Sean Durkin : Martha, Marcy, May, Marlene

Martha, Marcy, May, Marlene


Après avoir fui une secte et son charismatique leader, Martha tente de se reconstruire et de retrouver une vie normale. Elle cherche de l'aide auprès de sa soeur aînée, Lucy, et de son beau-frère avec qui elle n'avait plus de contacts, mais elle est incapable de leur avouer la vérité sur sa longue disparition. Martha est persuadée que son ancienne secte la pourchasse toujours. Les souvenirs qui la hantent se transforment alors en effrayante paranoïa et la frontière entre réalité et illusion se brouille peu à peu...

Beau et terrifiant. Sean Durkin nous donne à voir le processus sectaire avec une finesse et une sobriété impressionnantes. La violence qui suinte des phrases et des actes "d'amour", de celle qui détruit bien plus sûrement que la violence physique. Dans l'après-coup, nous découvrons impuissants les ravages psychologiques d'une telle expérience, dans laquelle Martha, ou Marcy-May, ou Marlene (selon les moments), semble s'être "diluée", effritée.

Martha est interprétée par une éblouissante Elizabeth Olsen (la sœur des jumelles, m'a fait remarquer ma fille, qui a l’œil), tour à tour virginale ou effrayante. Les seconds rôles sont un peu moins convaincants, mais c'est tout à fait... secondaire face à la puissance du film. L'image est belle et inquiétante, sensuelle et glacée. John Hawkes campe un gourou qui n'a pas l'air d'en être un, juste troublant, à l'image de la chanson qu'il écrit pour sa proie Marcy's song.

Un film à ne pas rater.

Bande annonce.