les sorcières.

Voilà, je vais corriger un TPE de première L sur "les sorcières". Les élèves croisent littérature et histoire-géographie.
Que savez-vous des sorcières ? Quel livre avez-vous lu ? Comment sont-elles représentées ?
Je connais pas encore la problématique donc le champ est large. Cela pourrait même constituer un fil thématique si Nestor le veut bien.

J'essaierai de potasser une partie de vos références.

Nestor veut bien tout ce que tu veux


Il faudra alors changer ce fil de place, le mettre dans nos pratiques culturelles ou dans sciences humaines ? Vu que la sorcellerie est plus l'objet d'etudes que relevant de nos pratiques,
je pencherais plutôt pour les sciences humaines.

Donne-moi ton avis en privé ou en public, peu importe.

Au débotté, je consulterais wikipedia.

Voici quelques ouvrages, très sérieux, car sur ce sujet on ne peut être que prudent.

Michelet Jules, La Sorciere, Collection : Gf Litterature.

Jean Michel Sallmann, (professeur d'Histoire Moderne à Paris X-Nanterre) , Les sorcières, les fiancées de Satan dans la collection Découvertes de Gallimard.

FAVRET-SAADA Jeanne, Les mots, la mort, les sorts.La sorcellerie dans le bocage vendéen. - .Paris Editions Gallimard, 1978

Bougerol, Une ethnographie des conflits aux Antilles. Jalousie, commérages, sorcellerie, Paris, PUF, 1997

D'accord pour les sciences humaines.
Les références peuvent être littéraires, éthnographique, théologique, politique, géographique...

Si le TPE est intéressant, j'en ferai un résumé. Mais je veux me préparer à l'interrogation orale.

Mais suis-je donc la seule à sacrifier un bouc à Hermès ou à aller cueillir du gui ?

Il y a aussi d' Erica Jong et Josepha. Smith, SORCIERES chez Albin Michel. C'est un livre grand format 24 cm x 31 cm, plutot pour les ados mais comme il est illustré, la représentation de ces dames peut être un objet d'étude.




la scène des sorcières de Macbeth offre à elle seule beaucoup de points d'interrogation : sont-elles vivantes ou l'incarnation des songes de Macbeth, comment sont-elles représentées dans les mises en scène etc. ?

Je pensais aussi à la description des sorcières dans l'Ane d'or d'Apulée. La première horrible puisque deux vieilles femmes s'emparent de la vie d'un jeune homme, la deuxième plus ambigue puisque c'est une belle matrone qui maitrise l'art de la métamorphose.

On peut aussi penser à Circé la magicienne qui, dans l'Odyssée change les hommes en cochons(quoique...) et au personnage de Médee (Euripide, Sénèque + bien d'autres ).

J'en connais quelques unes des sorcières mais elles n'ont pas encore été publiées donc non, quelques livres, mais je ne pense pas que c'est ce que tu cherches...

Sacrées sorcières de Roald Dahl
La sorcière de la rue Mouffetard de Pierre Gripari

L'histoire des sorcières, j'en ai deux... je ne les retrouve pas présentement

Les sorcières de Salem d'Arthur Miller

SYLVESTRE A., « Une sorcière comme les autres »
S'il vous plaît
Soyez comme le duvet
Soyez comme la plume d'oie
Des oreillers d'autrefois
J'aimerais
Ne pas être portefaix
S'il vous plaît
Faîtes vous léger
Moi je ne peux plus bouger

Je vous ai porté vivant
Je vous ai porté enfant
Dieu comme vous étiez lourd
Pesant votre poids d'amour
Je vous ai porté encore
A l'heure de votre mort
Je vous ai porté des fleurs
Je vous ai morcelé mon coeur

Quand vous jouiez à la guerre
Moi je gardais la maison
J'ai usé de mes prières
Les barreaux de vos prisons
Quand vous mourriez sous les bombes
Je vous cherchais en hurlant
Me voilà comme une tombe
Avec tout le malheur dedans

Ce n'est que moi
C'est elle ou moi
Celle qui parle
Ou qui se tait
Celle qui pleure
Ou qui est gaie
C'est Jeanne d'Arc
Ou bien Margot
Fille de vague
Ou de ruisseau

C'est mon coeur
Ou bien le leur
Et c'est la soeur
Ou l'inconnue
Celle qui n'est
Jamais venue
Celle qui est
Venue trop tard
Fille de rêve
Ou de hasard

Et c'est ma mère
Ou la vôtre
Une sorcière
Comme les autres

Il vous faut
Etre comme le ruisseau
Comme l'eau claire de l'étang
Qui reflète et qui attend
S'il vous plaît
Regardez-moi je suis vraie
Je vous prie
Ne m'inventez pas
Vous l'avez tant fait déjà
Vous m'avez aimée servante
M'avez voulue ignorante
Forte vous me combattiez
Faible vous me méprisiez
Vous m'avez aimée putain
Et couverte de satin
Vous m'avez faite statue
Et toujours je me suis tue

Quand j'étais vieille et trop laide
Vous me jetiez au rebut
Vous me refusiez votre aide
Quand je ne vous servais plus
Quand j'étais belle et soumise
Vous m'adoriez à genoux
Me voilà comme une église
Toute la honte dessous

Ce n'est que moi
C'est elle ou moi
Celle qui aime
Ou n'aime pas
Celle qui règne
Ou qui se bat
C'est Joséphine
Ou la Dupont
Fille de nacre
Ou de coton

C'est mon coeur
Ou bien le leur
Celle qui attend
Sur le port
Celle des monuments
Aux morts
Celle qui danse
Et qui en meurt
Fille bitume
Ou fille fleur

Et c'est ma mère
Ou la vôtre
Une sorcière
Comme les autres

S'il vous plaît
Soyez comme je vous ai
Vous y rêvez depuis longtemps
Libre et fort comme le vent
S'il vous plaît
Libre aussi
Regardez je suis ainsi
Apprenez-moi n'ayez pas peur
Pour moi je vous sais par coeur

J'étais celle qui attend
Mais je peux marcher devant
J'étais la bûche et le feu
L'incendie aussi je peux
J'étais la déesse mère
Mais je n'étais que poussière
J'étais le sol sous vos pas
Et je ne le savais pas

Mais un jour la terre s'ouvre
Et le volcan n'en peux plus
Le sol se rompt
On découvre des richesses inconnues
La mer à son tour divague
De violence inemployée
Me voilà comme une vague
Vous ne serez pas noyé

Ce n'est que moi
C'est elle ou moi
Et c'est l'ancêtre
Ou c'est l'enfant
Celle qui cède
Ou se défend
C'est Gabrielle
Ou bien Eva
Fille d'amour
Ou de combat

C'est mon coeur
Ou bien le leur
Celle qui est
Dans son printemps
Celle que personne
N'attend
Et c'est la moche
Ou c'est la belle
Fille de brume
Ou de plein ciel

Et c'est ma mère
Ou la vôtre
Une sorcière
Comme les autres

S'il vous plaît
Faîtes vous léger
Moi je ne peux plus bouger

Bon je continue mes recherches... en attendant le dossier, les élèves ont un problème d'imprimante

vois sur le site Michelet comment telecharger la sorcière.

Après la violente campagne cléricale menée contre lui après la publication du livre Le Prêtre, Jules Michelet étale au grand jour son aversion envers le catholicisme dans La Sorcière, il rend hommage à la femme (la "fiancée du Diable", qui a payé un lourd tribut avec l Inquisition.

dit l'editeur, garnier flammarion.

A noter que Bataille dans la litterature et le mal consacre un chapitre à cette oeuvre.

A propos des sorcières il est interessant de lire

Par L'Inconstance Des Mauvais Anges de Janine Garrisson (que j'ai rencontrée à un salon du livre)

An 1609, sous le règne d'Henri IV. Deux gentilshommes viennent entretenir le roi de troubles qui secouent son royaume de Navarre : dans la province du Labourd, en Pays basque, les habitants se plaignent de subir les maléfices de sorcières ; des sorts sont jetés au bétail, des tempêtes incontrôlables surviennent. Le secrétaire d'État Forget confie aux juges bordelais d'Espagnet et de Lancre la mission d'aller rétablir l'ordre dans cette province reculée, isolée par sa pauvreté, sa langue inconnue des grammaires et par les bizarreries de ses moeurs. De Lancre, jésuite fanatique expert en démonologie, saisit là l'occasion de se confronter au malin et d'oeuvrer à la purification du monde.

Ainsi s'improvise un tribunal d'exception pourvu des pleins pouvoirs de vie et de mort sur les accusées. Dans cette province désertée par les hommes, partis en mer chasser la baleine, la menace est grande pour les femmes qu'on envoie une à une croupir au fond des geôles. La première à être enfermée est Marie Aspilcouette, soupçonnée d'avoir jeté un sort au petit Jean de Migrane et de l'avoir tué dans son berceau. Puis vient Jeanne d'Abadie qui n'a pas d'enfants et qui concocte des breuvages d'herbes pour rendre son mari viril. La Marchiada, elle, a été vue à un sabbat de sorcières.

De Lancre n'a de cesse, par les interrogatoires et la torture, d'obtenir des aveux et d'extirper le mal qui gangrène le pays. Mais c'est bien plutôt la présence du magistrat qui sème la discorde. Les vieilles querelles se ravivent ; les femmes se dénoncent entre elles par vengeance mesquine. Bientôt, c'est toute la province qui est à feu et à sang. Ce récit, ancré dans une réalité historique authentique, se déploie dans une région qui reste, aujourd'hui encore, sauvage et mystérieuse, baignée de brumes et de sortilèges.

Le livre qui me tente, depuis longtemps, puisque contemporain, et dans mon voisinage geographique. J'attends une occasion, voire des grains accompagnateurs

Citation :

Dans Les Mots, la mort, les sorts, Jeanne Favret-Saada, ethnologue de culture psychanalytique, enquête sur les sorciers et les jeteurs de sort du bocage mayennais. L'idée du sortilège s'impose quand le malheur se répète : vache qui meurt, fausse couche, pain qui ne lève pas... Aucune interprétation raisonnable ne peut alors prétendre résoudre l'énigme de la série qui n'appelle qu'une seule question : qui a jeté le sort ? Les vecteurs des sortilèges sont les mots. La parole maléfique doit être renvoyée à l'expéditeur pour qu'il en meure.

A noter qu'elle a aussi publié Comment produire une crise mondiale : Avec douze petits dessins chez les prairies ordinaires (167 pages), fruit d'une enquête sur l'affaire dite des " caricatures de Mahomet ", que l'auteur a menée, entre autres, dans son lieu d'origine, le Danemark (1), où elle a rencontré plusieurs protagonistes du conflit.

Jeanne Favret-Saada est directrice d'études à l'Ecole pratique des Hautes études, section des sciences religieuses

Corps pour corps : enquête sur la sorcellerie dans le Bocage (2) est paru chez Gallimard. Folio essais.

Spoiler:

(1) Ciel ! et Moon qui est là bas !

(2) le bocage vendéen.

Il est remarquable que les croyances en la sorcellerie sont les plus ancrées dans les mêmes lieux où la religion est la plus vivace, de nos jours encore....

là où j'habite (pas loin de chez Rotko), pays de catholiques encore ultra pratiquants, il y a foison de rebouteux, leveurs de sorts etc...
Et les gens croient encore dur comme fer aux mauvais sorts

aux editions cheminements, Collection : Une histoire pour l'histoire.

Citation :

Un grain de sel (1) est nécessaire, parole de sorcière ! Les dix leçons loufoques de Malcolm Bird n'en manquent pas et se piquent d'ensorceler les jeunes lecteurs qui rêvent de jeter des sorts, de prédire l'avenir ou de devenir invisibles. Avec humour, l'auteur explique aux petits bricoleurs un peu farceurs tout ce qu'il faut savoir pour devenir un redoutable apprenti sorcier ou une véritable sorcière ! A travers des activités faciles, des recettes farfelues, il invite à découvrir tous les secrets des sorcières.

prévient l'éditeur Gulf Stream Junior.

(1) On ne saurait mieux dire

On y trouve les astres faorables aux sorcelleries, les ustensiles pour les recettes, les vêtements traditionnels, les moeurs bizarres : tout un arsenal bien propre à éveiller les jeunes imaginations (surtout féminines, évidemment). Album très bien présenté.

fontelle a écrit:

Il est remarquable que les croyances en la sorcellerie sont les plus ancrées dans les mêmes lieux où la religion est la plus vivace, de nos jours encore....

La sorcellerie telle qu'on se la représente actuellement découle principalement des relations entre le pouvoir et les mentalités populaires qui ont traversé l'Europe chrétienne du Moyen-Age. Il y a eu de la magie de tout temps, mais le personnage du jeteur de sorts maléfique a pris un poids déterminant dans la période de l'Inquisition.

La population, durant de nombreux siècles, a été encouragée à considérer certains comportements ou certains phénomènes comme relevant de la sorcellerie, alors associée aux démons, et condamnable. Dès lors, je suppose que la croyance à la sorcellerie peut être considérée comme partie intégrante de la religion chrétienne, du même ordre que l'existence de Satan (dans le mythe du Sabbat, c'est lui qui organise les festivités).

Et d'une manière générale, tout lieu où la religion compte est un lieu où règne aussi tout un ensemble de superstitions connexes.

Jules GARINET La sorcellerie en France (Histoire de la magie au XIXème siècle)

Un texte qui date de 1818. L'auteur nous donne une chronologie de la sorcellerie : décrets politiques, procès, anecdotes de cour ou de campagne. Il cherche à démontrer que c'est dans les temps où la sorcellerie était le plus condamnée par les textes, que le plus de cas ont vu le jour (ce qui aujourd'hui peut nous sembler être une constatation évidente, mais je pense qu'il s'agissait d'un argument assez novateur : celui qui dit que les rois et le clergé ont créé les sorciers eux-mêmes, de toutes pièces).

Jean MARKALE a également publié un ouvrage sur la sorcellerie : Les mystères de la sorcellerie. 1992 (je crois ?) Lui aussi nous donne un historique mais il est beaucoup plus étendu dans le temps (il commence dès la préhistoire !). Dans une deuxième partie, il nous parle des rites à proprement parler. Sorts, envoûtements, sabbat ...


Quant au sujet initial de ce post, je pense que les TPE sont passés depuis longtemps ? Aurons-nous droit à un petit topo ?




Sinon, pour ce qui est de la littérature, je lis actuellement Ken Follett avec Un monde sans fin, et il s'y passe au moins (parce que je n'ai pas fini ) deux procès pour sorcellerie dans le roman, que j'ai trouvé assez intéressants bien que l'issue du second était assez tirée par les cheveux ...

je compte lire ou à défaut parcourir le livre de Jeanne Favret-Saada, Corps pour corps chez Gallimard, une enquête sur la sorcellerie dans le bocage, présentée ci-dessus.

En lecture accompagnée, ce serait plus motivant pour moi

Je ne lirai pas Jean Markale, auteur prolifique sur les celtes et la magie des druides qui a très mauvaise réputation auprès des connaisseurs.

Pour les TPE, envoie un message privé à Clmemont :elle ne poste plus mais disait venir de temps en temps voir ce qu'on disait

rotko a écrit:

Je ne lirai pas Jean Markale, auteur prolifique sur les celtes et la magie des druides qui a très mauvaise réputation auprès des connaisseurs.

Pour les TPE, envoie un message privé à Clmemont :elle ne poste plus mais disait venir de temps en temps voir ce qu'on disait

Merci pour l'info !

Pour Jean Markale, en effet, très prolifique sa production d'ouvrages sur les celtes et le druidisme. Cela est d'ailleurs du genre à me rebuter malgré mon attirance pour tout ce qui a trait de près ou de loin à la Bretagne, son histoire et ses croyances.

Je n'ai lu de lui que l'ouvrage que j'ai cité. Pas de véritable point de vue, d'idée fondatrice. On pourrait considérer cet ouvrage plutôt comme une anthologie. Dans ce sens, c'est toujours intéressant. Il a multiplié les lectures sur le sujet et a collecté les informations, ça donne un aperçu assez général ; et il est très facile à lire (pas de grandes phrases pompeuses, c'est pratique parce que ça se lit très vite).

Sinon il y a le traité de Jean-Baptiste THIERS sur les superstitions, XVII ème siècle ; l'auteur (qui est abbé) y dénonce fermement toutes les pratiques occultes (et donc bien sûr la sorcellerie) et en donne par la même occasion une description. J'ai très envie de me le procurer ; j'en ai lu des citations dans de nombreux ouvrages.

Je renvoie encore à un historien dont nous avons parlé sur le forum: Robert Muchembled avec "Une histoire du diable, XII-XX siècle", où il est bien-sur question de sorcellerie.

Citation :

je compte lire ou à défaut parcourir le livre de Jeanne Favret-Saada, Corps pour corps chez Gallimard, une enquête sur la sorcellerie dans le bocage, présentée ci-dessus.

En lecture accompagnée, ce serait plus motivant pour moi Smile

Je t'accompagnerais volontiers à condition:
1) de trouver le livre
2) qu'il ne soit pas hors de prix....

le prix sorcières pour la jeunesse :

Un peu perdu, de Chris Haughton (Thierry Magnier) remporte le prix dans la catégorie albums tout-petits. Il devance Le loup ne nous mangera pas, d’Emily Gravett (Kaléidoscope), Aujourd'hui je suis, de Mies Van Hout (Minédition), A la rencontre, de Claudine Morel (Didier jeunesse), et Non, de Claudia Rueda (Rue du monde).

De quelle couleur est le vent ?, d’Anne Herbauts (Casterman), est le lauréat dans la catégorie albums.

Spoiler:

L’enfant, de Colas Gutman (L'Ecole des Loisirs, “Mouche”), reçoit le prix dans la catégorie premières lectures.

Spoiler:

Mandela et Nelson, d’Hermann Schulz (L'Ecole des loisirs), remporte le prix dans la catégorie romans juniors.

Spoiler:

L'innocent de Palerme, de Silvana Gandolfi (Les Grandes Personnes), est le lauréat dans la catégorie romans ados,

Spoiler:

Chimères génétiques, de Julie Lannes (L'Atelier du poisson soluble), reçoit le prix dans la catégorie documentaires.

Spoiler:

Gargouilles, sorcières et compagnie de Elzbieta 49 p. éditions du rouergue.