chez Viviane Hamy.
Ce court récit renvoie à l'époque hitlérienne de non droit où l'invasion d'un "petit pays" était envisageable et réalisée par le Führer. La "chronique" renvoie donc en termes implicites à une allégorie de la dictature, et aux moyens de s'y opposer, tout au moins aux possibilités qui sont offertes, avec des succès divers.
La mainmise d'un État sur un autre, et sur sa population, plonge d'abord dans la stupeur, puis dans la résignation, et enfin dans une obéissance aveugle, comme celle de l'autruche.
J'ai apprécié la sobriété du texte, l'ironie qui se glisse dans les comportements serviles, la disproportion presque digne de compassion entre les forces en présence, et que l'attitude du roi transforme en geste héroïque et symbolique.
On pense bien sûr à la conduite du Roi du Danemark portant ostensiblement l'étoile jaune, prise de position qui a redonné une ligne et une dignité de conduite à la population danoise.
La postface situe bien les enjeux de ce livre qui passait sous le manteau en Union soviétique, en bravant ses tabous, tout en faisant allusion à des actes de résistance que les "sujets soviétiques" étaient à même de comprendre.
je comparerais donc cette "heure du Roi" au silence de la Mer de Vercors : de courts récits à valeur symbolique, précieux dans des circonstances données.