Gantz de Hiroya Oku

J'avais beaucoup de préjugés quant aux mangas (je sais, pas bien les préjugés è_é), mais j'ai découvert Gantz il y a quelques semaines, et j'ai avalé les 34 tomes déjà publiés en quelques jours. En réalité, 32 sont déjà publiés en langue française, mais il y a des sites de traducteurs qui scannent les mangas japonais et traduisent directement les bulles (c'est illégal bien entendu ).

L'intrigue du premier tome (je ne peux pas révéler la suite, histoire de ne pas spoiler) : des personnes meurent, et se retrouvent dans une salle vide, dans un appartement de Tokyo. Au centre de cette salle, il y a une grande sphère noire qui leur fournit munitions, armes, costume de combat, et les envoie combattre d'étranges êtres. S'ils meurent lors de ces combats, ils meurent définitivement. S'ils survivent, même blessés, même au bord du comas, ils reviendront dans la salle indemnes...

Gantz m'a plût pour son cynisme extrême, son humour noir, dans cette réflexion autour de la guerre et de l'Homme en général. Des innocents contre des innocents se battent au prix de leur vie dans un jeu absurde et obscène, qu'ils ne comprennent pas, dont ils ne savent rien. Le plus effryant est, sans doute, que beaucoup apprennent à goûter la vie dans ces combats où ils frôlent à chaque instant la mort. Une ambiance glauque, d'une grande violence, aussi bien physique que psychologique. L'ambiance est floue, tant de questions restées en l'air, qui ne trouvent de réponses que bien plus tard à travers les tomes. Gantz m'a fait penser à Huis Clos de Sartre. On ressent cette même oppression constante, cette noirceur, ce sentiment d'être complètement prit au piège. Et le lecteur l'est aussi, grâce au l'intimité qui se crée entre les personnes et lui.