J'espère que ce ne sera ni trop décalé, ni trop ... Étrange. C'est un petit texte écrit sur l'Inde, ou le ressenti que j'ai à son propos. J'ai fait mon possible pour l'orthographe mais ne suis pas certaine de sa perfection.
Taste of India.
C'est comme un goût d'arc-en-ciel qui s'échappe de mes lèvres, délicieux mélange d'opium et d'amour. A chaque respiration profonde je sens mon esprit brumeux s'égarer un peu plus loin dans un voluptueux nuage argenté.
Depuis quand n'ai-je réellement pas ouvert les yeux, lové contre les corps chauds de ceux qui savent aimer. La tendresse, moite et chaude d'une fille ou le dur plaisir d'un garçon, je ne sais même pas si les étoiles que je vois existent.
Et si tout ce que mon corps avait absorbé, substances chimiques et dangereuses pour calmer ma réalité au profit d'une utopie abstraite, m'en avait éloigné à jamais, au point de non retour qu'atteignent parfois les enfants perdus ?
La dernière image imprimée en moi est celle des rues bondées de Calcutta, aux senteurs d'huiles et de safran, au goût de soleil et de femmes. Je me souviens avoir dansé, mon corps brûlant fusionnant avec ceux de jeunes hommes et femmes à la peau foncée, habillés de tissus colorés. J'ai encore le goût acre et sucré à la fois que la déesse aux nombreux bras a laissé sur ma langue, diffusant son parfum dans mon corps.
Je crois avoir avalé des fleurs alors que je dévorais son cœur mystique.
Une nuit d'agonie, plongé dans les torpeurs de mille rêves aux couleurs de la peur, baigné dans une chambre parfumée, respirant l'encens à plein poumons je me suis réveillé enchanté par le son de leur langue.
Une langue que je ne comprends pas, une langue que je ne cherche pas à comprendre, perdu dans le dédale d'une vie épicée qui risque un jour de finir dans ce fleuve sacré. Une eau sale et polluée contrastant avec les mythes et légendes qu'elle porte en son sein. Doux rêve d'Orient, sacrifiant pour le salut, je me mets en quête de foi.
C'est devant elle que je me trouve à nouveau, guidé par le soleil aveuglant de midi j'ai cherché refuge au près d'une amante sacrée et intouchable. Ma déesse aux mille bras, aux cheveux venimeux et à la langue acérée. Ma tête tourne en sa présence, mon corps sent le carrelage frais qui le touche.
Je crois qu'ici s'achève mon long voyage, long de dix ans. Je suis né bien trop tôt dans le ventre d'une mère si lointaine, peuplée d'êtres froids et distants, loin de ce pays. Je suis mort bien trop tard, fuyant l'enfance dans les bras des rêves, dans cet immense pays étranger qui est devenu mon nid, berceau de ma fin aux pieds de cette déesse. Elle m'accueille au royaume de ceux qui pleure de plaisir.
