| Philippe Descola chez les Jivaros. | |
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rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Philippe Descola chez les Jivaros. Ven 03 Avr 2009, 12:59 | |
| Descola
les lances du crepuscule chez Pocket.
Les trois ans de vie commune d’un jeune couple d’ethnologues européens chez les Achuar, plus "connus", (si on peut dire !) sous le nom de Jivaros, objets des délires des occidentaux friands d’aventure exotiques. Récit d’une expérience, ce livre aborde concrètement tous les domaines de la connaissance d’une autre société : relations avec autrui, problèmes quotidiens de nourriture et d’habitat, attitude devant les rêves et l’imaginaire, mythes et représentations. Tous ces sujets sont abordés concrètement au fil de l’histoire vécue.
L’auteur voulait que l’ethnologie, à la ressemblance de l’histoire, puisse toucher le grand public, instruire, édifier et distraire. « Tristes tropiques » de Claude Lévi Strauss pouvait désorienter parce qu’on passait d’une peuplade et d’une civilisation à l’autre, sans grande précaution pour le lecteur novice.
Ici on va pas à pas, et on fait, en écoutant Descola, un sacré bout de chemin (deux ans d'ethno). | |
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rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Philippe Descola chez les Jivaros. Ven 03 Avr 2009, 13:12 | |
| Ce sera notre lecture accompagnée, un concept typiquement de GDS* dans le courant du mois d'avril. J'ai mis cet avant-goût pour ouvrir le fil et l'appétit. le premier post correspond à une lecture que j'avais faite - mais que j'avais dû interrompre. Je reprends donc le livre avec le plus grand plaisir avec "mes petits camarades". | |
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rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Philippe Descola chez les Jivaros. Dim 19 Avr 2009, 15:54 | |
| les achouars ou jivaros vivent en haute amazonie. cliquez ! | |
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Nymphéa pilier
Nombre de messages : 1480 Age : 70 Localisation : Nord Date d'inscription : 28/12/2008
| Sujet: Re: Philippe Descola chez les Jivaros. Dim 19 Avr 2009, 18:25 | |
| Oh, oh! mais c'est la carte du livre! Ce que j'aime dans ce livre est aussi qu'il y a de jolis dessins d'illustrations Les achouars sont une des tribus jivaros; les tribus n'ont pas de contacts entre-elles et rivalisent; les achouars ont jusqu'ici évité le contact des blancs et ceux-ci savent à peine sinon pas du tout où les trouver; et voici Descola et sa compagne partis pour enquêter. Et je n'en sais pour le moment pas plus qu'eux. Et je ne vous livrerai pas la suite pour que vous le lisiez vous-même. | |
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Nymphéa pilier
Nombre de messages : 1480 Age : 70 Localisation : Nord Date d'inscription : 28/12/2008
| Sujet: Re: Philippe Descola chez les Jivaros. Lun 20 Avr 2009, 10:08 | |
| Le style est fluide et Philippe Descola nous accompagne pas à pas dans le monde des Achuars. Nous avons l’impression de les découvrir en même temps que lui ; et même si nous savons que ses analyses sont le résultat d’un long travail, ce n’est que petit à petit qu’il nous fait entrer dans l’univers ethnologique des interprétations et décode leurs mœurs. Pour moi, le livre ne présente pas de difficultés particulières ; j’ai lu avec grand intérêt le chapitre « La magie des jardins » dans lequel Descola nous dévoile les rapports de ces hommes avec la nature et comment ils se la sont appropriés par leurs mythes et pratiques. Mais comme souvent dans ce type d’ouvrage, une certaine difficulté à se repérer dans les identités indiennes et leurs nombreuses ramifications ; ci-dessous quelques indices : - Spoiler:
Descola est hébergé par le chef Wajari. Wajari a trois épouses : Senur et Entza qui sont sœurs et Mirunik. Chacune a plusieurs enfants. Les deux fils adolescents de Wajari se nomment Chiwan et Paantam. Nous connaissons aussi les noms de deux des enfants d’Entza, sa fille Inchi et son fils Unkush. Wajari a un frère qui habite de l’autre côté du fleuve, Titiar et leur mère est Chinkias.
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rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Philippe Descola chez les Jivaros. Lun 20 Avr 2009, 10:55 | |
| je le commence ce soir. Ne va pas trop vite car j'aurai du mal à suivre.
Evidemment si on a lu tristes tropiques de Lévi-Strauss on est familiarisé avec les problèmes d'habitat qui ne correspondent pas aux même normes que les nôtres.
Robert Merle dans l île fournit aussi, dans un récit facile et interessant, quelques notions élémentaires sur l'organisation d'un village. Il est bien, ce Robert Merle ! | |
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rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Philippe Descola chez les Jivaros. Lun 20 Avr 2009, 16:31 | |
| premières pages ! Descola ne manque pas de style et ses formules percutantes assaisonnées d’ironie mettent à jour les contradictions humaines. Ainsi ce thèorème parodique - Citation :
- « la capacité d’objectivation est inversement proportionnelle à la distance de l’objet observé »
qui signifie en clair qu’on ignore ce qui vit auprès de nous, et qu’un observateur lointain, cultivé et motivé, en sait plus que des proches bourrés de préjugés, et nourris d’histoires abracadabrantes par des fabulateurs patentés. J’apprécie aussi ces petits portraits de missionnaires : - Citation :
- « En contraste avec la nonchalance toute latine des dominicains, les missionnaires protestants continuaient à mener tambour battant la conquête des âmes»
… Ils opèrent avec des "convictions rustiques", "une théologie rudimentaire" et un puissant outillage technologique : - Citation :
- « l équipement complet d’un bataillon de croisés largué derrière les lignes ennemies »
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Nymphéa pilier
Nombre de messages : 1480 Age : 70 Localisation : Nord Date d'inscription : 28/12/2008
| Sujet: Re: Philippe Descola chez les Jivaros. Sam 25 Avr 2009, 14:21 | |
| Ce livre est érudit mais d’un abord agréable. Philippe Descola nous raconte ses rencontres avec les Achuars, nous livre ses mésaventures et nous confie certaines impressions non sans parfois une certaine ironie. Et cela sert de contrepoint à une analyse ethnologique rigoureuse. Il nous démontrera les mécanismes en œuvre dans cette société. Habitat isolé pour chaque famille, place de l’homme et de ses épouses et leur rôle respectif, la relation à leurs enfants ; le liens qui tisse la communauté en l’absence d’un chef reconnu et de la notion d’Etat ; le rapport à la nature et la cosmogonie ; la guerre omniprésente ; la maladie, la mort ; le chamanisme ; et aussi la façon originale qu’a ce peuple de réagir à la présence des Blancs. Alternance du récit et de la résultante ethnologique, récit à la première personne, qui nous donne l’impression de vivre au sein de cet univers. J’attends les autres lecteurs pour discuter des différentes données… Et les Achuars ont une relation à l’espace et surtout au temps qui leur fait utiliser des périphrases et « refuser obstinément d’appeler les choses par leur nom de peur qu’une insistance trop vive ne les flétrisse ou ne les rende éternelles » ; que sont donc « les lances du crépuscule » ? - Spoiler:
La mort « qui doit se parer des lueurs du couchant pour affronter la continuité du temps. »
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rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Philippe Descola chez les Jivaros. Sam 25 Avr 2009, 18:33 | |
| J'approuve entièrement ce que tu dis, et je viens de découvrir qu'à la fin ddu livre, et par chapitre, l'auteur renvoie à des classiques de l'ethnologie qu'il évoque en douceur et dont il montre la pertinence des analyses en les verifiant sur le terrain.
Exemple : la theorie du don et du contre don (à chaque présent donné doit correspondre sous peine d'infériorité un présent reçu) dans l'essai de Marcel Mauss s'applique chez les Achuars comme chez nous où il est de bonne politesse de rendre une invitation à dîner ou d'arriver avec un cadeau.
Les rêves chez les Achuars donnent lieu à un décryptage inverse qui renvoie à leurs preoccupations essentielles, la chasse. Au passage, Descola renvoie à l'analyse des mythes chez Levi Strauss.
Les grilles d'interprétation, observées in situ, semblent questionner les réponses toutes faites de Freud.
Autant dire que l'observation d'autrui renvoie à nos propres usages et relativise ce qu'on tient pour acquis. | |
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rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Philippe Descola chez les Jivaros. Sam 25 Avr 2009, 18:39 | |
| Un détail qui fera plaisir aux beaux parents - mais qui risque de décevoir les gendres et belles-filles : Chez les Achuars, le gendre puisqu'il a reçu comme epouse lce que le beau père a de plus cher, ce gendre lui doit tout ! je suppose aussi qu'il doit être éternellement reconnaissant à sa belle mère. De quoi penser - mais là je plaisante, un peu, qu' Amadak a raison en disant qu'il faut épouser une orpheline ! - Spoiler:
C'est je crois un souhait bien masculin d'être le seul point d'affection et d'amour de la femme aimée, et d'obtenir par la nature, une sorte de monopole du coeur. Cette théorie me séduit
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Nymphéa pilier
Nombre de messages : 1480 Age : 70 Localisation : Nord Date d'inscription : 28/12/2008
| Sujet: Re: Philippe Descola chez les Jivaros. Sam 25 Avr 2009, 19:29 | |
| A propos des rêves, dans le chapitre suivant sur la chasse, Descola explique comment le chasseur se met en état d'autosuggestion pour induire l'imagerie mentale propice au surgissement de la vision nocturne qu'elle anticipe, car sans ce rêve la chasse se révèle impossible; avec, la chasse est possible, mais non obligée (les Achuars se ménagent toujours une porte de sortie au cas où...) Quant à épouser une orpheline, il sera montré plus tard dans le livre que cela dévalorise plutôt l'époux...(Ha!Ha!Ha!) | |
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rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Philippe Descola chez les Jivaros. Dim 26 Avr 2009, 04:45 | |
| je ne sais pas quelle édition tu as, Pocket ? mais dans la mienne, terres humaines, j'ai des dessins de l'auteur et de photos.
j'aborde la deuxième partie. | |
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Nymphéa pilier
Nombre de messages : 1480 Age : 70 Localisation : Nord Date d'inscription : 28/12/2008
| Sujet: Re: Philippe Descola chez les Jivaros. Dim 26 Avr 2009, 08:53 | |
| Oui, j'ai l'édition de terres humaines, et ce que j'avais apprécié avant même de commencer le livre était la présence de ces jolis dessins (voir post précédent) qui de plus donnent une bonne idée du contexte. | |
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Bablier pilier
Nombre de messages : 396 Age : 55 Localisation : Chiken McWrap City Date d'inscription : 09/02/2009
| Sujet: Re: Philippe Descola chez les Jivaros. Mar 28 Avr 2009, 08:59 | |
| Je le commence ce soir. Je ne voulais pas le commencer sans vous. Je vois en tout cas qu'il vous a séduit. J'ai jeté quelques coups d'oeil aux dessins et au texte. Ce me semble réellement splendide. Je n'ai malheureusement pas trouvé l'édition Terre Humaine, du coup j'ai l'édition Pocket. Du coup je n'ai pas les photos s'il en est ; c'est le même principe que pour Tristes Tropiques de Lévi-Strauss. Je pense que la volonté d'épouser une orpheline est strictement occidentale, on gagne que de l'amour, on ne récolte pas la haine de belle-maman. Je suis d'accord avec toi sur ce point Rotko, ça me tente moi aussi. | |
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rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Philippe Descola chez les Jivaros. Mar 28 Avr 2009, 11:23 | |
| Descola se rejouit de vérifier ou d'infirmer sur le terrain ce qu'il a pu apprendre pendant ses études d'ethnologie, et pour nous c'est un peu l'inverse : voir comment à partir du terrain on peut se familiariser avec l'ethnologie et ses méthodes. je suppose que dans cette édition pocket tu as la bibliographie de chaque chapitre, ce qui permet de creuser les considérations abordées : titres des chapitres et index permettent de bien s'y retrouver. Des exemples : le chapitre des rêves renvoie à Freud, on s'y attendait, mais aussi à la lecture des mythes par Levi Strauss : à ce sujet histoire de lynx paru chez Pocket donne des exemples précis de la méthode suivie. Quant au cycle des guerres, qu'on aborde à plusieurs reprises et dans "visite aux gens du fleuve" chapitre XI 2e partie, Pierre Clastres en donne une lecture différente dans la société contre l'Etat.Bref, tu vois Maeglin qu'on touche à de nombreuses notions et qu'on peut les creuser ensuite. Une bible, ce récit | |
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Amadak pilier
Nombre de messages : 3859 Localisation : Buenos-Aires Date d'inscription : 08/12/2007
| Sujet: rotko et Nimphéa Mar 28 Avr 2009, 20:40 | |
| qu'elle est belle cette lecture accompagnée, jusque là deux exposants de taille.!! Moi je n'ai pas le livre, elle est intéressante cette recherche. J'ai vu sur la carte que cette tribu se trouvait où se trouve encore? dans l'Amérique centrale Ce que je sais des Jivaros, c'est qu'ils coupaient les têtes de leurs ennemis et avec une méthode particulière ils les réduisaient à la moitié en bon état de conservation. De petites têtes à longue chevelure. Une civilization étrange comme dans autre régions de L'Amérique du Sud, Les Chamanes dans le bout du bout du monde. Je me souviens de Cavalier Seul, de Manns, et du Dernier Mousse, de Coloane.
Les moyens de survivance sont pareils, la chasse et la pêche De leurs habitudes, ce qui me plaît le plus, c'est de veiller au bonheur de "la prunelle de leurs yeux" On devrait les imiter, paroles de femme. | |
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rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Philippe Descola chez les Jivaros. Mer 29 Avr 2009, 15:32 | |
| - Amadak a écrit:
- Ce que je sais des Jivaros, c'est qu'ils coupaient les têtes de leurs ennemis et avec une méthode particulière ils les réduisaient à la moitié en bon état de conservation. De petites têtes à longue chevelure.
"prunelle de leurs yeux", c'est une traduction d'une expression argentine ? je l'ai trouvée dans la vie sexuelle d'un islamiste où la mère appelait sans cesse son fils "prunelle de mes yeux". L'expression existe en français, mais on ne l'adresse pas directement à l'interessé. On (qui veut, au choix) te repondra au sujet des têtes réduites, les "tsantsa"; C'est dans le chapitre XVII intitulé "l'art d'accommoder les ennemis". | |
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Nymphéa pilier
Nombre de messages : 1480 Age : 70 Localisation : Nord Date d'inscription : 28/12/2008
| Sujet: Re: Philippe Descola chez les Jivaros. Mer 29 Avr 2009, 18:10 | |
| - rotko a écrit:
- Amadak a écrit:
- Ce que je sais des Jivaros, c'est qu'ils coupaient les têtes de leurs ennemis et avec une méthode particulière ils les réduisaient à la moitié en bon état de conservation. De petites têtes à longue chevelure.
On (qui veut, au choix) te repondra au sujet des têtes réduites, les "tsantsa"; C'est dans le chapitre XVII intitulé "l'art d'accommoder les ennemis". Comme dans l’attente, bienvenue, de Maëglin, nous ne sommes que deux à avoir lu ce livre, je me sens un peu visée…Mais ce sera avec plaisir (et je suis en congés pour cinq jours). Donc Philippe Descola s’est heurté à une certaine réticence de la part de ses « informateurs » Achuars quant à parler des tsantsa ; pour eux cette pratique est du cannibalisme imputée à une tribu rivale, les Shuars, qui venaient les attaquer pour se procurer des têtes ; d’où guerres de représailles des Achars contre les Shuars. Les autres tribus Jivaros ont pourtant toutes réduit les têtes de leurs ennemis, jusqu’à intervention des autorités militaires et religieuses. Cependant Descola trouve des références à cette coutume dans les chants de guerre des Achuars et pense que ces derniers ont du la pratiquer avant de l’abandonner et l’oublier. (Les Achuars sont « un peuple sans mémoire » ; mais c’est un autre sujet). Descola , qui a trouvé de nombreuses informations dans les recherches ethnographiques des salésiens, nous décrit rapidement le processus physique de la réduction, mais insiste sur le rituel qui l’accompagne. En deux épisodes de plusieurs jours chacun, les cérémonies de chants et danses répétitifs se déroulent dans la demeure du meurtrier et dans celle de celui qui a décidé le raid, du coucher du soleil jusqu’à l’aube, la tsantsa étant partie prenante. Cérémonial complexe et combien symbolique. Il s’agit d’une procréation, d’un simulacre d’alliance, le tué dépersonnalisé devenant partie de son nouvel espace social ; et emblématique d’une affinité idéale car soustrait à des inconnus mais pourtant pas tout à fait étrangers, et donc sans obligation de la réciprocité, base des sociétés Jivaros. | |
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rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Philippe Descola chez les Jivaros. Jeu 30 Avr 2009, 18:44 | |
| pas grand chose à ajouter à ce que dit bien Nymphéa, sinon qu'on a la recette ! - Citation :
- La tête est incisée depuis la nuque jusqu'au sinciput et l'on en extrait le crâne, le maxillaire, le cartilage du nez et la plupart des muscles avant de la faire bouillir dans une marmite pour la débarrasser de la graisse. La depouille est alors remplie de sable brûlant et commence à se contracter et à durcir à mesure que l'eau s'évapore des tissus [...]
Ensuite on poursuit la dessication de la tête en prenant soin de remodeler les traits de la victime chaque fois que la peau rétrécit ; l'incision postérieure est ensuite recousue, les yeux et la bouche suturée et l'intérieur de la tsantsa bourré de kapok . Nymphéa a raison de parler des rituels et de la signification qu'en donne l'ethnologue. Ce n'est pas de la simple cuisine | |
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rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Philippe Descola chez les Jivaros. Ven 01 Mai 2009, 14:47 | |
| Vraiment pratique, cet index qui permet de retrouver rapidement les passages où apparaît chez les Achuars la conception du Blanc. Ils ont un Dieu, maître des animaux, Jurijuri, qui porte barbe et cheveux longs, parle espagnol et d'autres langues. "Jurijuri porte des bottes, un casque en fer et une épée. Dans sa nuque il a une bouche avec de grandes dents, mais on ne la voit pas à cause des cheveux. Avec ette bouche-là, il mange les gens…" On reconnaît l'image du conquistador. Je trouve cette mention d'une bouche arrière très séduisante. Plus loin on parle d'une - Citation :
- " vieille croyance andine qui attribue à des Blancs pervers un appétit insatiable pour la graisse des indigènes qu'ils se procurent en faisant cuire dans de grandes marmites les malheureux qu'ils capturent en les vidant comme des outres. Certains prétendent que ces pratiques macabres servent en réalité à approvisionner en lubrifiant et en combustible les machines gigantesques grâce auxquelles les Blancs ont établi leur pouvoir sur le monde, monstrueux Moloch d'acier qu'un sacrifice permanent doit alimenter".
Traduction de - Citation :
- "l'exploitation sans merci à laquelle les Indiens des Andes sont soumis depuis plusieurs siècles par leurs colonisateurs."
Avec une - Citation :
- "métaphore de dévoration devenue pratiquement littérale"
et qui me rappelle l'univers de Zola dans Germinal (avec le Voreux etc…). | |
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Amadak pilier
Nombre de messages : 3859 Localisation : Buenos-Aires Date d'inscription : 08/12/2007
| Sujet: descola Ven 01 Mai 2009, 14:59 | |
| La recette: très instructive pour se débarrasser d'un ennemi et au lieu de garder sa photo, avoir sous les yeux, sa tête comme objet décoratif, accrochée au mur. A penser!! | |
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Nymphéa pilier
Nombre de messages : 1480 Age : 70 Localisation : Nord Date d'inscription : 28/12/2008
| Sujet: Re: Philippe Descola chez les Jivaros. Dim 19 Juil 2009, 10:07 | |
| Je signale dans le numéro de ce jeudi 16 du Courrier International un dossier sur les peuples d'Amazonie: - Citation :
- Amazonie: les derniers hommes libres
"Cachés au coeur des immenses forêts primaires de l'Amazonie de petits groupes d'Amérindiens vivent encore dans un splendide isolement. Résistant aussi longtemps que possible aux intrusions des missionnaires, des orpailleurs et des défricheurs, ils sont souvent obligés de migrer pour garder leur autonomie et leur mode de vie. Au Brésil, la politique officielle prévoit de délimiter les territoires où ils vivent et de les protéger des agressions extérieures; mais l'exploitation des ressources naturelles de la région par l'Etat ne fait qu'aggraver la situation. Analyses, reportages et témoignages." Huit pages d'articles internationaux. Mais je ne les ai pas encore lues. | |
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rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Philippe Descola chez les Jivaros. Lun 20 Juil 2009, 05:08 | |
| A noter que Philippe Descola est le matin sur france-culture dans éloge du savoir
06:00 > L'ELOGE DU SAVOIR Philippe DESCOLA / Anthropologie de la nature. Ontologie des images / Collège de France cours du 01 04 09 (5/9) | |
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celine.glad neophyte
Nombre de messages : 1 Date d'inscription : 03/08/2009
| Sujet: tetes réduites, tsantsas Lun 03 Aoû 2009, 15:15 | |
| Je vois que la technique de la tête réduite fascine toujours autant… Je ne peux que vous conseiller ces lectures surprenantes : http://www.essentiam.fr/index.php/livre/chasseurs-de-tetes.html notamment LES COUPEURS DE TETES DE L'AMAZONE, COTLOW Lewis. Cordialement. | |
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rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Philippe Descola chez les Jivaros. Mar 04 Aoû 2009, 14:35 | |
| c'est l'aspect le plus spectaculaire attribué aux jivaros, mais le livre de Descola met un terme au mythe. C'est un ouvrage d'ethnologie, sur le terrain, et qui ne s'appuie pas sur des on-dits et des légendes. | |
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| Sujet: Re: Philippe Descola chez les Jivaros. | |
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| Philippe Descola chez les Jivaros. | |
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