avais pas du tout aimé son esthétique téléfilm.

Le film de Lioret je vais bien etc a surtout fonctionné pour et par l'actrice.

Il ne fallait pas trop regarder les coutures de l'intrigue.

Citation :

Eric Besson, ministre de l'Immigration a estimé, samedi 7 mars que Philippe Lioret, le réalisateur du film "Welcome", consacré à l'immigration clandestine, avait "franchi la ligne jaune" en assimilant les clandestins aux Juifs pourchassés sous l'Occupation.

Il "a plus que franchi la ligne jaune lorsque dans une interview à La Voix du Nord, il dit "les clandestins de Calais sont l'équivalent des juifs en 43" : cette petite musique-là est absolument insupportable", a déclaré Eric Besson sur RTL.

"Suggérer que la police française c'est la police de Vichy, que les Afghans sont traqués, qu'ils sont l'objet de rafles, etc., c'est insupportable", a-t-il insisté

propos rapportés par le nouvel observateur.

On doute que les paroles d'Eric Besson soient d'une honnêteté absolue.

Welcome serait d'après le temps, "le meilleur film de philippe Lioret"

philippe Lioret

Citation :

Ce qu’on a découvert à Calais, c’est un peu notre frontière mexicaine à nous !
Le film raconte une ville en état de siège, une prise de conscience, une révolte. Après, à chacun de se débrouiller avec tout ça. En fait, j’essaie juste de faire un film à hauteur d’homme.
J’aime le romanesque et je crois beaucoup à l’identification. Il vaut toujours mieux s’adresser au cœur qu’au cerveau. Si on prend un film dans le ventre, ça remonte après.

Même au Figaro, on admire le film.

Citation :

Eric Neuhoff, critique cinéma au Figaro, souligne le «talent écrasant» de Vincent Lindon dans le dernier film de Philippe Lioret, Welcome, qu'il décrit comme «une oeuvre de chair et de sang» à mille lieux du film social et de ses tics.

j'ai vu Welcome et je confirme le sentiment général : un film excellent qui aborde par le biais d'une fiction bien ficelée le sujet tabou et reduit au silence de l'immigration clandestine.

J'ai vu que Lioret et Olivier Adam avaient tiré parti des critiques qu'on leur avait faites : ici nulle invraisemblance de scénario, et aucune lourdeur ou surcharge.

Calais : le continent, l'attente, et en face la mer à traverser pour atteindre l'Angleterre, lieu d'espoir.

Lioret a bien su montrer la séparation entre les lieux confortables et la rue où sont cantonnés par force des exclus, avec toutes les dérives que cela entraîne, le règne des passeurs et des aventures dangereuses, parfois mortelles.

Exclus des lieux sécurisants, domiciles d'accueil, magasins, piscines, les clandestins sont, à la suite d'une politique qui n'ose pas dire son nom et avouer ses échecs, privés de toute aide et de toute présence reconfortante.

L'Etat policier criminalise les victimes et inculpe les citoyens : les notions d' « aide à personne en situation irrégulière » et de « trouble à 'ordre public » instaurent une situation oppressante dont il nous faut prendre conscience avant de la subir nous-mêmes.

Je suis du même avis que toi, rotko. En plus, à aucun moment ce film ne se veut moralisateur, tout est abordé avec un grand respect puisqu'au début, le personnage incarné par V.Lindon est plutôt indifférent face au sort des immigrés; il ne change pas du jour au lendemain, mais au contraire, petit à petit, il se rend compte de la situation...J'ai trouvé cette "métamorphose" très subtile et très intelligente. C'est un très beau film, n'hésitez pas à aller le voir

Des personnes de tous âges m'ont dit leur plaisir à voir ce film où tout sonne vrai, que ce soit les milieux bien particuliers que sont les ports, les piscines, ou les groupements de personnes.

Pour les acteurs, Firat Ayverdi, "le coureur", a une belle silhouette de nageur, mais joue bien la maladresse, dans la piscine comme dans la Manche ; Audrey DANA , m'a fait penser à une Mélanie Laurent plus âgée ; Vincent Lindon, en gros chien bourru qui souffre, jusqu'à être pataud dans l'expression des sentiments.