Beatrice Cenci surnommée La belle parricide (Rome, 5 février 1577 - 11 septembre 1599) est une femme noble italienne célèbre en tant que protagoniste dans un procès pour un meurtre sordide à Rome1. Elle a inspiré de nombreuses œuvres littéraires, musicales et dramaturgiques.
Beatrice Cenci est la fille de Francesco Cenci, un aristocrate qui, en raison de son tempérament violent et d'un comportement immoral, s'était trouvé souvent confronté à la justice papale.
La famille Cenci a vécu à Rome au Palais Cenci, construit sur les ruines d'un château fort médiéval situé dans le rione de Regola, à proximité du ghetto juif de Rome.
Dans ce palais avec Beatrice et son père Francesco vivaient Lucrezia Petroni (seconde femme de Francesco), Giacomo (frère aîné de Beatrice) et Bernardo (le deuxième garçon né du mariage de Francesco et Lucrezia Petroni).
Beatrice fut enterrée dans l'église de San Pietro in Montorio à Rome. Sa tête coupée reposait sur un plat d'argent. La tombe fut profanée en 1798 par les soldats de Bonaparte qui fouillaient les sépultures à la recherche d'objets précieux et de plomb pour fondre des balles. La tête de Beatrice disparut à ce moment là et ne fut jamais retrouvée.
Pour le peuple de Rome, elle est devenue le symbole de la résistance contre l'arrogance de l'aristocratie.
Une légende demeure : chaque année, dans la nuit précédant la date anniversaire de sa mort, elle revient à la passerelle du pont Saint-Ange portant sa tête.
Stendhal en tirera une nouvelle: les Cencis.
Antonin Artaud s'inspira de Stendhal et de Shelley pour écrire sa pièce les Cenci qui sert de premier (et unique) essai au théâtre de la cruauté.
Les Cenci de
Alexandre Dumas tiré des Chroniques italiennes4ème de couvertureStendhal a tiré une nouvelle remarquable d’un épisode tragique de la vie des Cenci, grande famille patricienne romaine qui disait compter dans sa parentèle le consul romain Crescentius et qui donna à la papauté un certain nombre de grands serviteurs.
La figure la plus connue de la famille fut Francesco (ou François), qui défraya la chronique judiciaire de la fin du XVIe siècle, sous le pontificat de Clément VIII. Un véritable tyran, corrompu et cruel.
Il eut quatre fils et deux filles, dont Béatrix (ou Béatrice), auxquels il infligea toutes sortes de sévices, en particulier l’inceste. Aidée de deux de ses frères, de sa soeur Lucrezia et de sa belle-mère, Beatrix fit assassiner son père par des sicaires. Accusés de parricide, ils furent condamnés à l’échafaud par la justice du pape (malgré le crime d’inceste perpétré par le père sur sa fille) et exécutés le 11 décembre 1599. À l’exception du benjamin, qui futenvoyé aux galères, après avoir du assister au supplice des siens. Béatrix, surnommée la « belle parricide », devint une véritable icône pour la foule romaine.
Leur histoire a inspiré nombre de peintres et d’écrivains, en particulier romantiques, de Shelley à Artaud en passant par Dumas.
Le traitement stendhalien de l’affaire insiste particulièrement sur la dimension instinctive des personnages (beaux spécimens de la « plante humaine », dira-t-il), indifférents à l’hypocrisie sociale. Mais aussi sur la révolte et le courage de Beatrix Cenci dressée contre un père qui est une sorte de Don Juan sans scrupule.
je commence la lecture ce soir