«C'était la première fois que Chen Zhen traversait la steppe en cavalier solitaire : il ne s'était pas rendu compte du danger qui l'attendait. Mais il était déjà trop tard pour rebrousser chemin. Soudain, le jeune homme faillit tomber de sa monture en voyant, à quarante mètres devant lui, une horde de loups dont le pelage étincelait sous la dernière lueur du soleil. Plus de trente bêtes se tenaient là dont certaines avaient la taille d'un léopard. Au milieu trônait le roi des loups, reconnaissable à la fourrure blanchâtre qui, sur sa poitrine et son ventre, brillait d'un éclat de platine. Tout en lui respirait la puissance de son rang. À un signal connu d'elle seule, la meute s'était levée d'un bond. La queue raidie à l'horizontale, les loups s'apprêtaient à s'élancer et à s'abattre sur leur proie comme autant de flèches projetées d'un arc bandé.»
Rong Jiang est le pseudonyme de Lü Jiamin cf Babelio
A partir de 1968 et pendant au moins une dizaine d'années, les intellectuels chinois étaient "rééduqués" auprès des paysans.
Jiang Rong a fait l'expérience de cette rééducation en Mongolie chinoise, même s'il est parti en volontaire un an plus tôt. Et c'est cette expérience qu'il nous raconte.
C'est un livre que j'ai lu il y a quelques années et que j'ai adoré.
On apprend beaucoup sur la culture de ces Mongols chinois dont j'ignorais totalement l'existence.
J'ai aimé la sensibilité du jeune Chen (dont on se sent très proche), j'ai même aimé les loups et découvert leurs astuces pour dérouter les chasseurs et pour attaquer les troupeaux.
L'amitié, la sauvegarde de la nature, les efforts de survie et la solidarité qu'il existe chez ces éleveurs sont des éléments forts de ce livre.
On ne peut qu'éprouver du découragement et de la colère face à ces hauts placés qui commandent aveuglément et ne pensent qu'aux profits avec pour résultat, la désertification de la steppe.
Il était question du film sur le sujet, je ne sais pas s'il a était tourné ou pas.
Site du Totem du Loup