Razorbill Animation
Nombre de messages : 4361 Date d'inscription : 07/10/2011
| Sujet: TAKESHI Kaiko Mar 17 Avr 2012, 20:46 | |
| Représentant de la «génération des ruines et du marché noir», formée de ces écrivains et cinéastes qui se sentent surgis du néant au lendemain de la défaite, Kaiko, né en 1930, sera profondément marqué par cette période de pénurie et d'interrogations sur le passé comme sur ce que le Japon était en train de devenir. Ecrivain globe-trotter, il rapportera de ses périples en Chine, en URSS, dans le Paris de 1968 des reportages d'une grande perspicacité. La guerre du Vietnam, qu'il découvre au milieu des années 60, sera le second grand traumatisme de sa vie après la période des ruines : comme les plus lucides d'une génération nourrie de marxisme, le militant pacifiste Kaiko sera confronté à une réalité qui ne cadre pas avec le manichéisme des discours. Une expérience douloureuse (Ténèbres sera le titre d'une série vietnamienne interrompue par la mort de l'auteur en 1989), qui se traduira pour lui par une désillusion profonde à l'égard de tout système idéologique, accentuant un pessimisme néanmoins tempéré par l'irrépressible goût de vivre qui imprègne son oeuvre. L'Opéra des gueux (日本三文オペラ), Picquier 1992, Picquier poche, 1998. La Muraille de Chine (流亡記), Picquier poche, 2004. Romanée-Conti 1935 (ロマネ・コンティ・一九三五年), Picquier, 1993, Picquier poche, 1998. Les Ténèbres d'un été (夏の闇), Picquier, 1998. | |
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rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: TAKESHI Kaiko Mer 18 Avr 2012, 05:40 | |
| 120 P. La Chine du IIIe siècle avant J.-C. Une brève période de paix après l'unification du pays par le premier empereur.
Le narrateur, un simple paysan chinois, est arraché à sa terre avec des milliers de conscrits pour une corvée impitoyable : construire la Grande Muraille dans les plaines de loess d'Asie Centrale. Et voilà tout un peuple jeté par la haine dans une gigantesque entreprise, pour un monstrueux monument d'inanité qui doit sceller pour l'éternité un système de bureaucratie civile et militaire, démultiplié à l'infini, rationalisé et égalitaire sous la houlette du Grand Empereur.
Dans ce récit historique -une allégorie aux résonances universelles- où il est question de mégalomanie, de révolte, d'immortalité, Kaikô raconte le destin de ces esclaves accablés par la fatalité, de cet homme qui trouvera lui-même la force de survivre, de poser ses briques d'argile et de partir vers le désert. | |
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