Quelle sexualité pour les handicapés ?

Quelle sexualité la société permet-elle aux handicapés ?

c'était le thème de la grande table sur France-culture ce mardi 12 mars.

Les aidants sexuels existent officiellement en Allemagne, aux Pays-Bas, au Danemark et en Suisse.

En France, c'est un débat qui a ressurgi plusieurs fois ces derniers mois. Plusieurs associations d'handicapés y sont favorables tandis que les féministes sont contre.

un article avec des témoignages.

Il n'y a pas que les hommes handicapés qui ne peuvent pas avoir de relation sexuelle. Je ne vois donc pas ce que le féminisme a avoir la-dedans. Ce n'est pas de la prostitution, mais un acte d'amour et de soins.
http://handiblog.over-blog.fr/article-temoignage-de-pascal-aidant-sexuel-61986696.html

Ensuite, je me pose une question... ce n'est pas quelques séances qui permettent d'avoir un équilibre sexuel, sensoriel et affectif. Si c'est pour gouter au "péché" et ne plus pouvoir ensuite y avoir accès, c'est plus frustrant qu'autre chose. Deuxième question : comment fait-on pour ne pas s'attacher à l'aidant/e ?

Dès l'instant où la démarche est saine, affectueuse, je ne vois pas le mal !
dire qu'en France, on a toujours 100 métros de retard par rapport aux pays limitrophes

SIGNE / CHARLOTTE 26 ANS

J'avais lu quelques rapports là dessus, ils concluaient par dire que cela créait 2 types de prostitution:
- Celle classique avec tarification libre.
- Celle étatisée avec rémunération salariale, la salariée devenant assistante occasionnelle du service public.

Et si c'est à temps plein (35h semaine), pourrait-on alors parler de contractuelle de la fonction publique... allant au bout de plusieurs CDD vers un CDI...?

La question juridique se pose quand au statut et, même si définie, la jurisprudence pourra assez aisément l'infléchir voire... la Cour Européenne... Logiquement, "une aidante" devrait être juridiquement protégée comme tout agent public, à savoir dépendre du droit public et non privé, des tribunaux administratifs et non civils...

Pour ce qui est de la question morale, je ne peux m'avancer, ne pouvant comprendre ni ce que vivent les uns ni les autres...

Le comité d'éthique a rendu mardi un avis négatif à l'aide sexuelle des handicapés. Une assistance réclamée par les associations et les personnes en situation de handicap. Le comité redoute un risque de "dérives" et refuse de faire de l'aide sexuelle une situation professionnelle. Les associations soulignent que ce service existe déjà dans plusieurs pays européens

tout l'article.

ce que j'ai entendu sur le film les sessions de Ben Lewin vantait l'a propos et la délicatesse des démarches respectives.

J'ai aussi entendu, par d'autres échos, que la sexualité était souvent mal acceptée entre les résidents de foyers et les maisons de retraites, à la fois par le personnel, l'administration et les familles.

Dans l'article que tu as posté ROTKO, La réponse de BRUNO me semble la première chose à laquelle il faut penser!

Si l'on commençait par interroger les handicapés eux-mêmes?

le message de Bruno :

Citation :

Il y a tout dans ce rapport (si on a le courage de le lire) sauf le début du commencement d'une réponse à la demande des intéressés. Evidemment, on n'en a interrogé aucun pour essayer de comprendre ce qu'ils demandent.

Tu as raison Sapho, et c'est aussi le but de ce fil : écouter.

Je n'ai evidemment aucune idée sur la question, et ne vois pas non plus en quoi un avis dit "feministe" pourrait être décisif en la matière.

ce qui rend le film particulièrement intéressant.

Marcel Nuss, Je veux faire l'amour : Handicap, sexualité, liberté 151 p. Autrement

Comment les personnes handicapées font-elles l'amour ? Quels sont concrètement la place et le rôle de « l'accompagnant » sexuel ? Dans quelle intimité et quel respect de l'autre ? Un travailleur social ou éducateur est-il vraiment mieux placé qu'un prostitué ? Comment monnaye-t-on cette assistance ou prestation ? Qui doit la prendre en charge ? Beaucoup détournent le regard tant les questions dérangent. Et dans les faits, leschoses se passent parfois très mal : maltraitance ou incompréhension de la part du personnel encadrant et desfamilles, frustration, humiliation et grande souffrance sont le lot commun

Marcel Nuss est écrivain et essayiste. Très actif, il a publié de nombreux ouvrages et se bat pour la liberté des personnes handicapées, leur vie sexuelle et affective entre autres.