L'affaire Merah (TV)

mercredi 6 mars

France 3 20h45...

«Pièces à conviction», un débat en plateau avec le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, suivi d'un autre qui donnera la parole aux familles de victimes.

Affaire Merah, itinéraire d'un tueur retrace le parcours de Merah, de l'enfance aux meurtres.

A 22h45, «Pièces à conviction» se penche sur «l'incroyable échec des services secrets».

Cette enquête était passionnante, pourrait-on dire, si le fait divers n'avait été aussi horrible. La construction en est impeccable, et on sait gré aux réalisateurs d'avoir donné la parole aux protagonistes de ce drame policier. Je n'ai vu que la première partie, la seconde poussait sans doute l'analyse beaucoup plus loin.

En tout état de cause, la version officielle paraît très hierarchisée, ce qui est compréhensible, vu que l'affaire a été vécue en direct, par les Toulousains du voisinage, et par toute la France, avec sur place les grosses têtes de la Sécurité.

Pour autant, les questions ne sont posées que par les citoyens ordinaires, et transmises aux spectateurs, avec des interrogations multiples et capitales : D'où ce jeune homme tenait-il tant d'argent ? comment a-t-il pu jouir d'une telle liberté d'action aux moments cruciaux alors que son profil était si inquiétant et objet de tant de rapports écrits ?

Les faits divers en période électorale jouent un rôle déterminant : on se souvient de l'agression d'un grand père par des jeunes voyous, avant une élection présidentielle ; la sauvagerie de l'événement avait fait grand bruit avant de prendre des proportions beaucoup plus réduites. Ce ne fut pas le cas dans l'affaire Mérah dont le déroulement fut si long et le dénouement si brutal.

Un des effets secondaires, particulièrement dangereux, est que ce jeune homme devient un héros dans la tête des jeunes de banlieue.

Albert a écrit:

Un des effets secondaires, particulièrement dangereux, est que ce jeune homme devient un héros dans la tête des jeunes de banlieue.

Parfaitement, et la frime sur motos, quads, dans le quartier apparaissait bien, correspondant aussi à un langage et un usage de jeux videos...

Albert a écrit:

Un des effets secondaires, particulièrement dangereux, est que ce jeune homme devient un héros dans la tête des jeunes de banlieue.

C'est vrai, il existe un effet pervers à trop montrer ce genre de personnage funeste qui devient une idole au même degré qu'un Khaled Khelkal, avez vous entendu parler de cette famille faisant porter à ce jeune gamin prénommé Jihad un tee shirt avec "Je suis une bombe, Jihad né le 11 septembre"...?

non, mais je trouve ça horrible !

Je boycotte ce genre d'émission qui se fait du fric sur le dos d'assassin ou de faits divers sanglants. Je ne pense pas qu'une telle émission puisse faire réfléchir les jeunes prêts à basculer du mauvais côté. A part faire un "héros" de ce genre de taré, cela n'a aucun intérêt.

France 3 fait aussi dans le racolage pour gagner facilement du fric, dommage pour une chaine publique. En attendant, on parle beaucoup de ce type, mais les victimes et leur famille, on s'en fout.

Le jour où une émission montrera les réelles causes de ce genre de drame, là, on avancera. Finalement, en dehors d'Arte, les chaines de télévision sont de vrais tabloïd avec une surenchère permanente vers le scoop émotionnel afin de vendre le plus cher possible les minutes de pub.

Kafkasurlerivage a écrit:

Le jour où une émission montrera les réelles causes de ce genre de drame, là, on avancera.

Nullement des justifications, mais un essai de compréhension, comme c'est une mission de la littérature avec les livres de Salim Bachi sur le 11 septembre et Khaled Kelkal,

et les mecanismes de fonctionnement des mouvements extrèmes de Caroline Fourest, sur Arte , incitent à la réflexion.

Il ne s'agit pas d'occulter les problèmes mais de poser les bonnes questions.