1/2
Gregor Samsa se réveille après un cauchemar métamorphosé en cafard :
le vrai cauchemar commence !
L’avant métamorphose est on ne peut plus terne : un représentant de commerce à la vie routinière pratique un métier sans âme, avec peu de vrais contacts humains.
Gregor est le soutien financier de la famille, les rapports affectifs existent avec la sœur
et la mère, mais pas du tout avec le père.
L’impression de malaise atteint le lecteur :
les cadres des vignettes sont décalés, les dispositions, irrégulières : tout va de travers ! Les couleurs sont rouges brunâtres, les teintes sombres recouvrent tout et donnent une atmosphère glauque renforcée par la présence du cafard. A remarquer que les grosses blattes ont vraiment cette teinte brunâtre et cette carapace rigide dont Gregor fait la douloureuse expérience.
Car le coléoptère a une vraie présence : Gregor tente de s’habituer à ce nouveau corps raide
et maladroit, ce qui entraîne le lecteur dans un univers de sensations désagréables. Impossible de se retourner quand on est sur le dos, déplacements malhabiles, voix désagréable accompagnée d’un « piaille
ment douloureux » ou d’ «
une plainte répugnante ».
On entend les bruit des mandibules qui broient les aliments, les bulles de paroles ou de pensées humaines, attribuées à la blatte rendent concret un emprisonnement tragique. Car la blatte reste sensible
et affective dans un environnement hostile qui la repousse comme un parasite.